Réserve naturelle nationale du banc d'Arguin

La réserve naturelle nationale du banc d'Arguin (RNN5) est une réserve naturelle nationale située en Nouvelle-Aquitaine. Classée en 1972 et occupant une surface de 4 360 ha, elle protège l’ensemble du banc de sable visible au large de l'entrée du bassin d'Arcachon qui sert de zone de nidification, d'hivernage et de halte migratoire pour de nombreuses espèces d'oiseaux, dont en particulier la sterne caugek.

Pour les articles homonymes, voir Banc d'Arguin.

Ne doit pas être confondu avec Parc national du banc d'Arguin.

Réserve naturelle nationale du banc d'Arguin
Vue aérienne du banc d'Arguin.
Géographie
Pays
Région
Département
Coordonnées
44° 35′ 04″ N, 1° 14′ 32″ O
Ville proche
Superficie
environ 4 360 ha[1]
Administration
Type
Catégorie UICN
IV
WDPA
Création
Administration
Localisation sur la carte de France
Localisation sur la carte d’Aquitaine
Localisation sur la carte de la Gironde

Toponymie

Personne n’est vraiment sûr de l’origine de ce nom. Il est utilisé pour la première fois en 1835 pour désigner ce banc dans le bassin d’Arcachon. L’ingénieur hydrographe Paul Monnier[3] utilisa ce nom sur une carte maritime de ce bassin[4] après le naufrage de la frégate française La Méduse survenu en juillet 1816 sur le banc homonyme en Mauritanie[5],[6].

Localisation

Position du banc d'Arguin dans l'entrée du bassin d'Arcachon.

Le territoire de la réserve naturelle est dans le département de la Gironde sur la commune de La Teste-de-Buch.

Le Banc d'Arguin est un banc de sable d'environ km de long sur km de large à marée basse. Le banc est plus ou moins visible selon l'état de la marée. De plus, sous l'action des courants marins, des marées et du vent, il change continuellement de forme et d'emplacement.

Il se trouve en face de l'entrée du bassin d'Arcachon, entre la dune du Pilat et la pointe du cap Ferret.

Périmètre de la réserve naturelle.

Le décret du abroge le décret de création de 1986 et institue un périmètre de 4 360 ha délimité :

  • à l'ouest, par une ligne reliant les points suivants :
    • A : 44° 36′ 59″ N, 1° 17′ 57″ O
    • B : 44° 32′ 45″ N, 1° 17′ 57″ O
  • au nord, par un parallèle passant par le point A
  • au sud, par un parallèle passant par le point B
  • à l'est, par une distance de 300 m du trait de côte.

Le décret prévoit également la création de zones de protection renforcée et intégrale à l'intérieur de ce périmètre.

Histoire du site et de la réserve

Depuis 20 000 ans, la dérive littorale, l'action de la houle, des vents et des courants marins, déplace des masses énormes de sédiments le long du littoral de l'Aquitaine en direction du sud. L'embouchure du bassin d'Arcachon a évolué de la même façon. Tout d'abord ouest, puis sud-ouest, elle fait maintenant un crochet vers le sud mais les restes des matériaux du cap Ferret subsistent sous forme d'un îlot sableux mobile qui a peu à peu constitué le banc actuel[7].

Le banc d'Arguin a été classé en réserve naturelle nationale en 1972.

Écologie (Biodiversité, intérêt écopaysager…)

Le banc d'Arguin vu de la dune du Pilat.

L'intérêt de la réserve naturelle est essentiellement ornithologique. On y distingue trois zones, toutes sur le domaine public maritime :

  • Une zone sub-littorale d'une profondeur de 20 mètres est la zone immergée en permanence. Ses fonds sont tapissés de grandes zostères qui forment un vaste herbier ;
  • Une zone correspondant aux plages et aux zones de balancement des marées qui sont en permanence remaniées par le vent et les vagues ;
  • Le sommet des bancs de sable, colonisé par une végétation typique des dunes du littoral atlantique.

Le banc de sable abrite également des parcs à huîtres de captage et d'élevage.

Flore

Le banc d'Arguin à marée haute.

La végétation est de type dunaire, capable de s'adapter aux conditions extrêmes de la dune. On y trouve l'Oyat, l'Armoise maritime, le Panicaut maritime, la Linaire à feuille de thym (plante protégée au niveau national qui ne vit que dans le sud-ouest de la France) et les herbiers de Zostère marine (plante protégée en Aquitaine).

Faune

Le Banc d'Arguin jouxte le Golfe de Gascogne. Situé à proximité de vastes fosses océaniques et d'un plateau abyssal, il est un site privilégié pour l'observation du Grand dauphin, du Phoque gris ou de la Tortue luth.

Sur les plages, on peut trouver des invertébrés terrestres et des crustacés comme la puce de mer. Dans les dunes, des insectes sont présents comme le Hanneton foulon vivant à l'état larvaire.

La zone de balancement des marées contient de nombreux invertébrés aquatiques invisibles à l'œil nu dont les oiseaux comme les échassiers se nourrissent et qui se cachent sous le sable en attendant la marée montante.

Oiseaux

Sterne caugek.

La végétation dunaire et l'isolement insulaire constituent des facteurs favorables à l'avifaune. Le site est une aire d'occupation importante pour les oiseaux car il leur sert :

Intérêt touristique et pédagogique

Ostréiculture sur le banc d'Arguin.

Le panorama depuis le banc offre une vue superbe sur la dune du Pilat et le cap Ferret. Le banc d'Arguin est un but de promenade apprécié. Des bateaux permettent d'y accéder en été uniquement, depuis Arcachon, Le Moulleau, et depuis la dune (plage du Sabloney). Une structure temporaire située sur la partie émergée du banc abrite une exposition[8] retraçant l'histoire de cette île mouvante, histoire intimement liée au cycle des passes du bassin d'Arcachon ; un accueil est assuré en été par le personnel de la réserve. L'accès à certaines zones du banc, comme les zones de nidification, est interdit. Le bivouac et la présence d'animaux domestiques ne sont pas autorisés.

Administration, plan de gestion, règlement

La gestion de la réserve est assurée par la Fédération des Sociétés pour l'étude, la protection et l'aménagement de la nature dans le Sud-Ouest (SEPANSO).

Outils et statut juridique

La réserve naturelle a été créée par un arrêté du [9]. Un décret a renouvelé le classement le [10]. Un nouveau décret du (n° 2017-945) est intervenu étendant la réserve et modifiant sa réglementation[11].

Cette règlementation est contestée par les plaisanciers, l'industrie nautique et les ostréiculteurs. Ces derniers, qui avaient illégalement investi le banc depuis de nombreuses années, pourraient désormais être autorisés (prévu par le décret, mais n'ont toujours pas le droit) à cultiver des huîtres sur le site de la réserve, sur une surface maximum de 45 ha de parcs, et durant une période de 5 ans renouvelable[12].

Notes et références

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes


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