Régiment Royal cavalerie

Le régiment Royal cavalerie est un régiment de cavalerie du Royaume de France, créé en 1635 sous le nom de régiment Cardinal-Duc cavalerie, il prit le nom de Royal cavalerie à la mort du cardinal de Richelieu, devenu sous la Révolution le 2e régiment de cavalerie puis à partir du Premier Empire le 2e régiment de cuirassiers.

Pour les articles homonymes, voir Régiment Royal.

Régiment Royal cavalerie

Étendard du régiment Royal cavalerie, avers

Création 1635
Dissolution 1791
Pays Royaume de France
Branche Cavalerie
Type Horse cavalry regiment (d) et entité qui n'existe plus (d)
Fait partie de 2e régiment de cavalerie
2e régiment de cuirassiers
Ancienne dénomination Régiment de Trefsky-cavalerie
Régiment de Flechstein-cavalerie
Régiment de Nimitz-cavalerie
Régiment de Turenne cavalerie

Colonels et mestres de camp

Création et différentes dénominations

Historique des garnisons, combats et batailles du régiment

Guerre franco-espagnole

Ce régiment est le premier des douze que le cardinal de Richelieu organisa le dans le cadre de la guerre franco-espagnole. Il voulut en être le chef et il lui imposa le titre de régiment Cardinal-Duc cavalerie. Il le composa avec de vieilles compagnies de gendarmes et de chevau-légers, et mit à sa tête le François de Barthon, vicomte de Montbas, qui le conduisit immédiatement à l'armée de Picardie, et plus tard en Lorraine, où il prit part au combat de Vaudrevange.

Réduit en compagnies séparées le , celles-ci sont employées au siège de Corbie.

En 1637 le régiment est à la prise de Landrecies, Maubeuge et La Capelle.

Rétabli le , le régiment n'a plus eu d'interruption dans son existence, jusqu'à la fin de 1815. On trouve cette année Cardinal-duc à l'armée de Flandre, au siège de Saint-Omer et au combat de Polincove le .

En 1639, le régiment est à la prise de Lillers et d'Hesdin, et à l'attaque de trois postes retranchés entre Aire et Saint-Venant durant laquelle il y arrête l'effort de l'ennemi qui voulait aller secourir un corps de Croates attaqué sous ses yeux, et donne le temps aux troupes françaises d'achever leur œuvre.

En 1640, il est employé au siège d'Arras, et soutient un combat près de Bapaume le .

Le régiment Cardinal-duc cavalerie fait en 1641 les sièges d'Aire, de La Bassée, et de Bapaume.

En 1642, il est à l'armée de Flandre et à la bataille de Honnecourt, sous le comte d'Harcourt. Le duc de Richelieu meurt le , et lègue par testament son régiment au roi, qui n'en jouit guère, étant mort lui-même le .

À la mort du cardinal, le , le régiment de cavalerie Cardinal-Duc devient la propriété du roi et va changer de nom devenant le régiment Royal Cavalerie, nom qu'il a porté pendant 157 ans.

Son dernier exploit sous son ancien nom fut à Rocroi, le . Il perça deux fois un bataillon de 3 000 Espagnols. Le mestre de camp François de Barthon, vicomte de Montbas y fut blessé, pris et délivré par ses soldats dans la seconde charge.

Guerre franco-espagnole

Le régiment assista encore cette année 1643 à la prise ou aux affaires d'Émery, de Barlemont, Maubeuge, Binche, Thionville et Sierck.

En 1644 le régiment Royal cavalerie est au siège de Gravelines

En 1645, il est à ceux de Bourbourg et de Menin

En 1646, il est à la conquête de Courtrai, Bergues, Mardyck, Furnes et Dunkerque

En 1647, il est à la défaite des Lorrains et à la prise de Lens et de La Bassée

En 1648 il est au siège de Furnes.

Appelé à participer au blocus de Paris dans les commencements de la Fronde, il retourne toutefois au printemps de 1649 en Picardie, et contribue à la défaite infligée au duc de Lorraine, Charles, près de Valenciennes, puis aux sièges de Cambrai, Condé et Maubeuge.

En 1650, on le rencontre ensuite à la bataille de Rethel, à celle du faubourg Saint-Antoine en 1652, et en 1653 en garnison à Melun.

François de Barthon, vicomte de Montbas, le mestre de camp du régiment, était mort en 1652, et on ne sut pas lui trouver immédiatement un successeur. Le régiment resta pendant cet intérim sous les ordres de M. de Camférand, mestre de camp-lieutenant d'un autre régiment appartenant au roi, et il servit avec lui en Champagne.

Le régiment Royal cavalerie était à Soissons quand son nouveau mestre de camp-lieutenant, Jean François de Trémollet-Buccelli, marquis de Montpezat, vint en prendre possession le . Il fut autorisé à le céder immédiatement à son fils, Louis François de Trémollet-Buccelli, marquis de Montpezat, qui le conduisit à l'armée de Flandre, où il prit part à l'attaque des lignes d'Arras et à la prise du Quesnoy.

On le voit en 1655 aux sièges de Landrecies et de Saint-Ghislain, et à la surprise du château de Brifeuil[7]. Il était à cette date fort de 15 compagnies.

En 1656, après avoir contribué à faire lever le siège de Valenciennes, il partit pour le Nivernais où des troubles graves menaçaient de finir en révolte ouverte. La paix assurée de ce côté, il fut dirigé, par les mêmes motifs, sur la basse Normandie. Il y passa l'hiver et retourna ensuite à l'armée de Flandre.

Le , le roi Louis XIV vit, pour la première fois, son régiment de cavalerie à La Fère.

Le régiment Royal cavalerie prit, en 1658, une part brillante à la victoire remportée aux Dunes sur les Espagnols

Le roi rendit, le , une ordonnance portant que lorsque les compagnies du régiment Royal de cavalerie escadronneront avec d'autres compagnies de chevau-légers, elles auront la droite, à l'exception toutefois de celles du Colonel général, du Mestre de Camp Général et de Commissaire général de la cavalerie légère, auxquelles seules elles céderont le rang. En cette année 1664, il n'existait plus que 4 régiments sur pied, et le reste de la cavalerie était en compagnies franches, notamment les compagnies des officiers généraux de l'état-major. L'esprit de cette ordonnance a été maintenu dans la suite, et a déterminé le rang hiérarchique des corps de troupes à cheval.

Il fut, après la paix, mis en quartiers dans le Boulonnais, où il demeura jusqu'à l'année 1666.

Guerre de Dévolution

Appelé cette année au camp de Compiègne, il partit de là en 1667, dans le cadre de la guerre de Dévolution, pour la conquête de la Flandre, sous les ordres d'un nouveau chef, François, duc de La Rochefoucauld, prince de Marcillac, de la maison de La Rochefoucauld, et fils de l'auteur des Maximes. Après avoir passé l'hiver à Audenarde, le régiment Royal cavalerie partit pour la Franche-Comté, qui fut conquise en quelques semaines.

Guerre de Hollande

Le régiment Royal cavalerie sert avec le régiment de Turenne dès le début de la guerre de Hollande, en 1672. Il l'accompagne ensuite dans le Brandebourg, en Alsace et dans le pays de Bade. Le mestre de camp, François Philippe de Castille, marquis de Chenoise, est tué au combat d'Altenheim en 1675[8].

En 1676, le régiment est à l'armée de Flandre et contribue à la prise de Bouchain, de Condé, d'Aire, et marche au secours de Maastricht.

En 1677, il est devant Valenciennes et Cambrai, et combat à Cassel.

Il commence la campagne de 1678 aux sièges de Gand et d'Ypres, et va la terminer en Allemagne. Au siège de Kehl, et pendant l'attaque du fort de l'Étoile, il enfonce 1 500 chevaux impériaux sortis de Strasbourg, en rejette la plus grande partie dans cette place et ramène au camp 300 prisonniers.

Il participe, en 1679, à la prise d'Hombourg et de Bitche.

La paix revenue, on trouve régiment Royal cavalerie en 1680 à Vesoul, en 1681 au camp d'Artois et en 1682 à celui de Flandre.

Guerre des Réunions

Dans le cadre de la guerre des Réunions on trouve le régiment en 1683 au siège de Courtrai et en 1684 à celui de Luxembourg.

Guerre de la Ligue d'Augsbourg

Appelé à faire partie de l'armée d'Allemagne en 1688, dans le cadre de la guerre de la Ligue d'Augsbourg il prend part à tous les faits de guerre accomplis dans le Palatinat.

Il se distingue en 1692 au combat de Pforzheim.

En 1693, il est à la prise d'Heidelberg, de Wingenberg, d'Eppelheim, de Weinheim, Darmstadt, et prend ses quartiers d'hiver en Alsace.

Il est en 1694 au combat de Wislok, et ne quitte plus cette frontière jusqu'à la paix de Ryswick.

Guerre de Succession d'Espagne

En 1701, dans le cadre de la guerre de Succession d'Espagne, il est envoyé dans le Luxembourg, puis sur la basse Meuse, et occupe le camp de Richel entre Liège et Maastricht.

Rappelé sur le Rhin en 1702, il est à la canonnade d'Huningue, à la bataille de Friedlingen, où le futur maréchal de Belle-Isle, alors capitaine au corps, fut blessé.

On le suit en 1703 à l'attaque des retranchements de la Kinzig, à l'attaque des lignes de Stollhofen, des retranchements de la vallée de Hornberg, au combat de Munderkingen, à la première bataille d'Höchstädt, à la prise de Kempten et d'Augsbourg.

En 1704, il combat à Donauwörth et à la deuxième bataille d'Höchstädt, ou de Blenheim où le capitaine de Belle-Isle y est encore blessé. Après ce désastre, le régiment Royal cavalerie est ramené sur le Rhin et la Moselle. Il demeura sur cette frontière jusqu'à la paix.

Le jeune duc de Richelieu, celui que la prise de Port-Mahon devait faire maréchal, capitaine d'emblée dans le régiment Royal cavalerie, fit là ses premières armes en 1713 aux sièges de Landau et de Fribourg.

Guerre de la Quadruple-Alliance

Le régiment Royal cavalerie a fait partie en 1719, pendant la guerre de la Quadruple-Alliance d'un corps d'observation sur les frontières d'Espagne.

Période de paix

On le voit en 1727 au camp de Richemont entre Metz et Thionville, et en 1732 au camp de Gray.

Guerre de Succession de Pologne

En 1733, lors de la Guerre de Succession de Pologne, il revient sur le Rhin, fait le siège de Kehl et celui de Philippsbourg, et assiste aux deux affaires des lignes d'Ettlingen et de Klausen.

En 1734, il est à la bataille de San Pietro et celle de Guastalla.

A la paix, en 1738, il est mis en garnison à Wassy.

Guerre de Succession d'Autriche

Parti de Lauterbourg le , au début de la guerre de Succession d'Autriche, il se rend à Pilsen en Bohême, assiste à la prise de Prague et à la bataille de Sahay et à toutes les opérations de la retraite vers la France, qu'il atteignit en février 1743. Il se refait à Colmar et il est cité la même année pour sa conduite à la bataille de Dettingen.

Après avoir passé l'hiver à Gisors, il rallie l'armée de Flandre au commencement de 1744, se trouve à la prise de Menin, d'Ypres et de Furnes, retourne en Alsace, combat à Augenheim, couvre les opérations du siège de Fribourg et revient en Flandre, où il prend ses quartiers d'hiver à Gand.

Il est en 1745 à la bataille de Fontenoy, à la prise de Tournai, d'Audenarde, Termonde et d'Ath.

En 1746, il est à la bataille de Raucoux.

En 1747, il combat à Lawfeld.

En 1748, il est à la prise de Maastricht.

Période de paix

6 étendards « de soie bleue, Soleil au milieu et fleurs de lys brodées d’or et devise du Roi, Nec pluribus impar, frangez d’or »[9].

La paix le fit rentrer en France, où il occupa les garnisons de Vitry-le-François en 1748, Neufchâteau en 1749, Landrecies et Avesnes en 1750, Rennes en 1751, et Sedan en 1754, avant de partir au camp d'Aimeries-sur-Sambre, qu'il quitte pour aller à Caen et Bayeux.

Guerre de Sept Ans

Au début de la guerre de Sept Ans, en 1756, il occupe Soissons et Le Quesnoy.

En 1757, il est à Maubeuge et Charleroi, et c'est de là qu'il part pour l'Allemagne. Il prend part cette année à la bataille de Hastenbeck et à toutes les opérations du Hanovre.

Il rentra en France en mars 1758.

En 1759, le régiment Royal cavalerie revient en Allemagne et fait les trois dernières campagnes de la guerre.

En 1761, le régiment de Vogué cavalerie est incorporé dans le régiment Royal cavalerie, dont la réorganisation date du .

Période de paix

Depuis la paix jusqu'à la Révolution, on trouve le régiment en garnison en 1763 à Guise, en 1764 à Verdun, en 1765 au camp de Compiègne, en 1766 à Saint-Mihiel, en 1769 à Pontivy, en 1770 à Schlestadt, en 1771 à Saint-Lô, en 1772 à Bayeux, en 1773 à Commercy, en 1775 à Metz, 1778 à Belfort, en 1779 à Stenay, en 1780 à Ardres, Arras, Aire, Hesdin, en 1781 à Béthune, en 1783 à Vesoul, en 1786 à Jussey, en 1787 à Haguenau, puis à Strasbourg, en 1791 à Lauterbourg et en 1792 à Landau, où il était tout porté pour faire partie de l'armée du général Custine.

Cuirassiers du 2e régiment de cuirassiers de la Grande Armée, illustration de Vernet de la série La grande armée de 1812.

Par ordonnance royale en date du 1er janvier 1791, le régiment Royal cavalerie prend le nom de 2e régiment de cavalerie.
Par Arrêté du 18 nivôse an IV (8 janvier 1796), le 2e régiment de cavalerie prend le nom de 2e régiment de cuirassiers.

Personnalités liées au régiment

François de Barthon de Montbas

Fils de Pierre de Barthon de Montbas (Gentilhomme de la Chambre du Roi, grand réformateur des Eaux et Forêts de Normandie, chevalier de L'Ordre du Roi et capitaine de 100 lances) et de Jacquette Bonnin, François de Barthon, vicomte de Montbas est né vers 1613 et décédé à Melun le à l'age de 40 ans[10].
Page de Richelieu il fut Gentilhomme ordinaire de la Chambre du Roi, lieutenant général des armées et gouverneur des villes et châteaux de Melun, de Corbeil, de Lagny et du pays de Brie. Il fut blessé à la Bataille de Rocroi. Marié à Blois le avec Denise de Maillé-Brézé († ) il eut 2 enfants :

  1. François de Barthon de Montbas, seigneur de Lubignac et comte de Montbas, marié à Orléans le avec Anne Aubert († 1693)
  2. Dorothée de Barthon de Montbas, mariée le
    1. à Théophile de Besiade d'Avaray, seigneur d'Avaray et marquis d'Avaray (1617-1682) décédé à l'age de 65 ans
    2. Pierre de Nuchèze, seigneur de la Brulonnière
    3. Guillaume Millet, seigneur de Janvre († )

François Philippe de Castille de Chenoise

Fils de Jean de Castille, marquis de Chenoise ,baron de Bouquehaut (ou Boucaut, en 1639), seigneur de Chenoise, Le Grand-Boissy, Pouilly, Mortery, Austins, Bignollet, Troissy (près Château-Thierry),Nesle, Fleury, Le Haut-Verger (Vexin) et de Diane Louise de Bouvant (ou Bouvens, Bouvent)[11], François Philippe de Castille marquis de Chenoise est tué au combat d'Altenheim en janvier 1675[12],[8].

Notes et références

  1. maréchal de camp le , lieutenant-général le , †
  2. fils du précédent
  3. maréchal de camp le , †
  4. maréchal de France en 1702
  5. maréchal de France en 1724
  6. Ordonnance du 1er décembre 1761, État militaire de France pour l’année 1762, p. 380.
  7. Roger de Bussy-Rabutin : Les mémoires de messire Roger de Rabutin comte de Bussy, lieutenant général ... Tome second, page 53
  8. François Alexandre Aubert de La Chesnaye-Desbois : Dictionnaire de la noblesse, Tome IV : famille de Castille page 23 et suivante
  9. Cinquième abrégé général du militaire de France, sur terre et sur mer, Lemau de la Jaisse, Paris, 1739
  10. François Barthon de Montbas sur généanet
  11. Dame de Troissy, Fleury (alias Fleurre) Le-Haut-Verger, Choully (fille de Thomas, baron de Saint-Julien et Troissy, seigneur de Fleury et du Haut-Verger, Gentilhomme de la Chambre du Roi, ° ~1597-8/5/1622 (en duel), et d'Elisabeth (alias Elisée) de Miremont ° 22/05/1596)
  12. Famille de Castille

Annexes

Bibliographie

  • Cinquième abrégé de la carte du militaire de France, sur terre et sur mer - Depuis , jusqu’en , Pierre Lemau de La Jaisse, Paris 1739
  • Chronique historique-militaire, Pinard, tomes 4 et 6, Paris 1761 et 1763
  • État militaire de France pour l’année 1762, par MM. Montandre-Longchamps, chevalier de Montandre, et de Roussel, cinquième édition, chez Guyllin, Paris 1762

Article connexe

Lien externe

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