Paul Rémond

Paul Rémond, né le à Salins-les-Bains et mort le à Nice, était un ecclésiastique catholique français qui fut notamment aumônier général des troupes françaises pendant l’occupation de la Ruhr et évêque de Nice de 1930 à sa mort. Il a été reconnu Juste parmi les nations.

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Paul Rémond
Biographie
Nom de naissance Jules Narcisse Paul Rémond
Naissance
Salins-les-Bains
Ordination sacerdotale
Décès
Nice
Évêque de l'Église catholique
Consécration épiscopale
Dernier titre ou fonction Archevêque-évêque de Nice
Évêque de Nice
Aumônier général de l'armée du Rhin

(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Biographie

Issu d’une famille profondément catholique de la bourgeoisie franc-comtoise, il fait ses études au collège des Frères de Marie de Besançon, puis à l’université de Besançon et à l’université de Fribourg. Entré au séminaire français de Rome, il y obtient un doctorat de philosophie en 1899, puis un doctorat de théologie en 1900.

Ordonné prêtre en 1899 pour le diocèse de Besançon, il est vicaire à Belfort, puis en 1906 aumônier de lycée à Besançon.

Patriote, démocrate et libéral, il milite au Sillon puis à l'Association catholique de la jeunesse française (ACJF).

Mobilisé dès 1914, il fut l’ecclésiastique le plus haut gradé de l’armée française pendant la Première Guerre mondiale, avec le rang de commandant. Sur les champs de bataille, Paul Rémond s'était révélé particulièrement valeureux, comme en témoignaient sa Légion d'honneur, sa Croix de guerre avec palme, deux étoiles d'argent et deux étoiles d'or, sa croix d'officier de l'ordre de Léopold décernée en 1922. En 1921, il est nommé aumônier général de l’armée du Rhin, avec dignité épiscopale, et s’installe à Mayence[1]. Avec la fin de l’occupation française, il perd ses fonctions, mais est nommé évêque de Nice le .

Il est également connu pour sa protestation contre l’antisémitisme dans les années 1930 et son action en faveur des Juifs pendant l’Occupation. Il est intervenu personnellement en délivrant par exemple de faux certificats de baptême, et a contribué à la création du « réseau Marcel », qui a sauvé plusieurs centaines d’enfants. Nice et sa région, grâce à l'action des résistants, dont Mgr Rémond, ont été un lieu de refuge pour de nombreux Juifs français, avec l'accord des autorités militaires italiennes. La vallée de la Vésubie a servi de lieu de passage et d'accueil, la ville italienne de Vintimille a été incluse par Paul Rémond dans son diocèse afin de faciliter les déplacements et de procurer aux Juifs le statut de personnes protégées accordé par le commandement des forces d'occupation militaire italiennes dirigées par le général Mario Vercellino.

En 1948, lors de la grande grève des mineurs, Mgr Rémond lance un appel pour que les catholiques apportent des secours aux enfants des mineurs de Provence[2].

Le il est nommé archevêque ad personam par le pape Pie XII pour récompenser son comportement exemplaire durant ces années. Paul Rémond a reçu la médaille de Juste parmi les nations du mémorial de Yad Vashem en 1991[3].

Dans le passé, la famille avait compté trois prêtres, dont un bienheureux; deux grands-oncles avaient été curés de Salins; un arrière-grand-oncle, André Angar, vicaire à Saint-Sauveur de Paris et massacré aux Carmes le , fut béatifié en .

Autre parenté prestigieuse, celle-là laïque, Madame Rémond était la petite-cousine du grand savant Louis Pasteur[4].

Il est le cousin germain du père de l’historien René Rémond.


Bibliographie

  • Asher Cohen, Persécutions et Sauvetages. Juifs et Français sous l’Occupation et sous Vichy, éditions du Cerf, coll. « Histoire » (ISSN 0769-2633), Paris, 1983 (ISBN 2-204-04491-1), p. 458-459
  • Ralph Schor, Un évêque dans le siècle. Monseigneur Paul Rémond (1873-1963), éditions Serre, Nice, 1984, 213 p. (ISBN 2-86410-034-7)
  • Jean-Marie Mayeur (direction), Marc Sangnier et la démocratie sociale, presses universitaires de Franche-Comté, 2006, 210 p. (ISBN 2-84867-159-9)

Notes et références

  1. (de) « Voyage du légat du pape Testa à travers les territoires occupés » (consulté le ).
  2. Jean-Louis Vivens, Conflit social ou affrontement politique ? La grève des mineurs en France en 1948 sous les angles de la solidarité ́et de la répression, mémoire de Master 2, 2015, p. 121.
  3. « Paul Rémond », sur Comité français pour Yad Vashem (consulté le ).
  4. Ralph Schor, Un évêque dans le siècle. Monseigneur Paul Rémond,

Articles connexes

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