René Villars de la Brosse-Raquin
René Villars de la Brosse-Raquin, né vers 1704 et mort le à Rochefort, est un officier de marine et aristocrate français du XVIIIe siècle. Il sert pendant la guerre de Succession d'Autriche et la guerre de Sept Ans, principalement à ses débuts dans l'artillerie de marine. Passé au commandement de plusieurs vaisseaux du roi, il termine sa carrière militaire avec sa nomination le 15 novembre 1771 au rang de chef d'escadre des armées navales ( remplacé en 1791 par celui de Contre-amiral ) et est fait en 1775 Commandeur de Saint-Louis.
René Villars de la Brosse | |
Naissance | v. 1704 |
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Décès | (à ~72 ans) à Rochefort |
Origine | Français |
Allégeance | Royaume de France |
Arme | Marine royale française |
Grade | Chef d'escadre des armées navales |
Années de service | 1711 |
Commandement | Le Guerrier Le Glorieux |
Conflits | Guerre de Succession d'Autriche Guerre de Sept Ans Bataille des Cardinaux |
Distinctions | Commandeur de Saint-Louis |
Autres fonctions | Membre ordinaire de l'Académie de marine |
D'hermine, au chef de gueules, chargé d'un lion issant d'argent[1]. | |
Biographie
Origines et famille
René Villars de la Brosse serait issu de la Maison de Villars, une ancienne famille noble originaire du Bourbonnais, anciens seigneurs ayant jadis possédé aux XVIe – XVIIe siècle le fief du château de la Brosse-Raquin à Tortezais . Cette supposition parait très vraisemblable, car nous trouvons un François de Villars, seigneur de La Brosse, s'installer le 20 février 1661 audit lieu de la Brosse-Raquin... Cependant, il reste acquis qu'une branche de cette noble famille avait aussi fait souche dans les environs de La Palisse en Bourbonnais..? René semble être l'ainé d'une fratrie de quatre enfants, fils de Claude Bernard[2] Villars de La Brosse (1676-1737), nommé lieutenant de vaisseau le et marié à La Rochelle le 30 mars 1706[3] à Marianne Gouchon. Son frère cadet Gilles Bernard Villars de La Brosse ( né le 9 novembre 1705 ? ) fut baptisé[4] à La Rochelle le 12 juillet 1707, en la paroisse de Saint-Barthélemy. À peine engagé dans la Marine, le 30 octobre 1711, René assiste à La Rochelle au baptême[5] de sa sœur cadette Élisabeth-Charlotte née[6] le 30 septembre 1711, fille de Claude Bernard Villars de La Brosse, lieutenant de vaisseau du Roi et de Marie-Anne ou Marianne Gouchon son épouse. L'enfant a pour parrain un certain Jacques Michel et pour marraine Charlotte Gouchon. En 1713, nait à La Rochelle le quatrième et dernier enfant de la fratrie Marie-Thérèse Villars de La Brosse, fille de Claude Bernard Villars de La Brosse, baptisée[7] à Notre-Dame le 20 août 1713.
À Rochefort: L'ascension d'un marin artilleur du roi
Villars de La Brosse entre très jeune dans la Marine royale, en 1711, en tant que volontaire. Il intègre à Rochefort une compagnie de garde de la Marine le , probablement à l'issue d'une solide formation à l'École des cadets gentilshommes. Il commence sa carrière dans l'Artillerie de marine: aide d’artillerie le , il est promu sous-lieutenant d’artillerie le , puis lieutenant d’artillerie le puis devient ensuite Capitaine de vaisseau le [8]. Pendant la guerre de Succession d'Autriche, il sert dans le détachement des troupes de la Marine envoyé en Louisiane en 1739-1740, puis sert en Flandre de 1743 à 1745. En 1852, le ministre Marc-René de Montalembert sollicite dans une lettre les conseils de Villars de La Brosse, à propos d'une fourniture de canons défectueuse livrée par la Fonderie de Ruelle.
La paix revenue, Villars devint membre ordinaire de l’Académie de Marine le (retiré en 1769). En 1755, il est affecté aux forges de Saint-Gervais.
Villars de La Brosse poursuit sa progression et est nommé commissaire général d'artillerie le . Lorsque la guerre de Sept Ans éclate, il passe sur les vaisseaux du Roi. Il commande en 1756 le Guerrier, vaisseau de 74 canons, à bord duquel il prend part à la Bataille de Minorque () contre l’escadre anglaise de l'amiral Byng et à la prise de Port-Mahon. Trois ans plus tard, il commande Le Glorieux équipé de 74canons et de près de 700 hommes d'équipage, avec lequel il participe à la bataille des Cardinaux () avant d’assumer temporairement le commandement du groupe de bâtiments de guerre réfugiés dans la Vilaine.
À la suite de la bataille, sept vaisseaux de ligne et quatre frégates se retirent dans la Vilaine dont les vents contraires et la présence des Anglais les empêchent d'en sortir. Le Secrétaire d'État de la Marine, Berryer, préoccupé de faire des économies, parle alors de faire désarmer des bâtiments devenus inutiles. Les officiers protestent. Le ministre leur répond sèchement « de ne pas ajouter de folles dépenses à un très grand mal. » Nouvelle protestation, bruyante et collective, des officiers ; ils demandent à être déférés devant un conseil de guerre, « seul juge compétent, disent-ils, pour juger des faits dénaturés par d'indécentes et fausses relations. » Le conflit entre le ministre et les officiers se termine par la cassation des officiers et l'internement au château de Saumur de M. Villars de La Brosse, l'auteur de la lettre au ministre. Enfermé en vertu d'un ordre du roi du , Villars de La Brosse est remis en liberté par un ordre du [9].
Sa disgrâce auprès du pouvoir royal ne dure que peu de temps puisqu'il est promu à l'arsenal de Brest comme chef d'une brigade d'artillerie de marine, désignée sous l'appellation de Brigade de La Brosse, [10]nomination et fonction qu'il reçoit le et qu'il occupa jusqu'à [11]fin 1764. L'année 1765 le vit revenir au port de Rochefort
Villars de La Brosse reçoit le rang de brigadier des armées navales le , puis celui de chef d'escadre des armées navales le [8]. Peu de temps avant sa mort, il est fait sous Louis XVI le 18 août,1775 commandeur de l'Ordre royal et militaire de Saint-Louis et sa charge passe ensuite au comte de Breugnon.
Villars de La Brosse meurt le à Rochefort, dans sa 71e année, ne laissant aucune descendance[12]. Selon des sources archivistiques tirées de l'inventaire général des archives de la Charente-Inférieure, la dépouille de feu l'officier de marine René Villars de La Brosse-Raquin a été inhumée en janvier 1776 au cimetière marin de Saint-Louis, dépendant de Église Saint-Louis de Rochefort.
Notes et références
- Famille noble de Villars
- Les Officiers généraux de la Marine royale 1715-1774, par Michel Vergé Franceschi. page 262. Edition de l'Inde. 1990
- Archives Départementales Charente Maritime. État Civil ville de La Rochelle : AD. 17 - GG 208 ( 1705-1706 ) Registre 8 - F° 15 ( Acte de mariage, du 30/03/1706 )
- A.D 17 : GG 228 ( 1706-1707 ) F° 69 ( Acte de Baptême, dressé par Antoine de Bonneuil, curé de Saint Barthelemy à La Rochelle) .
- Archives départementales de la Charente Inférieure. Édition 1892. Série E - Supplément 585 ; 1711-1712. Série E : La Rochelle, pages 278-279
- Original : A D- Charente-Maritime : GG 62 F°29 _ Acte de naissance d’Élisabeth Charlotte de Villars, fille de Claude Bernard de la Brosse, lieutenant de vaisseau du Roi. -- Idem : Inventaire des Archives Communales de La Rochelle, supplément à la Série E, page 275 : E 585
- A.D 17 - État Civil. La Rochelle : GG 64 F°30 - Actes de Baptême 1712-1713. Registre 10
- Meslin 1785, p. 204
- Lacour-Gayet 1902, p. 346
- Etat militaire de la France, par MM de Montandre et Louis René de Roussel. Chez Guillyn. Paris 1764 ( Année 1764., page 205 : Brest - Brigade de La Brosse, sous la direction de Villars de La Brosse, Commandant de Vaisseau ).
- Almanach Royal - Année 1764. ( page 341: Corps de l'Artillerie de France. Etat majors du Corps Royal des Brigades de la marine. M. Villars de La Brosse chef de Brigade à Rochefort )
- Journal politique… (1776)
Voir aussi
Sources et bibliographie
- Patrick Villiers, Des Vaisseaux et des Hommes : La marine de Louis XV de Louis XVI. Edition Fayard histoire. Paris 2021
- Michel Vergé-Franceschi, Marine et éducation sous l'ancien régime. Edition du CNRS. Paris 1991
- François Caron ,La Guerre incomprise, ou les raisons d'un échec. Capitulation de Louisbourg 1758.-Edition Service historique de la Marine.- Paris 1983 . ( Villars de La Brosse pages 366, 381.)
- Meslin, Mémoires historiques concernant l'ordre Royal et militaire de Saint-Louis et l'institution du mérite militaire, Paris, Imprimerie Royale, (lire en ligne)
- La France à Minorque sous Louis XV - 1756-1763, par Edouard Guillon. D'après des documents inédits des archives de France et des Baléares. Edition Ernest Leroux.- Paris 1894
- Journal politique, ou Gazette des gazettes, Bouillon, (lire en ligne), p. 127
- Georges Lacour-Gayet, La marine militaire de la France sous le règne de Louis XV, Paris, Honoré Champion, (lire en ligne), p. 346 et 485
Articles connexes
Liens externes
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