Prigent VII de Coëtivy

Prigent VII de Coëtivy (1399 - à Cherbourg[1] est un noble breton, qui met son épée au service de la couronne de France au XVe siècle, et connaît une carrière fulgurante grâce à son oncle : en effet, fils de Catherine du Chastel, il est le neveu de Tanneguy III du Chastel, homme de guerre breton également passé au service du roi de France, prévôt de Paris, grand favori du roi Charles VII.

Pour les autres membres de la famille, voir Famille de Coëtivy.

 Prigent de Coëtivy

Buste de Prigent de Coëtivy (vue d'artiste du XIXe siècle), galerie des Batailles, musée de l'Histoire de France (Versailles).

Naissance 1399
Décès  ~51 ans)
à Cherbourg[1]
Origine Duché de Bretagne
Allégeance  Royaume de France
Dignité d'État Amiral de France
Famille Famille de Coëtivy

Famille

Prigent VII de Coëtivy (ou Prégent VII de Coëtivy) (1399 - au siège de Cherbourg), seigneur de Coëtivy, baron de Retz et seigneur de Machecoul (du chef de sa femme), époux en 1442 de Marie de Rais (vers 1433-), fille de Gilles de Rais. Il est le fils d'Alain III de Coëtivy (vers 1370-1425), commandant des troupes du connétable de Richemont, et de Catherine du Chastel, sœur de Tanguy III du Chastel. Décédé sans postérité.

Il est aussi le frère de :

Biographie

En 1423, en compagnie de Tugdual de Kermoysan, il est assiégé pendant six mois dans le château de Montaiguillon par le comte anglais Salisbury et fait prisonnier par les Anglais en 1428 au combat de Yenville ; en 1431, il est capitaine du château de Rochefort et reprend en 1432 la place de Mervent.

Prigent VII de Coëtivy participe le avec Jean de Bueil et Pierre de Brézé à la chute de Georges de la Trémoille. Georges de la Trémoille étant obèse, le coup de poignard qui lui est porté ne lui cause qu’une légère blessure. Fait chevalier en 1434, Coëtivy devient ensuite une des principales figures du Conseil royal, dominé alors par Charles IV du Maine.

En 1437, il se distingue lors du siège de Montereau et est nommé gouverneur de La Rochelle ; en 1439 il est nommé amiral de France et capitaine de Saintes. En 1439, Charles VII le nomme amiral de France. Il épouse en 1441 à Tiffauges Marie de Montmorency-Laval dite « Marie de Rais » (vers 1433-01/11/1457), baronne de Retz, dame de Machecoul et de Champtocé-sur-Loire (entre autres), fille de Gilles de Rais et de Catherine de Thouars, dont il n'a aucun enfant (une fois veuve, Marie de Rais épousera en secondes noces André de Montfort-Laval dit « André de Lohéac » dont elle n'aura pas d'enfant).

Coëtivy, comblé par le roi, reçoit les terres d’hommes tombés en disgrâce : le château de Taillebourg en 1442, et recouvre à l'issue d'interminables procédures les châteaux, seigneuries et châtellenies de Champtocé-sur-Loire et Ingrandes, ayant appartenu à Gilles de Rais avant sa chute en 1443, biens confisqués qu'il reçoit après avoir épousé sa fille Marie de Rais, baronne de Retz. À la suite de son mariage, il modifie ses armoiries, écartelant Coëtivy de Retz aux quartiers d'honneur.

Au sommet de sa réussite, le seigneur de Retz, de Coëtivy (Retz devant Coëtivy, comme grande seigneurie), Taillebourg, Champtocé, en plus de sa qualité d'amiral de France, est conseiller et chambellan du roi, gouverneur et capitaine de La Rochelle, capitaine de Rochefort, de Talmont sur Gironde et, depuis 1446, du pont de Saintes. Après s'être distingué lors du siège du Mans en 1447, Prigent de Coëtivy est tué d'une décharge de couleuvrine le au siège de Cherbourg, sans postérité[2]. Il est resté comme l'un des plus grands bibliophiles de son temps, et c'est lui qui a fait compiler le Cartulaire des seigneurs de Retz.

Armoiries

Blasonnement :
Fascé d'or et de sable de six pièces.

Notes et références

  1. Cherbourg-Octeville en 2000, puis commune déléguée dans Cherbourg-en-Cotentin depuis 2016.
  2. René (1842-1907) Auteur du texte Kerviler, Répertoire général de bio-bibliographie bretonne. Livre premier, Les bretons. 9,CHES-COND / par René Kerviler,... ; [continué par l'abbé Chauffier], 1886-1908 (lire en ligne)

Sources et bibliographie

  • René Blanchard, Observations sur quelques dates du cartulaire des sires de Rays, Nantes, Forest & Grimaud, 1877, 36 p. (le préambule est consacré aux manuscrits de Prigent de Coëtivy).
  • René Blanchard (éd.), Cartulaires des sires de Rays (2 volumes), Poitiers, archives historiques du Poitou (tomes XXVIII-XXX), 1898-99 (CCCXXXVII actes, de 1160 à 1449 - la base de tout travail sur le Pays de Retz au Moyen Âge).
  • Léopold Delisle, Les Heures de l'amiral Prigent de Coëtivy, Nogent-le-Rotrou, imprim. Daupeley, 1900, 15 p. (tiré à part de la Bibliothèque de l'École des Chartes, t. LXI), [lire en ligne]
  • Martine Fabre, Héraldique médiévale bretonne. Images personnelles (vers 1350-1500), armoriaux, sceaux, tombeaux ; étude et corpus (thèse), Lille, Septentrion, 1993, p. 669-679.
  • Roseline Harrouët, Une famille de bibliophiles au XVe siècle, les Coëtivy (thèse soutenue à l'École des Chartes, 1999), reprise in Bulletin et mémoires de la Société archéologique et historique d'Ille-et-Vilaine, tome CII (1999), p. 139-199.
  • Louis de La Trémoille, Prigent de Coëtivy amiral et bibliophile, Paris, Honoré Champion, , IX-86 p. (présentation en ligne, lire en ligne).
  • Paul Marchegay (éd.), Lettres-missives originales du chartrier de Thouars. Série du XVe siècle, Nantes, Forest & Grimaud, 1872, 41 p. (voir notamment la lettre 9, p. 15).
  • Paul Marchegay (éd.), « Documents relatifs à Prigent de Coëtivy, seigneur de Taillebourg et amiral de France, tirés du chartrier de Thouars », Archives historiques de la Saintonge et de l'Aunis, Paris / Saintes, Honoré Champion / Mme Z. Mortreuil, t. VI, , p. 23-88 (lire en ligne).
  • Anne-Sophie Raimbeaux, Aspects de l'enluminure provinciale au début du XVe siècle : étude d'un livre d'Heures champenois (ms. 1511 de la Bibliothèque de Rennes Métropole) ayant appartenu à Prigent de Coëtivy (1399?-1450), amiral de France sous Charles VII (mémoire de maîtrise), Univ. Rennes II, 1998, 145 p. & 90 ff.
  • René Kerviler, Répertoire général de bio-bibliographie bretonne, vol. 9, CHES-COND, t. premier : Les bretons, 1886-1908 (lire en ligne), p. 418
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