Turkménistan
Le Turkménistan, également appelé Turkménie, en forme longue la république du Turkménistan (en turkmène : Türkmenistan, /tʏɾkmønʏˈθːɑːn/ et Türkmenistan Respublikasy ; en russe : Туркмениста́н, Tourkmenistan, ou Туркмения, Tourkmeniia, et Республика Туркменистан, Respoublika Tourkmenistan), est un pays d'Asie centrale, entouré de l'Afghanistan au sud-est, de l'Iran au sud-sud-ouest, de la mer Caspienne à l'ouest, du Kazakhstan au nord-ouest et de l'Ouzbékistan à l'est-nord-est. Le pays est largement recouvert par le désert du Karakoum.
Ne doit pas être confondu avec Turkestan.
République du Turkménistan
(tk) Türkmenistan Respublikasy
(ru) Республика Туркменистан
Drapeau du Turkménistan |
Emblème du Turkménistan |
Hymne |
en turkmène : Гарашсыз, Битарап Түркменистаның Дөвлет Гимни (Garaşsyz Bitarap Türkmenistanyň Döwlet Gimni, « Hymne national du Turkménistan neutre et indépendant ») |
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Fête nationale | |
· Événement commémoré | Indépendance vis-à-vis de l'URSS () |
Forme de l'État | République unitaire |
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Président | Serdar Berdimuhamedow |
Premier vice-président | Raşit Meredow |
Parlement | Conseil national |
Chambre haute Chambre basse |
Conseil du peuple Assemblée du Turkménistan |
Langue officielle | Turkmène[1] |
Capitale |
Achgabat 37° 57′ N ; 58° 23′ E |
Plus grande ville | Achgabat |
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Superficie totale |
488 100 km2 (classé 53e) |
Superficie en eau | Négligeable |
Fuseau horaire | UTC + 5 |
Indépendance | URSS |
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Fin de l'URSS |
Gentilé | Turkmène |
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Population totale (2022[2]) |
6 031 187 hab. (classé 112e) |
Densité | 12 hab./km2 |
PIB nominal (2022) |
76,591 milliards de $ + 20,75 %[3] |
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PIB (PPA) (2022) |
117,672 milliards de $ + 7,94 %[3] |
PIB nominal par hab. (2022) |
12 273,663 $ + 10,04 %[4] |
PIB (PPA) par hab. (2022) |
18 856,742 $ + 6,40 %[4] |
Dette publique brute (2022) |
Nominale 19,418 milliards de TMT - 17,28 % Relative 7,244 % du PIB - 31,49 % |
IDH (2019) | 0,715[5] (élevé ; 111e) |
Monnaie |
Manat turkmène (TMT ) |
Code ISO 3166-1 |
TKM, TM |
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Domaine Internet | .tm |
Indicatif téléphonique | +993 |
Organisations internationales | ECO |
Le territoire est conquis par l'Empire russe au XIXe siècle, et devient la République socialiste soviétique du Turkménistan en 1925 à la suite de la révolution d'Octobre et l'établissement de l'Union soviétique. Lors de la chute de cette dernière en 1991, le territoire devient indépendant sous la dictature du président à vie Saparmyrat Nyýazow qui impose un culte de la personnalité. Après sa mort en 2006, Gurbanguly Berdimuhamedow lui succède comme président et impose son propre culte de la personnalité jusqu'à sa démission en 2022. Son fils, Serdar Berdimuhamedow lui succède à son tour à l'issue de l'élection présidentielle turkmène de 2022. Le régime est fortement critiqué pour son irrespect des droits de l'homme.
L'économie du pays repose principalement sur le secteur de l'énergie ; le pays dispose de la cinquième plus importante réserve du gaz naturel au monde et exporte aussi du pétrole. Le pays est également le dixième plus important producteur de coton au monde.
Le pays est aussi connu pour être assez isolé, et très fermé, comme par exemple, la Corée du Nord. Lors de la pandémie de COVID-19, depuis 2020, le pays ne communique aucun cas de malades, ni de décès, à l'Organisation mondiale de la santé (OMS), alors que de nombreux experts estiment que le pays est touché par le virus.
Histoire
L'histoire du Turkménistan s'étend sur plusieurs millénaires, comme l'atteste le site archéologique de Gonur-depe, dans le désert du Karakoum[6]. Fondée il y a environ quatre mille ans et mise au jour dans les années 1950 par l'archéologue soviétique Viktor Sarianidi, c'était l'une des villes principales de la culture de l'Oxus.
Depuis le Ve siècle, des tribus nomades turcophones sont implantées dans les régions désertiques d’Asie centrale. Elles sont alors sous la domination des khans mongols. Lors de la bataille de Gök Dépé, les tribus sont soumises par l’Empire russe. Les territoires turkmènes sont alors intégrés à la vaste province du Turkestan russe[7].
Ce qui sera le futur Turkménistan sera la dernière grande conquête de l'empire Russe en Asie centrale, entre 1860 et 1870: les conquêtes Russes s'arrêtent aux frontières de l'Afghanistan, institué comme état tampon par les Anglais qui colonisent l'Inde ou Raj de l'Inde, qui deviendra un empire, en 1876.
En 1921, les autorités soviétiques du Turkménistan interdisent les mariages d’enfants, les mariages forcés et la polygamie[8].
En 1924, le République socialiste soviétique du Turkménistan est créée sur les frontières actuelles. La création de la république voit la sédentarisation forcée des turkmènes[7].
En 1948, un séisme touche Achgabat tuant près de deux tiers de la population soit près de 150 000 personnes[9].
Le 27 octobre 1991 a lieu la proclamation d'indépendance du Turkménistan[7].
Saparmyrat Nyýazow, ancien partisan des putschistes contre Mikhaïl Gorbatchev, était le premier secrétaire du parti communiste de la république socialiste soviétique du Turkménistan entre 1985 et 1991, puis président du Turkménistan, élu en 1992 à 99,5% des suffrages exprimés, jusqu'à sa mort en . Il se fait élire président à vie en 1999[7].
Un très important culte de sa personnalité est encore en place, on trouve alors son visage presque partout dans le pays, des billets de banque jusqu'aux bouteilles de vodka. Il est rebaptisé Türkmenbaşy (ou en français le « père de tous les Turkmènes »). La fête nationale correspond à l'anniversaire du président, le . Une statue de Nyýazow d'une hauteur de 12 m, dorée à l'or fin, juchée sur une arche de 75 m de hauteur, l'Arche de la Neutralité, tourne sur elle-même dans la capitale Achgabat de manière que son visage soit toujours tourné vers le soleil[10]. Les noms des mois de l'année sont changés, par exemple le mois de janvier prend pour nom Turkmenbachi, certains mots de la langue turkmène sont également changé dans le même sens, comme le mot pain[11]. Le Ruhnama, livre prétendument de Nyýazow, publié en 2001, devient un élément essentiel du système éducatif national[12], représentant presque un tiers du temps de la scolarité et sa connaissance est nécessaire pour le passage d'examen, tel que le permis de conduire[9].
Durant sa présidence, le Turkménistan devient un des pays les plus isolationnistes au monde, avec de graves entorses aux droits de l'homme, sans opposition politique possible et un niveau de vie en forte dégradation[13] dans les domaines de l'économie, de l'éducation et de la santé. De nombreuses bibliothèques et hôpitaux sont fermés dans le pays, au motif qu'ils ne sont pas nécessaires[14]. La barbe, la moustache et les cheveux longs sont interdits pour les hommes[15], ainsi que les jeux-vidéo[16].
En décembre 2002, le pays connaît une répression et une purge politique à la suite d'un attentat à l'arme à feu contre Nyýazow[9].
Le 21 décembre 2006, Saparmyrat Nyýazow décède[13]. Le vice-premier ministre Gourbangouly Berdimouhamedov est désigné pour organiser ses funérailles, puis comme président par intérim en attendant les prochaines élections, alors que ce rôle revenait constitutionnellement au président du Parlement, Ovezgeldi Ataiev qui est lui arrêté, ainsi que le ministre de la Défense, Agageldi Mamadgaldev et plus d'une centaine de fonctionnaires[17]. Le Conseil du peuple fixe la date de l'élection présidentielle au . Il modifie la Constitution turkmène pour permettre au président par intérim Gourbangouly Berdimouhamedov de se présenter. Grand favori, il est élu avec 89 % des voix face à cinq prétendants. Il est officiellement investi le , prêtant serment sur le Coran et le Ruhnama.
En avril 2008, les mois et les jours reviennent à leur nom d'origine à la suite d'une décision de Berdimoukhamedov[18]. En septembre 2008, une nouvelle constitution est mise en place, remplaçant notamment le parlement de 2 500 représentants par un nouveau parlement de 125 représentants, dont l'élection a lieu en décembre 2008. La nouvelle constitution est présentée comme plus démocratique, respectant davantage l'économie de marché et le droit de la propriété[19].
En , le nouveau président Berdimoukhamedov a annoncé le démontage imminent de l'Arche de la Neutralité[20], lequel a été effectué durant le mois de . Il fut procédé à l'installation d'une statue du président Berdimoukhamedov à l'emplacement de celle de l'ancien président, cette dernière ayant été déplacée vers la banlieue d'Achkhabat[21].
Si Berdimuhamedow a inauguré une certaine ouverture économique, aucun progrès notable au niveau des droits de l'homme n'a pu être observé[22]. Il a développé son propre culte de la personnalité en lieu et place de celui de Nyýazow, en se faisant appelé Arkadag, signifiant en turkmène, le protecteur[23]. Il fait ainsi construire une statue dorée à l'or de 21 m dressé sur un socle en marbre[11]. Certains progrès ont tout de même lieu, comme la reconnaissance des diplômes étrangers, un accès à internet, l'arrêt de l'interdiction de l'opéra et du cirque, ainsi que le rétablissement de l'Académie des sciences du Turkménistan[12]. L'usage du Ruhnama s'est également fortement réduit[12].
Berdimuhamedow est réélu en 2012 avec un score de 97 % et en septembre 2016, il fait changer la constitution pour supprimer la limite d'âge de 70 ans pour être président, tout en diminuant le mandat présidentiel de 7 à 5 ans[24],[23].
Serdar Berdymoukhamedov est élu président le 12 mars 2022 avec 73% des voix, en remplacement de son père, président sortant.
Géographie
Situation
Le Turkménistan est un pays d’Asie centrale situé au nord de la chaîne de montagnes Kopet-Dag, entre la mer Caspienne et le fleuve Amou-Daria. Le pays a des frontières avec le Kazakhstan et l’Ouzbékistan au nord et au nord-est, avec l'Iran et l'Afghanistan au sud et au sud-est.
Topographie
La caractéristique géographique la plus significative du Turkménistan est le désert du Karakoum qui couvre 80 % de la superficie du pays. La plupart des montagnes du Turkménistan sont inaccessibles. Les vestiges de l'ancienne route de la soie vont de la Chine centrale jusqu'à la côte méditerranéenne, passant par le Turkménistan.
Sa superficie est comparable à celle de l'Espagne.
Le pays est situé dans une région où le risque sismique est un des plus élevés au monde. La population vit sur 6 % de la superficie du pays[réf. nécessaire], soit environ sur une superficie de environ 32 500 Kilomètres carrés de terres fertiles, une superficie comparable à celle de la Belgique, et du Luxembourg, réunis. La densité de population sur ces terres fertiles peut souvent dépasser les 200 habitants au Kilomètre carré. Elles sont nettement visibles par satellite, ou la couleur verte indique cette partie fertile du Turkménistan.
Climat
Le climat est de type continental sec, comprenant des hivers modérés et peu pluvieux, avec parfois un peu de neige. Les étés sont très chauds (jusqu'à 50 °C dans le désert du Karakoum) et secs avec des vents de sable soufflant depuis le nord ou l'est. Il y a en moyenne 250 jours de soleil par an et les précipitations ne dépassent pas les 200 mm par an dans les plaines, mais atteignent 350 mm dans les zones montagneuses et moins de 100 mm dans la région du Garabogaz[25]. Ces données font du Turkménistan le pays le plus sec de l'Asie centrale, du fait de la présence des montagnes du sud qui empêchent l'arrivée des masses d'air humides en provenance de l'océan Indien.
Politique
Le pouvoir législatif est exercé par un parlement bicaméral : le Conseil national. Ses deux chambres sont le Conseil du peuple composé de 56 membres formant sa chambre haute et l'Assemblée du Turkménistan composée de 125 membres formant sa chambre basse[26],[27].
Le Turkménistan fait partie de la Communauté des États indépendants (CEI). En , le Turkménistan décide de devenir un simple « membre associé ».
Subdivisions
1. Ahal dont la capitale est Änew | |
2. Balkan dont la capitale est Balkanabat | |
3. Daşoguz dont la capitale est Daşoguz | |
4. Lebap dont la capitale est Türkmenabat | |
5. Mary dont la capitale est Mary |
Le pays est divisé en cinq provinces, trois États et une ville indépendante, qui est la capitale Achgabat.
Les provinces sont dirigées par un gouverneur. Chacune est subdivisée en plusieurs districts.
Droits de l'homme
La situation des droits de l'homme au Turkménistan est depuis l'indépendance du pays préoccupante. Le Turkménistan est l'un des pays les plus isolationnistes de la planète avec un culte de la personnalité très important, une absence de pluralité politique, de liberté de la presse ou encore de liberté religieuse[24]. L'accès à internet fait l'objet d'une surveillance et le régime a mené une politique pour supprimer les antennes satellitaires[24]. La torture reste courante dans le pays[24], peu d'informations existent sur le sort des prisonniers et des prisonniers politiques, qui meurent régulièrement en prison dans des circonstances troublantes[28].
En 2017, le Turkménistan occupe la 154e place sur une échelle de corruption de 176 pays testés par Transparency International. Pour l'ONG Human Rights Watch, « le Turkménistan reste l'un des pays les plus répressifs au monde, qui affiche un bilan désastreux sur les droits de l'homme »[29].
Économie
L'économie du Turkménistan est fortement dépendante de l'exploitation de son gaz naturel[30] — le pays dispose de la cinquième plus importante réserve au monde, soit près de 12 % des réserves mondiales[31] — ainsi que de son pétrole, qui représente 60 % de ses exportations. Plusieurs gazoducs permettent au pays d'exporter son gaz, notamment vers la Russie et surtout vers la Chine, pays qui représente la majorité des exportations turkmènes[24] depuis l'ouverture du gazoduc d'Asie centrale - Chine en décembre 2009[19].
Dans le domaine de l'agriculture, la moitié des terres irriguées est utilisée pour cultiver le coton, faisant du pays le dixième plus important producteur au monde. Le coton est la deuxième denrée d'exportation du pays après les hydrocarbures[17].
Le pays à un potentiel touristique considérable, mais cependant, le nombre de touristes est très limité : l'état turkmène qui est considéré comme une dictature limite lui-même les entrées de visiteurs étrangers. Aussi, le pays manque d'infrastructures pour recevoir des visiteurs étrangers, et le pays est assez difficile d'accès, étant situé au centre de l'Asie, et les visiteurs doivent faire la demande d'un visa. Il y a aussi la barrière de la langue, l'anglais n'étant parlé par un nombre restreint de Turkmènes, qui parlent surtout turkmène, russe, et ouzbek. L'inflation est aussi fréquente, et le pays, pour le change des monnaies, mise plus facilement sur le rouble russe, que sur le dollar américain. Aussi, tout visiteur étranger ne peut visiter que des secteurs très limités du pays, comme par exemple, la capitale, et visiter le reste du pays ne peut se faire que sous certaines conditions.[source insuffisante]
Histoire économique
Sous la présidence de Nyýazow, la capitale Achkhabad se transforme radicalement, avec des monuments, des palais en marbre, de très larges avenues, scrupuleusement entretenus[9]. Le groupe Bouygues prend très largement part à ces constructions[9], avec un chiffre d'affaires d'un milliard de dollars en cumulé[17]. Le système économique reste dirigiste, avec des prix garantis notamment sur l'essence quasiment gratuite, ainsi que sur l'électricité et le gaz[9]. L'enseignement ainsi que les services de santé ont été dégradés depuis l'éclatement de l'URSS. Cette crise sociale se double d'un désastre écologique, avec des eaux salinisées et une Mer Caspienne polluée. La distribution de l'eau s'avère désastreuse, produisant de très importantes pertes[32].
À la fin de la présidence de Nyýazow, le pays connaît une crise alimentaire nécessitant la mise en place d'un rationnement[17], malgré des chiffres officiels de croissance de l'ordre de 16 % à 9 % entre 1999 et 2006[17]. En 2006, le Turkménistan vise plusieurs importants contrats énergétiques avec la Chine, dont le gazoduc d'Asie centrale - Chine[17] et renégocie à la hausse en volume et en prix son contrat d'approvisionnement passant par la Russie[17].
Le pays connaît une croissance importante, particulièrement en 2011, où elle atteint les 14,7 %, avant de repasser à 8 % en 2012 et 2013, grâce aux exportations d'hydrocarbures[33].
Cette croissance est marquée par des réalisations urbanistiques grandiloquentes et baroques, alors que dans le même temps une politique de réduction de prix garantis est mise en place sur les biens de premières nécessités comme le pain, l'électricité ou le pétrole[33].
Dans la seconde partie des années 2010, la Russie a réduit ses importations de gaz turkmène[34]. Le Turkménistan exportait également son gaz en Iran, jusqu'en 2017, date marquée par un désaccord financier sur la question[24]. Les années 2015-2017 sont également marquée au Turkménistan par une crise économique, ayant entraîné une dévaluation de la monnaie[23], crise économique liée à la chute des prix pétroliers et ayant induit des difficultés alimentaires dans la population[24].
Démographie
La plupart des citoyens du Turkménistan sont des Turkmènes. Il existe toutefois d'importantes minorités d'Ouzbeks ou de Russes. Il y a également des minorités moins représentées (Kazakhs, Tatars, Ukrainiens, Arméniens, Azéris, Hazaras et Baloutches).
Le CIA World Factbook estime en 2003 que la population du pays est composée de 85 % de Turkmènes, 5 % d'Ouzbeks, 4 % de Russes et 6 % appartenant à d'autres ethnies[35]. Selon les données annoncées par les autorités turkmènes en , la population est composée à 91 % de Turkmènes, 3 % d'Ukrainiens et 2 % de Russes. Entre 1989 et 2001, le nombre de Turkmènes dans le pays a doublé (de 2,5 millions à 4,9 millions), tandis que le nombre de Russes a diminué de deux tiers (de 334 000 à un peu plus de 100 000)[36].
Religions
Au , la CIA estime dans son World Factbook que 89 % de la population est musulmane, 9 % chrétienne orthodoxe et 2 % de croyance inconnue[35]. Selon la loi sur la liberté de conscience et les organisations religieuses, telle que modifiée en 1995 et 1996, les congrégations religieuses doivent se faire enregistrer auprès des autorités et avoir au moins 500 adultes adhérents dans chaque localité où l'enregistrement est effectué. Les religions minoritaires ne sont pas reconnues par le gouvernement. Ainsi, seuls l'islam sunnite et l'Église orthodoxe russe sont enregistrés comme des organisations religieuses légales au Turkménistan[37]. Il y a aussi entre 5 000 et 10 000 Zoroastriens, surtout présents vers Mary et Merekut (Mereket), et vers la frontière iranienne.
Du fait de son histoire avec l'URSS, il y aurait un nombre significatif d'agnostiques, ou d'athées, dans le pays. Une partie de la population ne serait pas très religieuse, ou pratiquante, et les exactions des Talibans, présents en Afghanistan ne laissent pas indifférents la population Turkmène, d'autant plus que les dirigeants du pays redoutent l'arrivée éventuelle de groupes fondamentalistes religieux dans le pays.
Aussi, pendant la guerre d'Afghanistan, pendant l'occupation Soviétique de ce pays, entre 1979, et 1989, de nombreux Turkmènes, et Ouzbeks servirent dans les unités militaires Soviétiques qui occupaient ce pays, et aux retours de ces soldats, en 1989,nombreux furent ceux qui rejetaient la guerre, et le fanatisme religieux qu'ils connurent en Afghanistan.
Langues
La langue officielle est le turkmène et elle est la langue majoritaire [1]. Le turkmène n'est pas compréhensible pour un locuteur du turc. Les deux langues font cependant partie de la même famille des langues turques.
Culture
Musique
La musique turkmène est typiquement pastorale comme celle d'Asie centrale ; les bardes nomades chantent et s'accompagnent au luth dotâr.
Codes
Le Turkménistan a pour codes :
- EZ, selon la liste des préfixes OACI d'immatriculation des aéronefs ;
- TKM, selon la norme ISO 3166-1 alpha-3 (liste des codes pays) ;
- TKM, selon la liste des codes pays du CIO ;
- TKM, selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, code alpha-3 ;
- TM, selon la norme ISO 3166-1 (liste des codes pays), code alpha-2 ;
- TM, selon la liste des codes internationaux des plaques minéralogiques ;
- TX, selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, code alpha-2 ;
- UT, selon la liste des préfixes des codes OACI des aéroports.
- EZA-EZZ, selon la liste internationale des indicatifs d'appel de l'UIT Genève.
Notes et références
- (tk) « Türkmenistanyň konstitusion kanuny », sur minjust.gov.tm : « « 21-nji madda. Türkmenistanyň döwlet dili türkmen dilidir. Türkmenistanyň ähli raýatlaryna öz ene dilini peýdalanmak hukugy kepillendirilýär. » (« Article 21. Le turkmène est la langue d'État du Turkménistan. Tous les citoyens du Turkménistan se voient garantir le droit d'utiliser leur langue maternelle. ») ».
- (en) « Turkmenistan », sur Data Commons (consulté le ).
- PIB à parité de pouvoir d'achat, d'après le Fonds monétaire international (FMI).
- Fonds monétaire international, World Economic Outlook Database - Données pour l'année 2022.
- (en) « Human Development Reports », sur hdr.undp.org (consulté le ).
- Dans le désert turkmène, une cité antique émerge peu à peu du sable, in 20 Minutes, 15 avril 2013
- « Du soviétisme au despotisme », Le Monde Diplomatique, (lire en ligne, consulté le )
- « La révolution d'Octobre et les droits des femmes », Lava Media, (lire en ligne, consulté le )
- « Le culte de la personnalité survit au père des Turkmènes », sur Le Figaro,
- Émission Envoyé spécial du , France 2.
- Pierre Labainville, « Le Turkménistan, un monument de mégalomanie », sur Libération,
- (en) Marat Gurt, « Despite reform, Turkmens told to exalt late autocrat's book », sur Reuters,
- « Le Turkménistan après Niyazov », sur Crisis Group,
- (en) Andrew Osborn, « Saparmurat Niyazov », sur Independent,
- (en) Yuri Zarakhovich, « The Death of an "Alice in Wonderland" Dictator », sur Time,
- (en) C. J. Chivers, « Saparmurat Niyazov, Turkmen Leader, Dies at 66 », sur The New York Times,
- Patrick Kamenka, « Turkménistan 2006. Avant la mort du tyran », Le Courrier des pays de l'Est, , p. 187-197. (lire en ligne)
- (en) « What's in a name? Months get old names back in Turkmenistan », sur CBC,
- (en) « Timeline: Turkmenistan holds presidential election », sur Reuters,
- Turkménistan : la statue en or du dictateur déboulonnée, Paris-Normandie.
- « Le président turkmène s'offre une statue en or », sur lefigaro.fr, (consulté le ).
- La Chronique, Amnesty International France, septembre 2010.
- (en) « Turkmenistan removes legal barrier to leader's indefinite rule », sur Reuters,
- Salomé Parent, « Au Turkménistan, le président bien parti pour rester », sur La Croix,
- André Kamev, Le Turkménistan, Paris, Karthala, , 196 p. (ISBN 2-84586-632-1, lire en ligne), page 16.
- (en) « Elections to the House of Representatives of the new Turkmen Parliament to be held in March 2021 », sur ORIENT: NEWS AGENCY, (consulté le )
- « Turkménistan », sur Union interparlementaire
- Régis Genté, « Le Turkménistan, l'une des dictatures les plus fermées du monde », sur RFI,
- Pierre Avril, « Le "Protecteur" des Turkmènes vers un nouveau sacre », Le Figaro, samedi 11 / dimanche , p. 7 (lire en ligne).
- « Turkménistan : les déboires du gaz », Francekoul.com, .
- Laurent Gayard, « Le retour des États-Unis en Asie centrale ? », Conflits, no 9, avril - mai - juin 2016, p. 22-25
- Alain Quélébec, « Bouygues au Turkménistan : le constructeur du dictateur »,
- (en) Marat Gurt, « Turkmenistan promises new gas-fuelled era of prosperity », sur Reuters,
- (en) « Turkmenistan leader certain to win third term in vote », sur Reuters,
- (en) « Turkmenistan », CIA World Factbook (consulté le ).
- (ru) « Ethnic composition of Turkmenistan in 2001 », Demoscope Weekly p 36-37, 8-21 octobre 2001 (consulté le ).
- (en) Ralph D. Wagner, Synopsis of References to the Bahá'í Faith, in the US State Department's Reports on Human Rights 1991-2000, Bahá'í Academics Resource Library.
Voir aussi
Bibliographie
- David Garcia, Le pays où Bouygues est roi, Danger Public.
- Anne Fénot et Cécile Gintrac, Achgabat, une capitale ostentatoire : urbanisme et autocratie au Turkménistan, L'Harmattan, .
- Jean-Baptiste Jeangène Vilmer, Turkménistan, Paris, Non Lieu, .
Articles connexes
Liens externes
- Fiche Turkménistan avec cartes et statistiques
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- Photographies du Turkménistan sur le site de JB Jeangène Vilmer
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