Pierre Émile Aubert
Pierre Émile Aubert (Arras, - Neuilly-sur-Seine, [1]) est un administrateur colonial français surtout connu pour avoir installé le régime de Vichy pendant la Seconde Guerre mondiale à La Réunion, l'île du sud-ouest de l'océan Indien devenue département français, dont il fut gouverneur du au . Il a été fait Officier de la Légion d'honneur en 1928[2].
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Gouverneur de La Réunion | |
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(à 84 ans) Neuilly-sur-Seine |
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Biographie
Pierre-Émile Aubert est né le à Arras, dans le Pas-de-Calais, en France. Il entre à l'École coloniale dans la promotion de 1907. Licencié en droit, il commence sa carrière en Guinée. Il est se rend ensuite à La Réunion lorsque la guerre éclate afin de rejoindre son unité combattante. Cependant, en , Aubert est grièvement blessé. À titre militaire, il est capitaine de réserve et Chevalier de la Légion d'honneur. Après la retraite de Joseph Court, il est désigné comme gouverneur de la Réunion où il arrive le 26 février 1940.
Le rôle qu'on lui prête durant la Seconde Guerre mondiale est le rejet des propositions britanniques à la suite de la défaite française, de la capitulation et de l'armistice du 22 juin 1940 qu'il apprend le lendemain par les radios étrangères. Il refuse également de continuer la lutte et s'oppose ainsi à la volonté du général de Gaulle[3]. Il doit faire face au blocus maritime instauré par les Britanniques contre La Réunion et à la grave pénurie qui s'ensuit. Il demande à la population au cours de nombreuses émissions radiodiffusées de suivre le maréchal Pétain. Ainsi en octobre 1941, il envoie un rapport au ministère des Colonies : « Le pays était désemparé, rétif, au lendemain de l'armistice. Après ma prise de position volontairement brutale à la réception de l'insolent message de Lord Halifax, j'ai groupé autour de moi les dirigeants de la colonie, j'ai imposé le respect d'une obéissance disciplinée à mon gouvernement et amené peu à peu une confiance détendue. Jour après jour, une action incessante a été poursuivie, par mes allocutions radiodiffusées, par une propagande inlassable, pour faire connaître et faire aimer l'œuvre de rénovation nationale entreprise par le Maréchal... »[4]
Après que les Britanniques se sont emparés de Diego Suarez en mai 1942 et qu'ils s'assurent de la maîtrise de l'Océan Indien, il déclare Saint-Denis ville ouverte fin septembre 1942. Lorsque les Forces françaises libres débarquent le 28 novembre 1942 à La Réunion, il refuse de se rendre et il faut attendre le , à 8 h 45 pour qu'il reconnaisse l'installation du nouveau gouverneur nommé par le général de Gaulle, André Capagorry. Il quitte La Réunion à bord du Léopard, en direction de l'île Maurice où il est placé en résidence surveillée. Il sera par la suite transféré à Alger.
A la Libération, Aubert passe devant la Haute Cour de justice où il est relaxé.
À la fin de sa carrière, il continue sa carrière entre le Ministère des colonies et l'Afrique de l'Ouest. [5]
Pierre-Émile Aubert meurt à Neuilly-sur-Seine le .
Citations
Le , lors d'une interview diffusée par la radio Saint-Denis, le gouverneur affirme: « Aujourd’hui comme hier, je vous répète nos mots d’ordre, ardeur au travail, confiance absolue en nos chefs, foi en la victoire ».
Le , le gouverneur Aubert s'exprime lors d'une réunion de la Commission consultative de la défense: « Honneur vous assurer du loyalisme réunionnais. Pour ma part, et plus que jamais, servirai avec foi, une Patrie malheureuse. Vous serai reconnaissant de transmettre ces assurances au gouvernement et croire personnellement à mon attachement respectueux ».
Le 24 et , le gouverneur s'adresse à la population lors d'un discours radio: « On me force à souligner que je n’ai de leçons de patriotisme à recevoir de personne - mon passé en témoigne - et ce petit pays glorieux dont j’ai pris la charge, je saurai, je l’affirme, assurer son destin dans l’honneur...»[6]
: « Le gouvernement de la Réunion doit-il sortir de la légalité pour se mettre, au mépris des ordres du pouvoir central, à la disposition du gouvernement britannique ? »
Pierre-Émile Aubert écrit dans une lettre au ministre des Colonies le : « Les sujets français originaires de l'Inde et les Chinois ainsi que leurs enfants nés à la Réunion ne s'assimilent pas complètement aux Français. Ils conservent leurs mœurs et leurs coutumes et forment une collectivité particulière dans la collectivité française ».
Notes et références
- Acte de naissance à Arras, n° 126, vue 24/110, avec mention marginale du décès à Neuilly-sur-Seine en 1972.]
- « Pierre Aubert (1888-1972) - Auteur - Ressources de la Bibliothèque nationale de France », sur data.bnf.fr (consulté le )
- « La Réunion dans la Seconde Guerre Mondiale », sur hetg.ac-reunion.fr (consulté le )
- Histoire de La Réunion
- « Pierre émile Aubert Gouverneur personnage célèbre île de La Réunion 974 », sur www.mi-aime-a-ou.com (consulté le )
- « Pierre Émile Aubert - Gouverneur île de la Réunion », sur www.ile-delareunion.com (consulté le )
Liens externes
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