Quartier Saint-Germain-des-Prés

Le quartier Saint-Germain-des-Prés est le 24e quartier administratif de Paris situé dans le 6e arrondissement. Ses habitants sont les « Germanopratins ».

Pour les articles homonymes, voir Saint-Germain, Saint-Germain-des-Prés et Prés (homonymie).

Quartier Saint-Germain-des-Prés

L'abbaye de Saint-Germain-des-Prés
qui donne son nom au quartier.
Administration
Pays France
Région Île-de-France
Ville Paris
Arrondissement municipal 6e
Démographie
Population 4 581 hab. (2016 [1])
Densité 16 245 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 51′ 16″ nord, 2° 19′ 59″ est
Superficie 28,2 ha = 0,282 km2
Transport
Métro
Localisation
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Quartier Saint-Germain-des-Prés
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Quartier Saint-Germain-des-Prés

    Accès

    Les quartiers du 6e arrondissement.

    Ce site est desservi en métro par la ligne (stations Odéon, Saint-Germain-des-Prés et Saint-Sulpice) et la ligne (stations Odéon et Mabillon).

    Histoire

    Époque médiévale

    Une petite agglomération s'est formée peu à peu autour de l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés, consacrée vers 558 par l'évêque de Paris, Germain[2] ; celle-ci est située comme son nom l'indique à l'extérieur de l'agglomération au Moyen Âge. Le bourg Saint-Germain s'est constitué au XIIe siècle et comptait alors environ 600 habitants. Il restera en dehors de l'enceinte de Philippe-Auguste. Il a ses limites particulières.

    Son domaine s'étend en rive gauche de la Seine, sur le territoire des actuels 6e et 7e arrondissements. Jusqu'au XIIe siècle, la paroisse de ce bourg est l'église Saint-Pierre, à l'emplacement de l'actuelle cathédrale Saint-Vladimir-le-Grand. Les bâtiments en pierre ont été construits vers l’an 1000, au temps de la splendeur et du rayonnement intellectuel intense de l’abbaye qui s’agrandit sans cesse. Le nom de la rue du Four (6e arrondissement) correspond à l’ancien four de l’abbaye. Vers 1180, c'est la première église Saint-Sulpice qui devient l'église paroissiale du bourg.

    De l'âge classique à la Révolution

    Ce quartier a acquis son âme grâce au pouvoir d'attraction qu’il a exercé sur les intellectuels depuis le XVIIe siècle. Ces derniers, dès lors qu’ils passaient à Saint-Germain, y ont laissé l’empreinte de leur talent, marquant toujours plus en profondeur les rues d’un sceau littéraire. Les Encyclopédistes se réunissaient au Café Landelle[3], rue de Buci ou au Procope qui existe toujours, de même les futurs révolutionnaires Marat, Danton, Guillotin qui habitaient le quartier. Les bâtiments du monastère ont été détruits sous la Révolution, période où ils servaient de réserve de poudre[4].

    Milieu du XXe siècle : le centre du monde littéraire et artistique

    Plan du quartier actuel.

    De 1921 à la fin des années 1950 sera présente la librairie Le Divan, du même nom que la revue littéraire qu'elle éditait, et qui était tenue par Henri Martineau, prince des stendhaliens. Elle se trouvait dans le quartier, à l'angle de la rue Bonaparte et de la rue de l'Abbaye. À cette époque, Saint-Germain-des-Prés était un village.

    Après la Seconde Guerre mondiale, le quartier de Saint-Germain-des-Prés est devenu un haut lieu de la vie intellectuelle et culturelle parisienne avec notamment la présence de Marguerite Duras (et le Groupe de la rue Saint-Benoit), de Jean-Paul Sartre et de Simone de Beauvoir, de la chanson dite « rive gauche » dont l'un des emblèmes est Juliette Gréco (mais on pourrait aussi citer Léo Ferré...) ou des cinéastes tels que Jean-Luc Godard et François Truffaut, mais aussi des poètes comme Jacques Prévert et des artistes comme Alberto Giacometti, Bernard Quentin et Simone Dat. Cependant les artistes y flânent toujours, appréciant l'ambiance du café Les Deux Magots ou du Café de Flore. À la brasserie Lipp se réunissent les journalistes, les acteurs en vue et les hommes politiques[5].

    Les grandes maisons d'éditions (Gallimard, Le Seuil, Grasset) ont leur siège dans le quartier. Philosophes, auteurs, acteurs et musiciens se sont mélangés dans les boîtes de nuit (où la France découvrait le bebop) et les brasseries, où la philosophie existentialiste a coexisté avec le jazz américain, dans les caves de la rue de Rennes, que fréquentaient notamment Boris Vian, Jano Merry et les zazous. Fondée en 1956 rue du Four, la première boîte de nuit de Régine est aussi un endroit en vogue[6]. Le quartier est par ailleurs dans les années 1950 le principal lieu de sociabilité homosexuelle masculine de la capitale[7].

    Fin du XXe - Début XXIe siècle : tourisme international et boutiques de luxe

    La réputation de Saint-Germain-des-Près a attiré dès le début des années 1970 un tourisme international qui a progressivement transformé le quartier en favorisant l'implantation de boutiques de luxe et majorant considérablement le prix de l'immobilier. Beaucoup de librairies ont fermé[8], le siège des grandes maisons d'édition a déménagé dans d'autres quartiers de la capitale[9], les universités parisiennes ont ouvert d'autres campus et le prestige intellectuel du Quartier latin voisin a perdu de son lustre. Les bâtiments du XVIIe siècle ont survécu, mais les signes du changement sont évidents. Les magasins de mode, souvent luxueux, remplacent les petites boutiques et les librairies, le cas le plus emblématique étant celui de La Hune qui dut quitter son siège historique pour laisser la place à l'enseigne de luxe Louis Vuitton.

    Œuvres liées au quartier

    Littérature

    • Robert Lepage, Les Aiguilles et l'Opium, pièce de théâtre dont l'histoire a lieu dans une chambre d'hôtel du quartier La Louisiane[10], chambre 10, 1991 et 2013 (2e adaptation).
    • Eve Dessarre, Les Vagabonds autour du Clocher, Pierre Horay "Flore", Paris, 1951. Ce roman, commercialisé avec un bandeau «Le cœur tendre et cruel de Saint-Germain-des-Prés», dépeint les familiers du quartier, artistes de toute sorte, peintre raté, chanteur de cabaret, poète au génie méconnu, enfants de l'après-guerre à la recherche du bonheur. Dans cette image exacte et pathétique, on reconnaît sans peine les habitués des cafés dont notamment Chez Moineau qui se rendront célèbre sous l'appellation d'Internationale lettriste.
    • Patrick Straram, Les bouteilles se couchent, éditions Allia, Paris, 2006, fragments retrouvés et présentés par Jean-Marie Apostolidès & Boris Donné, d'un roman jamais publié narrant les dérives fortement alcoolisées de personnages, la plupart identifiables à certains participants de l'Internationale lettriste, dans les multiples cafés de Saint-Germain-des-Prés.

    Cinéma

    Œuvres musicales et chansons

    Notes et références

    1. Population en 2016 Recensement de la population - Base infracommunale (IRIS).
    2. « Accueil et histoire de l'église Saint-Germain-des-Prés », www.eglise-saintgermaindespres.fr.
    3. « Diderot le Parisien », www.terresdecrivains.com.
    4. François Ribadeau-Dumas, Histoire de Saint-Germain-des Près, abbaye royale., Paris, P. Amiot, .
    5. « Le lieux : la Brasserie Lipp », sur www.brasserielipp.fr (consulté le ).
    6. Muriel Godeau, « Régine, chanteuse et "reine de la nuit", est morte », sur lemonde.fr, (consulté le ).
    7. Georges Sidéris, « Des folles de Saint-Germain-des-Prés au fléau social », article publié dans l'ouvrage Haine de soi - Difficiles identités sous la direction d'Esther Benbassa et Jean-Christophe Attias, éditions Complexe, 2000.
    8. « Le Quartier Latin devenu trop cher, les librairies ferment les unes après les autres », sur www.pariszigzag.fr (consulté le ).
    9. « Les maisons d’édition quittent Saint-Germain-des-Prés », sur www.enviedecrire.com (consulté le ).
    10. Armelle Heliot, « Robert Lepage, ses après de Saint-Germain-des-Prés », Le Figaro,
    11. Éric Neuhoff, « Les longs-métrages de Jean Eustache sortent du purgatoire », Le Figaro (supplément Le Figaro et vous), 22-23 janvier 2022, p. 27 (lire en ligne).
    12. Chanson Il n'y a plus d'après, paroles et musique de Guy Béart, www.musikiwi.com.

    Annexes

    Bibliographie

    Articles connexes

    Liens externes

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