Ouratea guianensis

Ouratea guianensis est une espèce de petit arbres ou d'arbuste, appartenant à la famille des Ochnaceae et originaire du Nord-Est de l'Amérique du Sud. C'est l'espèce type du genre Ouratea Aubl.[4].

Ouratea guianensis
échantillon type d’Ouratea guianensis collecté par Fusée-Aublet en Guyane
Classification
Règne Plantae
Classe Magnoliopsida
Ordre Theales
Famille Ochnaceae
Genre Ouratea

Espèce

Ouratea guianensis
Aubl., 1775[1]

Classification phylogénétique

Ordre Malpighiales
Famille Ochnaceae
Genre Ouratea

Synonymes

  • Ouratea longifolia auct. non (Lam.) Engl., sensu Maguire & Steyerm.[2],[3]

Il est connu en Guyane sous les noms de Malmani (Créole), Tukãnãkũ (Wayãpi), Yauk nabui, Psuk awak (Palikur), Batiputá (Portugais)[5]. Au Guyana, on l'appelle Aligator foot print (Créole), qui est la traduction de Akarï tapurarakïrï (Carib)[6]. Au Brésil, on le connaît aussi sous le nom de Jabotapita[7].

Description

Ouratea guianensis est un petit arbre ou un arbuste fortement ramifié, haut de 6-16 m.

Ses feuilles sont entières, de forme elliptique ou oblongue, précocement acuminée au sommet, à base arrondie ou parfois cuncéé, coriaces, mesurent 18-22 (-33) × 4-8(11) cm. Le pétiole est long de 7-12 mm pour 2-3 mm de diamètre. Les marges du limbe sont presque entières. Ses nervures secondaires sont inégales, arquées, et forment un angle de 60-80° avec la nervure médiane (qui est plane du la face supérieure et très saillante sur la face inférieure).

L'inflorescence est un panicule terminal, pyramidal, long de 10-25 cm.

Ses fleurs jaunes, groupées par 2-4, sont suspendues par un pédicelle pouvant atteindre 12 mm de long. Elles sont de forme ovoïdes-oblongue, plus courtes que les pédicelles, et comportent 5 sépales distincts, longs de 9-10 mm, et persistant au stade du fruit. On compte 5 carpelles.

Le fruit se compose de 1-2(5) drupéoles bleu-noir, ovoïdes ou ellipsoïdes, longs de 6-8 mm, insérés verticalement dans un disque charnu, rouge, de forme globuleuse ou obovoïde[6],[8],[9].

Répartition

Ouratea guianensis est présent du Venezuela (Delta Amacuro, Bolívar : Distrito Roscio) à l'Amazonie brésilienne (Maranhão), en passant par le Guyana, le Suriname, et la Guyane[9],[8].

Écologie

Ouratea guianensis est une petit arbre commun des forêts anciennes[5] ou secondaires[6] de basses terres, autour de 100-200 m d'altitude[8].

Utilisation

En Guyane, les Wayãpi préparent une décoction antitussive à partir des feuilles d’Ouratea guianensis[5].

Heckel rapporte en 1897 que les racines et le péricarpe d’Ouratea guianensis sont amers, et ont des propriétés stomachiques «t digestives, mais aussi que ses graines renferment une matière grasse comestible[10].

Au Guyana, le bois d’Ouratea guianensis est utilisé pour construire l'armature des maisons (chevrons et poutres)[6].

Chimie

On trouve beaucoup de tanins dans les espèces du genre Ouratea[11].

Diagnose

Ouratea guianensis : Planche 152 accompagnant la description du genre Ouratea par Aublet (1775)
Planche 152. - 1. Calice. Ovaire. Style. Stigmate. - 2. Corolle épanouie. Ovaire. - 3. Piſtil. Étamines.[12]

En 1775, le botaniste Aublet propose la diagnose suivante[12] :

« OURATEA Guianenſis. (Tabula 152.)

Arbor altiſſima, trunco ſexaginta-pedali, in ſummitate ramos emittente hùc & illùc ſparſos. Folia alterna, petiolata, glabra, rigida, ovato-oblonga, acuta, integerrima. Stipule binæ, oblongæ, anguſtæ, acuminata. Flores paniculati, terminales, gratum odorem ſpirantes, calicis foliola carnoſa, ſubtùs viridia, ſuprà lutea ; petala coloris ſulphurei. Fructus & ſemina deſiderantur.

Florebat Maio.

Habitat in ſylvis remotis ad ripam amnis dicti, crique des Galibis.

Nomen Caribæum OURA-ARA & AVOUOUYRA.
 »

« L'OURATE de la Guiane. (Tabula 152.)

Cet arbre eſt un des plus grands des forêts de la Guiane. Son tronc a plus de ſoixante pieds de hauteur ; ſon écorce eſt épaiſſe, rougeâtre, dure & comme graveleuſe ; ſon bois eſt blanc & ſe coupe aiſément ; ſa tête eſt très conſidérable par ſes branches & ſes rameaux qui s'étendent au loin & en tous ſens.

Ses feuilles ſont alternes, longues de onze pouces, & larges de deux & demi, terminées par une longue pointe. Elles ſont liſſes, d'un vert jaunâtre. Leur pédicule eſt court, gros, creuſé en deſſus, garni à ſa baſe de deux longues stipules qui entourent en partie la tige, & qui tombent.

Les fleurs naiſſent en panicule au ſommet des rameaux.

Le calice eſt diviſé en cinq parties aiguës, épaiſſes, d'une couleur jaune en dedans.

La corolle eſt à cinq pétales larges, d'un tiers plus grands que les diviſions du calice, jaunes, arrondis, attaches ſous les étamines.

Les étamines, au nombre de dix, naiſſent entre les pétales & le piſtil. Leurs filets ſont aſſez longs. Leurs anthères ſont unies enſemble & forment ainſi une eſpèce de cône.

Le piſtil eſt un ovaire verdâtre à cinq côtes, ſurmonté d'un style charnu, jaune, à cinq angles qui enfilent le tuyau forme par la réunion des étamines, & eſt termine par un stigmate qui, a l'aide de la loupe, fait appercevoir cinq éminences pointues.

Ces fleurs répandent une odeur qui approche beaucoup de celle de la giroflée.

J'ai trouvé cet arbre ſur les bords de la crique des Galibis. Il étoit en fleur dans le mois de Mai. Je n'ai pas pu obſerver ſon fruit, n'ayant plus rencontré cet arbre dans les forêts que j'ai parcourues.

II eſt nommé OURA-ARA par les Galibis, & AVOUOU-YRA par les Garipons. »

 Fusée-Aublet, 1775.

Références

  1. IPNI. International Plant Names Index. Published on the Internet http://www.ipni.org, The Royal Botanic Gardens, Kew, Harvard University Herbaria & Libraries and Australian National Botanic Gardens., consulté le 13 juillet 2020
  2. (en-US) « Ouratea guianensis Aubl. - synonyms », Tropicos, Saint Louis, Missouri, Missouri Botanical Garden (consulté le )
  3. « Ouratea guianensis Aubl., 1775 : Taxonomie », sur Inventaire National du Patrimoine Naturel
  4. (en) John D. Dwyer, « The History and the Nomenclatural Problem of the Genus Ouratea (Ochnaceae) », Taxon, vol. 14, no 8, , p. 275-277 (lire en ligne)
  5. Pierre Grenand, Christian Moretti, Henri Jacquemin et Marie-Françoise Prévost, Pharmacopées traditionnelles en Guyane : Créoles. Wayãpi, Palikur, Paris, IRD Editions, , 663 p. (ISBN 978-2-7099-1545-8, lire en ligne), p. 511-512
  6. (en) T. VAN ANDEL, Non-timber forest products of the North-West District of Guyana - Part I & II, Universiteit Utrecht. Tropenbos Guyana Series 8A-8B, , Part I 320 p., Part II : 341 p (ISBN 90-393-2536-7, lire en ligne)
  7. (en) Nayane Teixeira, Jean C.S. Melo, Luiz F. Batista, Juliana Paula-Souza, Pãmella Fronza et Maria G.L. Brandão, « Edible fruits from Brazilian biodiversity: A review on their sensorial characteristics versus bioactivity as tool to select research », Food Research International, vol. 119, , p. 325–348 (DOI 10.1016/j.foodres.2019.01.058)
  8. (en) Paul E. Berry, Kay Yatskievych et Bruce K. Holst, Flora of the Venezuelan Guayana, vol. 7 - MYRTACEAE-PLUMBAGINACEAE, St. Louis, MISSOURI BOTANICAL GARDEN PRESS, , 765 p. (ISBN 978-0930723132), p. 137
  9. (en) A. A. Pulle, Flora of Suriname : CANELLACEAE (pars) - PASSIFLORACEAE - OCHNACEAE (pars)., vol. III, PART 1, Amsterdam, KON. VER. KOLONIAAL INSTITUUT TE AMSTERDAM. - MEDEDEELINO No. XXX. - AFD. HANDELSMUSEUM No. 11. - Printed by J. H. DE BUSSY. Ltd., Amsterdam, , 305-336 p., p. 335-336
  10. Édouard Heckel, Les plantes médicinales et toxiques de la Guyane française : catalogue raisonné et alphabétique, Mâcon, Protat frères, , 160 p. (lire en ligne), p. 133
  11. (pt) J.E.L. RIBEIRO, M.J.G. HOPKINS, A. VICENTINI, CA SOTHERS, M A DA S. COSTA, J.M. DE BRITO, M A de SOUZA, L.H.P MARTINS, L.G. LOHMANN, PA ASSUNÇÂO, E. DA C PEREIRA, CF. SILVA, M.R. MESOUITA et L.C PROCÓPIO, Flora da Reserva Ducke : Guia de identificaçào das plantas vasculares de uma floresta de terra-firme na Amazônia Central, Manaus, Inpa-DFID, , 795 p. (ISBN 978-8521100119, lire en ligne)
  12. Jean Baptiste Christian Fusée-Aublet, HISTOIRE DES PLANTES DE LA GUIANE FRANÇOISE, rangées suivant la méthode sexuelle, avec plusieurs mémoires sur les différents objets intéreſſants, relatifs à la culture & au commerce de la Guiane françoiſe, & une Notice des plantes de l'Iſle de France. volume I, Londres et Paris, P.-F. Didot jeune, Librairie de la Faculté de Médecine, quai des Augustins, (lire en ligne), p. 397

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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