Mouvement d'action sociale

Le Mouvement d'action sociale (2008-2016), parfois dénommé par son abréviation, le MAS, était un groupuscule nationaliste-révolutionnaire et néo-solidariste français, parfois qualifié de néofasciste. Malgré sa dissolution, sa radio Méridien Zéro est toujours en activité.

Mouvement d'action sociale

Devise : « social, national et radical »

Situation
Région France
Création 2008
Dissolution 21 juin 2016
Ancien nom Pro Patria (2008-2009)
Domaine Militantisme, activisme politique et action sociale
Organisation
Effectifs d'une quinzaine à quelques dizaines de personnes selon les sources
Dirigeant Arnaud de Robert
Idéologie Nationalisme révolutionnaire et néo-solidarisme

Site web https://mas-org.jimdofree.com/

Historique

En 2008, des militants originaires d'Unité radicale, un groupe dissous après un attentat manqué contre Jacques Chirac, ayant rejoint Jeunesses Identitaires, mais déçus par son virage idéologique[N 1], créent Pro Patria, mouvement qui s'auto dissout en 2009[1].

En 2010, d'anciens membres de Pro Patria créent le Mouvement d'action sociale, un groupuscule aux effectifs mouvants mais ne rassemblant jamais plus de 15 personnes[1].

Le , Frédérique Larocque, l'un des porte parole du mouvement, s'exprime devant la section Vox Populi de Tours à l’occasion de la marche pour la fierté tourangelle.

Julius Evola. Vue d'artiste, aeneastudio.

Le , Arnaud de Robert, porte-parole lui aussi, se rend aux rencontres des identitaires de Coloma, initié par la section Wallonne de Terre et Peuple[2].

Le , à Nanterre, le MAS participe au meeting Réveil des nations, aux cotés des mouvements français Groupe union défense et Synthèse nationale mais aussi du parti grec Aube dorée et de sa section chypriote le Front populaire national, du Mouvement social républicain espagnol, des belges du Mouvement Nation et des italiens de CasaPound[3].

Le , Arnaud de Robert annonce la dissolution sur la page Facebook du mouvement[4].

Idéologie

Le Mouvement d'action sociale, dit s'inspirer de la pensée de Julius Evola[1] et se définit comme néo-solidariste[4] et écologiste[1],[4]. Il a pour slogan « social, national et radical »[4]et adopte la fourmi pour symbole[5],[6],[N 2].

Ses militants déclarent s’inspirer librement du mouvement italien CasaPound, sans chercher à le copier[1],[4],[7],[8].

A l'instar de CasaPound[N 3], les militants du MAS, ont parfois des positions différentes des autres mouvements nationalistes[1]. Notamment ils considèrent la Russie de Vladimir Poutine comme impérialiste et rejettent l’Eurasisme au profit d'un nationalisme européen. Tout comme leur modèle italien, ils défendent une position pro-Ukraine, dans le contexte de la crise de Crimée, d'avril-mars 2014[1],[9].

Léon Bourgeois, l'un des théoricien français du solidarisme, en 1917

Aussi ils sont opposés à l'islamophobie, mais n'en reste pas moins profondément anti-émigration.

Le Mouvement d'action sociale entretient des liens avec le Groupe Union défense, Terre et Peuple, le Mouvement Nation[1] et les militants lillois du Cercle Non Conforme[8].

Il n'a jamais eu de revue mais se réfère fréquemment à la revue national-bolchevique, Rébellion[N 4] et à la revue Réfléchir et agir, ainsi qu'au site internet Zentropa.info[N 5],[1],[2].

Le réseau MAS

En septembre 2012, la section la plus active du Mouvement d'action sociale se situe à Toulouse[8].

Critiquant le centralisme du Front National ainsi que d'autres mouvements nationalistes révolutionnaires[N 6], et s'inspirant des formes de militantisme développées par les identitaires mais aussi par les Verts avant qu'ils ne deviennent Europe Écologie Les Verts[8], le MAS se donne pour stratégie de construire un réseau de structures diverses. Parmi ses structures, on peut citer Solidarité Populaire, gérée par Gérard Vauban[2], une association d'aide aux sans abris, qui organise des maraudes[4], ainsi que Nature et terroir[2],. La webradio Méridien Zéro revendique de son côté un travail en réseau avec des associations telles que le groupe Trace, un groupe de marche ; le Cercle Georges Sorel, un groupe donnant des conférences, le ciné-club Les écrans dissidents, le club de combat La Baffe lutécienne, ou encore les éditions Némésis[8].

Méridien Zéro, une web radio active après la dissolution

Méridien Zéro est créée le [2], en tant qu'émission francophone de Radio Bandiera Nera[1],[2], créée elle-même le 29 juillet 2007[10] et proche du mouvement italien CasaPound[1],[2],[11].

Elle subit un incendie en 2014[1]. Elle est toujours active en 2017[12]

Militantisme

Campement des indignés devant La Défense en novembre 2011.
Ripisylve dévastée, sur le site de construction du barrage de Sivens.

En 2011, à Paris, les militants du MAS collent des affiches contre les «banksters». La même année, toujours à Paris, ils se joignent à la version française du mouvement des indignés.

À partir de 2013, ils tentent de s'implanter dans la plupart des Zones à défendre[1], dont la ZAD du Testet, fondée en opposition à la construction du barrage de Sivens [1],[4]. Implantations qui seront considérées comme des «infiltrations fascistes» par les militants d’extrême gauche[1].

En , à Calais, le MAS porte son soutien au collectif des Calaisiens en colère[4],[5], à l'occasion d'une manifestation pour le demantelement de la jungle de Calais[5].

Avis et critiques

Le politologue Jean-Yves Camus, qualifie le MAS d'« objet politique mal identifié » situé « au croisement du nationalisme-révolutionnaire et de la Nouvelle droite » qui se limita à « quelques dizaines de militants »[4].

Le politologue Nicolas Lebourg, qualifie la ligne politique du Mouvement d'action sociale de « néo-nazie de gauche ». Ligne qui est, selon lui, contrairement à en Allemagne ou en Italie, très difficile à tenir en France et ce, en raison de « différence sociologique du milieu militant »[1].

Notes et références

Notes

    1. Abandon de l'anticapitalisme, de l'antisionisme et des références au totalitarisme.
    2. Selon Arnaud de Robert « La fourmi est le symbole de la Nature, de l'Organique ».
    3. Le 28 février 2020, à l'antenne de Méridien Zéro, lors de l'Emission n°397, Salvini?, Stefano Scopacasa, responsable de CasaPound à Aoste, rappelle que son mouvement, contrairement à Forza Nuova, n'est pas profondément attaché au catholicisme. Il explique que CasaPound est favorable à l'avortement et à l'amélioration des droits des couples homosexuels, mais reste toutefois opposé à toutes propositions de mariage.
    4. Organe de l'Organisation socialiste révolutionnaire européenne.
    5. Site internet métapolitique et de recherche esthétique d'extrême droite. Sa version française voie le jour, en 2006, crée par un individu utilisant le pseudonyme de JesusFranco.
    6. Le 2 septembre 2012, lors de l'Emission n°108 de Méridien Zéro, intitulée Militer en réseau, L'exemple du MAS, Jean-Louis Roumegas critique l'attitude de nombreux anciens groupes nationalistes révolutionnaires qui, selon lui, dès leur création, s'empressent de fonder un journal ainsi qu'une école des cadres. Il apparente cette stratégie à une démarche léniniste.

    Références

    1. « Bastion Social, le mouvement néofasciste qui s'implante en France », sur Slate.fr, (consulté le )
    2. « Mouvement d'Action Sociale (MAS) — France Politique », sur www.france-politique.fr (consulté le )
    3. « Le jour où extrême droite et néonazis européens se sont réunis à Nanterre », Nouvel Obs
    4. « Clap de fin pour les nationalistes-révolutionnaires du MAS », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
    5. « Le MAS, groupuscule néo-fasciste, s'affiche avec le collectif anti-migrants des "Calaisiens en Colère" », sur France 3 Hauts-de-France (consulté le )
    6. « NOTRE SYMBOLE », sur Mouvement d'Action Sociale - MAS (consulté le )
    7. Emission n°378 : "CasaPound, tout se réapproprier" (lire en ligne)
    8. Émission n°108 : "Militer en réseau / L'exemple du MAS" (lire en ligne)
    9. Segesta3756, « Ukraine, fascistes et confus : Casapound avec Kiev, Forza Nuova avec Poutine », sur Club de Mediapart (consulté le )
    10. Jacques Leclercq (Trainer), Droites conservatrices, nationales et ultras: dictionnaire, 2005-2010, Harmattan, (ISBN 978-2-296-08264-9, lire en ligne)
    11. Elsa Grassy et Jedediah Sklower, Politiques des musiques populaires au XXIe siècle, Éditions Mélanie Seteun, (ISBN 978-2-913169-52-4, lire en ligne)
    12. Jean-Yves Camus, « Comme les néofascistes italiens avant eux, le GUD ouvre un squat à Lyon pour les «Français de souche» », sur Libération, (consulté le )
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