Porte Noire (Besançon)

La porte Noire de Besançon est un arc de triomphe gallo-romain de 16,56 m (enterré de m par le nivelage du temps) édifié sous l'empereur romain Marc Aurèle au IIe siècle, à l'origine entièrement décoré de fines sculptures représentant des divinités de la mythologie grecque et romaine et des scènes de combats pour la plupart effacées par le temps.

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Porte Noire (Besançon)
Face nord de l'arc.
Présentation
Type
Style
Construction
entre 171 et 175
Hauteur
16,56 m
Propriétaire
Ville de Besançon
Patrimonialité
Localisation
Pays
Région
Département
Commune
Adresse
Accès et transport
Autobus

BUSL3 L4 L6 10 

Ginko Citadelle 
Coordonnées
47° 14′ 05″ N, 6° 01′ 47″ E

La porte Noire fait l'objet d’un classement au titre des monuments historiques par la liste de 1840[1].

Histoire

La porte, qui dans l'antiquité était désignée sous le vocable de Porte de Mars[2], est associée aux victoires militaires de Marc Aurèle (161-180) et Lucius Aurelius Verus contre les Parthes, en 165-166. La représentation de la prise de Ctésiphon est toujours visible aujourd'hui, quoique fort abîmée. On ignore si la construction de la porte est liée ou non aux troubles en Séquanie entre 171 et 175, mentionnés par l'Histoire Auguste. Le côté de la porte où les sculptures ne sont pas conservées évoquait peut-être les guerres germaniques de Marc Aurèle contre les Marcomans, Quades et Sarmates.

Rôles

Durant la pax Romana, l'arc de triomphe marquait l'entrée de la ville quand on arrivait d'Italie par Pontarlier. Les voyageurs passaient près de l'actuelle Chapelle-des-Buis, puis franchissaient la porte de Varesco, et enfin descendaient le mont Cœlius (futur mont Saint-Étienne).

Face aux invasions germaniques du IIIe siècle, la ville se protégea par un rempart fermant la boucle du Doubs et réutilisant, dans la hâte, des blocs du Haut-Empire, la population s’installant sur les pentes du mont Cœlius. L'arc de triomphe commença apparemment à jouer le rôle de porte de ville, dans une muraille, qui, établie au niveau du monument est archéologiquement mal connue et dont aucun tronçon n’apparaît dans le quartier de Saint-Jean[3].

Tout au long du Moyen Âge, la porte constitua la limite entre le quartier capitulaire et l’agglomération qui s’étendit à ses pieds, sur les vestiges de la ville romaine[3].

Description

Architecture et style

Primitivement, le monument présentait des proportions très élancées : plus de 16 m de haut pour seulement deux de profondeur et une hauteur sous baie de plus de 11 m. Le tout, sans doute couronné de statues, ne constituait pas une porte de la ville antique, mais un arc honorifique détaché d'autres bâtiments. La grande hauteur permettait une organisation des reliefs décoratifs en étages et registres. Pour sa décoration, on a pu parler d'horreur du vide tant les figures et statues recouvrent chaque partie de l'espace dans un décor foisonnant. Par son style, et surtout par l’omniprésence d'un discours décoratif envahissant à dominante mythologique, la porte Noire se distingue fortement des autres arcs de triomphe gallo-romains.

Décoration

Détail des sculptures d'ornementation, le roi des Parthes domine les murailles de Ctésiphon (seule la partie gauche est antique (partie sculptée), l'autre partie date des restaurations de Pierre Marnotte au XIXe siècle.

La porte était à l'origine entièrement recouverte de fines et très belles décorations sur le thème des divinités et des scènes de combats mythologiques des dieux et héros auxquels s'ajoutaient des scènes historiques représentant l'armée romaine. Ces reliefs sont malheureusement fortement effacés par la corrosion du temps, l'âge de la porte (1 800 ans), les nombreux incendies et la fragilité de la pierre utilisée.

Parmi les scènes et personnages mythologiques, on peut reconnaître Jupiter foudroyant les Géants, les Dioscures, Dédale et Icare, Thésée, Ajax devenu fou etc. L'interprétation de l'ensemble de la décoration est cependant délicate, car l'identification d'une partie des reliefs reste problématique en raison du mauvais état du monument.

Archéologie, conservation

Conservation

La porte Noire a été construite en pierre de Vergenne, une pierre de taille provenant de Haute-Saône. Cette pierre tendre et fine permet la réalisation de fines sculptures, mais résiste très mal au temps et à la pollution, comme en témoigne l'état actuel du monument et l'effacement plus ou moins prononcé de toutes les fines décorations qui le recouvraient.

Restauration

L'état de conservation de la Porte ne cessa de se dégrader jusqu'au premier tiers du XIXème siècle, moment où la municipalité décida de procéder à la consolidation et la restauration de l'édifice. Cette restauration fut menée sous la direction de Pierre Marnotte, architecte de la Ville, et s'acheva en 1827[4]. Des opérations de conservation et de restauration continuèrent d'être menées au cours du XXème siècle, jusqu'à la dernière en date, menée de 2009 à 2011, et destinée à rendre à la Porte Noire sa couleur originale[5].

Photos

Notes et références

  1. Notice no PA00101607, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. Besançon et ses environs, Auguste Castan, 1880, p.53
  3. « Porte Noire - Besançon, Franche-Comté, France - Monuments Historiques Français on Waymarking.com », sur www.waymarking.com (consulté le )
  4. Hélène Walter, « Laissez-vous conter la Porte Noire » [PDF], (consulté le )
  5. La Porte a été présentée au public après une importante campagne de restauration lors des journées du patrimoine des 17 et 18 septembre 2011. La Porte Noire restaurée sur macommune.info, consulté le 15 mai 2015 et La Porte Noire redevient blanche à Besançon sur besac.com, consultée le 08 juin 2022.

Voir aussi

Bibliographie

  • Roman Ghirshman, « La Porte noire de Besançon et la prise de Ctésiphon », Aufstieg und Niedergang der römischen Welt (ANRW), II, 9, 1, p. 215-218.
  • Lucien Lerat, Hélène Walter, Besançon antique : ville gallo-romaine, Paris, Impr. nationale, coll. Guide archéologique de la France, 1990, 138 p.
  • Hélène Walter, La Porte noire de Besançon. Contribution à l'étude de l'art triomphal des Gaules, Besançon, Université de Franche-Comté (thèse de doctorat), 1986, 660 p. [(fr) lire en ligne]
  • Hélène Walter, « La Porte noire », in col., De Vesontio à Besançon, la ville s'expose, catalogue de l'exposition 2006, Besançon, 2006.

Articles connexes

Liens externes

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