Patrouilleur Outre-mer

Les patrouilleurs Outre-mer, ou POM, sont une classe de six patrouilleurs hauturiers de la Marine nationale. Ils seront basés à Nouméa, à Tahiti et à La Réunion, où ils remplaceront les patrouilleurs de la classe P400 arrivés en fin de vie, mais avec un gabarit bien plus important de 1 300 tonnes à pleine charge et des capacités étendues. Ils doivent être livrés à partir de fin 2022 et jusqu'en 2025[1].

Patrouilleur Outre-mer
classe Félix Éboué

Maquette de POM
Caractéristiques techniques
Type Patrouilleur
Longueur 80 m
Maître-bau 11,8 m
Tirant d'eau 3,5 m
Déplacement 1 300 t à pleine charge
Propulsion Diesel-électrique
Vitesse 24 nœuds
Caractéristiques militaires
Armement 1 canon télé-opéré de 20 mm, 2 mitrailleuses de 12,7 mm et 2 mitrailleuses de 7,62 mm
Aéronefs Airbus Aliaca UAS
Rayon d’action 5 500 Nq
Autres caractéristiques
Électronique Radar de veille air/surface
Système d’identification optronique jour / nuit
Système de situation tactique
Moyens de communication HF et satellitaires
Équipage 30 marins et 29 passagers[1]
Histoire
Constructeurs Socarenam
A servi dans  Marine nationale
Commanditaire Direction générale de l'Armement
Date début commande 24 décembre 2019
Période de
construction
2020-2025
Période de service 2022 -
Navires construits 1 (en essais)
Navires prévus 6
Navires en activité 0

Historique

Genèse

Les travaux liés au programme BATSIMAR et à la Revue stratégique de défense et de sécurité nationale 2017[2] ont établi que la protection des approches maritimes et des intérêts en mer des départements, régions et collectivités d'outre-mer nécessitaient des moyens aptes à s'opposer aux actions terroristes et aux menaces d'incursions. Ils ont défini deux familles de navires de patrouille : les patrouilleurs de haute mer de nouvelle génération (PHM-NG), ou Patrouilleur océanique, et les patrouilleurs Outre-mer (POM). Les POM ont pour mission la sauvegarde maritime du territoire et l'action de l'État en mer, avec un armement adapté et sans capacités offensives significatives. En , la Direction générale de l'Armement émet un appel d'offres concernant ces bâtiments[3].

Commande

Le , le Président de la République Emmanuel Macron annonce à l'occasion des Assises de l'économie de la mer que le ministère des Armées a octroyé le contrat de construction de six POM à la société Socarenam, basée à Boulogne-sur-Mer, déjà constructeur des patrouilleurs Antilles-Guyane (PAG) de la classe La Confiance[4]. La DGA passe officiellement commande auprès de la Socarenam le [1].

Le marché de développement, de réalisation, et de maintien en condition opérationnelle est publié le . Il est confié en cotraitance aux sociétés Socarenam et CNN-MCO, située à Brest, pour une valeur de 223 939 897 euros hors TVA[5].

Construction

Les patrouilleurs Outre-mer porteront les noms de combattants ou de défenseurs ultramarins de la France libre, originaires de chacun des trois territoires où ces navires seront basés.

La première découpe du premier exemplaire de Patrouilleur Outre-mer, dénommé Auguste Bénébig, a eu lieu le , au cours d'une visite du chantier Socarenam de Saint-Malo par la ministre des Armées Florence Parly[6].

Le navire a été mis à l'eau le 15 octobre 2021 à Saint-Malo, puis aussitôt convoyé vers Boulogne-sur-Mer, où il est arrivé le 18 octobre pour armement. Il a entamé le ses essais en mer, qui se déroulent en partie depuis la base navale de Brest. Sa livraison à la Marine nationale est attendue pour la fin 2022, avant son départ pour Nouméa[7].

Caractéristiques

Les patrouilleurs Outre-mer de la classe Félix Éboué ont un déplacement de 1 300 tonnes à pleine charge. Ils sont longs de 80 m et larges de 11,8 m, avec un tirant d'eau de 3,5 m[8],[9]. Armés par un équipage de trente marins, ils pourront recevoir vingt-neuf passagers supplémentaires et assurer le soutien de plongeurs[1]. Ils seront amenés à évoluer dans des zones de forte chaleur et d'hygrométrie élevée, pour des missions sans ravitaillement d'une durée avoisinant les trente jours, avec une capacité de manutention autonome pour le levage de matériels. Ils disposeront de deux embarcations rapides d'intervention, longues d'environ m, et d'un drone aérien Airbus Aliaca UAS (Unmanned Aerial Systems)[1].

Le système de combat est le Lyncea de la société française Nexeya, installé depuis 2009 sur les frégates de classe Floréal et les avisos reclassés en patrouilleurs de classe d'Estienne d'Orves[10]. Les systèmes de radar de surveillance sont fournis par Hensoldt[11]. L’armement est constitué d’un canon de 20 mm téléopéré Narwhal, placé à l’avant, et de quatre affûts destinés à accueillir des mitrailleuses de 12,7 mm et 7,62 mm[1].

Utilisateurs

Marine nationale

Six patrouilleurs sont prévus pour équiper la Marine nationale[8]. La première unité, qui doit être livrée fin 2022, sera basée à Nouméa en Nouvelle-Calédonie, suivie d'une autre en 2024. Deux unités seront basées à La Réunion, et deux autres à Tahiti. L'ensemble prendra la relève des unités de la classe P400, du Malin et de l'Arago[1].

no  Nom Première découpe Mise sur cale Mise à l'eau Essais en mer Livraison Service actif Port d'attache
P779 Auguste Bénébig [7] [7] automne 2022[7] 2023 Nouméa
P780 Teriieroo a Teriierooiterai juin 2021 2023 Papeete
P781 Auguste Techer décembre 2021 2023 La Réunion
P782 Jean Tranape juin 2022 2024 Nouméa
P783 Philippe Bernardino 2024 Papeete
P784 Félix Éboué 2025 La Réunion

Notes et références

  1. (en) Martin Manaranche, « French Navy’s New POM OPVs Take Shape At Socarenam Shipyard », Naval News, (lire en ligne)
  2. Assemblée Nationale, « Question écrite no 11898 de M. Franck Marlin. Question publiée au JO le : 04/09/2018 page : 7729. Réponse publiée au JO le : 04/12/2018 »
  3. Lefauteuildecolbert, « BATSIMAR/POM : appel d'offres pour six frégates de quatrième rang ? », sur lefauteuildecolbert.blogspot.com,
  4. Laurent Lagneau, « Le ministère des Armées a commandé les six patrouilleurs outre-Mer promis à la Marine nationale », opex360.com, 4 novembre 2019
  5. Direction générale de l'armement, « Avis No 20-13021 publié le 13/02/2020. Développement, réalisation et fourniture de patrouilleurs hauturiers destinés à la Marine nationale, maintien en conditions opérationnelles de ces bâtiments et réalisation de prestations associées, lesdits bâtiments destinés à l'action de l’État en mer dans les zones économiques exclusives ultramarines françaises, concourant aux missions de souveraineté, de surveillance, de protection des intérêts français, de police des pêches et de lutte contre les trafics iilicites. Avis d'attribution »
  6. Brigitte Saverat-Guillard, « Saint-Malo. Socarenam reçoit la ministre des Armées et commence la construction de patrouilleurs », Ouest France, (lire en ligne)
  7. (en) collectif, « Socarenam Begins Sea Trials Of The First POM OPV », Naval News, (lire en ligne)
  8. Direction générale de l'armement, « Avis no 18-102594 publié le 10/08/2018. Développement, réalisation et fourniture de patrouilleurs hauturiers de coque acier ou aluminium, neufs et identiques, MCO de ces bâtiments en outre-mer et réalisation des prestations associées. Avis de marché. Procédure Négociée. Objet du marché »
  9. Vincent Groizeleau, « Socarenam dévoile les futurs patrouilleurs d’outre-mer », Mer et Marine, (lire en ligne)
  10. Vincent GroizeIeau, « Nexeya va fournir le système de combat des patrouilleurs d’outre-mer », Mer et marine, (lire en ligne)
  11. (en) « HENSOLDT UK supplies surface search radar with IFF to the French Navy », sur uk.hensoldt.net (consulté le )

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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