Opération Tempête décisive

L'opération Tempête décisive (en arabe : عملية عاصفة الحزم) est lancée la nuit du , dans le cadre de la guerre civile yéménite, pour remettre au pouvoir le président Abdrabbo Mansour Hadi, renversé par l'insurrection houthis au Yémen, d'orientation chiite. Elle est déclenchée par l'Arabie saoudite et une coalition d'une dizaine de pays arabes et sunnites (Égypte, Jordanie, Soudan, Maroc), dont les membres du conseil de coopération du Golfe (Oman excepté)[11].

Pour les articles homonymes, voir Tempête (homonymie).

Ne doit pas être confondu avec Opération Tempête.

Opération Tempête décisive
Informations générales
Date

-

(26 jours)
Lieu Yémen
Issue Fin de l'opération et début de l'opération Restaurer l'espoir.
Belligérants
Arabie saoudite
Émirats arabes unis
Bahreïn
Jordanie
Qatar
Maroc
Égypte
Koweït
Soudan

Renseignement :
États-Unis

Soutiens :
Turquie
Sénégal
 Mauritanie
Somalie
Djibouti

À l'appui du :
Yémen
Comité révolutionnaire
Commandants
Mohammed ben Salmane Al Saoud
Ahmed al-Assiri (en)
Mohammed Ali al-Houthi
Forces en présence
100 F-15, Tornado et Typhoon
15 avions
6 F-16
10 Mirage 2000
6 F-16
4 navires de guerre et un nombre inconnu d'avions de combats
15 F-18
3 MIG-29 1 SU-24
30 avions
sécurisation à la frontière avec le Yémen
100 000 combattants houthis (réclamés). Et un nombre inconnu de soldats yéménites.
Pertes
Reconnus par la coalition
3 et 10 blessés[Quoi ?] F-15 détruit (défaillance mécanique, équipage sauf)[2]
Selon les Houthis :
2 avions abattus[3]
1 avion abattu et 1 pilote capturé[4]
1 drone abattu[5]
642 tués[6],[7],[8]
Au 1er avril : au moins 385 civils tués (88 à Sanaa), et 364 blessés[9], dont 62 enfants tués[10]

Le , la coalition arabe dirigée par Ryad annonce la fin de l'opération[12], l'opération Restaurer l'espoir lui succède[13].

Moyens déployés

Moyens déployés le [14],[15] :

Déroulement

Le , face à l'avancée des rebelles chiites houthis, le président Abdrabbo Mansour Hadi est contraint de fuir Sanaa vers la principale ville côtière du Sud, Aden[17].

Le , les Houthis prennent le contrôle de Taëz[18].

Le , les Houthis prennent l'aéroport d'Aden[19]. Le lendemain, l'aéroport est repris par les loyalistes après des raids de l'Arabie saoudite[20].

Dans la nuit du 25 au , la force aérienne royale saoudienne, avec l'appui d'une dizaine de pays dont l'Égypte et les membres du Conseil de coopération du Golfe (sauf Oman) effectue des frappes aériennes sur plusieurs aéroports, des bases aériennes dont l'aéroport international El Rahaba, des camps militaires et des objectifs politiques dont le palais présidentiel, tenu par les milices houthis et leurs alliés[21].

Les avions de combats saoudiens et égyptiens mènent des raids dans la nuit sur la capitale Sanaa. Quatre navires de guerre égyptiens sont en route avec pour objectif de sécuriser le golfe d'Aden. Les raids permettent de détruire les défenses aériennes des rebelles. La base aérienne Al-Daïlami est détruite et des batteries de missiles SAM ainsi que quatre avions de combat sont mis hors service[22]. L'aviation saoudienne met en place une zone d'exclusion aérienne. Au moins treize civils sont tués dans les raids. Les cours du pétrole montent de près de 6 % à 58 dollars.

L'ambassadeur saoudien à Washington précise que « l'opération vise à défendre le gouvernement légitime du Yémen et à empêcher le mouvement radical Houthi (soutenu par l'Iran) de prendre le contrôle du pays »[23].

Au matin du , la chaîne Al-Arabiya indique que 150 000 militaires et cent avions saoudiens sont engagés dans l’opération. Les États suivants sont engagés dans l'opération : l'Égypte, le Maroc (six avions), la Jordanie (six avions), le Soudan (trois avions), le Koweït (quinze avions), les Émirats arabes unis (trente avions), le Qatar (quinze avions) et le Bahreïn (quinze avions). L'Égypte, le Pakistan, la Jordanie et le Soudan seraient également prêts à participer à une offensive terrestre[24].

L'aviation saoudienne bombarde des objectifs autour de Sanaa. Le palais présidentiel est lui aussi visé. À 15 km d'Aden, vingt et un rebelles houthis sont tués. Des navires de guerre égyptiens et saoudiens prennent position au détroit Bab al-Mandeb. L'espace aérien yéménite est totalement sous contrôle selon le porte-parole de la coalition[25]. Les États-Unis déclarent fournir un soutien en logistique et en renseignement aux opérations[26].

Le , les forces américaines viennent en aide à deux pilotes saoudiens qui s'étaient éjectés de leur F-15S dans les eaux du golfe d’Aden[27].

Dans la nuit du , les avions de combat de la coalition bombardent la piste de l’aéroport de Sanaa, la mettant hors service pour couper tout ravitaillement.

D'autre raids aériens nocturnes visent le quartier-général de la Garde républicaine yéménite, alliée des rebelles chiites, tuant quinze soldats.

Les raids aériens nocturnes visent les dépôts de missiles, les routes d’approvisionnement ainsi que les positions des Houthis au nord du Yémen[28].

Le , des raids aériens nocturnes visent les alentours du quartier diplomatique de Sanaa. Au moins quarante-cinq personnes sont tuées et soixante-cinq sont blessées dans un camp de déplacés dans le Nord-Ouest du Yémen. Les Houthis accusent la coalition alors que le président Abdrabbo Mansour Hadi accuse les Houthis[29],[30]. La marine saoudienne a le contrôle total des ports yéménites[31].

Le lendemain, les bombardements visent deux camps de la Garde républicaine et des positions de la DCA dans plusieurs régions du Yémen[32],[33].

Des raids aériens nocturnes visent la capitale et le Sud du Yémen, principalement Aden, parmi les objectifs visés : l'aéroport d'Aden, une brigade militaire qui reste fidèle à Saleh, le complexe de l'administration provinciale à Dar Saad (en)[34]. Les navires de guerre égyptiens et saoudiens prennent pour cible des objectifs houthis près d'Aden. Par ailleurs des soldats saoudiens et pakistanais prennent position à la frontière du Yémen[35].

En , 349 Indiens et 200 Pakistanais sont évacués vers Djibouti[36],[37].

Sanaa, 2015.

Des raids aériens nocturnes visent Aden dans laquelle les rebelles houthis sont entrés le 1er avril 2015. Les Houthis sont contraints de quitter leur position[38].

Au moins un garde-frontière saoudien est tué et dix autres sont blessés dans les régions montagneuses à la frontière du Yémen. L'infanterie saoudienne réplique immédiatement[39],[40].

Dans la nuit du 3 avril, la coalition arabe procède à Aden au parachutage de vivres, de médicaments, d'armes et de munitions[41]. Les forces spéciales débarquent à Aden pour coordonner le parachutage, elles ne participent pas au combat[42].

Deux gardes frontière saoudiens sont tués par des tirs en provenance de la montagne yéménite[43].

Des raids aériens nocturnes et des tirs de missile depuis des navires de guerre saoudiens et égyptiens visent des cibles à Aden. Par ailleurs le Conseil de sécurité de l'ONU se réunit sur proposition de la Russie[44].

Des raids aériens nocturnes visent les rebelles houthis qui se trouvent à proximité du port d'al Moalla[45],[46].

Les rebelles houthis bombardent des zones résidentielles et incendient des maisons[47].

Au moins cinquante-trois personnes, dont dix-sept civils, dix combattants des comités populaires et vingt-six rebelles houthis, sont tuées dans des combats à Aden le [48],[49].

Les raids aériens visent une base de la garde républicaine, en détruisant les défenses aériennes[50].

Des raids aériens nocturnes visent les positions des Houthis à Aden ainsi qu'une base de missiles et des dépôts d'armes[51].

La coalition affirme avoir mené 1 200 frappes depuis le 26 mars[52]. Elle affirme qu'elle mène plus de 120 raids par jour[53].

Le , des raids aériens nocturnes visent un convoi de la rébellion qui se dirige vers un secteur proche du détroit stratégique de Bab-el-Mandeb. Au moins vingt rebelles sont tués ; deux chars de combat et quatre blindés sont neutralisés[54].

L’Arabie saoudite octroie 274 millions de dollars à l'ONU pour financer les aides humanitaires au Yémen[55].

Notes et références

  1. « Yémen : des rebelles chiites s'emparent du palais présidentiel », Le Figaro, 20 janvier 2015.
  2. « U.S. Rescues Two Saudi Fighter Pilots After Splashdown Near Yemen », NBC News (consulté le ).
  3. « Yemeni air defense unit downs Saudi jetfighters », IRIB World Service, 26 mars 2015.
  4. «اسقاط طائرة سودانية في صنعاء والقبض على الطيار - صورة », barakish.net, 28 mars 2015.
  5. « Houthis shoot down 'hostile' drone in Yemen's capital », Al Bawaba, 27 mars 2015.
  6. « In Yemen, warships sent to sea passage, Saudi-led strikes target rebels », thestar.com, (consulté le ).
  7. « Raids cripple Yemen's main airport, kill 15 rebel troops », 9news.com.au, 29 mars 2015.
  8. « 500 rebelle tuée à la frontière nord », sur tempsreel.nouvelobs.com, (consulté le ).
  9. « UN concerned over civilian casualties in wake of recent fighting in Yemen » ; voir davantage à cette adresse.
  10. « Une soixantaine d'enfants tués dans les combats au Yémen depuis une semaine », Le Monde, 31 mars 2015.
  11. « Nouvelles frappes de l'Arabie saoudite au Yémen », sur rfi.fr, (consulté le ).
  12. « La coalition arabe annonce la fin des frappes au Yémen », sur Le Figaro, (consulté le ).
  13. « Yémen : les frappes saoudiennes continuent », sur Le Figaro, (consulté le ).
  14. Hanene Bouchrit, « L'armée saoudienne lance l'opération « Tempête de fermeté » au Yémen | Directinfo », sur directinfo.webmanagercenter.com (consulté le ).
  15. « Yémen: l'Arabie saoudite intervient contre les rebelles soutenus par l'Iran », Le Huffington Post, (lire en ligne, consulté le )
  16. « Pourquoi l'Arabie Saoudite intervient-elle au Yémen ? », L'Obs, (lire en ligne, consulté le )
  17. « Yémen : le président Hadi fuit Sanaa, rejette le « coup d'État » des Houthis », sur Le Parisien, .
  18. « Yémen : offensive des rebelles houthistes à Taëz, l'ONU soutient le président », lemonde.fr, (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le ).
  19. lefigaro.fr, « Yémen : les rebelles prennent l'aéroport d'Aden », sur Le Figaro (consulté le ).
  20. « Nouvelles frappes aériennes contre les rebelles soutenus par l'Iran », sur lanouvellerepublique.fr.
  21. « L'Arabie saoudite lance des frappes aériennes au Yémen », sur Radio-Canada, (consulté le ).
  22. « Yémen : l'offensive militaire saoudienne régionalise le conflit », lefigaro.fr, 26 mars 2015.
  23. « Riyad et ses alliés frappent les Houthis au Yémen », sur L'Orient, (consulté le ).
  24. « L'Arabie saoudite lance des frappes aériennes au Yémen », sur Radio-Canada, (consulté le ).
  25. « Les Émirats ont participé aux raids aériens au Yémen », sur romandie.com (consulté le )
  26. 26 mars 2015, « Opération au Yémen : Washington annonce fournir logistique et renseignement », sur L'Orient-Le Jour, .
  27. « Les forces américaines ont récupéré deux pilotes saoudiens qui s'étaient éjectés de leur avion », sur 20 Minutes, .
  28. « L'Arabie saoudite annonce qu'elle détruira tous les missiles balistiques des Houthis dans les jours à venir », sur french.xinhuanet.com (consulté le ).
  29. « Yémen : raid aérien mortel sur un camp de déplacés », medi1tv, 31 mars 2015.
  30. « Les Saoudiens redoutent l'enlisement au Yémen - Moyen-Orient », sur rfi.fr (consulté le ).
  31. « La coalition militaire conduite par Ryadh s’empare des ports yéménites », sur Algérie 1 (consulté le ).
  32. « Yémen : Sanaa a subi les raids « les plus violents » », sur Algérie 1 (consulté le ).
  33. « Moyen-orient - Yémen : Sanaa secouée par de violents raids de la coalition saoudienne », sur France 24 (consulté le ).
  34. « Saudi-led coalition pounds rebels in Yemen's Aden », sur The Daily Star Newspaper - Lebanon (consulté le ).
  35. « Possibilité d’une opération terrestre « limitée » dans certaines parties du Yémen | La-Nouvelle-Gazette-Française », sur la-nouvelle-gazette.fr (consulté le ).
  36. « 349 evacuated Indians reach Djibouti from Yemen's Aden city », sur timesofindia-economictimes (consulté le ).
  37. « 200 Pakistanis in Aden to be evacuated to Djibouti today », sur thenews.com.pk (consulté le ).
  38. lefigaro.fr, « Yémen : des Houthis se retirent d'Aden », sur Le Figaro (consulté le ).
  39. « Un soldado saudí muerto y 10 heridos en un tiroteo en la frontera con Yemen », sur eluniversal.com (consulté le ).
  40. lefigaro.fr, « Yémen : un garde saoudien tué, 10 blessés », sur Le Figaro (consulté le ).
  41. « Yémen : l'offensive rebelle ralentie par les raids. Al Quaïda profite du chaos », liberation.fr, 3 avril 2015.
  42. « Yemen: Pause fighting immediately, Red Cross says », sur CNN (consulté le ).
  43. lefigaro.fr, « Deux gardes saoudiens tué près du Yémen », sur Le Figaro (consulté le ).
  44. « Le Conseil de sécurité va se réunir au sujet du Yémen », Lemonde.fr, (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le ).
  45. « Yémen : les combats se poursuivent, la situation humanitaire devient critique », sur L'Humanité (consulté le ).
  46. « Yémen : la coalition arabe peine à freiner l’avancée des rebelles Houtis », sur lesechos.fr (consulté le ).
  47. « Yémen : les rebelles avancent à Aden, des milliers de personnes attendent les secours », sur L'Obs (consulté le ).
  48. Article de l'AFP.
  49. Article sur algerie1.com.
  50. (pt-BR) « Aviões de combate atacam base de houthis no Iêmen - CdB », sur Jornal Correio do Brasil (consulté le ).
  51. lefigaro.fr, « Violents raids de la coalition au Yémen », sur Le Figaro (consulté le ).
  52. Article sur algerie1.com.
  53. « Les combats meurtriers font rage au Yémen - JeuneAfrique.com », sur JeuneAfrique.com (consulté le ).
  54. Article sur algerie1.com.
  55. « Riyad annonce une aide humanitaire de 274 millions de dollars au Yémen », Lemonde.fr, (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le ).

Articles connexes

Liens externes

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