Roger Birot
Roger Birot, né le au Mans et disparu dans l'océan Atlantique en juin 1942, est un officier de marine et résistant français, compagnon de la Libération.
Pour les articles homonymes, voir Birot.
Roger Birot | ||
Roger Birot, vers 1938 | ||
Naissance | au Mans, Sarthe, France |
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Décès | Océan Atlantique |
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Arme | Marine nationale | |
Grade | capitaine de frégate | |
Années de service | 1924 – 1942 | |
Commandement | La Cancalaise.3e escadrille de patrouilleurs auxiliaires.La Nantaise.Le Mimosa.1re division de corvettes.Marine de Saint-Pierre-et-Miquelon. | |
Conflits | Seconde Guerre mondiale | |
Faits d'armes | Lutte anti-sous-marine, deux victoires.Évacuation de Dunkerque.Bataille de l'Atlantique. | |
Distinctions | Officier de la Légion d'honneur.Compagnon de la Libération.Croix de Guerre 1939-1945.Médaille de la Résistance. | |
Hommages | Commandant Birot, aviso en service depuis 1982.Avenue du Commandant Birot, à Saint-Pierre-et-Miquelon. | |
Liste des Compagnons de la Libération | ||
Il se distingue dès le début de la Seconde Guerre mondiale par son action dans la lutte anti-sous-marine, puis lors de l'évacuation de Dunkerque. Il rejoint la Royal Navy puis les Forces navales françaises libres.
Il commande la première corvette de la France libre, puis la 1re division de corvettes et participe à la bataille de l'Atlantique en escortant les convois alliés. Il joue un rôle important pour rallier Saint-Pierre-et-Miquelon à la France libre en décembre 1941, et dirige provisoirement le territoire.
Ayant repris le service à la mer dans l'Atlantique, il disparait avec la corvette Mimosa qu'il commande, torpillée par un sous-marin allemand.
Biographie
Roger Richard Louis Birot naît le au Mans dans le département de la Sarthe. Il est le fils de Jean-Pierre Birot, capitaine d'infanterie, futur général, et de Juliette Millot[1],[2].
Jeune officier de marine
Roger Louis effectue sa scolarité au prytanée militaire, à La Flèche. Il entre à l'École navale en [1]. À sa sortie en octobre 1926, il est enseigne de vaisseau de 2e classe[3].
Affecté d'abord sur le torpilleur Sénégalais, il navigue sur le Ville d'Ys, un aviso, à la station de Terre-Neuve et d'Islande[2],[3]. Promu enseigne de vaisseau de 1re classe en , il embarque sur le transport pétrolier Mékong basé à Cherbourg[3].
Il est officier élève de l'École des officiers de transmissions en 1931[1],[2]. Promu lieutenant de vaisseau, il est le chef du service transmissions à bord de plusieurs bâtiments successifs : en 1934 et 1935, sur les contre-torpilleurs Guépard puis Jaguar ; en 1936, sur le croiseur-école Jeanne-d'Arc, en 1937 à bord du cuirassé Paris, enfin en 1939, sur le contre-torpilleur Lion[2],[3].
Lutte anti-sous-marine puis évacuation de Dunkerque
Lieutenant de vaisseau à la déclaration de la Seconde Guerre mondiale le 3 septembre 1939, Roger Birot commande le patrouilleur La Cancalaise et la 3e escadrille de patrouilleurs auxiliaires[1],[2] avec laquelle il participe activement à la lutte anti-sous-marine et remporte deux victoires. Son navire saute sur une mine le . Blessé, il est recueilli avec son équipage par un vapeur hollandais[1],[2].
Lorsqu'il est de retour à Dunkerque, il est chargé de la sécurité et de la logistique du port[1]. Il s'illustre de nouveau, lors de l'évacuation de Dunkerque, et le vice-amiral Abrial lui décerne une citation à l’ordre de l'armée de mer, le [2],[3]. Après l'évacuation de Dunkerque, il prend le commandement à Cherbourg, le , du patrouilleur La Nantaise. Il entend le l'appel du général de Gaulle. Replié à Southampton le , il voit son bâtiment saisi comme les autres par la Royal Navy[1]. Il est promu capitaine de corvette en [3].
Rallie la France libre
Après quelques mois dans la Navy, Roger Birot rejoint le les Forces navales françaises libres (FNFL). Il entraîne beaucoup de marins à suivre son exemple.
D'abord nommé commandant en second du cuirassé Courbet, il est nommé en janvier 1941 commandant du torpilleur Bouclier ; mais celui-ci n'est pas opérationnel et est endommagé par les bombardements allemands sur Plymouth[1].
Commande une division à la bataille de l'Atlantique
Il est désigné pour commander la corvette Mimosa le . C'est la première corvette des Forces navales françaises libres[3], elle leur est remise en mai 1941 ; il en dirige l'armement. Trois mois après, il prend le commandement de la 1re division de corvettes, comprenant le Mimosa, l'Alysse et l'Aconit[1].
Il est chargé avec sa division d'escorter des convois alliés entre l'Amérique du Nord et l'Islande. C'est la première formation des FNFL à participer à la bataille de l'Atlantique[1]. Il remplit cette mission d'escorte dans des « conditions particulièrement difficiles »[3].
Ralliement de Saint-Pierre-et-Miquelon à la France libre
Il est promu capitaine de frégate en octobre 1941[4]. Avec le vice-amiral Muselier, à la tête de ses trois corvettes et du sous-marin Surcouf, il participe en décembre 1941 aux opérations pour rallier Saint-Pierre-et-Miquelon à la France libre[1], et il y joue un rôle prépondérant[3]. Nommé le commandant provisoire de la marine de Saint-Pierre-et-Miquelon, il y reste jusqu'à l'arrivée du titulaire du poste. Il repart en mars 1942 pour continuer ses missions dans l'Atlantique, escortant les convois avec le Mimosa[1].
Atteint par une torpille
Le Mimosa appareille de Greenock (Écosse) le , pour escorter à partir du le convoi « ONS 100 » vers l'Amérique du Nord. Mais la corvette est torpillée dans la nuit du 8 au par le sous-marin allemand U 124[1]. C'est à 4 h 10 le qu'une torpille a atteint le bâtiment par 52° 12 nord et 32° 37 ouest, touchant le compartiment machine et faisant exploser les munitions. Le Mimosa coule en trois minutes[2]. Le capitaine de frégate Roger Birot ainsi que presque tout son équipage de soixante-cinq marins disparaissent, il n'y a que quatre survivants[1].
La croix de l'ordre de la Libération est décernée à titre posthume à Roger Birot, ce qui le fait compagnon de la Libération, par décret du [1].
Hommages et distinctions
Décorations
- Officier de la Légion d'honneur.
- Compagnon de la Libération à titre posthume par décret du 7 août 1945[5].
- Croix de guerre 1939-1945, avec deux citations.
- Médaille de la Résistance française par décret du 31 mars 1947[6].
- Ordre de l'Empire britannique à titre militaire (officier).
Hommages
Sont nommés d'après lui :
- Commandant Birot, aviso de type A 69 de la classe d'Estienne d'Orves de la Marine nationale, en service depuis 1982.
- Avenue du Commandant-Birot, à Saint-Pierre, Saint-Pierre-et-Miquelon.
- La promotion 2020-2021 du Prytanée National Militaire porte son nom.
L'administration postale de Saint-Pierre-et-Miquelon a émis un timbre à son effigie en 1993.
Notes et références
- Dictionnaire des Compagnons de la Libération, 2010 [notice en ligne].
- « Aux marins – Roger Birot », sur auxmarins.net, Mémorial national aux marins morts pour la France (consulté le ).
- Dictionnaire des marins français, 2002, p. 50.
- « Commandant Birot (F796) – Biographie », sur www.defense.gouv.fr, Marine nationale, (consulté le ).
- « Roger Birot », sur Musée de l'Ordre de la Libération (consulté le )
- « - Mémoire des hommes », sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le )
Bibliographie
- « Roger Birot », dans Vladimir Trouplin, Dictionnaire des Compagnons de la Libération, Bordeaux, Elytis, (ISBN 2356390332 et 9782356390332), p. 126 [Notice en ligne].
- « Birot (Roger-Richard-Louis) », dans Étienne Taillemite, Dictionnaire des marins français, Paris, éditions Tallandier, (1re éd. 1982) (ISBN 2-84734-008-4), p. 50.
Voir aussi
- « Roger Birot », sur ordredelaliberation.fr, Ordre de la Libération (consulté le ).
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