Boucle d'oreille

Une boucle d’oreille est un bijou ornant le pavillon de l’oreille, traditionnellement au niveau du lobe. Porté par paire, ce bijou est généralement considéré comme un accessoire féminin. La plupart des boucles d'oreille imposent d'avoir les oreilles percées. Il existe cependant des alternatives.

Une oreille ornée d'une boucle.

Du Néolithique à nos jours, les boucles d'oreille ont été portées à la plupart des époques. Leur style, leur forme et leur dimensions sont en lien étroit avec l'évolution des coiffures et des techniques de joaillerie.

De tous les bijoux, la boucle d'oreille est actuellement celui le plus porté par les femmes[1].

Histoire

Traces archéologiques

Les plus anciennes boucles d'oreille connues à ce jour ont été découvertes sur le site de Chifeng en Mongolie et datent d'environ 8000 ans avant notre ère. Appartenant à la culture Xinglongwa, ces bijoux sont en pierre de jade et de forme hémicirculaire[2]. D'autres exemplaires datant du début de l'âge du bronze (IIIe millénaire av. J.-C.) ont été identifiés dans des sépultures royales à Ur, en Mésopotamie. Ces bijoux sont de petits anneaux d'or travaillés en filigrane, par granulation et par gaufrage[3].

Au cours du IIe millénaire av. J.-C., les boucles d'oreille semblent avoir été populaires dans les civilisations minoenne et mycénienne. Plusieurs matériaux sont utilisés, notamment le cuivre, l'étain et l'ivoire. La seconde moitié du millénaire signe l'apparition des premières boucles d'oreille articulées, constituées d'un anneau et d'un pendant[3].

A partir du VIIIe siècle av. J.-C., les boucles d'oreille apparaissent en Grèce sous la forme de croissants travaillés en filigrane et par granulation. Les motifs se diversifient au cours des trois siècles suivants par l'ajout de pendentifs et de pierres précieuses[3]. Le style baule apparaît au VIe siècle av. J.-C. dans la civilisation étrusque. Ces boucles d'oreille ont une forme hémicylindrique et sont souvent décorées par granulation ou l'ajout d'émail, de verre ou d'ambre[3]. Les boucles d'oreille en forme de disque restent populaires à Rome pendant plusieurs siècles. Les techniques de filigrane, de gaufrage et d'opus interrasile sont fréquemment employées[3].

Ier siècle av. J.-C., les boucles d'oreille en Inde sont probablement des attributs royaux. Très travaillées et particulièrement lourdes, celles-ci sont maintenues par pincement du lobe. Etant donné leur poids, il est probable qu'elles aient distendu le lobe et reposé sur les épaules du porteur, comme l'illustrent les statuettes de l'époque. Contrairement à d'autres cultures, les boucles d'oreilles n'auraient pas été transmises de génération en génération, mais refondues à chaque décès pour éviter la transmission du karma.

A partir du Ier siècle, les boucles d'oreille gagnent en complexité, notamment via l'apparition de nouveaux motifs comme le crochet en S et les crotalia. Plusieurs types de fermoirs datent de cette époque, notamment fermoir en œil et crochet (en) et le crochet libre.

Les crotalia ("grelots") jouissent d'un engouement inégalé dans l'empire Romain dès cette époque. Ces boucles d'oreille, synonymes d'un haut rang social, sont constitués de deux perles pendantes dont la particularité est de tintinabuller lorsqu'on les porte[4],[5]. Les boucles d'oreille en delta et les petits anneaux munis de pendants restent populaires à cette époque[6].

A la même époque, les affaires florissantes de l'Empire parthe favorisent l'apparition de boucles d'oreilles en or très travaillées. Les pendants en forme d'amphores sont typiques de cette époque[7].

Epoque Byzantine et Moyen-Âge

La chute de l'Empire Romain conduit à une presque disparition de la boucle d'oreille.

Les rares modèles de l'époque subsistent dans l'Empire Byzantin et s'inscrivent dans la continuité de l'Antiquité. Les demi-lunes ornées de motifs d'oiseaux et les symboles chrétiens sont les plus fréquents[3]. Déjà présentes à l'époque byzantine, les boucles d'oreille en panier se démocratisent en Italie avec l'arrivée des Lombards. Elles intègrent rapidement la tenue traditionnelle des femmes[8].

Au cours du Moyen Âge, particulièrement entre XIe siècle et XVIe siècle, les boucles d'oreille disparaissent complètement d'Occident. La tendance aux longues chevelures, aux coiffures recouvrant les oreilles et l'essor du capuchon participent à les rendre invisibles, et, partant, inutilisées[9],[3]. De plus, le perçage de l'oreille est mal accepté dans la tradition chrétienne et les lois somptuaires interdisent aux femmes de porter des tenues trop élaborées. Les boucles d'oreilles deviennent un signe d'exclusion imposé aux prostituées et aux femmes juives[10].

Renaissance, XVIIe et XVIIIe siècles

Les boucles d'oreille réapparaissent en Italie au début du XVIe siècle sous la forme d'un anneau muni d'une perle en pendentif, parfois complétée d'un ruban assorti à la robe. A la même époque, les boucles d'oreille sont à la mode en Espagne, principalement en accompagnement d'autres bijoux d'une même parure. En Espagne, puis en France et en Angleterre, il devient fréquent pour les hommes d'avoir les oreilles percées[3].

Le début du XVIIe siècle marque l'apparition de la girandole, une boucle d'oreille en forme de chandelier à trois branches, d'où sont attachés trois pierres en forme de goutte. Les modèles les plus anciens, souvent décorés d'émail sont progressivement remplacés par des pierres précieuses[3].

Au cours du siècle, les trois pierres des girandoles se voient progressivement remplacées par un unique pendentif en forme de poire pour former un nouveau genre de boucle d'oreille, les pendeloques. Ces boucles sont particulièrement lourdes, si bien qu'elles sont parfois munies de rubans et de crochets destinés à reporter la charge sur les cheveux ou la partie supérieure de l'oreille[3],[11].

En France, la Révolution française conduit à un changement brutal de mode. L'abolition des corporations et la raréfaction des pierres précieuses conduit à la création de bijoux plus modestes. De plus, le style ostentatoire des bijoux de l'Ancien Régime cohabite mal avec les principes égalitaires de la République. Ce climat favorise l'apparition de boucles d'oreille économiques, fines et plates : les poissardes. Maintenues par un crochet verrouillé sur la face avant, ces boucles d'oreille sont parfois ornées d'émail ou de verre.

XIXe siècle

Le sacre de Napoléon Ier marque le retour de parures de bijoux très démonstratives. Les girandoles et pendeloques réapparaissent en version allégée grâce au travail en filigrane et en cannetille. Les boucles d'oreille tendent à s'allonger et atteignent le niveau des épaules dans les années 1830[3].

Le style repoussé apparaît à cette époque. Conçues à partir de feuilles d'or travaillées par gaufrage, ces boucles d'oreille sont particulièrement légères et bon marché. Très économe en or, le style repoussé remplace rapidement les boucles d'oreille en cannetille[3].

Entre les années 1840 et 1850, le retour de coiffures couvrant les oreilles et la popularité des tiares éliminent temporairement la boucle d'oreille de la tenue de soirée[12]. À cette période apparaît la dormeuse, une boucle d'oreille de très petite taille, proche des puces actuelles. Portée la nuit, son unique rôle est d'empêcher l'étrécissement du trou[3].

Les boucles d'oreille réapparaissent à partir de 1850 à l'initiative de la reine Victoria qui prend l'habitude de porter en public des pendants volumineux[13]. Les bijoux de l'époque sont d'une grande variété, frivoles et humoristique. Du burlesque au décalé, toutes sortes de motifs curieux sont portés en boucle d'oreille[3].

L'époque victorienne voit également d'importantes découvertes archéologiques qui conduisent à un regain d'intérêt pour les formes classiques. Des crotalia et des baule sont de nouveau fabriquées et les thèmes de l'Antiquité (tête de bélier, amphores) refont surface. Les camées et les micromosaiques deviennent également des boucles d'oreille fréquentes. A tous les motifs de l'époque sont souvent ajoutées des franges faites de chaînettes métalliques très fines[3].

Vers 1890, le perçage des oreilles perd en popularité et se voit rapidement remplacé par les boucles d'oreille à vis[3].

XXe siècle

Au début du XXe siècle, l'idéal féminin incarné par les Gibson Girls conduit à l'apparition de coiffures hautes qui découvrent les oreilles. Les longs pendants disparaissent pour laisser place à des boucles d'oreille de plus petite taille, les top and drop et les puces. Ces dernières, très courantes de nos jours, sont constituées d'une simple perle ou pierre donnant l'illusion de flotter sur le lobe[3].

Vers 1910, Louis Cartier développe les premiers sertis sur platine, un métal plus dur que l'or permettant de créer des structures à la fois fines et résistantes. C'est la naissance du style guirlande, caractérisé par des formes néoclassiques éthérées, souvent chargées de diamants[3].

Au sortir de la Première Guerre mondiale, le mouvement Art déco conduit à une révolution de la bijouterie, tant au niveau des matériaux utilisés que des techniques. Les boucles d'oreille prennent des couleurs très vives grâce au mélange de nouveaux matériaux tels que corail, la jade et le cristal de roche. Les formes sont géométriques et souvent inspirés par l'Asie ou l'Égypte. De nouvelles techniques de joaillerie, comme par exemple le serti invisible développé par Van Cleef & Arpels donnent naissance aux bijoux pavés de diamants[1]. La tendance aux coiffures très courtes favorise l'apparition de boucles d'oreille pendantes et de grandes dimensions. Ces bijoux, lourds et fragiles, conduisent au développement du fermoir alpa, un mécanisme de ressort plus efficace que le traditionnel fermoir à vis. Le début des années 1930 marque le retour des boucles pour oreille non percées avec l'apparition des fermoirs à clip[3].

Depuis quelques années, les bijoux d'oreille sont parfois portés ailleurs qu'au niveau du lobe.

Dans les années 1940, l'or redevient le métal de référence pour les bijoux, le platine étant utilisé à des fins militaires. L'époque est propice à l'apparition de bijoux modestes, souvent conçus à partir de pièces plus anciennes, parfois ornés de pierres synthétiques. Au cours des années 1950, la popularité des perles et du diamant assurent le retour du platine sous la forme de palladium. Ces années signent l'âge d'or des boucles d'oreille à clips, le perçage de l'oreille étant simplement passé de mode. Avec l'apparition du bijou fantaisie, les années 1960 marquent une rupture avec plusieurs siècles de bijoux. Les boucles d'oreille prennent des dimensions extravagantes, s'ornant par exemple de coquillages et d'émail coloré[3].

Les années 1970 marquent le retour des boucles pour oreille percées. Cette tendance est facilitée par l'apparition d'équipement spécifiquement conçu pour le perçage des oreilles, notamment les anneaux auto-perceurs (ou sleeper) et les pistolets perce-oreille[14],[15]. Il devient possible de se faire percer les oreilles par les médecins ou directement dans les magasins d'accessoires, généralement sponsorisés par les fabricants de boucles d'oreille. Chez les femmes, les puces (ou clous d'oreille) deviennent très prisées. On observe dans les milieux bourgeois un engouement particulier pour les grosses puces ornées de diamants et de saphirs, sertis avec des chatons à griffe. Les boucles d'oreille regagnent également un certain intérêt chez les hommes, notamment dans les communautés hippie et gay. Dans les deux décennies qui suivent, les boucles d'oreille masculines gagnent les milieux de la musique, du cinéma et du sport[16].

À partir des années 2000, la démocratisation des modifications corporelles dont le body piercing conduit à de nouvelles tendances. Il devient courant de porter plusieurs boucles par oreille, au niveau du lobe ou du cartilage.

Cultures

Continent africain

En Afrique, la parure joue plusieurs rôles : Si l'esthétique semble la principale motivation, les bijoux répondent encore aujourd'hui à des codes sociaux. Leur taille et leur valeur sont des indicateurs de richesse. De plus, ils sont également portés en tant qu'amulette. Les bijoux ont un rôle particulier sur le continent Africain dans la mesure où ils accompagnent des tenues traditionnelles qui, par leur simplicité, leur ont souvent accordé une place privilégiée[17],[18].

Maghreb

Les boucles d'oreille du Maroc datant des XVIe siècle, XVIIe siècle et XVIIIe siècle sont souvent constituées d'un anneau ouvert, creux, et de section circulaire. À une des extrémités, une pointe est façonnée pour faciliter l'introduction de l'anneau dans le lobe. L'autre extrémité est munie d'un motif ornemental qui constitue la partie visible sur le lobe de l'oreille lorsque la boucle est portée. Souvent, l'anneau, peu ouvragé, contraste avec la partie ornementale qui jouit de motifs finement ciselés. La partie la plus haute est traditionnellement d'une structure à facettes en feuilles d'or. Juste en dessous, on trouve une plaquette présentant des cloisons - souvent recouverte de pierres ou de perles fixées par des fils d'or - ou bien un motif en forme d'éventail. Au plus bas du bijou se trouve un élément arrondi et ajouré. Il n'est pas rare qu'une chaîne fine relie le haut de la boucle d'oreille à un crochet très finement ouvragé. Ce dernier peut être attaché à la coiffure pour limiter les efforts mécaniques sur le lobe de l'oreille. Un modèle en argent doré émaillé, plus économique, est très largement répandu de Fès à Tanger. Les motifs floraux qu'il présente témoignent d'une influence espagnole dans l'orfèvrerie marocaine. Ces boucles d'oreille sont souvent incrustées de pierres moins nobles qui forment le cœur des motifs de fleurs. Les boucles d'oreilles portées au Maroc peuvent également être des pendeloques à cinq pendants - chiffre bénéfique - en corail ou en perle. Ce dernier type est fréquent à Rabat ou Marrakech.

Les anneaux pleins ornés de perles ou de corail constituent des parures citadines courantes. Il a existé des anneaux présentant un unique motif, lequel est alors généralement en forme d'amande. Le reste de l'anneau est, quant à lui, simplement ciselé. Des boucles d'oreille dont le motif principal était entièrement fixé sur l'anneau ont constitué jadis une parure somptueuse.

Le modèle typique issu de Fès est une créole imposante et allongée. Un motif coupant l'anneau en son milieu donne à la boucle d'oreille une forme de O barré. Ces dernières présentent souvent un motif floral entouré d'arcades. L'attache est relativement primaire, souvent constituée d'un petit fil passé au travers du lobe. Ce modèle est une évolution d'un modèle plus simple, constitué uniquement d'un fil de métal sur lequel des perles et éventuellement des émeraudes. Ce dernier modèle constitue la forme la plus ancienne de boucle d'oreille connue au Maghreb. Des répliques plus ou moins précieuses - parfois même munies de fausses pierres en plastique - ont existé jusqu'à nos jours[19]. Les femmes berbères se séparent rarement de leurs bijoux et embellissent leur parure pour les jours de fête. Ces dernières portent en général les tiwinas, larges boucles d'oreille ayant une masse importante. Ces dernières présentent des motifs à cloisonnement et constituent un héritage direct des pendants phéniciens[20].

Les femmes marocaines apprécient porter des bijoux lourds et de valeur marchande élevée. Ces derniers célèbrent la féminité mais correspondent également à un excès de féminité, dans un contexte musulman. Le port de ces bijoux constitue ainsi pour la femme un moyen de se mettre en valeur et de réévaluer le statut de femme. Ainsi, les marocaines apprécient particulièrement porter des bijoux quotidiennement, pourvu que ceux-ci soient visible et bruyants[21]. D'après Henri Terrasse, la caractéristique majeure des bijoux berbères résident en la force intrinsèque qu'ils possèdent[22],[Notes 1].

Tribus notables

Jeune fille Peul.
  • Les Peuls : Sur toute l'étendue du continent, les boucles d'oreille peuvent avoir des dimensions très différentes. Les femmes Peul portent, par exemple, des créoles en or qui peuvent atteindre plus de 15 cm. Ces dernières sont fabriquées à partir d'un lingot rectangulaire dont les angles sont martelés et amincis. La dimension et le poids de tels bijoux évoluent en fonction de la richesse de leur porteuse. Cependant, lorsque leur poids devient excessif, ces boucles d'oreille sont maintenues en renfort par une cordelette cachée sous les cheveux pour éviter de blesser l'oreille[23]. De telles boucles d'oreilles sont très présentes dans les régions urbaines du Mali, comme la ville de Djenné[24],[25]. Les boucles d'oreille portées par les femmes Peul atteignent très facilement des masses importantes. De simples anneaux d'argent torsadé portés par les femmes aristocrates peuvent parfois peser 250 g[26]. L'engouement particulier des femmes Peul pour les bijoux les mène souvent à porter plus d'une boucle par oreille. Ces femmes peuvent ainsi avoir jusqu'à neuf anneaux par oreille[27]
  • Les Toucouleurs : Au sein des Toucouleurs, il est commun pour les femmes de porter un morceau de bois enchâssé dans le lobule de l'oreille[28].
  • Les Bambaras : Dans la tradition Bambara, les femmes portent des boucles d'oreille en argent, en or ou en cuivre, pour compléter la coiffure usuelle, les nattes. À Tombouctou, les jeunes filles imitent facilement leur mères en se fabriquant de petits bijoux en paille tressée autour d'un bloc de cire. Jadis, le roi Bambara portait un anneau d'or à l'oreille droite, muni d'une perle. La boucle d'oreille symbolisait alors la capacité du roi à tout entendre. La perle, transparente ou bleu foncé, devait représenter l'alliance entre le roi et Faro, la déesse de l'eau[29].
  • Les Dogons : Dès leur plus jeune âge, les enfants dogons portent des anneaux aux oreilles. L'adolescent circoncis se voit percer l'oreille lors du passage à l'âge l'adulte. Cela représente le devoir de maîtrise de la parole, et l'anneau, dans son rôle d'amulette, doit protéger son porteur des paroles mauvaises des femmes. La jeune fille porte dès son plus jeune âge des boucles d'oreille. Avant son mariage, sept perforations sont réalisées dans le lobe de l'oreille, ces dernières symbolisant la perte de la virginité. Le futur époux doit ainsi considérer que sa promise accède désormais à la parole des femmes[29].
  • Les Maures : Les femmes Maures portent fréquemment des boucles d'oreille en or, en argent ou en perles. Les pierres précieuses, à cause de leur valeur marchande élevée, sont très peu portées. Les boucles d'oreille sont traditionnellement en forme de croissant d'un rayon d'environ cm, et d'un diamètre atteignant souvent plus de mm. Ainsi, le lobe est d'abord percé avec une aiguille fine, puis un rouleau de papier y est introduit. On grossit le diamètre quotidiennement jusqu'à ce que les boucles d'oreille puissent être portées.

Madagascar

Jeune malgache portant des pendants en argent.

Autour des années 1800, les boucles d'oreille, au même titre que les couteaux, la poudre à canon ou encore le corail, ont pu servir de monnaie d'échange à Madagascar. D'ailleurs, des pièces de monnaie figuraient fréquemment sur les bijoux eux-mêmes[30]. Selon la description du Prince Corroller, les habitants de Madagascar possèdent de petits trous dans leurs lobe d'oreille pour pouvoir y insérer occasionnellement des boucles d'oreille. Il semble qu'entre les années 1820 et 1830, l'île de Madagascar ait établi un commerce important de boucles d'oreille - entre autres bijoux - avec les pays arabes voisins. De manière générale, les malgaches apprécient les produits de manufacture étrangère en matière de boucles d'oreille[31]. Ces derniers portent volontiers des bijoux et ceux-ci sont souvent à base d'or, d'argent, d'ivoire, mais également d'os et de coquillages. Dans toutes les strates sociales, les femmes portent des boucles d'oreilles. Contrairement à beaucoup de nations d'Afrique, les boucles d'oreille malgaches ne présentent que très rarement des motifs floraux[32]. Si le corail est aujourd'hui très prisé dans tous les milieux sociaux à Madagascar, il était sous le règne de Ranavalona I réservé aux classes nobles[33]. Parmi les Tanosy, il est d'usage pour les femmes d'avoir les oreilles percées d'un trou du diamètre d'un pouce. Ces dernières y passent volontiers des boucles en or ou d'autres bijoux fabriqués à partir de matériaux locaux tels que le bois et la corne[34].

Asie

En Inde, une très large majorité de filles et certains garçons voient leurs oreilles percées au cours d'une cérémonie religieuse avant d'avoir cinq ans. De plus, certaines filles ont leurs oreilles percées quelques jours après la naissance. Des pratiques similaires ont cours dans les autres pays de l'Asie du sud, avec en particulier le Népal, le Sri Lanka et le Laos. Généralement, les hommes se font percer les oreilles plus tard, à l'âge adulte. Ils ne possèdent en général qu'une boucle d'oreille par oreille, en avoir plus constituant une marque d'irrespect.

Inde

Femme Adivasi dans l'Orissa, en Inde.

Les boucles d'oreille telles que l'on[Qui ?] les rencontre en Inde ont souvent été célébrées pour leur originalité et leur formes complexes. On trouve en Inde de nombreuses boucles d'oreille de grande dimension et finement ouvragées, généralement en or et parfois incrustées de pierres précieuses. Les boucles d'oreille sont demeurées populaires en Inde pendant la période moderne et on décompte actuellement de nombreux collectionneurs de boucles d'oreille indiennes[16]. Jadis, les femmes du Khan, nomades et susceptibles d'être répudiées à tout moment, portaient toutes leurs richesses sur elles. Les boucles d'oreille, comme les autres bijoux, sont également des objets protecteurs. Ces dernières sont en général en argent et dorées à l'or fin. Généralement de grande dimension, elles peuvent être incrustées de cornaline, de turquoise, de corail, voire de perles ou de rubis. La mariée est couverte de bijoux lors de la cérémonie, et on juge même sa beauté aux bijoux qu'elle porte. Ainsi les femmes portent selon l'occasion les kachkar-boldok (larges créoles), les ouï-oussirga (crochets traditionnels à pendentifs) ou encore les kozik-issirga (boucle d'oreille en argent ornée de corail et de turquoise)[35].

Au sein de la communauté Sikh, le port de boucles d'oreille est l'un des marqueurs sociaux les plus importants. En effet, les samnyasin constituent une branche particulière des Yogilang (en) et l'indicateur principal de leur différence avec la majorité des Yogi est qu'ils ne portent pas d'anneaux à leurs oreilles[36]. Les boucles d'oreille sont considérées comme l'un des interdits principaux imposés par le mode de vie Samnyâsin à ses fidèles. On distingue ainsi parmi les Sikhs plusieurs sous-groupes ethniques, tels que les Darsani ou Kānphaṭa (littéralement ayant l'oreille percée), plus communément appelés Nāth. Ces derniers portent la mudra, les anneaux traditionnels, tandis que les aughar n'ont, quant à eux, pas les oreilles percées[37].

Bornéo

Jeunes femmes de Bornéo.

Dans certaines sociétés, percer les oreilles correspond à un rite de passage, en général à l'adolescence ou bien pour le mariage. À Bornéo, les parents percent l'oreille de l'enfant et celui-ci porte la boucle d'oreille tant qu'il dépend de ses parents. Chez les Hindous, chaque fille se voit traditionnellement percer le nez et les oreilles douze jours après la naissance, lorsque son prénom lui est attribué[38].

Bangladesh

Au Bangladesh, il est fréquent qu'une importante partie des richesse de la famille soit sous forme de bijoux féminins, et en particulier de bracelets et de boucles d'oreille[39].

Sri Lanka

Au cours de certains conflits ethniques, comme c’est le cas au Sri Lanka entre les Tamouls et les Cinghalais, le port de boucles d’oreille pour les hommes – ou du moins les stigmates que ces dernières laissent dans le lobe de l’oreille – sont autant d’indicateurs d’appartenance à la communauté Tamoul. Percer les oreilles dès la naissance est pour ces derniers un symbole d’affection maternelle. De manière générale en Afrique et en Asie, les trous pratiqués aux oreilles – au même titre que la circoncision – permettent d’identifier l’individu et son appartenance à communauté ethnique[40].

Mongolie

Femme Tamang portant des boucles d'oreille.

Les bijoux mongols, et en particulier les parures de tête, ont fait l’objet de nombreuses études, et notamment de la part de Guillaume de Rubrouck[41]. Si les chaussures constituent une parure ornementale de l’homme, les bijoux sont quant à eux l’apanage des femmes. Cependant, la culture mongole associe volontiers un excès de bijoux à l’oisiveté. Les bijoux, principalement en argent dans ces régions, sont aujourd’hui portés pour leurs vertus thérapeutiques.

Au sein de la communauté mongole, le port de boucle d’oreille est étroitement lié avec la puberté. En effet, si la jeune fille se voit percer les oreille relativement jeune - généralement à deux ou trois ans - le port de boucle d’oreille ne fait son apparition qu’à la puberté. Le perçage est réalisé très jeune mais les fillettes prépubères ne portent pas de boucles d’oreille. Elles s'ornent seulement de petits morceaux de bois qui empêchent le trou de se refermer. Il est fréquent que la jeune adolescente reçoive ses premières boucles d’oreille de la part de sa mère, qu’elles soient neuves ou ayant appartenu à la mère. Les Darkhates n’organisent pas de rituel particulier lors de la remise des premières boucles, ces dernières sont cependant l’occasion d’une courte bénédiction et reçoivent une courte onction de lait. Au cours du XIXe siècle, les boucles d’oreilles étaient longues et lourdes, destinées à allonger légèrement le lobule de l’oreille. Le lobe allongé devenait alors symbole de la procréation. De plus, certains hommes en prison se perçaient l’oreille droite, mais jamais la gauche ou les deux oreilles. Les cultures américaines et européennes ont cependant amené les jeunes citadins à se percer l’oreille droite, et parfois même les deux[42].

Birmanie

Deux enfants de Birmanie.

En Birmanie, l’usage veut que lorsque le jeune homme souhaite se marier, sa plus proche parente vient proposer l’union à la famille de celle qu’il désire. Si cette dernière accepte, le fiancé fait porter le matin de la noce des tissus et des boucles d’oreille pour la future mariée.

Les boucles d’oreille font partie des bijoux de l’homme. Celles des nobles sont en or et de forme tubulaire d’environ cm de long et d’environ mm de diamètre. Ces boucles d’oreille s’élargissent à leur extrémité et forment un pavillon. Il existe également d’autres boucles d’oreille présentant de gros amas d’or martelés. Ces boucles d’oreille relativement lourdes élargissent les lobes et peuvent allonger des derniers de plus de cm[43]. Si les femmes birmanes sont en général très soucieuses de leur apparence, le bien-être familial n’en demeure pas moins une priorité à leurs yeux : il n’est pas rare de voir des femmes côtoyer fréquemment les bijouteries des grandes villes, mais plutôt que de compléter leur parure, les femmes vendent plus volontiers leurs boucles d’oreille pour assurer le confort économique de la famille[44].

Parmi les Kachin de Birmanie, lors d’un mariage, les boucles d’oreille (lakan) doivent être offertes aux parents de la fiancée par les sœurs du prétendant. Le nombre de boucle d’oreille offerte évolue en fonction du nombre de sœurs du fiancé. Ces bijoux, offerts aux parents, reviennent assez naturellement à la fiancée elle-même. Comme fréquemment parmi les Kashin, cet échange rituel constitue un échange de femme à femme. De plus, si un homme choisit d'épouser la fille cadette alors que l’ainée n’est pas encore mariée, il se doit de lui offrir une compensation, généralement sous forme de boucles d’oreille[45].

Viêt Nam

Des recherches archéologiques dans la Province de Quảng Nam ont permis la découverte de boucles d'oreille bicéphales en jade. Il existe également des traces de boucles d'oreilles représentant des têtes animales, datées de 2000 av J.C[46]. Ainsi, les boucles d'oreille de la Culture de Sa Huỳnh sont de deux types :

  • Des boucles présentant deux têtes animales opposées, généralement avec de longues cornes incurvées. Ces dernières ont été découvertes pour la première fois en 1992.
  • Des boucles d'oreille lingling-o, en forme de bulbe avec plusieurs protubérances. Ces boucles d'oreille ont été occasionnellement découvertes puis copiées par les habitants des Philippines[47].

La parure traditionnelle des femmes vietnamiennes contient, entre autres, de larges boucles d'oreille en argent. Aujourd'hui, les femmes des Hauts Plateaux du Viêt Nam portent des parures très sobres. Les vieilles femmes portent encore les "fiches-bobines", tubes d'oreille en bambou. Ces dernières apprécient également d'autres matériaux locaux tels que l'argent, l'aluminium ou encore le bois et les plumes[48]. Les femmes Hmông portent traditionnellement plusieurs paires de grandes boucles d'oreille[49],[50]. Les Hmông sont reconnus pour leurs talents de joaillers, bien qu'ils aient pour la plupart appris leur métier des Chinois. Les Hmông continuent encore aujourd'hui à confectionner des boucles d'oreilles, mais l'argent étant relativement cher et lourd, ils privilégient l'aluminium. Si ces boucles d'oreille sont volontiers portées par les jeunes filles, elles sont néanmoins considérées par le reste la communauté comme des bijoux de pacotille ne reflétant pas la vraie condition sociale de la famille[51].

Japon

Exposition de magatamas

Déjà pendant l'époque Kofun, les japonais, hommes comme femmes, avaient pour habitude de porter des boucles d'oreille pour les grandes occasions. Ces dernières, appelées communément magatama, sont usuellement incurvées en forme de virgule. Cependant, cette pratique, au même titre que l'usage de bracelets, de colliers et de peintures corporelles, est devenue désuète à partir du VIIIe siècle[52].

Il semble que les japonaises aient porté des bijoux d'oreille à l'époque de l'Empire. Traditionnellement, ces dernières arboraient volontiers un poinçon au-dessus de l'oreille gauche, au bout duquel pend une perle ou quelque pierre de prix. Elles [avaient] encore un petit rond de perle à chaque oreille qui [faisait] beaucoup d'effet d'après les descriptions de Pierre-François-Xavier de Charlevoix dans Histoire de l’établissement, des progrès et de la décadence du Christianisme dans l’empire du Japon[53].

À l'époque de la Restauration de Meiji, laquelle débuta en 1868, les femmes Ainus se virent interdites de tatouages, et le port de boucle d'oreille pour les hommes Ainus fut également interdit[54].

Yémen

Au Yémen, les femmes portent volontiers des boucles d'oreille en argent ornées d'ambre, d'agate, de verre ou encore de corail. Ces bijoux sont souvent très colorés. En particulier, depuis l'avènement de l'Islam au Yémen, on trouve facilement des bijoux sur lesquels sont inscrites des citations du Coran. Si les boucles d'oreille en or sont aujourd'hui bien plus portées que celles en argent dans les milieux urbains, les mariées du Yémen privilégient aujourd'hui encore des boucles en argent le jour des noces[55].

Amérique latine

Une vieille femme à Zacatecas.

En Amérique latine, il est très fréquent de percer les oreilles des jeunes filles dès la naissance. Au Brésil, au sein de la communauté tribale Suya (une des tribus du peuple Xingu), il est d'usage de percer les oreilles à la puberté. Les Suya portent en général des boucles d'oreille ressemblant à des écarteurs (gros diamètre) qui symbolisent l'importance d'une bonne ouïe. De même, les Botocudos portent des écarteurs en bois[16].

Brésil

Autrefois, les Brésiliennes - contrairement à leurs maris - portaient peu de bijoux au visage, mais possédaient cependant de larges trous aux oreilles. Elles portaient pour la plupart des pendants ronds et blancs en coquillage appelés vignol. Ces derniers étaient très longs et descendaient souvent caresser les épaules, voire la poitrine[56],[57]. Plus qu'un trou, il s'agissait au bout de quelques années d'une fente, l'allongement du lobe étant provoqué par le poids élevé des boucles d'oreille.

Les Botocudos portaient traditionnellement le houma, large plaque qui pouvait distendre le lobe de l'oreille jusqu'à le faire toucher l'épaule[57].

Parmi les Tapuyas, les enfants de sexe masculin se voyaient dans l'enfance et dès le plus jeune âge, percer les oreilles pour y permettre l'introduction de boucles d'oreille. Cela est réalisé lors d'une cérémonie à laquelle tout le village assiste. L'enfant se voit lier les pieds et les mains par le devin, qui réalise ensuite l'incision avec un instrument en bois. Il semble du reste que lors de leur arrivée au Brésil, les Néerlandais se soient vivement intéressés aux bijoux portés par les autochtones. Ils auraient ainsi souvent arraché bagues et boucles d'oreille aux Brésiliens, en leur blessant définitivement les oreilles[58].

Mexique

Les femmes du Mexique, qu'elles soient riches ou pauvres, jeunes ou âgées, portent toutes des boucles d'oreille. Presque tous les bébés de sexe féminin ont les oreilles percées et portent des petits anneaux d'or similaires à des sleeper earrings, appelés aretes. Les boucles d'oreille pour oreilles percées peuvent légèrement varier par rapport aux clips, et puisque toutes les mexicaines ont les oreilles percées, la plupart des boucles d'oreille n'ont pas d'analogue pour oreilles non percées. On trouve au Mexique beaucoup de boucles d'oreille en pacotille si légères que certaines femmes en portent volontiers deux ou trois par oreille. Cependant, le modèle le plus courant est un anneau en forme de croissant. Ce dernier est probablement arrivé au Mexique avec les Espagnols, lesquels auraient eux-mêmes emprunté la forme aux Maures, à moins qu'elle ne vienne des Gitans. Ces anneaux sont en général en or, en argent ou en cuivre, puis plaqués or ou argent. Les moins chères viennent pour la plupart de Juchitán de Zaragoza dans l’État d’Oaxaca, où résident des centaines de petits ateliers. Les plus coûteuses présentent en général des motifs supplémentaires, tels que des billes passées dans l'anneau. Les Mexicains travaillent aujourd'hui encore à la main, et possèdent une grande maîtrise du filigrane. De manière générale, les Mexicaines apprécient les boucles d'oreille en argent présentant des motifs d'oiseaux et de fleurs, et comprenant parfois des motifs en filigrane ou des billes en verre. Elles présentent parfois même des petites pièces en argent, appréciées pour leurs reflets qui contrastent avec la peau[59].

Costa Rica

Les femmes du Costa Rica, portent toutes des boucles d'oreille. Presque tous les bébés de sexe féminin ont les oreilles percées - souvent de nos jours deux fois - et portent des petits anneaux d'or similaires à des sleeper earrings, appelés aretes. Certaines bébés peuvent en porter deux ou trois par oreille.

Bébé nouveau-né avec des oreilles percées triple - Costa Rica 2012.

Europe de l'Est

Si certaines filles adoptent aujourd'hui des boucles d'oreille asymétriques, ces dernières ont longtemps été l'apanage des hommes. En effet, l'asymétrie des boucles d'oreille pour une fille peut devenir un signe négatif. En Hongrie par exemple, une jeune fille Matyò portant une unique boucle d'oreille est mal vue, et elle s'efforce en général de masquer le bijou avec ses cheveux[Notes 2]. En Roumanie, lorsqu'une même famille voyait périr plusieurs nouveau-nés au berceau, il était d'usage de protéger le dernier-né de toute influence maléfique en lui insérant une boucle d'oreille. À l'âge adulte encore, la boucle d'oreille gardait son caractère d'amulette, comme le traduisent les vers de Pop-Câmpeanu:

« La boucle d'oreille que ta mère t'a mise

Te garde des mauvais esprits
Moi j'aime bien comme elle te sied

Car de moi elle ne t'a pas préservé[60]. »
.

Tendances

Renée Soutendijk portant des boucles d'oreilles originales.

Dans beaucoup de cultures, il est commun de percer les oreilles de jeunes filles peu après la naissance, même si des voix s'élèvent car l'enfant ne peut donner son avis quant à cette modification corporelle. Aux États-Unis, certaines cliniques proposent dès l'accouchement de percer les oreilles des petites filles dans le cadre de prestations offertes. En Argentine, la large majorité des petites filles se font percer par un spécialiste. Il s'agit d'un service offert, au même titre que la circoncision pour les garçons ou bien le rasage des cheveux. En France comme en Italie, la majorité des filles voient leurs oreilles percées avant l'adolescence. En Italie surtout, on[Qui ?] remarque une tendance similaire pour les garçons, tandis que certaines filles ont parfois plusieurs trous avant l'adolescence[61].

Si la tradition de percer les oreilles des jeunes filles a été assez naturellement réintégrée dans certaines strates sociales, cette dernière est encore aujourd'hui plus difficile à admettre dans d'autres. Pour certaines mères, le refus de faire percer les oreilles de leur filles est lié à une volonté de les préserver de la douleur du geste. Pourtant, ces mêmes filles ont souvent demandé à des membres féminins de leur entourage - comme les tantes ou les grand-mères dans de nombreux cas - de leur percer les oreilles. Les études menées par Patrizia Ciambelli citent de nombreux cas pour lesquels le passage à l'acte s'est fait dans un cadre autre que celui du quotidien, comme en période de vacances. Les craintes des mères sont généralement liées aux connotations liées à la modification corporelle : acte douloureux, intrusif et définitif. Malgré ces réticences marquées dans certaines classes sociales, les jeunes filles des années 1960 ont pour beaucoup transgressé l'interdit parental pour porter des boucles d'oreille[61].

Religion

Deux femmes égyptiennes.

En Occident, les interprétations de la Bible ne sont, a priori, pas favorable aux modifications corporelle. En effet, s'il est question de boucles d'oreille dans la Bible[62], ces dernières n'en prennent pas moins un sens démoniaque pour les premiers chrétiens[63]. La pensée chrétienne accordant que «Dieu est parfait, il nous a fait à son image», cette dernière n'est pas compatible avec le perçage des oreilles. En effet, si Dieu est parfait, il n'est pas acceptable de chercher à embellir son corps. L'Église a donc pendant longtemps associé les boucles d'oreille à l'Enfer. Cela est visible sur des représentations religieuses relativement anciennes, pour lesquels le Mal est souvent symbolisé par des créatures démoniaques aux corps modifiés affublés de perforations corporelles[64]. Cela n'a cependant pas empêché les générations des siècles derniers de porter des boucles d'oreille. Une des explications possibles quant à la recrudescence des boucles d'oreille à partir de 1960 est d'ailleurs le recul de la religion chrétienne et la montée de l'athéisme en Occident.

Cependant, il n'est fait nulle part mention dans la Bible d'une interdiction concernant les modifications corporelles, et en particulier concernant le port de boucles d'oreille. La question du chrétien n'est donc pas "Est-ce que la Bible m'interdit de porter des boucles d'oreille", mais plutôt "Est il bon pour moi de me percer les oreilles". Au sujet des bijoux féminins, Saint Paul insiste particulièrement sur la décence et la discrétion des tenues que doivent porter les femmes selon lui[Notes 3]. Pour les chrétiens, le choix de porter des boucles d'oreille ou de se percer les oreilles est finalement assez peu relié à la religion[65]. En effet, d'après Samuel, "L'Eternel ne considère pas ce que l'homme considère ; l'homme regarde à ce qui frappe les yeux, mais l'Eternel regarde au cœur"[66].

Le droit musulman classique interdit les modifications corporelles. Par un raisonnement analogue à celui des chrétiens, l'Homme ne dispose pas du droit de modification des êtres conçus par Allah. Ainsi, Sibt ibn al-Jawzi (d. 1021) interdit de percer les oreilles des jeunes filles. Dès lors, celui qui perce l'oreille d'un autre devient punissable : tout éventuel contrat incluant une modification corporelle (hors circoncision) est illicite. Cependant, Ad-Mardawi fait état d'opinions contradictoires à ce sujet, les unes considérant l'acte comme blâmable, les autres comme interdit[67].

La culture locale a cependant un effet manifeste sur l'interprétation du code vestimentaire imposé par l'Islam. En Mongolie, par exemple, la communauté musulmane accorde aux femmes le droit de porter des boucles d'oreille et des bracelets. Les femmes Hui sont d'ailleurs connues pour leur engouement particulier pour les bijoux d'oreille[68]. Selon les pays, la législation peut imposer un code strict concernant le vêtement de la femme, c'est le cas par exemple en Afghanistan. En Égypte, de nombreuses femmes se déclarent musulmanes et ont également les oreilles percées - deux pratiques qui semblent pourtant, en théorie, ne pas pouvoir coexister[69]. Si de nombreuses égyptiennes portent aujourd'hui le voile coranique, plusieurs millions de femmes sont habillées selon la mode occidentale. Ces dernières accentuent de manière générale leur féminité en se faisant percer les oreilles notamment[70]. Cependant, pour les musulmanes les plus traditionnelles, le voile constitue une barrière à l'excès de féminité. Si ces dernières arborent volontiers des boucles d'oreille, ces ornements sont réservés à la vue du mari et masqués par le voile lorsque la femme sort de chez elle[71].

Lien entre le bijou et l'âge du porteur

Quatre relations différentes aux boucles d'oreille.

Contrairement à d'autres bijoux (gourmettes et médailles) les boucles d'oreille ne sont pas considérées, en Occident, comme des marqueurs directs de l'identité sociale. Traditionnellement attribuées aux femmes, les boucles d'oreilles jouent principalement un rôle esthétique. Les hommes sont a priori moins susceptibles de porter ce type de bijoux, car ils ont été au travers de l'Histoire plus souvent évalués sur des critères d'intelligence ou de puissance que de beauté. Une femme, en revanche est généralement célébrée pour sa beauté, et cela suppose qu'elle possède un certain nombre de bijoux et qu'elle ait appris à les porter pendant l'enfance. Les normes concernant les boucles d'oreille des jeunes filles ont considérablement changé durant le siècle dernier et varient encore aujourd'hui au gré des milieux sociaux. Les boucles d'oreilles étaient considérées au début du XXe siècle comme une marque d'identité sexuelle et il était d'usage de percer les oreilles des jeunes filles très tôt pour les distinguer aisément des garçons. Cette modification corporelle est devenue, dans les années 1950, un signe de ruralité, réservé aux milieux populaires. Les bijoux des jeunes filles catholiques se sont résumés, à l'époque, à la médaille de baptême qui constituait, alors, le marqueur d'identité principal. Aujourd'hui, la plupart des fillettes d'âge scolaire ont les oreilles percées. Cependant, les boucles d'oreille, comme le reste des bijoux portés pendant l'enfance, sont en général discrètes[72].

L'adolescence marque l'apparition de bijoux plus sophistiqués et souvent plus suggestifs. Il est fréquent que des boucles d'oreille en perle soient offertes entre douze et quinze ans. Les perles, surtout lorsqu'elles sont assorties à un collier prennent alors une valeur érotique singulière. Ce sont en effet les bijoux qui ornent traditionnellement les robes de bal, pour lesquelles la gorge est largement dévoilée. Ainsi, la puberté est l'occasion de l'acquisition de boucles d'oreilles voyantes et sophistiquées qui offrent aux jeunes filles la possibilité de séduire. Cependant, si ces bijoux peuvent avoir une valeur marchande élevée, ils doivent, selon Marlène Albert-Llorca, traduire un entre-deux, entre l'enfance et la femme mariée. Ces derniers sont donc intermédiaires, présentant les premières pierres précieuses et perles de la jeune fille, sans pour autant avoir la dimension des bijoux que possède habituellement une femme mariée. Cependant, si les bijoux offerts à la jeune fille évoluent dans leur dimension de manière assez linéaire avec l'âge, il est fréquent que celle-ci s'achète elle-même des bijoux de fantaisie de grande dimension pendant l'adolescence. Ainsi, on distingue rapidement les boucles d'oreille que la jeune fille a reçues de celles dont elle se pare pour «sortir». Plus surprenant et contrairement aux codes établis depuis l'Antiquité, les jeunes filles actuelles portent volontiers des bijoux de pacotille de valeur marchande dérisoire à l'occasion d'événements mondains. On observe même un certain rejet de l'or parmi de nombreuses jeunes filles, ce dernier étant réservé à celles qui préfèrent porter des bijoux discrets. Ce choix, très fréquent pour les boucles d'oreille en pacotille, pourrait donc, selon Marlène Albert-Llorca, correspondre à une nouvelle définition des bijoux de l'entre-deux[73]. Souvent, des boucles d'oreille de valeur marchande élevée sont offertes à la majorité. Celles-ci symbolisent alors un passage à l'âge adulte, et l'exigence de sérieux et d'autonomie que cela impose.

Si de nombreuses adolescentes arborent fièrement des boucles d'oreille de fantaisie, elles ne leur sont pas pour autant exclusives. Les femmes mariées en portent également en Occident, mais les boucles d'oreille n'obéissent alors plus aux mêmes normes sociales. En effet, ces femmes ont alors pris une certaine distance avec les codes esthétique et le port de bijoux de pacotille correspond en général à une humeur décontractée, pendant les périodes de vacances par exemple. Néanmoins, il semble que certaines femmes d'âge mûr portent également ce type de bijoux dans le but de renouer avec la jeunesse, en réintégrant les codes établis.

À la différence de certains peuples exotiques, les bijoux de la femme sont conservés lorsque de nouveaux sont acquis. En Europe et aux États-Unis, la femme continue à porter ses premières perles bien après l'acquisition de bijou de mariage. Les boucles d'oreille deviennent alors les témoins d'une existence et forgent l'identité de leur propriétaire. De plus, souvent transmises de grand-mère à petite-fille, les boucles d'oreilles font également partie des bijoux de famille que l'on arbore en hommage à ses aïeux. L'ethnologie conclut quant à un rapport ténu entre les boucles d'oreilles et le temps, considéré dans sa pluralité. Celles-ci agissent en tant que marqueur de l'identité sociale dans un contexte où la signification de la boucle d'oreille peut changer radicalement. La parure, reflet de l'âge de son porteur, traduit également son humeur, et même le statut social de son conjoint. Cependant, la différence fondamentale entre le vêtement de la boucle d'oreille est que cette dernière n'obéit à aucune convention stricte. Malgré tout, une femme portant des boucles d'oreille s'inscrit de manière manifeste dans une dynamique de féminité[74].

Relations sociales induites par les boucles d'oreille

Marché féminin au Vietnam.

Traditionnellement, la boucle d'oreille est un bijou qui se transmet de mère en fille. Au travers des derniers siècles, c'était en général le premier bijou que la fille recevait. Chaque famille, même modeste, conservait souvent une paire de ces petites boucles d'oreille en or, appelées alors perce-oreille, pour assurer la possibilité du perçage en cas de naissance d'une fille. Dans certains villages, en Italie notamment, on a vu des situations dans lesquelles les familles les plus riches ont prêté ces premiers bijoux aux filles issues de familles en difficulté financière. Les boucles d'oreille ont donc parfois montré un caractère social fort fondé sur la modification corporelle, instituant des chaînes de relations de plusieurs ordres, familial surtout, mais également au sein de la communauté. Aujourd'hui cependant, de nombreuses mesures d'hygiène et d'intimité ont assez largement freiné les échanges de boucles d'oreille. En particulier, l'avènement du pistolet perce-oreille a rendu obsolète les échanges de perce-oreille entre familles. Les enquêtes réalisées en Europe montrent que les boucles d'oreille font souvent l'objet d'un cadeau. Ces dernières sont le plus souvent offertes à la puberté. De plus en plus, ces dernières sont achetées neuve pour l'occasion, à la différence ce qui pouvait se faire au début du siècle. Pour des événements propres au rite catholique, comme la première communion, ces bijoux, au prix très variable, peuvent être offerts par la marraine. Offrir des boucles d'oreille à l'âge des premières règles, à l'occasion d'un accomplissement religieux, prend alors la signification d'un commencement, de l'ouverture vers la vie de femme[75].

Selon les ethnologues, offrir des boucles d'oreille à une femme correspond à une reconnaissance de son statut. La jeune fille sait qu'elle a gagné son statut d'adolescente lorsqu'elle a reçu ses premiers vrais bijoux. La femme mariée est reconnue en tant que femme désirable lorsqu'elle reçoit des boucles d'oreille de la part de son conjoint. Les boucles d'oreilles sont d'ailleurs offertes de manière quasi institutionnelle au sein du couple à l'occasion de jubilés tels que les noces d'or. Cependant, une femme peut se voir offrir des boucles d'oreille en dehors de toute raison apparente, mais cela semble - dans la majeure partie des cas - correspondre à une reconnaissance de sa féminité et un gage d'amour. Il s'agit bien souvent de la réaffirmation d'une relation de séduction au sein du couple. Après le premier perçage, certaines personnes choisissent de réitérer l'opération lors de moments importants de leurs vies. Cela est l'occasion de perçages asymétriques et de l'acquisition de boucles d'oreilles uniques destinées à être portée seules. Paradoxalement, si le trou est solitaire, c'est souvent pour sceller une amitié entre deux personnes. Ainsi, on se perce de manière asymétrique à plusieurs. Le port d'une seule boucle d'oreille peut être l'occasion d'un partage de la paire de boucle d'oreille entre les deux amis lors de l'achat. À mesure que les trous sont effectués en remontant vers le pavillon de l'oreille la douleur s'intensifie. Les trous asymétriques deviennent alors l'occasion d'un partage de la douleur entre les amis lors du passage à l'acte[76].

Dans la marine, le trou devient pour les jeunes marins le moyen d'une intégration au groupe social[Notes 4]. Les compagnons également portent le caractéristique joint en signe d'accomplissement. Certains boulangers, maréchaux-ferrants ou muletiers portaient également l'anneau, auquel était souvent suspendu un pendentif par lequel on pouvait identifier leur profession. La boucle d'oreille entretient donc une relation spécifique avec l'activité professionnelle.

Militants contre le perçage

Les femmes refusant la modification corporelle consistant au perçage du lobe d'oreille ont généralement des motivations d'ordre éthique. Le corps apparaît comme un sanctuaire qui ne doit pas subir de modifications volontaires, jugées barbares. En effet, le port de boucles d'oreille, avec les tatouages, constitue l'un des rares ornements très courants en Occident ayant un lien fort avec les sociétés exotiques. Certaines femmes qui portent le bijou le considèrent même comme étant une partie de leur corps et enlèvent rarement leurs boucles d'oreille. Ces dernières perdent alors la motivation esthétique au profit d'un besoin de complétude. La boucle d'oreille devient littéralement une prolongation de l'oreille[77].

Vertus thérapeutiques

Les travaux de Giuseppe Pitrè ont attesté de manière médicale les vertus du perçage du lobe de l'oreille. En effet, selon le médecin italien, « Trouer le lobe de l'oreille est une pratique qui prévient et guérit les ophtalmies. Pour le maintenir toujours ouvert, selon certains, il faut y mettre une boucle. Le trou dans l'oreille éclaircit la vue, soulage les conjonctivites et les autres affections des yeux »[Notes 5] On prête donc au perçage du lobe et au port de boucles d'oreille en métal qui empêche le trou de se reboucher des vertus thérapeutiques. Le trou éclaircit la vue, soulage les maux d'yeux.

Le Nei Jing Su Wen, premier ouvrage d'acupuncture dans l'Histoire, affirme que tous les méridiens sont réunis dans l'auricule[78],[79]. Cependant, selon J.E.H. Niboyet, les connaissances de l'époque concernant le pavillon de l'oreille ne permettaient pas de relier de manière cohérente les différents points d'acupuncture. Dans le Ling Shu, il est fait mention d'un lien important entre les reins et l'ouïe. D'autres livres établissent des liens entre l'oreille et le cœur, les poumons, le foie et surtout les yeux. Avant 1956, les Chinois utilisaient l'auriculothérapie uniquement pour soigner les maladies oculaires, les maux de gorge et les fièvres. Hypocrate établissait un lien entre des troubles sexuels et l'oreille. Les principaux travaux concernant les oreilles et leurs points d'acupuncture ont été réalisés par Paul Nogier, qui établit, entre autres, la première cartographie de l'oreille. Des soins par saignées derrière l'oreille ou par cautérisation ont également été effectués au cours de l'histoire.

Le centre du lobe, la partie de l'oreille la plus fréquemment percée, est, selon la cartographie de Paul Nogier, à relier directement avec la vue. Légèrement au-dessus se situent les points relatifs à la langue, et dessous les points concernant les amygdales, toujours selon Nogier. De plus, une stimulation du point Ting Tong, au milieu du lobule, pourrait soigner les douleurs d'otite[79]. Les acupuncteurs établissent aujourd'hui un lien entre les allergies aux bijoux de fantaisie et les sinusites chroniques ou migraines[80]. Selon certains ethnologues, le perçage des oreilles peut aussi prendre un tout autre sens lorsqu'on s'intéresse à des considérations physiologiques. En effet, en provoquant des blessures artificielles, il est possible de faire couler les excès de fluides produits à l'intérieur du corps. Cette méthode est connue depuis longtemps pour les animaux, pour lesquels il fut courant de pratiquer l'incision dans l'oreille et d'y introduire une racine pour soigner certaines pathologies. Certains médecins conseillaient également l'application des sangsues derrière l'oreille, car le lobe est une zone riche en points d'acupuncture.[Interprétation personnelle ?]

Chez les hommes

Un officier français révolutionnaire en 1793 portant un anneau au lobe, par Fouquet et Chrétien.

Aujourd'hui, la boucle d'oreille masculine est attestée dans plusieurs pays d'Europe. Les garçons sont en général percés pendant l'enfance, ou bien lors du passage de la jeunesse à l'âge mûr. D'après les écrits de Pitré, l'usage en Sicile était que le parrain offre au filleul un petit anneau d'or[81]. Dans d'autres contrées d'Italie, comme les vallées du Trentin, le rite était réalisé seulement à la puberté. La seule oreille droite était percée, et l'on y insérait un petit anneau d'or (anélin de oro) ou bien un clou d'oreille surmonté d'une fleur (brochete). Bien loin de souligner une faiblesse acceptée, la boucle d'oreille masculine prend en Italie le symbole de virilité et de prestige social. La tradition italienne utilisait également ce bijou pour prévenir des maladies ophtalmiques[82], courantes dans les pays méditerranéens. En Provence, « c'était le joaillier qui procédait à l'opération à l'aide d'un poinçon très effilé en provoquant les hurlements du marmot » écrit Claude Seignolle[83]. Les hommes gardaient l'anneau tout leur vie, et celui-ci avait souvent une valeur de talisman. Enfin, si les hommes n'ont souvent porté qu'une seule boucle d'oreille, le choix de l'oreille varie cependant selon les régions. Ainsi, dans certaines régions de Roumanie, la mère faisait percer l'oreille droite du nourrisson, tandis qu'en Olténie, c'est à gauche que les garçons se faisaient percer[84]. De manière analogue à l'identité sexuelle gagnée par les jeunes filles lors du perçage de l'oreille, le cadeau du bijou reçu par le filleul marque aussi l'acquisition d'une identité. Ces derniers s'exhibent dans la littérature avec fierté et orgueil mais également pour se protéger du mauvais œil[85].

Parmi les marins, deux interprétations sont possibles. D'une part, le port de boucles d'oreille (une seule en général) peut signifier que le marin a beaucoup voyagé, et en particulier traversé l'équateur. De plus, il est communément admis que la boucle d'oreille en or peut servir à payer une tombe décente au cas où le marin périt loin de chez lui. En revanche, selon la tradition grecque, l'or doit être laissé au mort, de manière qu'il puisse payer le passeur, Charon, qui permet de traverser le Styx pour atteindre l'Hadès. Une autre interprétation concernant le port de boucle d'oreille chez les pirates a pour origine l'acupuncture. En effet, percer l'oreille permettrait d'améliorer la vision nocturne et serait donc un avantage notable pour les pirates[86]. « Il portait des cadenettes, ses cheveux étaient tressés sur les tempes et deux énormes anneaux d'or lui servaient de boucles d'oreilles, ce qui était alors fort usage chez les mariniers » est une description d'un amiral de la marine vers 1830 issue de l'œuvre d’Albin Mazon[87]. Si l'ethnologie évoque souvent la boucle d'oreille masculine comme marque d'une certaine féminité, voire d'homosexualité, cette dernière n'en a pas moins été portée au travers l'histoire par des classes d'hommes éminemment masculins, comme les compagnons, les marins mais également les paysans ou les montagnards.

Symbolique

En philosophie

La question de la boucle d'oreille et la recherche d'une explication quant à son caractère traditionnellement féminin, ont été explorés en philosophie au travers des travaux de Séverine Auffret[88].

Caractère féminin

Jeune fille portant des boucles d'oreille.

Selon la philosophe, deux hypothèses sont à retenir quant à la symbolique de la boucle d'oreille :

  • l'hypothèse lacanienne attribue aux boucles d'oreille le rôle de mascarade, d'objet purement démonstratif. Pour pallier un manque, celui de l'absence de phallus chez la femme, celle-ci porte des boucles d'oreille. L'hypothèse de Jacques Lacan évoque donc une dénégation de la part de la femme, une forme de castration de naissance. Cette théorie va de pair avec celle de Françoise Dolto[Notes 6]. Cette théorie est donc une théorie négative quant au port de la boucle d'oreille, qui joue pour la femme un rôle d'ersatz ;
  • l'hypothèse positivement féminine défendue par Auffret s'organise autour d'un caractère féminin de l'oreille. Le rôle de la boucle d'oreille est esthétique, il vise à attirer le regard vers l'oreille, cet organe complexe trop souvent masqué par les cheveux. Les boucles d'oreilles sont des bijoux qui sortent de l'ordinaire, car ils sont les seuls traditionnellement portés par paires[Notes 7]. En effet, dans sa démonstration, la philosophe met en avant le fait que l'homme possède deux bras, deux jambes et dix doigts mais qu'il ne viendrait à l'idée de personne de porter deux bagues ou deux bracelets identiques. Ainsi, les boucles d'oreille, puisqu'elles sont doubles sont la marque d'une autonomie de la femme qui sait dépasser l'unité du phallus masculin.

Les boucles d'oreille sont mentionnées en philosophie à la fois comme métaphore et parole du sexe. Dans leur duplicité, elles participent à un double jeu de la coquetterie : celle de soi et celle pour l'autre. Symbole de féminité, les boucles d'oreilles sont parfois volontairement cachées, comme c'est par exemple le cas pour les femmes portant le voile coranique. Trop visibles, elles attirent en effet la vue vers le pavillon de l'oreille, désagréable dans son étrangeté. La philosophe se propose alors de comparer le caractère passif de l'oreille à celui du sexe féminin et démontre en cela le lien nécessaire entre les boucles d'oreille - qui mettent en valeur l'oreille - avec la féminité.

Caractère masculin

Le fait que les hommes ne portent souvent qu'une seule boucle d'oreille confirme la théorie selon laquelle la boucle d'oreille est typiquement féminine. La philosophie y voit donc une expression d'acceptation de la féminité en soi, l'affirmation qu'une partie du porteur est féminine. De plus, si la droite est traditionnellement liée à la droiture et la rigueur[Notes 8], elle peut aussi être interprétée comme un signe d'homosexualité. La boucle d'oreille portée à gauche peut ainsi signifier une marque de faiblesse dans la masculinité.

La philosophe conclut : « Arboré sous l'effet d'un choix libre, non imposé, ce bijou pourrait aussi vouloir dire autre chose: […] Je fais semblant d'être l'objet de votre désir masculin quand bien même, c'est le mien, féminin, qui vous piège. »

L'approche anthropologique

D'après Claude Lévi-Strauss, il existe une relation d'opposition entre les cicatrices et les bijoux. Les premières constituent alors le revêtement naturel du corps, par opposition au revêtement culturel formé par les bagues, parures et autres boucles d'oreille. Si percer l'oreille marque le lobe d'une cicatrice définitive et est symbole de douleur, l'adjonction d'ornements métalliques vient y combler cette agression au patrimoine naturel et ainsi renforcer le sujet[Notes 9].

Symbole d'esclavagisme

La tête d'une esclave d'Oscar Pereira da Silva.

La boucle d'oreille a souvent été utilisée comme le symbole des esclaves. Ainsi, les esclaves, hommes comme femmes, étaient facilement reconnaissable par l'anneau qu'ils portaient à leur oreille. Bien plus, il a existé des cas pour lesquels les maîtres d'esclaves leur faisaient porter des boucles d'oreille reconnaissables, de manière à les distinguer facilement des autres esclaves[89].

Dans la Bible et plus précisément dans le Deutéronome (15:16-17), il est fait mention de l'usage de boucles d'oreille pour marquer les esclaves[Notes 10].

Symbole érotique

Selon Sheldon Filger, les boucles d'oreille accentuent le caractère érotique de la femme. En particulier, ces bijoux mettent en valeur le caractère complexe de l'oreille. De plus, ces derniers, toujours en adéquation avec la coiffure, constituent en eux-mêmes une personnalisation puissante de la femme. Les boucles d'oreille, dans leur diversité de forme, de taille et de matériau, participent à une érotisation du visage. En particulier, selon Filger, ce sont les anneaux, et plus précisément les créoles de grand diamètre à fil rond, qui ont le pouvoir érotique le plus marqué. Si les boucles d'oreille sont vecteur d'érotisation du visage, elles semblent en réalité avoir cet effet sur l'ensemble du corps. Ainsi, l'auteur affirme que les boucles d'oreille sont les bijoux féminins les plus érotiques qui soient[90].

Types

Pour oreilles percées

Les puces d'oreille constituent le style de boucle d'oreille le plus répandu.
Les puces d'oreille donnent l'impression de flotter sur le lobe
  • Les puces (ou clous): la particularité de ces boucles d'oreille est de donner l'impression qu'elles "flottent" sur le lobe de l'oreille sans fixation (visible). Ils sont constitués d'une tige qui traverse l'oreille. Cette tige est maintenue en place par un fermoir spécifique, le système ayant une ressemblance avec les pin's. Parfois, la tige est filetée, permettant une fixation plus solide ; plus difficile à positionner et à retirer, cette fixation est utile car elle permet de fixer solidement des boucles d'oreilles onéreuses (diamants, métaux précieux).
  • Les anneaux : les anneaux peuvent être circulaires ou semi-circulaires. S'ils sont circulaires, ils sont également creux et une fixation plus mince traverse l'oreille. Ou bien il s'agit d'un pivot à l'avant de l'oreille qui peut être rabattu à l'arrière de l'oreille, ou bien le système de fermeture est constitué d'un fil plus fin qui peut être glissé dans le tube derrière l'oreille. Dans ce cas, la boucle d'oreille est suffisamment souple pour permettre de s'ouvrir lors de la pose ou du retrait du bijou, et suffisamment rigide pour tenir fermée la journée. S'il s'agit d'anneaux semi-circulaires, ils sont en général retenus par une poussette en métal ou en plastique, de manière analogue à des puces. De plus, certains anneaux sont composés de deux parties possèdent une charnière invisible à leur moitié. Généralement assez massives, ces boucles d'oreille doivent être ouvertes lors de la pose ou du retrait et se portent fermées. Ainsi, la charnière doit opposer une certaine résistance à l'ouverture afin d'éviter toute ouverture inopportune. Ces boucles d'oreille, qui par leur forme semblent embrasser l'oreille, sont d'ailleurs nommées huggy earrings en langue anglaise. Leur proportion permet à de nombreux bijoutiers d'en faire des articles de choix, en les recouvrant par exemple de pierres précieuses. Les anneaux peuvent également être désignés sous l'appellation "créoles". En particulier, la langue anglaise distingue une sous catégorie particulière des anneaux, les sleeper earring, petits anneaux typiquement en or. On les appelle ainsi car leur petite taille les rendant confortables, ils peuvent être portés en particulier la nuit pour empêcher les trous de se refermer.
  • Les crochets (souvent utilisés pour les boucles d'oreilles argent et fantaisies) sont constitués d'une tige pleine de métal recourbé que l'on accroche à l'oreille, ces tiges sont souvent longues pour éviter de les perdre, ce type de système est très courant dans les pays en voie de développement car très facile à réaliser. Dans les pays industrialisés, un modèle classique prédomine : le crochet est réalisé de manière à épouser la forme du lobe de l'oreille et possède en général une petite perle en métal au-dessus de l'attache de la boucle d'oreille, elle-même surmontée d'un petit fil torsadé. Ce type de boucle d'oreille s'adapte bien à la fabrication maison, ainsi, on trouve facilement les crochets vendus seuls dans le commerce. On peut également y glisser un fermoir pour limiter le risque de perte. Pour les boucles d'oreille les moins chères, il peut s'agir d'un simple tube de plastique transparent glissé derrière l'oreille, mais on peut également utiliser les fermoirs de puce.
  • Les dormeuses ressemblent aux crochets avec une attache supplémentaire à l'arrière. Celle-ci est pivotante et indissociable du reste de l'attache. Si les crochets sont souvent réservés à des boucles d'oreille relativement longues, une attache de dormeuse peut être le support d'une boucle d'oreille courte. En effet, il existe des fermoirs de type dormeuse présentant la partie frontale plate ou sertie de manière à pouvoir accueillir une petite pierre.
  • Les chaînes d'oreille Les boucles d'oreilles de ce type sont constituées d'une chaîne très fine (et très flexible) qui est glissée dans le trou de l'oreille. À une de leurs extrémités, un fil de métal rigide de même diamètre est fixé dans le prolongement de la chaîne pour faciliter leur pose. À l'autre extrémité, il peut y avoir un petit anneau pour fixer le cœur de la boucle d'oreille. Ces boucles d'oreille sont donc, contrairement aux précédentes, installées de manières quasi symétriques de part et d'autre de l'oreille et ne nécessitent aucun fermoir. Il s'agit d'un type de boucle d'oreille beaucoup moins développé que ceux cités ci-dessus.

Différents fermoirs

La plupart des boucles d'oreille comportent deux parties : une partie ornementale qui constitue l'essentiel de l'objet et le fermoir, dont l'utilité est de maintenir la boucle d'oreille plaquée contre l'oreille. La grande majorité des boucles d'oreille requiert un fermoir pour ne pas tomber. Si pour certaines, le fermoir est optionnel (crochets), pour une majorité, il est impératif (puces). Enfin, les dormeuses sont des boucles d'oreilles pour lesquelles le fermoir est maintenu à la partie principale par l'intermédiaire d'une charnière. Ainsi, il existe différents types de fermoirs.

  • Les poussettes belges: Il s'agit du fermoir pour puces le plus courant. En métal, souvent assorti à la tige, il est constitué d'une fine plaque recourbée en forme de papillon et percée d'un trou. La tige de la boucle d'oreille est ainsi passée dans la plaque puis fermement maintenue par les deux bords. Le fermoir, même s'il est invisible car caché derrière l'oreille peut-être ouvragé et finement ciselé. De plus, il existe des modèles plus complexes qui s'adaptent à une tige filetée et permettent une fixation beaucoup plus solide. Naturellement, le système de poussettes belge s'adapte aux différents diamètres de boucles d'oreille, à savoir 7/10, 8/10 et 9/10 mm.
  • Le système Alpa: Plus récent et plus cher, ce système accompagne souvent les puces ayant une grande valeur marchande car sa tenue est très bonne. Il est constitué d'un disque troué en son centre. La tige de la puce possède une zone de diamètre légèrement inférieur et celle-ci est bloquée dans le trou du disque grâce à un système de ressort. Un petit bouton est présent de part et d'autre du disque pour permettre le retrait de la boucle.
  • La brisure est le nom donné par les bijoutiers aux fermoirs des boucles d'oreille de type dormeuses. La brisure est reliée au corps de la boucle d'oreille par l'intermédiaire d'une charnière. Les dormeuses présentent ainsi plus de sécurité que des crochets simples, mais sont également plus difficiles à mettre.
  • Les anneaux sont parfois utilisées uniquement à titre de fermoir, un pendentif étant passé dans l'anneau avant la pose de la boucle d'oreille.
  • Le système Assi[91] est un système de fermoir très récent. Celui-ci constitue une révolution par rapport aux précédents puisque la boucle d'oreille est désormais en une seule partie, le fermoir étant inclus dans la boucle d'oreille. Le bijou se présente sous forme de puce et la tige qui traverse l'oreille est légèrement plus longue que celle des puces habituelles. Des technologies récentes ont permis de rendre cette tige flexible. Ainsi, la puce doit être mise en passant la tige au travers du lobe, puis cette dernière se voit déformée (recourbée contre l'oreille) de manière à maintenir la boucle d'oreille fermement. Ce système comporte de nombreux avantages, en particulier il est apprécié pour sa légèreté et sa facilité d'emploi. De plus, il est désormais impossible de perdre le fermoir. Cependant, ce système reste pour l'instant très marginal et peu utilisé.

Pour oreille non percées

Certaines personnes n'ayant pas les oreilles percées souhaitent porter tout de même des boucles d'oreille. Il existe ainsi des boucles d'oreilles qui peuvent être portées en l'absence de trou dans le lobe de l'oreille.

  • Les clips : un des systèmes les plus prisés parmi les personnes ne souhaitant pas se faire percer les oreilles. Il est très ressemblant au système de dormeuses, à la différence près que la tige qui traverse l'oreille pour les dormeuses est remplacée par un galet sur lequel l'oreille repose. Une attache à l'arrière de la boucle vient se rabattre derrière l'oreille et maintenir la boucle d'oreille en place. L'oreille est donc pincée de manière que la boucle ne glisse pas. Le désavantage majeur de ce système est justement le pincement qu'il impose qui peut être relativement douloureux. De plus, ce type de système est généralement assez gros et visible, ce qui peut nuire à l'aspect général de la boucle d'oreille. Cependant, lorsque ce type de boucle d'oreille a une forme d'anneaux avec une charnière au milieu, la différence avec des boucles d'oreille classiques est invisible.
  • Les systèmes à vis : Ces systèmes présentent de nombreuses similitudes avec les clips. Cependant, l'attache ne présente pas de charnière et le clip est remplacé par une petite vis. Ainsi, pour la pose, il faut installer le lobe à l'intérieur de la boucle d'oreille, puis visser la petite vis cachée derrière le lobe de l'oreille jusqu'à ce que la boucle ne risque plus de glisser. Un tel système présente l'avantage majeur de pouvoir adapter la boucle d'oreille au lobe, et ainsi de limiter les douleurs dues au port de boucles d'oreille.
  • Les aimants : Pour permettre de porter des puces et garder l'effet de « flottement » sur l'oreille, il est nécessaire qu'aucune boucle ne relie l'avant à l'arrière de l'oreille, ainsi les clips ne peuvent constituer une solution. Certaines personnes se tournent ainsi vers des boucles d'oreille aimantées. Celle-ci sont constituées de deux aimants, l'un jouant le rôle de bijou visible, l'autre de fermoir. La boucle d'oreille est ainsi maintenue part interaction magnétique entre les deux aimants, l'un devant, l'autre derrière et le lobe de l'oreille entre les deux. Si ce système est plus esthétique que le précédent, il présente l'inconvénient d'être très (trop) facile à enlever, et augmente donc le risque de perte. De plus, il existe quelques cas documentés de problèmes de santé dus à des systèmes analogues[92].
  • Les boucles d'oreille encollables : il s'agit de boucles d'oreille autocollantes. Elles se présentent en général sous forme de puces et sont en majorité destinées aux petites filles. Celles-ci sont à usage unique. De plus, la boucle d'oreille devant pouvoir être enlevée, il est nécessaire que la colle ne soit pas trop forte, la boucle d'oreille doit donc nécessairement être très légère (tous les pendants sont exclus).
  • Les agrafes d'oreille : elles ressemblent aux anneaux classiques en tous points, cependant aucune tige ne traverse l'oreille. Un fil de métal est inséré dans l'anneau et peut pivoter jusqu'à ce que l'oreille soit pincée. De telles boucles d'oreilles sont très ressemblantes à des boucles d'oreilles pour oreilles percées. Cependant, le contact avec l'anneau peut être douloureux car il est très localisé et de petit diamètre.
  • Les crochets d'oreille : ces boucles d'oreille sont constituées d'un large crochet qui est passé derrière l'oreille. Elles sont très adaptées aux boucles d'oreilles longues et pendantes. Il s'agit en réalité d'un bijou différent des boucles d'oreilles traditionnelles puisqu'il n'orne plus seulement le lobe de l'oreille mais l'oreille tout entière.
  • Les bagues d'oreilles sont des anneaux qui se glissent sur le pavillon de l'oreille.

Boucles d'oreille permanentes

La plupart des boucles d'oreille portées dans le monde occidental sont conçues pour pouvoir être enlevées sans difficulté et changées à volonté. Cependant, il existe également des boucles d'oreilles permanentes (non amovible). À leur origine, ces boucles d'oreille étaient une marque d'esclavage ou de propriété. Elles sont connues aujourd'hui sous forme d'anneaux de diamètre supérieur aux boucles d'oreille classiques, et sont ainsi assez difficiles voire impossible à enlever. De plus, certains utilisent la soudure pour fermer définitivement l'anneau, bien que cela pose de nombreux risques dus, entre autres, à la haute toxicité des métaux utilisés pour la soudure et à la chaleur dégagée par le métal lors de la soudure. Il existe également des boucles d'oreille présentant un système de verrouillage qui sont portées par les deux sexes, en raison de leur symbolique et de leur valeur érotique[réf. nécessaire].

Pratiques liées aux boucles d'oreille

Étirement du lobe

L'étirement, élargissement du lobe porte le nom de stretch dans le milieu de la modification corporelle. Cette pratique se réalise à l'aide d'écarteurs en acrylique ou un métal, selon des règles strictes afin d'éviter de mettre sa santé en danger. On considère que les lobes se referment jusqu'à 8-10 mm, mais ça dépend essentiellement des individus et de l'élasticité du lobe. Les personnes portant de gros diamètres qui ne se referment pas peuvent les faire recoudre chez un bodmodeur[Quoi ?]. On peut voir, après de nombreuses années de port de boucles d'oreille lourdes, une déchirure du lobe (se partageant en deux) car avec le nombre d'années, la finesse des tiges passant dans le lobe ou le poids des boucles élargissent le trou jusqu'à partager le lobe en deux. Pour éviter ce genre de phénomène, il faut être attentif à l'épaisseur de la tige passant dans le trou de l'oreille et au poids des boucles d'oreille.

Détournement des fonctions premières

Un piercing pour le nombril et une puce d'oreille.

De nombreux piercings dédiés à d'autres parties du corps sont souvent détournés de leur utilisation première et utilisés comme boucle d'oreille. Parmi les différentes raisons qui peuvent mener à porter ces piercings à la place de boucle d'oreilles classiques, on note notamment le diamètre de ceux-ci, et en particulier la possibilité de diamètre plus gros. Les piercing de nombril et d'arcade sourcilière sont, par exemple, souvent détournés de leur usage premier. Les piercing de nombril ont une tige d'épaisseur moyenne de 16 dixièmes de millimètre et une longueur suffisante pour les mettre aisément au lobe de l'oreille (qui a une très bonne capacité de dilatation). Les piercings de sourcil également. Quant au piercing de nez, il est trop particulier pour être détourné de son usage d'origine.

  • Les anneaux captifs: constitués d'un petit anneau presque entièrement fermé, il reste simplement un petit espace pour permettre l'introduction dans l'oreille. Une fois l'anneau installé, la fermeture est réalisée au moyen d'une petite bille de métal qui est insérée dans l'espace restant. Celle-ci est maintenue fermement par la tension qu'exerce sur elle le reste de l'anneau.
  • Les barbels: ils sont constitués d'une tige en métal relativement fine et d'une boule à chaque extrémité. L'une est fixée de manière définitive et l'autre peut être vissée et dévissée pour permettre la pose et le retrait du bijou. Ceux-ci ressemblent beaucoup aux puces classiques.
  • Les barbels circulaires sont à mi-chemin entre le barbel et l'anneau captif. Il s'agit d'un anneau captif dont l'espace a été agrandi et dont l'une des extrémités possède une boule. À l'autre extrémité, un pas de vis permet d'y insérer une autre boule, de manière analogue aux barbels classiques. Ils sont appréciés pour leur facilité à être inséré dans l'oreille, mais ne présente pas le style continu qu'offre l'anneau captif.
  • Les plugs sont des piercings en forme de tunnel plein. Il s'agit ici de piercings différents des précédents car ils imposent une déformation importante du lobe de l'oreille, au vu de leur diamètre. De plus, certains ont besoin d'être entouré devant et derrière l'oreille de petits rubans de silicone (appelés O-Rings) pour les empêcher de tomber.
  • Les tunnels sont analogues aux plugs mais sont creux.

Autres piercings d'oreille

Endroits de perçages usuels
  1. Helix : piercing sur le haut de l'oreille, dans le cartilage
  2. Industrial : le seul piercing nécessitant deux trous, c'est une barre qui traverse l'oreille au niveau du cartilage.
  3. Rook : piercing fait dans un pli de l'oreille, au-dessus du conduit auditif.
  4. Daith : piercing entourant la racine de l'hélix, dans le prolongement du conduit auditif.
  5. Tragus : piercing au cartilage, dans la petite zone à la sortie du conduit auditif.
  6. Snug : piercing à l'extérieur du pavillon de l'oreille, sur le cartilage.
  7. Conch : piercing qui traverse le cartilage de l'oreille.
  8. Anti-Tragus : se situe dans le cartilage, à l'opposé du tragus (d’où son nom).
  9. Lobe : emplacement classique des boucles d'oreilles, dans la partie inférieure de l'oreille, là ou il n'y a pas de cartilages.

Notes et références

Notes

  1. Citation exacte: « Les bijoux berbères ont une précieuse qualité: la force » dans Henri Terrasse et Jean Hainaut, Les Art décoratifs du Maroc, H. Laurens, , p. 70.
  2. (en) Citation exacte « When a Matyò girl wore an earring that could only mean a painful eye. The peasant girl suffering from an eye ailment hid her earring so that it couldn't be seen, and if possible, even covered it with her hair ; no one wore it as an ornement, for that was considered to be a shameful thing for a Matyò girl [...] » Terezia Balogh-Horvath, Hungarian Folk Jewelry, Budapest, , 65 p. (ISBN 978-963-13-1762-6).
  3. Timothée (2:9-10), « Je veux que les femmes agissent de même, en s'habillant décemment, avec discrétion et simplicité. Qu'elles ne se parent pas d'une coiffure recherchée, d'or, de perles ou de toilettes somptueuses, mais plutôt d'œuvres bonnes, comme il convient à des femmes qui déclarent vivre pour Dieu », Collectif, La Bible du Semeur, Éditions EXCELSIS, (ISBN 978-2-914144-64-3).
  4. Citation exacte: « Ce qui fait reconnaître le marinier plus que toute autre chose, ce sont ses boucles d'oreilles, et lorsqu'un adolescent se fait recevoir parmi eux, on lui perce les oreilles pour y passer les lourds anneaux d'or ornés d'une ancre de navire. Il se mêle alors au joyeux tumulte du port, fier de ces nouveaux bijoux qui le consacrent marinier du Rhône », Charles Forot et Michel Carlat, Le Feu sous la cendre : Le paysan vivarois et sa maison, Le Pigeonnier, , p. 710.
  5. (it) Citation exacte: « Pratica preservatica e curativa delle oftalmie è il foro al lobulo dell'orecchio, nel qual foro, per tenerlo sempre aperto, da alcuni si fanno entrare le orecchine. Questo foro fa chiarire la vista, lena le congiuntive e altre affezioni degli », Giuseppe Pitrè, Novelle popolari toscane, Firenze, , chap. XIX, p. 275.
  6. Théorie selon laquelle les petites filles parlent plus tôt que les petits garçons à cause de leur castration natale. Auffret fait de plus un rapprochement entre le caractère pendant des boucles d'oreille (qui traditionnellement sont des dormeuses ou crochets) et l'expression "avoir la langue bien pendue"
  7. Il faut néanmoins excepter les bagues d'orteil, non mentionnées par la philosophe.
  8. Pour l'exemple, dans la Bible, les disciples sont invités à se tenir à la droite du Seigneur.
  9. (it) Citation exacte: « Gli ornamenti stanno a guardia degli orifice del corpo che, delle parti molli, sono più vulnerabili, esposti alle penetrazioni di esseri o di influenze malefiche. Non è senza ragione che la parola aramaica usata nella Bibbia per designa re gli orecchini ha il significato generale di « cosa santa ». » dans Claude Lévi-Strauss, « Ma perché ci mettiamo i gioielli ? », La Républica, .
  10. Citation exacte: « Si un esclave vous dit qu'il ne veut pas vous quitter, parce qu'il vous aime, vous et votre famille et qu'il se sent bien chez vous, prenez alors un poinçon et percez-lui l'oreille contre la porte de la maison; il sera ainsi votre esclave pour toujours. S'il s'agit d'une esclave, vous ferez de même. » Louis Segond, Deutéronome, (15:16-17)

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Annexes

Articles connexes

Bibliographie

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  • Portail de la mode
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