Philippe Chabot
Philippe Chabot (° 1492 - ), dit l'Amiral de Brion, amiral de France, seigneur de Brion et d'Aspremont, du chef de sa femme comte de Charny et de Buzançais, chevalier des ordres de Saint-Michel et de la Jarretière, gouverneur de Bourgogne et lieutenant du gouverneur de Normandie, et amiral de France sous François Ier[1].
Pour les articles homonymes, voir Chabot et Famille Chabot.
Amiral de France | |
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Amiral de Bretagne |
Comte |
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Naissance | |
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Décès | |
Famille | |
Père |
Jacques Chabot (d) |
Mère |
Madeleine de Luxembourg (d) |
Fratrie | |
Conjoint | |
Enfants |
Léonor Chabot Anne Chabot (d) Françoise Chabot (d) François Chabot (d) Antoinette Chabot (d) |
Grade militaire | |
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Conflit | |
Distinction |
Biographie
Généalogie
Issu d'une ancienne famille du Bas-Poitou, dont l'origine remonte au XIe siècle, il était le second fils de Jacques Ier Chabot, premier[réf. souhaitée] baron de Jarnac, seigneur de Brion et d'Aspremont, décédé en 1496, et de Madeleine de Luxembourg, fille de Thibault, seigneur de Fiennes (des Luxembourg-Saint-Pol).
Il se maria en 1526 à Françoise de Longwy (-Neublans), nièce de François Ier, dame de Pagny et de Gevry, de Mirebeau en Bourgogne et de Fontaine-Française, de Charny et de Buzançais, épousée le , dont il eut deux fils[2] :
- Léonor Chabot, dit Chabot-Charny (1526-1597), comte de Charny et de Buzançais, sgr. de Pagny et de Gevry : Postérité de ses deux unions, 1° x Claude Gouffier, fille aînée du duc de Roannais Claude Gouffier, puis 2° x Françoise de Rye, dame de Longwy (-Neublans),
- et François Chabot, seigneur de Fontaine-Française (et de Brion ?)[3],[4],[5],[6], Marquis de Mirebeau, souverain de Chaume[7], baron de Chaumont et de Charroux (Chaumont, Charroux[8] ?), époux de :
- 1° Françoise de Lugny, d'où :
- Catherine Chabot dame de Mirebeau et de Lugny, femme en 1579 du ligueur Jean de Saulx-Tavannes, fils du maréchal de Tavannes et frère cadet de Guillaume de Saulx-Tavannes (ce dernier étant le mari de Catherine Chabot, fille de Léonor Chabot et nièce de François) ;
- et 2° Catherine, fille de Louis de Silly (comte de La Roche-Guyon et damoiseau de Commercy ; fils de Philippine de Sarrebruck et de Charles de Silly, lui-même fils de Bertin de Silly et de Marie de La Roche-Guyon) et d'Anne de Laval-Montfort d'Acquigny fille de Guy XVI (Catherine de Silly était veuve de François de Rohan-Gié, d'où postérité), d'où :
- Jacques Chabot marquis de Mirebeau, dit le comte de Charny, † 1630 ; x 1° 1574 Anne de Coligny, fille de François d'Andelot ; et x 2° 1622 Antoinette de Loménie († 1638, sans postérité de Jacques Chabot ; fille d'Antoine et sœur d'Henri-Auguste comte de Brienne ; veuve avec postérité d'André de Vivonne de La Châtaigneraie, marié en 1612 et † en 1616 ; c'est par Antoinette de Loménie que se fera finalement la succession de Fontaine-Française). Père (du 1°) :
- Charles Chabot, † 1622, dit le comte de Charny, x Charlotte de Castille, † 1659, petite-fille maternelle du président Jeannin, remariée en 1623 au malheureux Chalais,
- et de Catherine Chabot, † 1662, x 1° 1615/1619 César-Auguste de St-Lary de Termes, petit-fils de Roger : d'où Anne-Marie de St-Lary, † sans postérité en 1715 ; et x 2° 1635 Claude Vignier de St-Liébaud et Villemor, président au Parlement de Metz ;
- et : - Henri Chabot, seigneur de Fontaine-Française, † 1630 ; - Léonor de Brion ; - François ; - Charles, † 1624, religieux ; Anne Chabot, x Henri de Fours ; - autre Charles, seigneur de Charroux, mari en 1590 de Françoise Bernard de Montessus et père de :
- Jacques, † 1644, dit le comte de Charny ; La postérité masculine du deuxième mariage de François Chabot semble ainsi s'arrêter en 1644,
- et de Marguerite-Françoise Chabot, dame de Charroux, † 1654, x Henri comte de Bonneval (descendant d'Antoine de Bonneval x Marguerite de Foix).
- Jacques Chabot marquis de Mirebeau, dit le comte de Charny, † 1630 ; x 1° 1574 Anne de Coligny, fille de François d'Andelot ; et x 2° 1622 Antoinette de Loménie († 1638, sans postérité de Jacques Chabot ; fille d'Antoine et sœur d'Henri-Auguste comte de Brienne ; veuve avec postérité d'André de Vivonne de La Châtaigneraie, marié en 1612 et † en 1616 ; c'est par Antoinette de Loménie que se fera finalement la succession de Fontaine-Française). Père (du 1°) :
- 1° Françoise de Lugny, d'où :
L'amiral Philippe et Françoise de Longwy eurent également quatre filles[2] :
- Françoise, mariée à Charles de La Rochefoucauld, baron de Barbezieux ;
- Antoinette, femme de Jean VI d'Aumont, comte de Châteauroux, maréchal de France ;
- Anne, Dame de la reine Marie Stuart de 1562 à 1570, mariée à Charles de Hallwin, duc d'Hallwin, pair de France ;
- ainsi que Jeanne, prieure de l'abbaye de Jouarre, puis, sur décision de la régente, abbesse du Paraclet de 1561 à sa mort, en 1592.
Son mariage avec Françoise de Longwy, la fille de Jeanne d'Angoulême, influa aussi sur sa vie et son ascension, puisqu'il entrait ainsi dans la famille royale en devenant le neveu par alliance du roi François.
Au service du roi
Il s'attacha au roi François Ier avant qu'il fût monté sur le trône, ce prince lui donna le gouvernement du duché de Valois, le .
Il fut fait prisonnier en 1525 à la bataille de Pavie avec François Ier, dont il était le favori. Il négocie avec succès la libération du roi, ce qui lui vaut, le , d'être nommé amiral, et pourvu du gouvernement de Bourgogne. Envoyé en Piémont à la tête d'une armée en 1535, il y fit de rapides conquêtes : il conquiert le Bugey, la Bresse, la Savoie et le Piémont.
Soutien des projets d'exploration des Terres Neuves
On a de lui des cartes maritimes, dressées avant l'invention de la gravure.
Il a aidé Jean de Verrazane (ou Verrazano), découvreur de la côte Est des États-Unis, dont la rivière Vendôme, que les Anglais nommeront Hudson, et le site de la Nouvelle-Angoulème (New-York), et du Canada atlantique jusqu'au Labrador.
Il appuie également Jacques Cartier, découvreur du Canada et explorateur du Saint-Laurent. En 1534, il avait accueilli très favorablement la demande de Jacques Cartier d'aller visiter les terres de l'Amérique septentrionale, alors désignées sous le nom de Terres-Neuves, et présenté l'explorateur au roi, qui donna une suite favorable à cette requête.
Déchéance et réhabilitation
Mais Montmorency et le cardinal de Lorraine, jaloux de son crédit, l'accusèrent de malversation (d'après les archives portugaises, Chabot fut acheté par le roi Dom João III dès 1531 afin d'interdire toute exploration française hors d'Europe) : il fut livré à une commission présidée par le chancelier Poyet, destitué de sa charge en 1541 et condamné à une forte amende (soixante-dix mille écus) qui le ruina.
Après plus de deux ans de détention, il obtint, par les instances de la duchesse d'Étampes, la révision de son procès, fut élargi, et même rentra en grâce ().
Décès
Malgré ce revirement, il mourut peu après, d'une maladie de langueur, contractée par le chagrin que lui avait causé son procès[9], en 1543. Le roi le fit enterrer avec beaucoup de magnificence dans la chapelle d'Orléans du monastère des Célestins de Paris. Son tombeau était surmonté d'un gisant en albâtre, considéré comme l'un des chefs-d'œuvre de la sculpture de la Renaissance en France. Le tombeau a sans doute été conçu par Jean Cousin le Père, mais l'identité du sculpteur reste encore inconnue[10]. Ce gisant est aujourd'hui conservé au musée du Louvre[11].
Littérature
Le procès de Chabot fut mis en scène par le dramaturge anglais George Chapman (1559?-1634), dans une pièce qui parut de manière posthume, révisée par James Shirley : The Tragedy of Chabot Admiral of France (1639).
Blason
Sur le portrait ci-dessus : Écartelé : aux 1 et 4, d'or à trois chabots de gueules (qui est de Chabot) ; au 2, d'argent, au lion de gueules, armé, lampassé et couronné d'or, la queue fourchée et passée en sautoir (qui est de Luxembourg) ; au 3, de gueules, à l'étoile à seize rais d'argent (qui est de Baux).
Notes et références
- « Philippe Chabot de Brion, par Robert J. Knecht, p. 463-480 », sur Les conseillers de François Ier, dir. Cédric Michon, aux Presses universitaires de Rennes, 2011 ; mis en ligne par OpenEdition Books
- de Sainte-Marthe et de Sainte-Marthe 1628, p. 860-861
- « Chabot, p. 259 », sur Grand Dictionnaire historique ou Mélange curieux de l'Histoire sacrée et profane, t. II, 1740, par Louis Moreri
- « Maison Chabot, p. 14 et 33-34, par Etienne Pattou, 2015 et 2020 », sur Racines & Histoire
- « François Chabot », sur Geneanet ; arbre d'André DECLOITRE
- La rédaction initiale de l'article attribuait le comté de Charny à François Chabot : mais c'est bien le frère aîné de François, Léonor de Chabot-Charny, puis ses descendants Lorraine d'Elbeuf d'Harcourt, qui sont comtes de Charny ! Cela dit, le fils aîné de François, Jacques Chabot († 1630), marquis de Mirebeau, est dit le comte de Charny, et son propre fils prédécédé Charles († jeune en 1622) est décoré du même titre de comte de Charny ; de même qu'autre Jacques Chabot († 1644 ; neveu du premier Jacques et cousin germain de Charles ; petit-fils de François Chabot par son père, autre Charles, ce dernier étant un frère cadet du premier Jacques). Mais ce doit être un titre de courtoisie, ou une seigneurie partielle, secondaire. Quant à Brion, on trouve effectivement souvent indiqué qu'il passe à François Chabot, puis à un autre de ses fils, Léonor Chabot, frère du premier Jacques et d'autre Charles, et neveu de Léonor Chabot-Charny ; mais il est sûr qu'on le retrouve ensuite aux mains des Le Veneur de Tillières, aussi des descendants de Léonor (de) Chabot-Charny. Brion est-il donc bien passé à François Chabot puis son fils Léonor, ou n'est-ce aussi qu'un titre de courtoisie ? Ou y a-t-il une confusion entre les deux Léonor, le neveu et l'oncle ? Ou n'est-ce qu'une seigneurie partielle détachée, un fief secondaire ? Ou encore y a-t-il eu, après Léonor le neveu, un retrait lignager ou une vente au profit de la branche aînée issue de Léonor Chabot-Charny, l'oncle ?
- « Histoire de Fontaine-Française, p. 203-218, p. 213 notamment : François Chabot, souverain de Chaume », sur Histoire de Fontaine-Française, par Richard-Edouard Gascon, chez Darantière, à Dijon, 1892
- « Fiefs et titres de la Maison de Chabot, p. 8 à 10 », sur Histoire et généalogie des Maisons de Chabot et de Rohan-Chabot, par Georges Martin, chez Mathias à La Ricamarie (42), 1996
- Marc-Antoine de Voyer Argenson, Grandes affaires, procès, plaidoyers du XVIe siècle
- Henri Zerner, L’Art de la Renaissance en France, Paris, Flammarion, p. 246-250)
- Françoise de la Moureyre : Un monument de la passion conjugale : Le Tombeau d'Henri Chabot, Duc de Rohan (1656-1660) par François Anguier. In: Versalia. Revue de la Société des Amis de Versailles, no 8, 2005. p. 134-153.
Sources
- Scevole de Sainte-Marthe et Louis de Sainte-Marthe, Histoire généalogique de la maison de France : Rev. et augm. en cette édition des deux précédentes maisons royales, vol. 2, (présentation en ligne, lire en ligne [PDF])
- Cet article comprend des extraits du Dictionnaire Bouillet. Il est possible de supprimer cette indication, si le texte reflète le savoir actuel sur ce thème, si les sources sont citées, s'il satisfait aux exigences linguistiques actuelles et s'il ne contient pas de propos qui vont à l'encontre des règles de neutralité de Wikipédia.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
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