Pierre-Jules Mêne

Pierre-Jules Mêne, souvent orthographié Pierre Jules Mène, est un sculpteur français né à Paris le où il est mort dans le 10e arrondissement le .

Pierre-Jules Mêne
Biographie
Naissance
Décès
(à 69 ans)
Paris
Nom dans la langue maternelle
Pierre-Jules Mene
Nationalité
Activité
Autres informations
Maître
René Compaire
Genre artistique
Distinction

Il est considéré comme un des principaux représentants de la sculpture animalière au XIXe siècle. Il était le beau-père du sculpteur Auguste Cain (1821-1894), qui fut son collaborateur.

Biographie

Pierre-Jules Mêne naît au 84, rue du Faubourg-Saint-Antoine à Paris du mariage de Dominique Mêne, tourneur sur métaux, et de Louise Marguerite Kvella[1]. En 1822, Dominique Mêne, s'étant inscrit à la Réunion des fabricants de bronze, crée au 12, rue du Vertbois un atelier spécialisé dans la fabrication de lustres et de flambeaux[2]. Les premières formations de Pierre-Jules, alors jeune collectionneur d'estampes s'intéressant tout particulièrement aux œuvres d'Horace Vernet, viennent ainsi de son père, puis du sculpteur sur bois René Compaire[2]. Si son premier métier est le modelage de sujets pour les fabriques de porcelaine, il n'en passe cependant pas moins un temps important au jardin des plantes dont il rapporte des croquis et des petites maquettes d'animaux[3].

Pierre-Jules Mêne épouse Hortense-Caroline Monnereau en 1832[2]. Il s'installe au 7, rue du Faubourg-du-Temple puis, tout comme le fera Antoine-Louis Barye un an après lui, c'est en 1838  l'année de sa première participation au Salon de Paris  qu'il crée son propre atelier de fonderie qu'il dirigera personnellement jusqu'en 1877[4]. Celui-ci sera décrit comme un lieu de rencontres d'artistes et d'écrivains, fréquenté entre autres par Alexandre Dumas[5]. Il s'y affaire lui-même à la fonte et à la ciselure pour éditer ses propres œuvres auxquelles s'ajouteront dans un second temps celles de son gendre, Auguste Cain[6].

Il produit de nombreuses sculptures animalières, particulièrement en vogue sous le Second Empire, comme le furent celles d'Antoine-Louis Barye, Auguste Caïn, Pierre Louis Rouillard[2]. Mêne se spécialise dans les bronzes de petite taille et ne produit pas d'œuvre pour la statuaire publique. Ses sujets animaliers connaissent un très grand succès populaire et font l'objet de très nombreuses éditions. Éditeur exclusif de ses œuvres[2], la perfection de ses productions est reconnue et il se révèle être, avec Barye, comme celui dont le succès est le plus constant, et ce sur la plus longue période. Mêne apparaît comme étant l'un des meilleurs praticiens de la cire de son temps.

Après la mort de Pierre Jules-Mêne et celle d'Auguste Cain, la fonderie Susse rachète les droits de reproduction de son œuvre et en poursuit l'édition[7]. Celle-ci cependant, du fait de sa prolifération, souffre d'un préjugé dévalorisant par rapport aux autres auteurs, car énormément de faux de cet artiste circulent dans le marché de l'art.

Un portrait-charge en buste de Pierre-Jules Mêne, exécuté en 1850 par le sculpteur Jean-Pierre Dantan, est conservé à Paris au musée Carnavalet[8].

Expositions

Collections publiques

Belgique

Biélorussie

Espagne

France

Tachiani et Nedjebé, chevaux arabes, dits aussi L'Accolade (1851), cire, Paris, musée du Louvre.

États-Unis

Chasse au faucon, bronze, Baltimore, Walters Art Museum.

Royaume-Uni

Distinctions

Notes et références

  1. Stanislas Lami, Dictionnaire de l'École française du dix-neuvième siècle, Librairie ancienne Honoré Champion, 1916, vol.3, pages 427-430.
  2. Michel Poletti et Alain Richarme, Catalogue raisonné de Pierre-Jules Mêne, Éditions Univers du bronze, 2007.
  3. Guy de Laporte 2004, p. 235.
  4. Béatrice Méon-Vingtrinier, « La chasse à courre sous le Second Empire », Histoire par l'image, juillet 2011.
  5. (en) Richard R. Brettell, Françoise Forster-Hahn, Duncan Robinson et Janis A. Tomlinson, Nineteenth-and-twentieth-century European drawings in the Robert Lehman collection, New York, Museum of Modern Art et Princeton University Press, 2002, page 101.
  6. Kjellberg 2005, p. 469-486.
  7. Galerie Paris Manaus, Pierre-Jules Mêne, biographie.
  8. Musée Carnavalet, Buste de Pierre-Jules Mêne par Jean-Pierre Dantan dans les collections.
  9. Dictionnaire Bénézit, Gründ, 1999, vol.9, pages 482-483.
  10. Notice des ouvrages de peinture, sculpture, architecture, gravure et dessin, exécutés par des artistes vivants et exposés au Salon d'Anvers ouvert par la Société royale d'encouragement des beaux-arts le premier août 1846, imprimerie de Henri Verbeckt, Anvers, 1846.
  11. Galerie Bertran, Portraits d'animaux, présentation de l'exposition, 1994.
  12. Guy de Laporte 2004, livre sur l'exposition.
  13. Musée d'art et d'histoire du pays de Château-Gontier, La collection Pierre Logé.
  14. « Pierre-Jules Mêne », Wikiphidias, l'encyclopédie des sculpteurs français du XIVe au XIXe siècle.
  15. Robert Guinot, « Pierre-Jules Mêne, pionnier de la sculpture animalière », Le Populaire du Centre, 7 octobre 2013.
  16. Philippe Auquier, Catalogue de peintures, sculptures du musée de Marseille, 1908.
  17. Musée de la chasse et de la nature, Pierre-Jules Mêne dans les collections.
  18. Notice sur la base Joconde.
  19. Musée d'Orsay, Pierre-Jules Mêne dans les collections.
  20. Musée de la vénerie, Pierre-Jules Mêne dans les collections.
  21. Répertoire de sculpture française, projet de Laure de Margerie soutenu par le Nasher Sculpture Center, l'Institut national d'histoire de l'art, le musée d'Orsay, le musée Rodin et l'école du Louvre, consulté le 9 août 2019.
  22. (en) Ouvrage collectif sous la direction de Joan Bacharach, Treasured landscapes: National Park Service art collections tell America's stories, National Park Service Museum Management Program, 2016, page 66.

Annexes

Bibliographie

  • François-Fortuné Guyot de Fère et Bon de Boissy, Annuaire biographique des artistes français, Bureau du Journal des beaux-arts, 1841.
  • Albert Dabrugand, « Pierre-Jules Mêne », Le Bulletin des beaux-arts, 1884.
  • Stanislas Lami, Dictionnaire des sculpteurs de l'École française du dix-neuvième siècle, vol.3, Librairie ancienne Honoré Champion, Paris, 1916 (lire en ligne).
  • (en) Jane Horswell, Bronze sculpture on "les Animaliers". Reference and price guide, Antique collector's Club, 1971.
  • Maurice Rheims, La sculpture au XIXe siècle, Paris, Arts et métiers graphiques, 1972.
  • (en) Christopher Payne, Animals in bronze, Antique Collector Club Dist, 1986.
  • (en) Pierre Cadet (préface de René Héron de Villefosse), Susse Frères. 150 years of sculpture, Arcueil, Susse Frère éditeurs, 1992.
  • Emmanuel Bénézit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, Gründ, 1999.
  • Claude d'Anthenaise, À courre, à cor et à cri. Images de la vénerie au XIXe siècle, Somogy éditions d'art, 1999.
  • Guy de Laporte et al., l'Institut de France, la Fondation Lefort-Beaumont, le Domaine de Chantilly, la Ville de Senlis, avec la collaboration du Musée de la chasse et de la nature, Chasse à courre, chasse de cour : fastes de la vénerie princière à Chantilly au temps des Condés et des Orléans • 1659-1910 (Exposition Chantilly, Musée Condé), Paris, La Renaissance du livre, coll. « Références », , 362 p., couleurs, 32 cm (ISBN 2-8046-0908-1 et 9782804609085, EAN 9782804609085, BNF 41204074, lire en ligne).
  • Pierre Kjellberg, Les Bronzes du XIXe siècle : Dictionnaire des sculpteurs, Paris, Éditions de l'Amateur, , 716 p., relié, 29 x 6,8 x 25 cm (ISBN 2-85917-422-2 et 978-2859174224).
  • Michel Poletti et Alain Richarme, Catalogue raisonné de Pierre-Jules Mêne, Paris, Éditions Univers du bronze, 2007.
    Recensement de 240 modèles avec un historique des éditions de 1838 à 1933, biographie, étude sur la place de l’artiste dans la société sous le Second Empire et analyse chronologique de sa vie, de son œuvre.
  • (en) Edward Horswell, Bronze sculpture of "les Animaliers", 1900-1950, Sladmore Gallery, 2019.

Radiophonie

Liens externes

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