Giovanni Battista Pergolesi

Giovanni Battista Draghi dit Pergolesi en italien, Jean-Baptiste Pergolèse sous sa forme francisée, né le à Jesi, dans la province d’Ancône, dans les Marches italiennes alors partie des États pontificaux et mort le à Pouzzoles près de Naples, est un compositeur italien de la période baroque, représentant important de l'école napolitaine, principalement dans le domaine de l'opera buffa.

Giovanni Battista PergolesiJean-Baptiste Pergolèse
Naissance
Jesi,
 États pontificaux
Décès (à 26 ans)
Pouzzoles,
 Royaume de Naples
Activité principale compositeur
Style Musique baroque

Œuvres principales

Biographie

Vue des remparts de Jesi

Si son nom lui vient de Pergola, ville de la région des Marches italiennes d’où sa famille était originaire, Giovanni Battista Pergolesi naît à 45 km plus au sud, dans la ville Jesi, la ville dont est également originaire Frédéric II, empereur du saint Empire Romain Germanique.

Enfant très doué, il est envoyé dès l’âge de douze ans au célèbre Conservatoire dei Poveri di Gesù Cristo à Naples où il est l’élève de professeurs réputés et exigeants dont Francesco Durante et Gaetano Greco.

Il y reçoit une solide formation musicale centrée sur l’apprentissage de la beauté et des difficultés, à la fois de la polyphonie utilisée dans la musique d'église et de l’opéra napolitain.

Son chef-d'œuvre de fin d'étude au conservatoire, Li prodigi della divina grazia nella conversione e morte di san Guglielmo duca d’Aquitania, donné en 1731, le rend célèbre.

Sa jeune renommée lui fait recevoir immédiatement la commande de son premier opéra pour la saison du Theatro San Bartolomeo qui commence alors : Salustia. Il aurait dû être joué en hiver de la même année, mais il est retardé à la seconde moitié du mois de janvier 1732 à cause de la mort subite du protagoniste (le fameux castrat Nicolò Grimaldi) et ne connaît guère de succès. Il en va mieux l’année suivante pour son Frate ’nnamorato (Le Frère amoureux). En 1732, il devient maître de chapelle du prince Ferdinando Colonna Stigliano, écuyer du vice-roi de Naples.

Conservatoire, Naples

Pergolèse écrit aussi des œuvres religieuses. Il compose ainsi, pour la ville de Naples qui vient d’être victime d’un violent séisme en 1732, sa grande Messe solennelle à dix voix, pour double chœur, deux orchestres et deux orgues ; ainsi que des Vêpres solennelles à cinq voix. Ces allers et retours entre la musique profane et la musique sacrée sont alors fréquents pour les compositeurs de l’époque ; les compositeurs italiens font en effet jouer leurs œuvres profanes et religieuses pour un même public et avec le soutien des mêmes mécènes ; ils adaptent ainsi régulièrement leurs œuvres profanes en œuvres religieuse ou l’inverse, ce qui crée une proximité entre elles.

La Mort de Pergolèse, écrivant le Stabat Mater. Dessin de Domenico Morelli

Le jeune compositeur compose ensuite plusieurs opéras et autant d’intermezzi. En effet, ces intermèdes dans le goût napolitain sont de petites farces fort en vogue jouées pendant les entractes des opere serie pour distraire le public. Il fait jouer ainsi en 1733 La serva padrona Intermezzo per musica (La Servante maîtresse), pendant les entractes de son opéra principal, Il Prigionier' superbo. Cet intermède deviendra une œuvre autonome qui connaîtra un succès exceptionnel tout comme Livietta e Tracollo, joué en 1734, qui connaît également une carrière indépendante de son opéra principal.

En 1735, la santé du jeune musicien commence à décliner, et l’oblige à se retirer au début de l’année suivante au monastère des Capucins de Pouzzoles, près de Naples.

Il écrit pour les bons Pères du couvent des Cappuccini di Pozzuoli, et c’est vraisemblablement dans leur monastère que Pergolèse compose son Salve Regina et son célèbre Stabat Mater qui lui avait été commandé par son mécène, le duc de Maddaloni, et qui deviendra, à titre posthume, son œuvre la plus populaire. Atteint de la tuberculose, Pergolèse meurt en 1736, à l’âge de 26 ans.

Postérité

Autographe du Stabat Mater

Malgré sa courte vie, la carrière de Pergolèse a été active  son œuvre comporte entre autres dix operas serias ou intermezzi  mais elle n’a duré que six années et ne suscita, du vivant du compositeur, qu’un intérêt modeste.

Mais, comme l’indique l’historien et voyageur Charles Burney : « … dès l’instant où sa mort fut connue, toute l’Italie manifesta le vif désir d’entendre et de posséder ses œuvres ». En effet, le mythe qui est né dans toute l’Europe autour de sa vie et de son œuvre après sa disparition représente un phénomène exceptionnel dans l’histoire de la musique. Mozart connaîtra après sa mort un phénomène similaire.

Ainsi, plus de trois cents numéros d’opus lui ont été attribués dont seulement une trentaine a été reconnue par la critique moderne comme étant réellement de lui, phénomène qui témoigne de la réputation du compositeur.

Johann Sebastian Bach a adapté le fameux Stabat Mater sous le titre de « Tilge, Höchster, meine Sünden », (BWV 1083).

Caricature de Pergolesi par P.L.Ghezzi

Plusieurs années après la disparition de Pergolèse, la représentation à Paris, le , de La Serva padrona par une troupe d’opéra comique italien déclencha la fameuse « Querelle des Bouffons » opposant les défenseurs de la musique française « ramistes » (coin du Roi) et les « rousseauistes » (coin de la Reine), partisans d’« italianiser » l’opéra français. Pour Jean-Jacques Rousseau justement, la « fraîcheur » et la « grâce » de sa musique, était l’éclatante démonstration de la supériorité de l’opéra italien sur la tragédie lyrique française. Le compositeur français André Grétry quant à lui, déclara : « Pergolèse naquit, et la vérité fut connue ! ».

Dans son ballet Pulcinella, écrit en 1919, Igor Stravinsky s’est inspiré de certaines sonates en trio qui passaient alors pour être de Pergolèse, mais qui, depuis 1980, sont attribuées à Domenico Gallo.

Le romancier de science fiction Robert Silverberg lui a consacré une nouvelle intitulée Gianni[1] en 1982 dans laquelle il imagine que le compositeur est récupéré à son époque et transporté dans le Los Angeles du XXIe siècle, où il meurt très précocement des conséquences d'une vie dissolue…

Œuvres

Œuvres instrumentales

  • Coi Cappuccini di Pozzuoli
  • Concerto pour violon en si bémol (posthume)
  • Concerto pour flûte en sol majeur

Œuvres lyriques

Œuvres religieuses

  • O salutaris hostia (1729), hymne pour ténor et basse continue
  • Li prodigi della divina grazia nella conversione e morte di S. Guglielmo Duca d'Aquitania (it), drame sacré. (1731)
  • Messe en ré (1732) pour deux chœurs
  • Psaume Dixit Dominus (1732), pour soprano, chœurs et orchestre
  • Psaume Laudate et Confitebor
  • Psaume Laudate pueri Dominum, pour soprano, chœur à cinq voix, violons, hautbois, cor et basse continue
  • La fenice sul rogo o vero La morte di San Giuseppe (it), oratorio. (1731)
  • Messe solennelle en fa (Kyrie et Gloria) dite Missa Romana (1734) à dix voix
  • Vêpres solennelles à cinq voix
  • Les sept dernières paroles du Christ en croix (vers 1730) Septem verba a Christo in cruce moriente prolata, pour soprano, alto, ténor et basse, cors, trompette, violons, harpe et basse continue
  • Salve Regina
  • Stabat Mater (1736)

Hommages

L'astéroïde (7622) Pergolesi est nommé en son honneur[2].

Notes et références

  1. publiée en français dans Compagnons secrets, traduit par Jacques Chambon, Denoël, Présence du futur no 490, 1989, (ISBN 978-2-207-24933-8)
  2. (en) « (7622) Pergolesi », dans Dictionary of Minor Planet Names, Springer, (ISBN 978-3-540-29925-7, DOI 10.1007/978-3-540-29925-7_6580, lire en ligne), p. 606–606

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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