Philippine de Rothschild
Philippine de Rothschild, née le à Boulogne-Billancourt[1], morte le dans le 14e arrondissement de Paris[2],[3], est une personnalité française du monde du vin, propriétaire avec ses enfants de Château Mouton Rothschild, Premier Cru Classé, et actionnaire majoritaire de la société « Baron Philippe de Rothschild S.A. ». Sous le nom de scène de Philippine Pascal, elle a auparavant été connue comme comédienne, principalement au théâtre (Comédie-Française), mais également, de manière plus marginale au cinéma et à la télévision. Elle est la sixième génération de la « branche anglaise » de la dynastie de financiers[4]. En 2014, la fortune de Philippine de Rothschild et de sa famille est, selon le magazine Challenges, de 750 millions € et se classe 80e fortune de France[5].
Naissance | |
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Décès |
(à 80 ans) 14e arrondissement de Paris |
Nom de naissance |
Philippine Mathilde Camille de Rothschild |
Pseudonyme |
Philippine Pascal |
Nationalité | |
Formation | |
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Famille | |
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Enfants |
Distinctions |
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Biographie
Jeunesse
Elle est la fille du baron Philippe de Rothschild (1902-1988) et d'Élisabeth Pelletier de Chambure (1902-1945), morte en déportation à Ravensbrück. Au moment de sa naissance, la mère de Philippine, Élisabeth Pelletier de Chambure, une aristocrate catholique française, n'est pas mariée à son père, Philippe de Rothschild, mais au baron Marc de Becker-Rémy, un aristocrate belge. Après une bataille juridique et les menaces du baron de Becker-Rémy d'enlever Philippine à sa mère, le couple divorce en 1934. Peu après, la mère et le père de Philippine se marient à Paris. En 1938, la baronne met au monde un garçon, Charles-Henri, qui meurt peu après sa naissance. L'année suivante, en raison, selon certains, de la mort de l'enfant, le couple se sépare. Philippine reste avec sa mère.
En 1942, le baron Philippe rejoint le général de Gaulle à Londres[6]. Le , alors que Paris est encore sous la botte allemande, deux officiers se rendent au domicile d'Élisabeth pour l'arrêter. Ils n'emmènent cependant pas Philippine, âgée alors de 11 ans, semble-t-il parce qu'elle ressemble à la fille de l'un des deux hommes ou, selon une autre version, parce qu'elle s'était cachée dans la cave[7]. Élisabeth est déportée à Ravensbrück. Son convoi quitte la France en juillet 1944 dans le dernier train de déportés[4]. Elle est le seul membre de la famille Rothschild à disparaître dans les camps de la mort nazis.
Carrière artistique
Passionnée de théâtre, à 25 ans, elle passe trois fois le concours d'entrée au Conservatoire national supérieur d'art dramatique de Paris avant de parvenir à y être admise, en 1958. S'ensuit une carrière d'actrice de théâtre, sous le nom de scène de Philippine Pascal, commencée à la Comédie-Française jusqu'en 1964, et dont le point d'orgue est assurément, en 1973, son interprétation du rôle de Mme Chasen, dans l'adaptation française, due à Jean-Claude Carrière, de la pièce Harold et Maude, de Colin Higgins, où elle joue aux côtés de Madeleine Renaud durant six ans, dans la mise en scène de Jean-Louis Barrault (reprise pour une adaptation télévisée en 1978). Elle fait d'ailleurs partie de la Compagnie Renaud-Barrault de 1973 à 1987.
Reprise de la société familiale Château Mouton Rothschild
Dans les années 1980, à la demande de son père, Philippine commence à se consacrer aux affaires familiales. Ainsi organise-t-elle en 1981 une exposition des œuvres peintes à partir de 1945 par divers artistes pour les étiquettes de Château Mouton Rothschild. En 1988, à la mort de son père, elle abandonne sa carrière théâtrale pour reprendre les rênes de Château Mouton Rothschild et de la société vinicole de Pauillac dans le Médoc, société dans sa famille depuis 1853 avec laquelle elle obtient des résultats enviables, puisque le chiffre d'affaires est multiplié par 2,5 entre 1988 et 2014, atteignant 188 millions d'euros. Elle modernise également la société et poursuit la tradition paternelle de faire dessiner les étiquettes des bouteilles par des artistes célèbres. Sa holding comprend Château Mouton Rothschild, Château d'Armailhac, Château Clerc Milon, Domaine de Lambert, Baron Arques, Baron Philippe de Rothschild, Mouton Cadet, Opus One en Californie et Viña Almaviva au Chili[6]. Dans cette activité, Philippine s'entoure de diverses personnes compétentes et, au fil des années, délègue de nombreuses responsabilités à ses deux fils, Philippe Sereys de Rothschild (né en 1963) issu de son premier mariage avec le comédien et metteur en scène de la Comédie-Française Jacques Sereys dont elle a également eu une fille, Camille, née en 1961), et Julien de Beaumarchais de Rothschild (né en 1971) issu de son second mariage avec l'universitaire et écrivain Jean-Pierre de Beaumarchais.
Habitant le passage de la Visitation (7e arrondissement de Paris), elle meurt le d'une infection pulmonaire[6].
Théâtre[8]
- 1958 : Les Trente Millions de Gladiator de Philippe Gille et Eugène Labiche, mise en scène Jean Meyer (acteur), Comédie-Française : Blanquette
- 1959 : L'Impromptu de Versailles de Molière, mise en scène Jean Meyer (acteur), Comédie-Française : Mlle Hervé
- 1960 : Le Dindon de Georges Feydeau, mise en scène Jean Meyer (acteur), Comédie-Française : Clotilde Pontagnac
- 1960 : Les Femmes savantes de Molière, mise en scène Jean Meyer (acteur) : Martine
- 1961 : Le Legs de Marivaux, mise en scène Jacques Sereys, Comédie-Française : Lisette
- 1961 : Le Légataire universel de Jean-François Regnard, mise en scène Pierre Dux, Comédie-Française : Lisette
- 1961 : Port-Royal (Montherlant) d'Henry de Montherlant, mise en scène Jean Meyer (acteur), Comédie-Française : Sœur Louise
- 1962 : Le Menteur de Pierre Corneille, mise en scène Jacques Charon, Comédie-Française : Sabine
- 1962 : Le Malade imaginaire de Molière, mise en scène Robert Manuel, Comédie-Française : Toinette
- 1962 : Un fil à la patte de Georges Feydeau, mise en scène de Jacques Charon, Comédie-Française : Marceline
- 1963 : La Troupe du Roy d'après Molière, La Grange et Nicolas Boileau, mise en scène Paul-Émile Deiber, Comédie-Française : Mlle Hervé
- 1965 : Madame Princesse de Félicien Marceau, mise en scène de l'auteur, Théâtre du Gymnase : Piccolette
- 1966 : Les Bourgeois à la mode de Florent Carton dit Dancourt, mise en scène Jean-Laurent Cochet, Théâtre de la Madeleine : Araminte
- 1966 : On ne saurait penser à tout d'Alfred de Musset, mise en scène Jean-Laurent Cochet, Théâtre de la Madeleine : La Comtesse de Vernon
- 1967 : Décibel de Julien Vartet, mise en scène Pierre Dux, Théâtre de la Madeleine : Mathilde Boutreux
- 1968 : Désiré, de Sacha Guitry, mise en scène Pierre Dux, Théâtre du Gymnase : Henriette Corniche
- 1973 : Harold et Maude de Colin Higgins, adaptation Jean-Claude Carrière, mise en scène Jean-Louis Barrault, Théâtre Récamier : Mme Chasen
- 1979 : À nous de jouer de Félicien Marceau, mise en scène Andréas Voutsinas, Théâtre Hébertot
- 1980 : Harold et Maude de Colin Higgins, adaptation Jean-Claude Carrière, mise en scène Jean-Louis Barrault, Théâtre d'Orsay
Filmographie
Cinéma
- 1966 : Les Sultans de Jean Delannoy
- 1968 : La Chamade d'Alain Cavalier :Claire
- 1970 : La Peau de Torpedo de Jean Delannoy : La femme policier
- 1984 : Un amour de Swann de Volker Schlöndorff : Madame Gallardon
- 1987 : Maladie d'amour de Jacques Deray
Télévision
- 1966 : Adieux de Tabarin de Marcel Achard : Monica
- 1973 : La Reine blanche (Au théâtre ce soir) : Mme Raimondi
- 1973 : Le Bonheur des autres (Au théâtre ce soir) : Kundji
- 1974 : Histoires insolites, ép. « Monsieur Bébé » : Mme Rosay
- 1978 : Harold and Maude de Jean-Paul Carrère : Mme Chassen
- 1982 : Toutes griffes dehors (mini-série)
- 1984 : Emmenez-moi au théâtre, ép. « Le préféré » : Monica
Distinctions
Décorations
Notes et références
- Portrait, Libération.
- Philippine de Rothschild est décédée, Le Point.
- État civil sur le fichier des personnes décédées en France depuis 1970
- Pascal Galinier, « Philippine de Rothschild est morte », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
- Challenges, « Les 500 plus grandes fortunes de France en 2020 - Challenges », Challenges, (lire en ligne, consulté le ).
- Caroline Pigozzi, « Philippine de Rothschild, noblesse oblige », Paris Match, semaine du 28 août au 3 septembre 2014, p. 48-53.
- Jean-Claude Brialy, J'ai oublié de vous dire... XO éditions, 2004, p. 177 : "Elle dut sa survie à un maître d'hôtel qui, l'enveloppant dans une couverture, la cacha dans une cave, tandis qu'on arrêtait sa mère."
- « Philippine Pascale », sur Les Archives du Spectacle (consulté le ).
Bibliographie
- (en) : Article en anglais sur l'histoire du Château Mouton-Rothschild, sur Primum Familae Vini.
- (fr) : Article La saga des grandes familles, par Béatrice Peyrani, initialement paru le , dans les colonnes du Point (no 1558).
Liens externes
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