Occupation russe de l'oblast de Zaporijjia

Le 26 février 2022, les troupes russes ont capturé le port de Berdiansk et l'aéroport de Berdiansk[1]^,[2]. Le lendemain, l'armée russe avait pris le contrôle total de la ville[3]^,[4].

À partir du 14 mars[5], le port est utilisé comme hub logistique par les Russes pour soutenir leur offensive dans le sud de l'Ukraine et notamment le siège de Marioupol. Le 21 mars, les médias russes Zvezda ont rapporté l'arrivée de transports amphibies à Berdiansk. Un officier de la marine russe l'a décrit comme "un événement historique qui ouvrira des possibilités logistiques à la Marine de la mer Noire"[6].

Le 24 mars, les forces ukrainiennes ont lancé une frappe aérienne contre le Saratov, qui a été détruit et coulé, et l'un des deux ont subi des dégâts mais ont pu quitter le port[7]^,[8]. À l'époque, il s'agissait de la perte navale la plus lourde subie par la Russie lors de l'invasion et de l'un des succès les plus importants de l'Ukraine[9]^,[10].

Le 1er mars 2022, peu après la la prise de la ville, les citoyens de Melitopol ont organisé une manifestation de rue contre l'occupation militaire de la ville. Les manifestants ont défilé et ont utilisé leurs corps pour bloquer un convoi de véhicules militaires russes[11]^,[12].

Le 10 mars, la directrice du Musée d'histoire locale de Melitopol, Leila Ibragimova, a été arrêtée à son domicile par les forces russes et détenue dans un lieu inconnu[13]. Un jour plus tard, le maire de Melitopol, Ivan Fedorov, a été enlevé par les troupes russes pour avoir refusé de coopérer avec elles et avoir continué à arborer un drapeau ukrainien dans son bureau[14]. Les autorités russes n'ont pas commenté la disparition de Fedorov, mais le bureau du procureur de l'État séparatiste autoproclamé soutenu par la Russie (situé en Ukraine) République populaire de Louhansk l'a accusé d'"activités terroristes"[15].

Le 12 mars, l'administration régionale de l'Oblast de Zaporijjia a déclaré que l'ancienne conseillère et membre du Bloc de l'opposition[16], Galina Danilchenko, avait été nommée maire par intérim[17]. Pendant ce temps, des centaines de personnes ont participé à une manifestation devant la mairie de Melitopol pour exiger la libération de Fedorov[15]. Olga Gaysumova, chef de l'ONG « Société de conscience de Melitopol » et organisatrice de manifestations locales contre les forces russes, a été arrêtée[18].

Le 13 mars, le conseil municipal de Melitopol a déclaré que "les troupes d'occupation de la Fédération de Russie tentent de créer illégalement une administration d'occupation de la ville de Melitopol"[16]. Il a demandé au procureur général d'Ukraine, Iryna Venediktova, d'ouvrir une enquête préliminaire sur Danilchenko et son parti, le Bloc de l'opposition, pour trahison[16]. Ukrayinska Pravda a rapporté que l'armée russe avait enlevé le président du conseil de district de Melitopol, Serhiy Priyma, et avait tenté d'enlever le secrétaire du conseil municipal, Roman Romanov[19]. Pendant ce temps, des véhicules militaires russes ont été aperçus annonçant via des haut-parleurs que les rassemblements et les manifestations avaient été interdits et qu'un couvre-feu était imposé de 18h00 à 06h00[20].

Le 14 mars, Ukrayinska Pravda a rapporté que les forces russes avaient empêché de nouvelles manifestations en bloquant la place centrale de Melitopol[21]. Il a également affirmé que "deux militants ont été enlevés et emmenés dans une direction inconnue"[21].

Le 16 mars, Fedorov a été libéré de captivité. Certains responsables ukrainiens ont affirmé qu'il avait été libéré lors d'une "opération spéciale"[22]^,[23]^,[24]. L'attachée de presse de Zelensky Daria Zarivna a cependant affirmé plus tard qu'il avait été échangé contre neuf conscrits russes capturés par les forces ukrainiennes[25].

Le 23 mars 2022, le maire Fedorov a signalé que la ville rencontrait des problèmes de nourriture, de médicaments et d'approvisionnement en carburant, tandis que l'armée russe saisissait des entreprises, intimidait la population locale et détenait plusieurs journalistes en garde à vue[26].

Le 22 avril, le maire de Melitopol a affirmé que plus de 100 soldats russes avaient été tués par des partisans lors de l'occupation de la ville[27].

Le 4 mars, la ville d'Enerhodar et la Centrale nucléaire de Zaporijjia sont passées sous une occupation militaire russe.

Oleksandr Starukh, le gouverneur de l'oblast de Zaporijjia, a déclaré le 5 mars que les forces russes avaient quitté la ville après l'avoir pillée et que la situation dans la ville était entièrement sous le contrôle des autorités locales. Cependant, Orlov a nié le rapport et a déclaré que les forces russes occupaient toujours le périmètre de la ville et de la centrale électrique, les autorités locales gérant toujours la ville[28]. L'administration militaire ukrainienne pour le sud-est a confirmé le 7 mars qu'Enerhodar était sous le contrôle des forces russes[29].

Le 6 mars, l'AIEA a publié une déclaration indiquant que les forces russes s'ingéraient dans les opérations de la centrale, indiquant que "toute action de la direction de la centrale - y compris les mesures liées au fonctionnement technique des six réacteurs - nécessite l'approbation préalable du commandant russe », et déclarant en outre que « les forces russes sur le site ont coupé certains réseaux mobiles et Internet afin que des informations fiables du site ne puissent pas être obtenues par les voies de communication normales »[30]. Le 9 mars, Herman Galushchenko, ministre ukrainien de l'Énergie, a affirmé que les forces russes retenaient en otage les travailleurs de la centrale électrique et en avaient forcé plusieurs à réaliser des vidéos de propagande[31].