Université Paris-Descartes
L’université Paris-Descartes — dont le nom officiel est Paris-V[4] — est une université française publique existant de 1971 à 2019. Elle était l'une des treize universités parisiennes[5], héritières de l'université de Paris et de la Sorbonne. Elle était pluridisciplinaire et faisait partie de la communauté d'universités et établissements (Comue) université Sorbonne-Paris-Cité. Elle se définissait comme « l’université des sciences de l'homme et de la santé[2] ». L'université a fusionné le avec l'université Paris-Diderot et l'Institut de physique du globe pour donner naissance à l'université Paris-Cité (initialement dénommée « Université de Paris »)[6].
Fondation | |
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Dissolution |
31 décembre 2019 |
Type | |
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Forme juridique |
Établissement public national à caractère scientifique culturel et professionnel (d) |
Président | |
Membre de | |
Site web |
Étudiants |
38 900[2] |
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Enseignants |
2 180[2] |
Chercheurs |
1 300[2] |
Budget |
229 millions d'euros (2016)[3] |
Pays | |
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Ville |
L'université, son ancien président Frédéric Dardel et deux employés sont mis en examen après la révélation par L'Express du dysfonctionnement de son Centre de don des corps.
Historique
Après Mai 68, la loi sur l'enseignement supérieur « Faure » réorganise le système universitaire français. L'université de Paris est découpée et l’université Paris-V est créée au [1]. L’université est créée par le professeur Jean Frézal, président de la conférence des présidents d'université, à partir d'anciennes facultés de l’université de Paris ; elle a notamment gardé le musée d'histoire de la médecine[réf. nécessaire]. Elle a d'abord pris le nom d'usage « Paris-V-René-Descartes », par décision de son assemblée constituante à sa création, puis « Paris Descartes » depuis 2006[7].
En 2010, les universités Paris-III « Sorbonne-Nouvelle », Paris-V et Paris-VII « Paris-Diderot » se regroupent au sein de l’Université Sorbonne Paris Cité[8], et décident en 2017 d’une fusion prévue pour le [9]. L'université Paris-Descartes devrait cesser de fonctionner en autonomie à partir du .
Liste des présidents
- Jean Frézal, de 1971 à 1976.
- Florian Delbarre, de 1976 à 1981.
- Louis Auquier (d), de 1981 à 1989.
- Georges Crémer (d), de 1989 à 1994.
- Pierre Villard (d), de 1994 au .
- Pierre Daumard (d), du à 2004.
- Jean-François Dhainaut, de 2004 à .
- Bruno Varet, administrateur provisoire de juillet à .
- Axel Kahn, du au .
- Frédéric Dardel, du au .
Composantes
Conformément au code de l'éducation qui fixe l’organisation légale des universités publiques en France, Paris-Descartes était divisée en plusieurs composantes. On trouvait d’une part les unités de formation et de recherche (UFR) et d’autre part les « instituts et écoles ». Ainsi, l’université était structurée au moment de sa dissolution de la manière suivante[N 1] :
- institut de psychologie ;
- faculté sciences humaines et sociales ;
- faculté de droit, économie et gestion ;
- faculté de médecine ;
- faculté de chirurgie dentaire ;
- faculté des sciences pharmaceutiques et biologiques ;
- UFR biomédicale des Saints-Pères ;
- UFR de mathématiques et informatique ;
- UFR de sciences et techniques des activités physiques et sportives ;
- institut universitaire de technologie.
Lieux d'implantation
L'université Paris-Descartes disposait de plusieurs sites à Paris et en agglomération parisienne :
- à Paris :
- dans le 6e arrondissement :
- 12, rue de l'École-de-Médecine, le centre administratif et historique est implanté dans les bâtiments du collège de chirurgie construits à l'emplacement de l'ancien collège de Bourgogne,
- 15, rue de l'École-de-Médecine, siège de la faculté de médecine,
- 45, rue des Saints-Pères, sur l'ancien emplacement de l'hospice de la Charité pour les études de sciences biomédicales, de sciences humaines et de mathématiques,
- 4, avenue de l'Observatoire, pour la faculté des sciences pharmaceutiques et biologiques,
- dans le 14e arrondissement :
- 24, rue du Faubourg-Saint-Jacques, dit site Cochin, pour une partie des études de médecine,
- dans le 15e arrondissement :
- 1, rue Lacretelle, pour les sciences et techniques des activités physiques et sportives,
- 156, rue de Vaugirard, pour une partie des études de médecine. Ce site est actuellement en travaux,
- dans le 16e arrondissement :
- 143, avenue de Versailles, pour les IUT (cf. institut universitaire de technologie Paris Descartes) ;
- dans le 6e arrondissement :
- à Boulogne-Billancourt :
- 71, avenue Édouard-Vaillant, au centre Henri-Piéron aménagé dans l'ancien siège social de l'aluminier Carnaud pour les études de psychologie ;
- À Malakoff :
- 10, avenue Pierre-Larousse, pour les études de droit et de sciences économiques et de gestion ;
- à Montrouge :
- 1, rue Maurice Arnoux, pour les études d’odontologie.
Enseignement et recherche
Formation
L'université Paris-Descartes proposait plus de quatre cents formations diplômantes ou qualifiantes ouvertes en formation initiale et en formation continue.
L'ouverture internationale et européenne était fréquemment mise en avant (master Erasmus Mundus) au même titre que les formations innovantes dans le domaine de la recherche (licence « Frontières du Vivant »[10]) et en sciences humaines.
Des partenariats nationaux (master Economics and Psychology (Dual Master of Science in English) en partenariat avec l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et le Cogmaster en partenariat avec l'ENS) témoignaient de l'aspect novateur et du souhait de l'université Paris-Descartes d'augmenter sa visibilité au niveau européen et international tout en proposant de nouvelles formations pluridisciplinaires de haute qualité.
Écoles doctorales Paris-Descartes
L'université Paris-Descartes rassemblait six écoles doctorales, représentant diverses thématiques de recherche :
- génétique, cellule, immunologie, infectiologie, développement (GC2ID) ;
- sciences humaines et sociales : cultures, individus, sociétés (Olivier Martin, directeur) ;
- cognition, comportement, conduites humaines (3CH) ;
- sciences juridiques, politiques, économiques et de gestion ;
- médicament, toxicologie, chimie, environnement (MTCE) ;
- interdisciplinaire européenne frontières du vivant (IEFV) (François Taddei, directeur).
Elle disposait aussi d'écoles doctorales cohabilitées avec l'université Pierre-et-Marie-Curie, l'université Paris VII - Diderot et l'université Paris-Sud.
Scientométrie
En 2009, l’université se situait dans les places 152 à 200 au classement de Shanghai (les universités ne sont pas départagées à ce rang), ce qui correspond aux places 6 et 7 des établissements français[11]. Elle est classée 364e au classement généraliste du Times Higher Education Supplement[12], 211e du classement Life Sciences & Biomedicine[13].
Bibliothèques
Le service commun de la documentation de l'université Paris-Descartes regroupait dix bibliothèques. La bibliothèque Henri-Piéron et la bibliothèque de sciences humaines et sociales Paris Descartes-CNRS font référence au niveau national dans les domaines, respectivement, de la psychologie et de la sociologie.
La bibliothèque interuniversitaire de santé (BIU santé) regroupait, à compter du ,la bibliothèque interuniversitaire de médecine et d'odontologie (BIUM) et la bibliothèque interuniversitaire de pharmacie (BIUP), les deux sites restant toutefois distincts. Elles étaient interuniversitaires mais administrativement rattachées à Paris-Descartes.
Vie étudiante
Évolution démographique
Évolution démographique de la population universitaire
Dans la culture populaire
Certaines scènes du film La Gifle (1974) ont été tournées sur le site des Saints-Pères et sur le site Odéon, 12 rue de l'École-de-Médecine.
Le film Banlieue 13 : Ultimatum (2009) a été tourné dans le hall, sur le site de Malakoff.
Le film La Crème de la crème (2014) a été tourné dans l'université[26], dans l'amphithéâtre Janet, sur le site de Malakoff.
Le film Première Année (2018) a été tourné sur le site des Saints-Pères.
Affaire du Centre de don des corps
L'Express révèle en novembre 2019 les conditions de conservation indignes de corps et d'organes humains confiés au centre de don des corps (CDC) de l'université Paris-Descartes[27],[28]. Le , le magazine Paris Match diffuse des photographies suggérant que le charnier existait déjà en 1988[29],[30]. D'autres enquêtes dévoilent un système de vente de corps et de trafics de squelettes[31],[32]. Les alertes lancées depuis au moins 2012 et concernant de graves dysfonctionnements du CDC ont été ignorées[33], notamment par le président de l'université Frédéric Dardel[34]. 170 proches de défunts portent plainte[35].
Les conclusions de l'enquête de l'IGAS sont sévères[36],[37],[38], et une information judiciaire est ouverte le [39]. L’université de Paris[40], deux employés du centre[41] et l'ancien président de l'université Paris-Descartes Frédéric Dardel[42] sont mis en examen pour « atteinte à l’intégrité physique de cadavres » en mai et juin 2021.
Personnalités liées à l'université
Enseignants-chercheurs
- Dominique Antoine, conseiller-maitre à la Cour des comptes.
- Alain Bentolila, linguiste.
- Patrick Berche, bactériologiste.
- Éric Canal-Forgues, juriste.
- Alain Carpentier[43], cardiologue, prix Albert-Lasker.
- Pierre-Henri Castel, philosophe et psychologue.
- Pascal Chaigneau, juriste, spécialiste de sciences politiques.
- Frédéric Dardel, biologiste moléculaire.
- Erwan Dianteill, ethnologue.
- Alberto Eiguer, institut de psychologie[44]
- Alain Fischer, pédiatre et immunologue, Japan prize.
- Axel Kahn, généticien, membre du conseil d'administration de la CPU et ancien président de l'université.
- Jean-Jacques Lefrère, hématologue, directeur de l'INTS.
- Henri Lôo, PU-PH au centre hospitalier Sainte-Anne, rédacteur en chef de la revue L'Encéphale.
- Jean-Pierre Machelon, juriste.
- Michel Maffesoli, sociologue.
- Daniel Mansuy, membre de l'Académie des sciences.
- Olivier Martin, sociologue.
- André Martinet, linguiste.
- Hervé Morin, homme politique.
- Jean-Pierre Olié, PU-PH, chef de service au SHU du centre hospitalier Sainte-Anne, président de la fondation Pierre-Deniker.
- Dominique Pouyaud, juriste.
- Rebecca Rogers, historienne de l'éducation.
- Frédéric Rouvillois, juriste et écrivain.
- Olivier Schwartz, sociologue.
- François de Singly, sociologue.
- Bruno Varet, hématologue.
- Georges Vigarello, historien, directeur d'études cumulant à l'École des hautes études en sciences sociales.
- Yves Charles Zarka, philosophie.
Étudiants
- Jean-Pierre Bouchard, psychologue et criminologue.
- Olivier Brandicourt, médecin et dirigeant d'entreprises français, président-directeur général de Bayer Santé puis directeur général de Sanofi.
- Nouria Benghabrit-Remaoun, ministre de l'Éducation nationale en Algérie.
- François Fillon[45], Premier ministre français de 2007 à 2012.
- Catherine Mégret, femme politique.
- Sandra Navidi, juriste et cheffe d'entreprise.
- Pascale Trinquet, pharmacienne, championne olympique d'escrime.
- Marie-Caroline Saglio-Yatzimirsky, psychologue clinicienne et anthropologue.
- Julienne Anoko, socio-anthropologue camerounaise puis espagnole.
Notes et références
Notes
- Les différentes « facultés » sont bien des UFR d’un point de vue juridique.
Références
- Décret no 70-1174 du 17 décembre 1970 portant érection en établissements publics à caractères scientifique et culturel d’universités et centres universitaires.
- « L'université » (consulté le ).
- « Répartition des moyens 2016 aux opérateurs de l'enseignement supérieur du programme 150 – DGESIP B2-2, CNESER du 17 décembre 2015, en euros » [PDF], L'Étudiant.
- Article D711-1 du code de l’éducation
- Décret no 2000-250 du portant classification d’établissements publics à caractère scientifique, culturel et professionnel.
- « Université Paris 2019 », Site officiel.
- Délibération du conseil d'administration de l'université du .
- Décret no 2010-143 du 10 février 2010 portant création de l'Établissement public de coopération scientifique « Sorbonne Paris Cité » et Décret no 2014-1680 du 30 décembre 2014 portant approbation des statuts de la communauté d'universités et établissements « Université Sorbonne Paris Cité ».
- Camille Stromboni, « Le projet de fusion de trois universités parisiennes est lancé », Le Monde, .
- Baptiste Bouthier, « Faire de la recherche dès la première année d'université, une expérience pour réconcilier les jeunes et la science », Le Monde, (lire en ligne).
- (en) « Academic Ranking of World Universities - 2009 - France », sur www.arwu.org
- Classement généraliste du THES.
- Classement Life Sciences & Biomedicine du THES.
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- Jean-Richard Cytermann, Repères et références statistiques sur les enseignements, la formation et la recherche, édition 2002, Imprimerie nationale, p. 159 (ISBN 2-11-092152-8), consulté sur education.gouv.fr le 10 août 2010.
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- C.Courrèges, Dr M-A.Desailly-Chanson et M.Saïe (IGAS) – E.Pimmel et P.Poquillon (IGéSR), « Conditions du fonctionnement du centre du don des corps de l’université Paris-Descartes », IGAS, (lire en ligne [PDF])
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- « Affaire du « charnier » de Paris-Descartes : l’Université de Paris mise en examen », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- « Affaire du « charnier de Descartes » : « Je comprends que ce soit choquant, mais on n’avait pas le choix » », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- « Don de corps à la science : Frédéric Dardel, l’ancien président de l’université Paris-Descartes, mis en examen », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- Sylvestre Huet, « Alain Carpentier élu président de l'Académie des sciences », blogue Libération, , consulté le .
- Anne-Laure Gannac, entretien avec Alberto Eiguer, « Ce que notre maison dit de nous », sur psychologies.com, Psychologies Magazine, (consulté le ).
- « Le CV de François Fillon »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), Challenges, (consulté le ).
Annexes
Articles connexes
Liens externes
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