Roger Le Flanchec
Roger Le Flanchec (né à Guingamp le , mort à Trébeurden le ) est un architecte autodidacte français.
Pour les articles homonymes, voir Flanchec.
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(à 71 ans) Trébeurden |
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Institut français d'architecture (051 Ifa, LEFRO)[1] |
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Il est considéré comme un outsider du mouvement moderne en France[2]. L'Institut français d'architecture lui a consacré une exposition en 1996, intitulée Roger Le Flanchec 1915-1986. Les manoirs futuristes. Le gentleman insoumis[3],[4].
Deux de ses œuvres[5] sont inscrites au titre des monuments historiques[6],[7], tandis que deux autres ont reçu le label du Patrimoine du XXe siècle par le ministère de la Culture[8],[9].
Biographie
Roger Le Flanchec est une figure originale du mouvement moderne en France. Dans un ouvrage de référence de l'Institut du Patrimoine, il est classé parmi les outsiders du mouvement moderne au côté de Pierre Barbe, Henry Jacques Le Même, André Bruyère et Jean-Charles Moreux[2].
À la mort de l'architecte, ses archives ont été déposées à l'Institut français d'architecture par la Fondation Le Corbusier, exécuteur testamentaire[10],[5] . En 1996, elle a fait l'objet d'une exposition à l’Institut français d'architecture intitulée Roger Le Flanchec 1915-1986. Les manoirs futuristes. Le gentleman insoumis[3].
Jusqu'en 1936, Roger Le Flanchec travaille à Saint-Brieuc, chez Jean Fauny, architecte[11]. En 1936, il fonde son propre cabinet à Trébeurden alors qu'il ne s’inscrit à l’ordre des architectes qu'en 1947. Il construit notamment la maison Strniste[12] à l’Île-Grande (1936-1937) dans un style néo-régionaliste proche de celui de Jean Fauny[13]. Après la guerre, il reprend son activité d'architecte. Profondément indépendant, marginalisé par la profession, il est souvent en butte à l'administration, et n'obtient que peu de permis de construire. Les archives référencent quelque trois cents projets dont une trentaine au maximum arriveront à réalisation. Ses projets sont souvent très ambitieux. Pour la reconstruction de l'église Saint-Louis de Brest, son projet consiste en une sphère de verre de 50 m de diamètre surmontée d'une flèche pyramidale - en verre également - de 150 m de hauteur[14].
Résidence Hélios
Profondément inspiré par l'œuvre de Le Corbusier, Roger Le Flanchec construira le seul exemple d'unité d'habitation réalisé en France, sur le modèle de la cité radieuse, hormis celles réalisées par Le Corbusier lui-même. Il s'agit de la résidence Hélios à Trébeurden. Durant le long déroulement du chantier (1950-1962), Roger Le Flanchec sera en relation par correspondance avec Le Corbusier (également à propos d'un projet d'auberge de jeunesse à l'Île-Grande illustrant le plan libre[15]). Le projet sera retardé et modifié en raison de nombreux obstacles rencontrés localement (réduction de 2 étages, abandon de l'entrée monumentale et de la polychromie envisagée des balcons)[16],[17]. Si la silhouette évoque clairement la référence à Le Corbusier, de multiples détails l'en distinguent : l'échelle plus réduite, les couloirs de desserte sur la façade arrière du bâtiment au lieu du centre du bâtiment. En 1980, l'architecte s'installe sur le toit-terrasse de la résidence dans son "Inis Gwirin", île de verre en breton, initialement destiné à un restaurant, un espace libre de 135 m2 bénéficiant d'une ouverture à 180° sur la mer[18]. À ses détracteurs qui lui reprochaient de détériorer le paysage de la côte de granit rose, il répondait : « Qui détruit le paysage ? Une seule construction de grande taille, ou quarante de ces maisons qui couvrent les landes et les pointes rocheuses de la côte de granit ? »[19].
Maisons
C'est dans la conception de maisons particulières, dénommées manoirs futuristes dans l'exposition de 1996 à l'Institut français d'architecture, que l'architecte pourra exprimer sa créativité sans entrave. Au-delà des préceptes du mouvement moderne, il revendique une source d'inspiration dans le graphisme celtique, dans la faune et dans la flore maritime. La maison Orain[9] a une forme de haricot aux parois de verre, comme l'appartement en terrasse de la résidence Hélios[20]. Le toit-terrasse de la maison Kerautem est hérissé de cheminées et de canons de lumières, à la façon du chaos minéral, une ancienne carrière, sur lequel elle se fonde[21]. La forme organique de la maison Quéré, un cône évasé tronqué (hyperboloïde) avec un plan en anneau autour d'une cour centrale, rappelle les coquillages marins. Le lien à l'architecture moderne et à ses représentants les plus connus est toujours présent : de la Ronchamp de Le Corbusier avec ses puits de lumière à la maison Kerautem, de l'alliance du béton et de la courbe dynamique dans l'esprit d'Oscar Niemeyer à la maison Quéré. Dans ces deux exemples, la connaissance du milieu naturel enrichit le projet. Dans la maison Quéré, la courbe du béton nervuré permet de canaliser les flux d'air marin dans un site particulièrement exposé.
Une maquette de la maison Quéré fait partie d’une série de 13 maquettes de maisons particulières présentées dans la galerie moderne et contemporaine de la Cité de l'architecture et du patrimoine[22], au côté de la villa Majorelle d'Henri Sauvage, de la villa Garnier par Tony Garnier et du castel d'Orgeval d'Hector Guimard[23].
Postérité
Le personnage de Roger Le Flanchec a inspiré à David Michael Clarke[24] une exposition ayant pour thème la maison d'Orain en 2017[25].
Principales réalisations
Les archives de Roger Le Flanchec permettent d'identifier environ 300 projets dont moins de 30 réalisations. Les œuvres suivantes sont celles qui ont fait l'objet d'un recensement patrimonial, de publications ou d'expositions :
- 1936-1938 : maison Strniste[12], l'Île-Grande[26] (13 rue de C'hastel-Erek)
- 1938 : villa Les Primevères puis Amzer Zo, 16 rue de Traou-Meur (détruite), Trébeurden[27]
- 1938-1957 : Les Fougères[28], villa à l'angle de la rue de Traou-Meur et de la traverse de Trez-Meur, Trébeurden ; commanditaire : M. Maurice Jannin, assureur à Paris
- 1946 : extension sur la villa détruite La Marjolaine[29] donnant naissance à Pors Termen, 9 allée circulaire de Lan-Kerellec ; rue des Flots, Trébeurden
- 1950-1962 : résidence Hélios, [30], Trébeurden
- 1954-1965 : maison Orain, [9], Lannion (11 rue de la Coudraie), peintures par Xavier Krebs
- 1957-1961 : presbytère, Ergué-Gabéric (rénovation et extension)
- 1965-1966 : maison Kerautem, Inscrite MH[7], dite manoir de Lesenor, Locquénolé
- 1969-1973 : maison Quéré[32], Inscrite MH[6],[33], Ploumoguer (297 Gwarem Poul ar Maout)
Références
- « https://archiwebture.citedelarchitecture.fr/fonds/FRAPN02_LEFRO » (consulté le )
- [PDF] Institut national du patrimoine : les sources de l'histoire du patrimoine, p. 135 Les outsiders du mouvement moderne.
- Les manoirs futuristes du gentleman insoumis. Sur le site du Ministère de la Culture : Mille monuments du XXe siècle en France.
- Catalogue de l'exposition de l'Institut français d'architecture : biographie et analyse des œuvres de l'architecte.
- [PDF] Fonds Le Flanchec : éléments biographiques, œuvre et documentation 21 pages, 1991, rapport dactylographié pour la direction du Patrimoine.
- « Maison Quéré », notice no PA29000008
- « Maison Kerautem, dite manoir de Lesenor », notice no PA00135266
- « Résidence Hélios », notice no IA22000338
- « Maison Orain labellisée au titre du patrimoine du XXe siècle », notice no EA22000003.
- Fonds Le Flanchec sur le site de la Cité de l'architecture et du patrimoine.
- Jean Fauny (1925-1973) sur le site AGORHA.
- « Maison Strniste », notice no IA22000291.
- La villa Strniste sur le site du portail des patrimoines de Bretagne
- Biographie de Roger Le Flanchec sur le site de la Cité de l'architecture et du patrimoine
- Correspondance avec Le Corbusier sur le site de la Fondation Le Corbusier 1953-1957
- La résidence Hélios en chantier (photos)
- La résidence Hélios - divers documents
- pour la citation de l'île de verre de Le Flanchec dans XXe, Bretagne, un siècle d'architectures
- [PDF] Citation de R. Le Flanchec sur la Fiche 22 relative à l'architecture contemporaine du dossier pédagogique «Arts & Archives» des Archives des Côtes d'Armor
- La maison Orain sur lecafearchi le 17 juillet 2014
- Photographies des maisons Kerautem et Orain sur le blog As-tu déjà oublié
- La galerie d'architecture moderne et contemporaine de la cité de l'architecture et du patrimoine
- La maquette de la maison Le Quéré sur le site de l'auteur de la maquette, Sylvain Le Stum, architecte
- Au bon souvenir de Roger Le Flanchec par David Michael Clarke.
- Madame Orain Chez Elle.
- « Patrimoine. Sur les pas de Le Flanchec (la maison Strniste) », sur le Télégramme du 23 septembre 2014
- « Trébeurden : maison dites Les Primevères puis Amzer Zo (16, rue de Traou Meur), construite en 1938 », sur L'inventaire du patrimoine culturel en Bretagne
- Notice no IA22007627.
- Notice no IA22000295.
- « Résidence Hélios labellisée au titre du patrimoine du XXe siècle », notice no EA22000005.
- La maison Le Bras à Baden
- Le commanditaire est Théo Quéré, mort en 2006.
- La maquette de la maison Quéré.
Bibliographie
- Le Couédic Daniel, Roger Le Flanchec (1915-1986) : Le gentleman insoumis, Paris, Institut français d'architecture, 1994.
- Un chapitre est consacré à Roger Le Flanchec dans Patrick Dieudonné et Philippe Bonnet, XXe, Bretagne, un siècle d'architectures, Terre de Brume, , 254 p., 24 cm (ISBN 2-84362-116-X, BNF 38933890)
- Un chapitre est consacré à Roger Le Flanchec dans l'ouvrage de Philippe Bonnet et Daniel Le Couédic, Architectures en Bretagne au XXe siècle, Quimper, éditions Palantines, , 395 p., 33 cm (ISBN 978-2-35678-070-6, BNF 42722609) d'où est tirée cette phrase page 198 : «La cité Hélios concrétise certainement la plus extravagante aventure architecturale du XXe siècle breton».
- Un chapitre est consacré à Roger Le Flanchec dans (en) Gennaro Postiglione, 100 Houses for 100 Architects, Taschen, 2004 rééd. 2008, 480 p., 27 cm (ISBN 978-3-8228-6312-1 et 3-8228-6312-2, lire en ligne), p. 228 à 231
Liens externes
- Ressource relative aux beaux-arts :
- (en) « Roger Le Flanchec Biography », sur Modern European Architecture Museum MEAM.net
- « Trébeurden, qui est cet homme ? à propos de l'immeuble Le Flanchec (la résidence Hélios) », sur ArchiRes, Maisons de l'Ouest, , p. 39 à 51
- « L'Eupalinos armoricain crée la tour Hélios », sur Ouest-France,
- « Tristan le premier habitant de la tour Hélios », sur Ouest-France,
- « Patrimoine du XXe siècle, Hélios triomphe », sur Le Télégramme,
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