Odalisque
Une odalisque est une esclave vierge, qui peut accéder jusqu'au statut de concubine ou de femme dans les sérails ottomans, mais dont la plupart sont au service du harem du sultan.
Le mot vient du turc odalık, qui signifie « femme de chambre », d'oda, « chambre ».
En littérature, le terme désigne une femme de harem.
Historique
Une odalisque n'était pas une concubine du harem, mais il était possible qu'elle en devînt une. Les odalisques étaient rangées au bas de l'échelle sociale dans un harem, car elles ne servaient pas le sultan, mais seulement ses concubines et ses épouses comme femmes de chambre privées. Les odalisques étaient généralement des esclaves données en cadeaux au sultan, même si certaines familles géorgiennes et caucasiennes conseillaient à leurs filles d'entrer dans un harem comme odalisques, en espérant qu'elles pourraient devenir concubines de palais, esclaves préférées, ou épouses du sultan.
Normalement, une odalisque n'était jamais vue par le sultan, mais restait plutôt sous les ordres de la mère de celui-ci. Si une odalisque était d'une beauté extraordinaire ou possédait des talents exceptionnels pour la danse ou pour le chant, on l'entraînait pour devenir une concubine éventuelle. Si elle était retenue, l'odalisque servait au plaisir sexuel du sultan et c'est seulement ensuite qu'elle changeait de statut, devenant à partir de ce moment une concubine. Dans l'Empire ottoman, les concubines rencontraient le sultan une seule fois, sauf si leur adresse pour la danse, pour le chant ou pour le lit leur méritaient son attention. Si de la rencontre d'une concubine avec le sultan s'ensuivait la naissance d'un fils, elle devenait une de ses femmes.
Dans l'Occident du XIXe siècle, les odalisques sont devenues des personnages souvent utilisés dans le mouvement artistique connu sous le nom d'orientalisme, et on les rencontre dans un grand nombre de peintures érotiques à partir de cette époque.
On peut citer La Grande Odalisque d'Ingres comme exemple. Matisse aussi a représenté dans certaines de ses œuvres des odalisques.
Dans l'usage populaire, le mot odalisque peut aussi faire allusion, à la maîtresse, la concubine, ou la petite amie d'un homme riche, ce qui est inexact étant donné que ces esclaves étaient vierges.
Les odalisques dans l'art
Parmi les artistes les plus célèbres ayant représenté des odalisques, on peut citer :
- Thomas Allom : L'Odalisque favorite, vers 1839, aquarelle, Londres, Victoria and Albert Museum ;
- François-Léon Benouville : Esther ou l'Odalisque, 1844, huile sur toile, musée des beaux-arts de Pau ;
- François Boucher : L'Odalisque, vers 1745, huile sur toile, Paris, musée du Louvre ;
- Eugène Delacroix : Odalisque, huile sur toile, Paris, musée du Louvre ; Femme nue couchée et son valet, dit aussi odalisque, huile sur toile, 1826-1829 Zurich, collection particulière
- Émile Friant : La Présentation des odalisques au sultan, 1881, huile sur toile, musée des beaux-arts de Nancy ;
- Horst P. Horst : Odalisque 1, 1943, photographie, New York, Museum of Modern Art ;
- Jean-Auguste-Dominique Ingres :
- La Grande Odalisque, 1814, huile sur toile, Paris, musée du Louvre ;
- le Bain turc, 1862, huile sur toile, Paris, musée du Louvre ;
- l'Odalisque à l'esclave, 1839, huile sur toile, Cambridge, Fogg Art Museum ;
- Théodore Chassériau : Odalisque Couchée, huile sur panneau, 50 × 22 cm, Collection privée, Vente 2007[1]
- Jules Joseph Lefebvre : Odalisque, 1874, huile sur toile, Art Institute of Chicago ;
- Henri Matisse : Odalisque à la culotte rouge, 1921, huile sur toile, Paris, musée national d'art moderne ;
- Pablo Picasso : Odalisque, 1968, aquatinte, New York, Metropolitan Museum of Art ;
- James Pradier :
- Odalisque, 1841, marbre, musée des beaux-arts de Lyon ;
- Odalisque dansant, bronze, Paris, musée du Louvre[2] ;
- Pierre-Auguste Renoir : Odalisque, 1870, huile sur toile, Washington, National Gallery of Art ;
- Ferdinand Roybet : L'Odalisque, vers 1875, huile sur toile, Saint-Pétersbourg, musée de l'Ermitage.
- Georges Gaudion : L'Odalisque cubique, 1920, aquarelle sur papier, Musée du Pays rabastinois.
James Pradier, Odalisque (1841), musée des beaux-arts de Lyon. Ingres, Le Bain turc (1862), Paris, musée du Louvre Odalisque Couchée
Théodore Chassériau
Collection privéeJules Joseph Lefebvre, Odalisque (1874), Art Institute of Chicago. Eugène Delacroix,Femme nue couchée et son valet, dit aussi odalisque, (1826)-(1829) Zurich, collection particulière, Courtesy of Art Cueillar-Nathan - L'Odalisque cubique, 1920, Musée du Pays rabastinois.
En musique
- Tristesse de l'Odalisque, mélodie de Félicien David (1810-1879) compositeur français.
- Danse des odalisques, musique de Sholom Secunda, édition BMI, 1945.
- Mes Petites Odalisques, texte et musique de Serge Gainsbourg, 1957.
- L'Odalisque, Claire Diterzi, 2008.
En littérature
- Odalisque, poème d'Amable Tastu[3].
- La Dernière Odalisque, roman de Fayçal Bey[4].
- Odalisque, roman de Fiona McIntosh[5].
Notes et références
- « Odalisque, chassériau », sur Mutualart (consulté en )
- Notice, sur cartelfr.louvre.fr.
- Dans wikisource: Odalisque.
- Fayçal Bey, La dernière odalisque: Roman, Librairie générale française, (ISBN 978-2-253-15488-4)
- Fiona Mcintosh, Odalisque: Percheron, T1, Bragelonne, (ISBN 978-2-8205-0657-3)
Annexes
Sources
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Odalisque » (voir la liste des auteurs).
- Cet article est en partie tiré de l'édition du Webster's Dictionary de 1913.
- Leslie Pierce, The Imperial Harem.
- Heath W. Lowry, The Nature of the Early Ottoman State.
Articles connexes
Liens externes
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