Renée Simonot
Renée-Jeanne Deneuve, dite Renée Simonot ou Renée Dorléac[alpha 1], est une comédienne et centenaire française née le au Havre et morte le à Paris 13e.
Naissance | |
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Décès |
(à 109 ans) 13e arrondissement de Paris (France) |
Sépulture |
Cimetière de Seine-Port (d) |
Nom de naissance |
Renée Jeanne Deneuve |
Nationalité | |
Activités | |
Période d'activité |
- |
Conjoint |
Maurice Dorléac (de à ) |
Enfants |
Catherine Deneuve Sylvie Dorléac Françoise Dorléac Danielle Clariond (d) |
Elle a principalement travaillé au théâtre et dans le domaine du doublage, notamment comme voix française d'Olivia de Havilland, de Judy Garland, ou encore de Winona Ryder (âgée) dans Edward aux mains d'argent.
Elle était mariée au comédien Maurice Dorléac, avec qui elle eut trois filles : les actrices Françoise Dorléac, Sylvie Dorléac et Catherine Deneuve. Par cette dernière, elle est la grand-mère de l'acteur Christian Vadim et de l'actrice Chiara Mastroianni.
Biographie
Jeunesse
Renée-Jeanne Deneuve naît en 1911 au Havre, 9, rue Guillaume-le-Conquérant, de Joseph-Sévère Deneuve, sellier, et d’Antoinette-Jeanne Schenardi, sans profession[1].
Carrière théâtrale
Bien que n'ayant jamais pris de cours de théâtre[2], elle fait ses débuts de comédienne au théâtre de l'Odéon en 1918, à l'âge de 7 ans, dans un petit rôle de l'opéra-comique Les Cloches de Corneville[3]. Elle choisit le nom de scène de Simonot, en hommage à un artiste lyrique, ami de sa mère, qui la parraine dans le métier[4]. Elle joue également Cosette dans Les Misérables d'après Victor Hugo ou Marie dans La Mare au diable d'après George Sand.
Elle est officiellement engagée à ses dix-huit ans par Firmin Gémier (1863-1933), qui a pris la direction du théâtre en 1921. Elle s'y produit jusqu'à ses 35 ans, tenant les emplois de jeune première, paraissant également au Théâtre national populaire que Gémier dirige parallèlement au palais du Trocadéro. Avec la troupe, elle participe à une tournée mondiale qui passe notamment par le Brésil[2].
Doublage
Renée Simonot est l'une des premières comédiennes à faire du doublage, dès le début du cinéma parlant en 1929. Comme elle le raconte, elle double « toujours des ingénues ou des jeunes premières, comme au théâtre »[2]. À partir des années 1930, elle prête ainsi sa voix à Olivia de Havilland[4],[5], Sylvia Sidney, Judy Garland ou encore Esther Williams.
Elle cesse ses activités de comédienne en 1946, après la naissance de sa quatrième fille[6] ; la tuberculose qu'elle contracte en 1951 et qui la conduit à fréquenter un sanatorium joue aussi dans sa décision[2]. Néanmoins, elle poursuit son activité de doublage jusque dans les années 1990.
Mort
Renée Simonot meurt le à l'âge de 109 ans dans le 13e arrondissement de Paris[7]. Elle fut, après le décès d'Yvette Lebon en 2014, la doyenne des actrices et acteurs du monde[8], devant la Belge Sabine André (née en 1913) et l'Américaine Marsha Hunt (née en 1917). Ses obsèques ont lieu le à l'église Saint-Sulpice de Seine-Port, suivies de l'inhumation dans le caveau familial au cimetière de cette même ville[9].
Vie privée
Au milieu des années 1930, Renée Simonot est la compagne du comédien Aimé Clariond avec qui elle a une fille, Danielle, en 1936[2] ou en 1937[10], mais qu'elle quitte rapidement avec sa « fille dans les bras »[4]. Elle le décrit comme un « homme charmant mais on ne pouvait pas compter sur lui »[2].
Dans le cadre de son activité de doublage, elle fait la connaissance de Maurice Dorléac, comédien et directeur de plateau[alpha 2] pour la MGM, qui lui « faisait la cour sans l'avouer[4] ». Elle l’épouse le [1] ; ils ont ensuite trois filles : Françoise en 1942, Catherine en 1943 et Sylvie en 1946[10]. Elle est veuve à partir de 1979[2].
Sa fille Catherine, connue sous le nom de Catherine Deneuve, dans un entretien publié par M, le magazine en 2012, évoque sa mère en ces termes : « C'est incroyable, oui : ma mère a 100 ans ! Bientôt 101. Elle vit seule chez elle, joue au bridge, porte des lunettes mais conserve une très bonne ouïe et une tête formidable. C'est assurément une image réconfortante de la vieillesse. Je me dis que, question énergie, on doit tenir pas mal de ma mère, mes sœurs et moi ! […] Elle a été comédienne très jeune, elle a même joué enfant au théâtre et fut doyenne de l'Odéon à 30 ans. Et puis elle s'est arrêtée de travailler à la naissance de sa troisième fille[alpha 3]. C'est un gros truc que d'élever quatre enfants. D'autant qu'elle nous a laissées assez libres[6]. » En 2013, elle déclare au Parisien : « Ma vieillesse n'est pas triste. » Dans la seconde moitié des années 2010, elle intègre une maison de retraite mais, comme le raconte Catherine Deneuve, « elle n'est pas malade »[2].
Théâtre
- 1921 : Les Misérables de Paul Meurice et Charles Hugo d'après Victor Hugo, théâtre de l'Odéon : Cosette
- 1922 : Molière d'Henry Dupuy-Mazuel et Jean-José Frappa, mise en scène Firmin Gémier, théâtre de l'Odéon
- 1922 : Paul et Virginie de Lucien Népoty et Edmond Guiraud d'après Bernardin de Saint-Pierre, théâtre Sarah-Bernhardt : Virginie petite
- 1924 : L’Invitation au voyage de Jean-Jacques Bernard, théâtre de l'Odéon : Gérard
- 1924 : Jésus de Nazareth de Paul Demasy, théâtre de l'Odéon
- 1928 : La Belle Aventure de Gaston Arman de Caillavet, Robert de Flers et Étienne Rey, théâtre de l'Odéon : Hermine Desmignères
- 1932 : Madame Sans-Gêne de Victorien Sardou et Émile Moreau, théâtre de l'Odéon : la Roussotte
- 1932 : Le Cid de Pierre Corneille, Théâtre national populaire : le page de l'Infante
- 1932 : Le Favori de Martial-Piéchaud, Théâtre national populaire : Catherine
- 1932 : Les Femmes savantes de Molière, Théâtre national populaire : Henriette
- 1933 : L'Épreuve de Marivaux, Théâtre national populaire : Angélique
- 1934 : Jeanne d'Arc de Saint-Georges de Bouhélier, théâtre de l'Odéon : Mengette
Doublage
Les dates correspondent aux sorties initiales.
Longs métrages
- Olivia de Havilland dans :
- La Piste de Santa Fe (1940) : Kit Carson Holliday
- La Vie passionnée des sœurs Brontë (1946) : Charlotte Brontë
- La Double Énigme (1946) : Terry et Ruth Collins
- Judy Garland dans :
- Le Magicien d'Oz (1939) : Dorothy
- La Pluie qui chante (1947) : Marilyn Miller
- Donna Reed dans :
- La vie est belle (1946) : Mary Hatch-Bailey (Madeleine en VF)
- Le Pays du dauphin vert (1947) : Marguerite Patourel
- Horizons lointains (1955) : Sacajawea
- Jeanne Crain dans :
- L'Homme qui n'a pas d'étoile (1955) : Reed Bowman
- Ponce Pilate (1962) : Claudia Procula
ainsi que
- 1932 : Le Signe de la croix : Mercia (Elissa Landi) (doublage de 1933)
- 1932 : L'Adieu aux armes : Catherine Barkley (Helen Hayes)
- 1939 : La Taverne de la Jamaïque : Mary Yellard (Maureen O'Hara)
- 1943 : Le Triomphe de Tarzan : Zandra (Frances Gifford)
- 1944 : L'Odyssée du docteur Wassell : Tremartini (Carol Thurston)
- 1944 : Assurance sur la mort : Lola Dietrichson (Jean Heather)
- 1944 : Le Bal des sirènes : Caroline Brooks (Esther Williams)
- 1947 : Du sang sur la piste : Susan Pritchard (Madge Meredith)
- 1948 : Raccrochez, c'est une erreur ! : Mme Sally Lord (Ann Richards)
- 1948 : La Rivière d'argent : femme à la réception du président (Gladys Turney)
- 1948 : Ciel rouge : Amy Lufton (Barbara Bel Geddes)
- 1949 : Samson et Dalila : Miriam (Olive Deering)
- 1950 : La Ménagerie de verre : Laura Wingfield (Jane Wyman)
- 1950 : Chaînes du destin : Patrice Harkness (Phyllis Thaxter)
- 1951 : Quand les tambours s'arrêteront : Sally (Coleen Gray)
- 1952 : Parachutiste malgré lui : Julia Loring (Marcy McGuire)
- 1953 : Salomé : servante de Salomé (Carmen D'Antonio)
- 1954 : L'Aigle solitaire : Nancy Meek (Audrey Dalton)
- 1954 : Le Secret magnifique : Mme Miller (Mae Clarke)
- 1955 : La Terre des pharaons : Kyra (Luisella Boni)
- 1955 : Le Bouffon du roi : la princesse Gwendolyn (Angela Lansbury)
- 1957 : Du sang dans le désert : Nona Mayfield (Betsy Palmer)
- 1958 : Le Chouchou du professeur : Mme Kovac (Vivian Nathan)
- 1958 : Je pleure mon amour : Kay Trevor (Glynis Johns)
- 1959 : La Plus Grande Aventure de Tarzan : Alice l’aviatrice (Sara Shane)
- 1960 : Psychose : Caroline (Patricia Hitchcock)
- 1960 : Les Sept Chemins du couchant : Mrs Karrington (Mary Field)
- 1965 : Harlow, la blonde platine : Beatrice Landau (Hanna Landy)
- 1965 : Trente minutes de sursis : la superviseuse téléphonique (Viola Harris)
- 1966 : El Dorado : la femme de Saül MacDonald (Ann Newman-Mantee)
- 1968 : Le Refroidisseur de dames : Mrs Fitts (Irene Dailey)
- 1969 : Cent dollars pour un shérif : Mme Ross (Elizabeth Harrower)
- 1990 : Edward aux mains d'argent : Kim Boggs âgée (Winona Ryder)
Long métrage d'animation
- 1949 : La Rose de Bagdad : la princesse Zeila
Notes et références
Notes
- Du nom de son mari, Maurice Dorléac, épousé en 1940.
- Responsable de la direction artistique des doublages.
- Il s'agit en fait de sa quatrième fille, la troisième fille qu'elle a eue en 1946 avec Maurice Dorléac (la plus jeune sœur de Catherine Deneuve), puisqu'elle est restée vingt-huit ans à l'Odéon, soit de 1918 à 1946.
Références
- « Acte de naissance no 2755 (vue 202/533), registre des naissances de l'année 1911 (2e partie) pour la ville du Havre : avec mention marginale de son mariage », sur archivesdepartementales76.net, Archives départementales de la Seine-Maritime.
- « La comédienne Renée Dorléac, mère de Catherine Deneuve, est morte à 109 ans », sur France Télévisions, (consulté le ).
- Hélène Graffeuille, « Catherine Deneuve : pourquoi sa mère Renée Simonot avait-elle changé de nom ? », sur closermag.fr, .
- Jean-Noël Mirande, « Renée Dorléac ou la traversée du siècle », sur lepoint.fr, (consulté le ).
- « Interview de Renée Simonot », sur objectif-cinema.com, Objectif Cinéma (consulté le ).
- Annick Cojean, « Je n'ai aucune envie de jouer une grand-mère modèle : interview de Catherine Deneuve », sur M, le magazine, (consulté le ), p. 46-51.
- Insee, « Acte de décès de Rénée-Jeanne Deneuve », sur MatchID
- « La doyenne des acteurs de Hollywood célèbre aujourd'hui ses 104 ans », sur 5minutes.rtl.lu, (consulté le )
- « Renée Dorléac, mère de Catherine Deneuve, a été inhumée en Seine-et-Marne », sur actu.fr, (consulté le )
- « Les secrets d'alcôve sur Catherine Deneuve », sur BFM TV, (consulté le ).
Liens externes
- Ressource relative au spectacle :
- Ressource relative à l'audiovisuel :
Autres liens
- [vidéo] « 1980 : Sheila émue aux larmes en présence de Renée Dorléac » sur le site de l'INA
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