Plan de désengagement des territoires occupés
Le plan de désengagement (unilatéral) (en hébreu : תוכנית ההתנתקות (nom officiel) ou תוכנית ההנתקות) est une proposition du Premier ministre d'Israël Ariel Sharon pour retirer tous les quartiers juifs de la bande de Gaza et certains quartiers juifs de Judée - Samarie.
Contenu du plan
Le plan concerne les 21 quartiers juifs de la bande de Gaza (Atzmona, Bedolah, Dugit, Elei Sinai, Gad Or, Gadid, Ganei Tal, Katif, Kerem Atzmona, Kfar Darom, Kfar Yam, Morag, Netzarim, Netzer Hazani, Neveh Dekalim, Nisanit, Pe'at Sade, Rafa Yam, Shirat Hayam, Slav, Tel Katifa) habitées par des civils israéliens, et quatre quartiers juifs de Judée - Samarie (Ganim, Homesh, Kadim, Sa Nur) ; ces zones étaient également habitées par des installations militaires de Tsahal. Ariel Sharon a affirmé que ce plan permettrait d'améliorer la sécurité d'Israël et de respecter les lois internationales, en l'absence de négociations politiques pour mettre fin au conflit israélo-palestinien. Les habitants des quartiers juifs de Gaza avaient jusqu'au révolu pour évacuer leurs logements. Après cette date, les familles restantes ont été évacuées par l'armée israélienne.
Le plan de désengagement adopté le par le gouvernement israélien prévoit que :
- l'armée israélienne conservera la surveillance de la frontière entre l'Égypte et Gaza et détruira les habitations autour de cette frontière afin d'établir une zone tampon (article 6).
- Israël continuera de contrôler les frontières autour de la bande de Gaza, les côtes, l'espace aérien et se réserve le droit de mener des opérations militaires à l'intérieur de ce territoire (article 3.1).
- Gaza restera dépendante de la fourniture d'eau par Israël, des moyens de communication, de la fourniture d'électricité et du réseau d'évacuation des eaux (article 8).
- Les échanges commerciaux d'importation déjà existants ne seront pas taxés, les exportations le seront. Israël collectera une taxe sur les produits étrangers qui seront importés à Gaza. Par ailleurs le shekel restera usité (article 10).
Pour les observateurs étrangers, il apparaît qu'Israël ne conférera pas l'autorité aux palestiniens, ils ne considèrent donc pas ce plan comme un désengagement total[1].
Un accord avec l'Égypte s'est ajouté à la réalisation de ce plan, prévoyant le déploiement des soldats égyptiens le long de la frontière pour empêcher les incursions terroristes et les trafics d'armes.
Chronologie de son application
Ariel Sharon a initialement présenté son plan en 2004 à la conférence d'Herzliya, sponsorisée par l'Institut politique et stratégique. Afin de renforcer son plan avant un vote du gouvernement et à la demande du Likoud, un référendum a été organisé à l'intérieur du Likoud le . Il a abouti par un rejet du plan de désengagement à 65 % des votants.
Au vu de ce résultat, le Premier ministre avait demandé à son ministre de la Défense Shaul Mofaz d'amender le plan afin qu'il soit acceptable par les membres du Likoud.
- Le , le gouvernement a approuvé le plan d'expulsion amendé, mais avec une réserve pour que la destruction de chaque ville soit voté séparément.
- Le , le gouvernement israélien a approuvé l'idée d'indemniser les habitants qui devraient quitter leurs villes.
- Le , le parlement israélien a voté une approbation préliminaire au plan par 67 voix pour, 45 contre et 7 abstentions. Benyamin Netanyahou et d'autres personnalités ont exhorté le Premier ministre à organiser un référendum national dans les plus brefs délais.
- Le , le parlement a définitivement approuvé le plan avec 59 voix pour, 40 contre et 5 abstentions.
- Le , un ordre de l'armée a été donné pour interdire toutes nouvelles installations à l'intérieur de la bande de Gaza.
- Le , le parlement a rejeté une proposition pour reporter la destruction des villes, par 72 voix contre et 39 pour.
- Le , le ministre de la Défense Shaul Mofaz a affirmé que les logements ne seraient pas détruits à l'exception des synagogues qui pourraient être profanées. Cette affirmation était éloignée du contenu initial du plan qui prévoyait de détruire toutes les habitations.
- Le , le début de l'expulsion des villes a été officiellement prévu pour la période du 20 juillet au 15 août, afin de ne pas se superposer avec les vacances et la fête de Tisha Beav.
- Le , un sondage réalisé par une chaîne de télévision montre que ce plan n'est soutenu que par la moitié de la population.
- Le , Benyamin Netanyahou a remis sa démission afin de dénoncer un plan qu'il juge « aveugle dans le temps »[2].
- Le , à l'appel de chefs religieux environ 2 500 personnes selon les organisateurs se sont réunies devant le Mur des Lamentations.
- Le , 3 000 personnes selon les organisateurs se sont réunies à Tel-Aviv-Jaffa sur la place Yitzhak Rabin pour protester contre le plan de désengagement.
- Le 15 août à minuit, la frontière de la bande de Gaza a été officiellement fermée marquant les 48 heures données aux habitants pour évacuer volontairement les villes.
- Le , les habitants ont commencé à être expulsés par la force, par l'armée israélienne.
- Le , l'expulsion des habitants des villes de la bande de Gaza et du nord de la Cisjordanie est officiellement terminée.
- Le , la Knesset a voté le retrait de la route Philadelphie marquant la frontière entre l'Égypte et la bande de Gaza, contrairement à ce qui avait été prévu lors de l'élaboration du plan d'expulsion.
- Le , le cabinet a décidé le retrait final des militaires. Une cérémonie s'est tenue à Kissoufim pour le retrait du drapeau israélien.
- Le , le désengagement total de Gaza est terminé.
- Le , la frontière entre la bande de Gaza et l'Égypte est ouverte et les Palestiniens peuvent y circuler librement à travers le point de passage de Rafah.
Notes et références
- (en) Israel: 'Disengagement' Will Not End Gaza Occupation, Human Rights Watch, 24 octobre 2004, consulté le 13 novembre 2007.
- (en) Netanyahu: Govt Moves Blindly as Withdrawal Threatens Security, Arutz sheva, 7 août 2005, consulté le 13 novembre 2007.
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