Ploumoguer

Ploumoguer [plumɔɡɛʁ] est une commune du département du Finistère, dans la région Bretagne, en France.

Ploumoguer
Administration
Pays France
Région Bretagne
Département Finistère
Arrondissement Brest
Intercommunalité Communauté de communes du Pays d'Iroise
Maire
Mandat
Giséle Cariou
2022-2026
Code postal 29810
Code commune 29201
Démographie
Gentilé Ploumoguérois
Population
municipale
2 119 hab. (2019 )
Densité 54 hab./km2
Population
agglomération
43 267 hab.
Géographie
Coordonnées 48° 24′ nord, 4° 43′ ouest
Altitude Min. 0 m
Max. 143 m
Superficie 38,93 km2
Type Commune rurale et littorale
Aire d'attraction Brest
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Saint-Renan
Législatives Troisième circonscription
Localisation
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Ploumoguer
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Ploumoguer
Géolocalisation sur la carte : Finistère
Ploumoguer
Géolocalisation sur la carte : Bretagne
Ploumoguer
Liens
Site web Site de la commune

    Géographie

    Ploumoguer est située tout à l'ouest du département du Finistère entre les communes du Conquet et de Plouarzel à 25 km à l'ouest de Brest. La commune possède deux plages (Kerhornou et Illien) et km de côte rocheuse et déchiquetée (les falaises y atteignent une trentaine de mètres d'altitude par endroits), avec notamment les pointes de Brenterc'h et, à la limite sud de la commune, d'Illien.

    Les paysages du littoral

    Les altitudes vont du niveau de la mer jusqu'à (143 m) pour le point le plus haut, situé à Kéramézec, dans la parie nord-est du finage communal, qui est le point culminant du Bas-Léon ; un belvédère y a été aménagé permettant d'admirer les alentours avec une visibilité pouvant aller jusqu'à 70 km. Le bourg est vers 75 mètres d'altitude.

    La commune est limitée au nord-ouest par un petit fleuve côtier qui se jette dans l'anse de Porsmoguer ; elle est traversée dans sa partie sud par un autre petit fleuve côtier qui se jette dans l'anse d'Illien ; un troisième fleuve côtier, le Pratséach[1], lui sert de limite sud pendant une partie de son cours, séparant Ploumoguer de Trébabu, puis se jette dans la ria du Conquet. Ces trois vallées, qui séparent des lambeaux d'un plateau en pente douce vers l'ouest (son altitude moyenne étant d'une centaine de mètres à l'est de la commune, d'une trentaine de mètres dans les parties proches du littoral) expliquent que la commune a un relief assez vallonné.

    Communes limitrophes

    Carte de la commune de Ploumoguer.

    Cadre géologique

    Carte géologique du Massif armoricain.

    La commune appartient au domaine structural de la zone de Léon qui constitue un vaste antiforme métamorphique de 70 km sur 30 km orienté NE-SW[2]. Cette région est considérée comme un « empilement de nappes[Note 1] déplacées du Sud vers le Nord dans des conditions ductiles lors de l'orogenèse hercynienne » (phase tardive du Viséen). Postérieurement au métamorphisme hercynien, se développe un important plutonisme qui se traduit par un chapelet nord de granites rouges tardifs (ceinture batholitique de granites individualisée pour la première fois par le géologue Charles Barrois en 1909[3], formant de Flamanville à Ouessant un alignement de direction cadomienne, contrôlé par les grands accidents directionnels WSW-ENE), datés de 300 Ma, et qui correspond à un magmatisme permien[4].

    Touristiquement, les principaux aspects de la géologie peuvent être abordés dans cette région au cours de promenades géologiques qui permettent d'observer sur un espace réduit du territoire, des roches d'âge et de nature différents, témoins de phénomènes géologiques d'ampleur (magmatisme, tectogenèse, métamorphisme, érosion…)[5].

    Ainsi, la plage de Kerhornou est surplombée par de petites falaises de paragneiss migmatitique à sillimanite[Note 2]. dont la foliation est orientée N60 à pendage sud[6]. Par rapport aux micaschistes à grenat et staurotide du Conquet, ces gneiss à sillimanite indiquent une nette croissance du métamorphisme vers le Nord (augmentation de 200° sur 10 km, témoignant de la superposition de formations crustales d'une épaisseur de km[7]. Il est possible que les haches polies en fibrolite (synonyme de la dolérite) retrouvées dans les monuments funéraires de l'Armorique néolithique, proviennent de ce gisement[8]. L'anse de Brenterc'h[Note 3] fait partie de la liste des sites géologiques de Bretagne car elle est le témoin du début de la dislocation de la Pangée et de l'ouverture de l'océan Atlantique central lors de la mise en place de la province magmatique centre atlantique[9]. L'anse montre l'affleurement d'une Intrusion doléritique triasico-liasique[10]. Cet affleurement forme deux filons (l'un au nord, d'une épaisseur maximum de 30 m, l'autre au sud de 10 m) est structuré en prismation horizontale métrique à plurimétrique (ces piliers horizontaux collés les uns aux autres par leur section plus ou moins hexagonale)[11]. Les prismes sont souvent découpés en dalles (appelées lauzes) verticales beaucoup plus visibles[12]. Depuis l'anse de Brenterc'h, ces dykes de dolérite se prolongent dans la presqu'île de Crozon, près de Camaret, et jusqu'en Cornouaille, entre Douarnenez et Quimper, dans la direction de la faille de Kerforne[Note 4], accident tectonique parallèle à l'actuelle bordure de la marge continentale européenne (golfe de Gascogne). Ce dyke qui matérialise la faille est comparable à d'autres qui sont visibles en Espagne, au Maroc et dans les Appalaches de l'Amérique du Nord[13].

    Habitat

    Le bourg est situé à une certaine distance de la côte, sur un plateau : c'est là une caractéristique commune à de nombreuses communes littorales bretonnes (par exemple à Plouguerneau, Ploudalmézeau, Landunvez, Plouarzel, Brélès, etc.), les premiers émigrants bretons fixèrent le centre de leurs plous à l'intérieur des terres, probablement par crainte des pirates saxons[14].

    L'habitat rural traditionnel est dispersé en un grand nombre de hameaux (tous de taille modeste) et fermes isolées. Quelques lotissements ont été créés autour du bourg dans les dernières décennies du XXe siècle et le début du XXIe siècle, mais restent de taille modeste, la commune étant éloignée des grands centres urbains. En raison de son relief, le littoral est resté quasi inhabité (si l'on excepte les maisons de goémoniers de l'anse de Brenterc'h) et a échappé pour l'essentiel à la rurbanisation littorale, sauf à Kerargroaz (qui domine la plage de Kerhornou) et à Illien (en bordure de la plage du même nom).

    Climat

    Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[15]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février[16].

    Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 6]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.

    Paramètres climatiques communaux sur la période 1971-2000[15]

    • Moyenne annuelle de température : 11,3 °C
    • Nombre de jours avec une température inférieure à −5 °C : 0,5 j
    • Nombre de jours avec une température supérieure à 30 °C : 0 j
    • Amplitude thermique annuelle[Note 7] : 9,8 °C
    • Cumuls annuels de précipitation[Note 8] : 998 mm
    • Nombre de jours de précipitation en janvier : 15,8 j
    • Nombre de jours de précipitation en juillet : 8,1 j

    Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[19] complétée par des études régionales[20] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Plougonvelin », sur la commune de Plougonvelin, mise en service en 1929[21] et qui se trouve à km à vol d'oiseau[22],[Note 9], où la température moyenne annuelle est de 12,5 °C et la hauteur de précipitations de 640,5 mm pour la période 1981-2010[23]. Sur la station météorologique historique la plus proche, « Lanvéoc », sur la commune de Lanvéoc, mise en service en 1948 et à 22 km[24], la température moyenne annuelle évolue de 11,7 °C pour la période 1971-2000[25], à 11,8 °C pour 1981-2010[26], puis à 12,2 °C pour 1991-2020[27].

    Urbanisme

    Typologie

    Ploumoguer est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 10],[28],[29],[30].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Brest, dont elle est une commune de la couronne[Note 11]. Cette aire, qui regroupe 68 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[31],[32].

    La commune, bordée par la mer d'Iroise, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[33]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, comme par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[34],[35].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (93,9 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (94,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (49,9 %), zones agricoles hétérogènes (41,9 %), forêts (2,8 %), prairies (2,1 %), zones urbanisées (2 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (1,2 %), zones humides côtières (0,1 %)[36].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[37].

    Histoire

    Toponymie

    Le nom de la localité est attesté sous les formes Plebs Macoer[38] et parrochia Macoer au XIe siècle, Ploemagoer en 1324, Ploemoguer vers 1330 et Guymogueren 1572[39].

    Son nom vient du vieux breton ploe ou ploue ("paroisse") et peut-être de moguer, nom provenant du vieux breton macoer, provenant lui-même du latin maceria ("murs", "ruines") en raison de la présence à cet endroit de ruines gallo-romaines (des tuiles et des poteries ont été trouvées au bourg de Ploumoguer)[40], le nom signifiant donc "la paroisse des murailles", tout comme celui de Porsmoguer signifie "le port des murailles"[41].

    Selon une autre hypothèse, le nom proviendrait de "Magoer", nom en breton de saint Magloire. Cette hypothèse semble moins crédible même s'il existe dans la commune une chapelle dédiée à saint Méen, proche de saint Magloire.

    Ces hypothèses sur l'origine du nom sont identiques à celles de Ploumagoar et de Magoar (Côtes-d'Armor).

    Préhistoire

    L'allée couverte de Kermorvan (alors en Ploumoguer), ainsi que le cromlech (formé de 8 menhirs formant un cercle et de 3 menhirs en position centrale, lesquels furent détruits en 1830 par le génie militaire) a été fouillée par Paul du Châtellier en 1903[42]. Les monuments mégalithiques de Kermorvan sont classés monument historique en avril 1914[43].

    Une pierre trouvée dans les restes d'un tumulus et gravée d'un poignard, datant probablement de l'âge du bronze, fut trouvée en 1918 dans la lande de Kermorvan (qui faisait alors partie de la commune de Ploumoguer)[44].

    « La presqu'île [de Kermorvan] était fermée par un rempart gaulois (un oppidum) dans les années 500 avant notre ère, c'était un site protégé, à l'époque romaine. On peut encore voir, à l'entrée de la presqu'île, les restes du rempart, un gros talus » a écrit l'historien Jean-Yves Éveillard[41].

    Antiquité

    Une voie romaine venant de Vorgium (Carhaix) via Vorganium (Kérilien en Plounéventer) se divisait en plusieurs branches après Saint-Renan ; l'une aboutissait à la pointe Saint-Mathieu (qui était sans doute Gesocribate (qui figure sur la Table de Peutinger), non loin du Conquet[45]. Un port romain (Portus Salionicus), dont il ne subsiste qu'un vague relief sous-marin en forme de quai, se trouvait à Porsliogan (Porz Liogan)[46]. Une autre branche de cette voie romaine allait vers Ploumoguer et Porsmoguer et une autre vers la presqu'île de Kermorvan[41].

    Moyen Âge

    Ploumoguer est une ancienne paroisse de l'Armorique primitive. La paroisse est mentionnée pour la première fois au XIe siècle dans la "Vie de saint Tugdual", lequel aurait débarqué, venant du Pays de Galles, à la pointe de Kermorvan dans l'anse de Porz Pabu[Note 12], et fondé un ermitage à l'emplacement du bourg actuel de Trébabu[47]

    À Lamber en Ploumoguer, au-dessous des ruines d'un donjon en pierres, sur une motte féodale, une couche incendiée témoigne de l'existence d'une construction en bois, datée par des pièces de monnaie retrouvées, qui sont de l'époque du duc Conan II (1033-1066)[48].

    En 1443 quatre familles nobles sont mentionnées lors de la réformation de l'évêché de Léon à Lamber : du Bois, seigneur de Keranaouët ; du Mescouez ; Jean Droulin ; Yvon Sané et cinq à Ploumoguer : Bernard Le Déan ; Bernard du Drénec ; Tugdual de Kerbescat ; Bernard et Jean de Kermélégan ; Denis de Lancelin. D'autres sont cités lors des montres de 1481, 1503 et 1557[47].

    Le centenaire Jean Causeur

    Charles-Marie Caffieri, Portrait de Jean Causeur, boucher de profession (1771, Musée de Bretagne, Rennes)

    Jean Causeur, né au village de Lanfeust en Ploumoguer en 1641 selon la tradition (il serait probablement né vers 1666 selon J. Trévédy[49], il est né le 2 mars 1645 au hameau de Cremeinec[50]), et mort le [51] à Saint-Mathieu en Plougonvelin, à l'âge supposé de 137 ans (en fait aux alentours de 109 ans probablement), veuf de Marie Le Hir et de Louise Aleouet[52], boucher, devint célèbre de son vivant[53] grâce au portrait que fit de lui Charles-Marie Caffieri. Selon Jacques Cambry, Jean Causeur aurait travaillé pendant longtemps comme ouvrier perceur dans le port de Brest[54].

    Ploumoguer au XVIIIe siècle

    Le célèbre prédicateur Julien Maunoir prêcha une mission à Ploumoguer en 1670[55].

    En 1759, une ordonnance de Louis XV ordonne à la paroisse de Ploumoguer de fournir 17 hommes et de payer 111 livres pour « la dépense annuelle de la garde-côte de Bretagne »[56].

    Jean-Baptiste Ogée décrit ainsi Ploumoguer en 1778 :

    « Ploumoguer : à 13 lieues à l'ouest-sud-ouest de Saint-Pol-de-Léon, son évêché ; à 51 lieues de Rennes et à 3 lieues deux tiers de Brest, sa subdélégation et son ressort. Cette paroisse, qui relève du Roi, compte 1 800 communiants[Note 13], y compris ceux de Lamper [Lamber], sa trève ; la cure est présentée par l'Évêque. Le château du Pouldu appartient à M. le duc de Rohan. Ce territoire avoisine la mer ; il est très fertile[57]. »

    Révolution française

    Dans leur cahier de doléances rédigé en 1789 les paroissiens de Ploumoguer se plaignent : « Par défaut de discipline, les soldats couroient les campagnes, pilloient nos bois, voloient nos légumes et nos fruits,.. » ; ils se plaignent aussi des abus concernant la perception des droits de francs-fiefs[58].

    La trève de Lamber, qui dépendait sous l'Ancien Régime de la paroisse de Ploumoguer, fut supprimée en 1793 et incorporée à la commune de Ploumoguer.

    Jean Le Drévez, né le au manoir de Kerouzien en Ploumoguer, vicaire de la paroisse Saint-Sauveur de Recouvrance, prêtre réfractaire, emprisonné dans l'ancien couvent des Carmes à Brest, puis libéré le , se retira dans la paroisse de Plouarzel jusqu'en septembre 1792, puis à Plomoguer où il fut dénoncé et arrêté par des sans-culottes le [59]. Il fut probablement, après François Le Coz[60], le deuxième prêtre réfractaire à être guillotiné à Brest le [61].

    Jean Morel, nommé curé constitutionnel de Ploumoguer écrit au district de Brest que « les habitants fanatiques de cette paroisse m'ont fait essuyer mille disgrâces et ont mis tout en œuvre pour me faire abdiquer une place que je n'ai acceptée que dans la vue du bien public », ajoutant « on assaillit de gros cailloux la porte de l'église au moment où je donnai lecture de la lettre pastorale de Mgr Expilly »[62].

    En 1793 Ploumoguer est rattaché au canton de Plouzané dont font aussi partie les communes de Lampert et Locmaria-Plouzané, avant d'être rattaché en 1798 au canton du Conquet dont faisaient aussi partie Plougonvelin, Saint-Mathieu, Trébabu, Ouessant et Molène.

    Plusieurs personnes originaires de Ploumoguer furent arrêtées en 1793 pendant la Terreur et emprisonnées au château de Brest : « Mademoiselle de Keroulas-Cohars[Note 14], ex-religieuse ; Jeanne de Kersauson, sœur et belle-sœur d'émigrés, très inciviques l'une et l'autre ; Armand et Joseph de Kersauson[Note 15], âgés le premier de 15 ans, le second de treize » (les Kersauson habitaient en fait le château de Kerjean-Mol en Trébabu) et à Lamber « Louise-Françoise Jouanne, veuve de Beaussier de l'Isle[Note 16] ; Sylvie de Boulainvilliers, âgée de 68 ans et Jean Le Gonidec, ex-clerc tonsuré (le futur auteur du Dictionnaire et de la Grammaire de la langue bretonne) qui n'avaient pas donné les preuves d'un attachement constant à la République » (ils furent libérés en mars 1795)[63]. Jean-Marie Jézéquel, un marin de Ploumoguer, accusé d'avoir fait passer en Angleterre, sur sa barque, plusieurs familles qui voulaient émigrer, fut condamné à la déportation[64].

    L'ancienne trève puis paroisse de Lampert (Lamber)

    Lampert (Lamber) fut une trève de la paroisse de Ploumoguer avant d'être érigée en paroisse, maintenue par le Concordat de 1801 et devenue autonome en 1842 ; ce fut même brièvement une commune à partir de 1793, qui fut rattachée à Ploumoguer en 1806 ; cette commune avait 275 habitants lors du recensement de 1793 et 278 habitants lors de celui de 1800[65].

    Le XIXe siècle

    La mise en vente du château de Cohars et de ses dépendances (journal Le Constitutionnel du ).
    Maisons anciennes de goémoniers sur la falaise de la rive nord de l'anse de Brenterc'h.

    Dans la décennie 1840 le château de Cohars abrita un centre important d'élevage hippique : « On y trouve de vastes écuries parfaitement tenues, des boxs pour les jumens poulinières et les poulains, des paddocks dans le genre anglais »[66]. Déjà un texte de 1770 indiquait que « les plus beaux chevaux de trait et de carrosse sont élevés dans les environs de Ploumoguer, Plouzané, Ploudalmézeau »[67]. François Abgrall, qui habitait au château de Cohars, obtint une médaille de bronze à l'Exposition universelle de 1900 pour l'une de ses pouliches[68].

    A. Marteville et P. Varin, continuateurs d'Ogée, décrivent ainsi Ploumoguer en 1853 :

    « Ploumoguer : commune formée de l'ancienne paroisse de ce nom, y compris son ancienne trève, Lamper [Lamber] ; aujourd'hui succursale. (...) Outre l'église, il y a dans cette paroisse la chapelle Saint-Méen, située assez pittoresquement sur le bord de la mer. L'une et l'autre ont leurs pardons qui ne durent qu'un jour chacun et sont peu renommés. Si le sol de Ploumoguer n'est pas en général très fertile, il est heureusement secondé par les engrais de mer. Les prairies artificielles sont peu pratiquées, mais la pomme de terre est cultivée abondamment, les paysans en faisant un grand usage. Géologie : constitution granitique. On parle le breton[69]. »

    Maintien de l'enseignement du catéchisme en breton en infraction à la loi du 28 mars 1882 dans l'école de Ploumoguer en 1884.

    Fin XIXe la construction de 67 écoles de hameaux a été autorisée dans le Finistère par deux décrets :

    • Le décret du qui a délégué une subvention pour 18 écoles de hameaux sur l'arrondissement de Quimperlé ; toutes ont été bâties.
    • Le décret du qui a délégué une subvention pour 50 écoles de hameaux sur les quatre autres arrondissements du département (Brest, Châteaulin, Morlaix, Quimper) à choisir dans les communes « dont le territoire est le plus étendu et les ressources les plus restreintes » ; 49 ont été bâties dont 1 à Ploumoguer (Lamber)[70].
    La nomination de deux institutrices laïques en 1884 provoque une protestation du maire de Ploumoguer.

    Des corps de marins de la corvette Gorgone, qui fit naufrage sur le récif des Pierres Noires près de la Pointe Saint-Mathieu le [71] furent retrouvés sur la côte et inhumés dans le cimetière communal[72].

    Les goémoniers étaient alors nombreux notamment dans l'anse de Porstheven où les restes d'un davier (davied en breton) sont encore visibles (une pierre plate en surplomb de la falaise à laquelle était attaché un mât en bois d'orme auquel étaient fixées les cordes servant à hisser les charges de goémon depuis l'estran) ; une douzaine de familles de goémoniers vivaient là au milieu du XIXe siècle[73].

    René-Marie Perrot[Note 17], soldat au 15e régiment de ligne, fut blessé à la cuisse lors de la bataille de Solférino[74].

    La révocation en 1884 des deux religieuses qui enseignaient à l'école congréganiste de Ploumoguer car elles enseignaient le catéchisme en breton contrairement aux directives de la loi du 28 mars 1882 entraîna la nomination de deux institutrices laïques en dépit des protestations du maire[75].

    Benjamin Girard décrit ainsi Ploumoguer en 1889 :

    « (...) Le bourg a une population agglomérée de 256 habitants. L'église paroissiale a été récemment reconstruite, à l'exception du clocher. La chapelle de Lamber, située dans la partie est de la commune, est le chef-lieu d'une seconde paroisse (...). Les îles de Béniguet, Quéménès, Trielen, Balannec et Bannec (...) sont des dépendances de la commune de Ploumoguer. Toutes ces îles sont des propriétés particulières et habitées par des fermiers, à l'exception de Bannec, qui n'est qu'un îlot désert et inculte. La baie des Blancs Sablons, sur le littoral de Ploumoguer, a une belle et vaste plage, dont l'accès est défendu par plusieurs redoutes et batteries. Dans la presqu'île de Kermorvan, située entre la baie susdite et un petit estuaire qui forme le port du Conquet, on voit plusieurs monuments druidiques [sic], assez bien conservés : un cromlec'h, deux dolmens et deux menhirs. À l'extrémité de la presqu'île, il existe une batterie et un phare à feu fixe blanc, d'une hauteur de 22 mètres et dont la portée est de 11 milles[76]. »

    En 1897 l'élection de l'abbé Gayraud comme député de la circonscription de Brest fut activement soutenue par le clergé de Ploumoguer[77].

    En 1899 Ploumoguer fut amputé de sept îles (Béniguet, Quéménès, Bannec, Balanec, Trielen, Chrétiens et Lédénez Quéménès) qui faisaient jusque-là partie du territoire communal au profit du Conquet.

    La Belle Époque

    La population de Ploumoguer opposa une vive résistance à la fermeture de l'école congréganiste de Ploumoguer le  : cent hommes du 19e régiment d'infanterie et quatre brigades de gendarmerie (celles de Ploudalmézeau, Brest, Le Conquet et Saint-Renan) durent être dépêchées sur place :

    « À l'entrée du bourg, une voiture s'arrête, de laquelle descendent les deux commissaires de police. Le signal de l'action est donné. La troupe obéit tandis que les habitants prévenus par le tocsin arrivent en foule. Le maire et son adjoint, ceints de leur écharpe tricolore, le clergé et tous les membres du conseil municipal sont réunis devant l'école en tête de tous les habitants de la commune. L'un des commissaires s'avance vers la foule et invite les citoyens paisibles à se retirer. Une immense clameur de protestation lui répond et les cris de « Vive la liberté ! Vive les Sœurs ! » retentissent à l'unisson, couvrant jusqu'aux roulements du tambour qui bat, à trois reprises, à chaque sommation. Deux hommes sont renversés, piétinés et blessés, l'un à la nuque, l'autre au pied. Après deux heures de reculades et de charges nouvelles, les gendarmes réussissent enfin à approcher de la barricade qui défendait l'entrée de la maison des Sœurs blanches. Ils scient les brancards des charrettes qui avaient été reliées par d'énormes chaînes, tandis que la foule continue ses cris et défend le terrain pied à pied. À ce moment le 19e d'infanterie entre en ligne, ce qui permet au serrurier, amené de Brest, de soulever la porte de l'école qui est défoncée au bout d'une demi-heure à l'aide d'un levier et d'une pioche, et malgré la belle résistance des défenseurs, qui enfoncent de nouveaux clous dans chaque planche sur le point d'être brisée. Il fallut ensuite enlever, une par une, les femmes qui s'opposaient résolument à l'entrée de la police. Le recteur de Ploumoguer, en qualité de propriétaire de l'immeuble, proteste. On parlemente. Puis, comme le maire, les conseillers municipaux, le clergé et les notables présents ont à cœur de ne pas risquer la vie de leurs administrés et paroissiens, qui offraient de résister jusqu'au bout, la porte est ouverte et les formalités habituelles de notification du décret, d'inventaire et d'apposition des scellés sont accomplies. Tout cela demande plus d'une heure. Les quatre Sœurs blanches protestent à leur tour, puis sortent au bras de notables de la commune pour se rendre à l'église, escortées par la foule, qui crie plus fort que jamais : « Vive les Sœurs ! Vive la liberté ! »[78] »

    Le maire de Ploumoguer, Jean Cloatre, fut suspendu de ses fonctions et quelques habitants poursuivis[79] ; l'abbé Kersimon, vicaire, eut son traitement suspendu[Note 18]. Le , lors de la rentrée des classes, l'école congréganiste de Ploumoguer reste fermée ; « la grande majorité des enfants sont gardés dans leurs familles ; quelques-uns sont rentrés à l'école laïque (...). Plusieurs pères de famille sont décidés à instruire leurs enfants chez eux après les travaux des champs »[80]. L'une des religieuses fut poursuivie en mars 1903 devant le tribunal correctionnel de Brest pour « ouverture illégale d'école »[81].

    Le les biens ayant appartenu à la fabrique de l'église de Lamber, qui étaient placés sous séquestre, sont attribués au bureau de bienfaisance de la commune de Ploumoguer[82].

    Une épidémie de fièvre typhoïde fit 15 malades, dont trois décédèrent, à Ploumoguer en octobre 1911[83].

    La Première Guerre mondiale

    Le monument aux morts de Ploumoguer

    Le monument aux morts de Ploumoguer porte les noms de 68 soldats et marins morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale[84] et celui de Lamber porte 17 noms de soldats et marins morts pour la France pendant cette même guerre[85]. Quatre membres de la famille Lannuzel, des cultivateurs de Kerjozel, périrent pendant cette guerre : Gabriel (mort au combat en novembre 1914), René (mort en captivité en Allemagne en 1915), Joachim (mort en octobre 1916) et Hamon (mort en novembre 1916)[86]. Trois soldats au moins originaires de Ploumoguer sont morts sur le front belge (dont deux, Jean Hamon et Claude Le Ru, à Rossignol dès le et Hamon Coatanéa le au Mont Kemmel) ; Guillaume Perchoc est mort de maladie le à Zeitenlik (Grèce) dans le cadre de l'expédition de Salonique ; la plupart des autres sont morts sur le sol français dont Jean François Léost, prêtre instituteur à Ploumoguer, brancardier, gravement blessé dans une tranchée et décédé des suites de ses blessures à l'hôpital de Vannes[87] et Jean Le Gac, adjudant, tué le à Beaurains (Pas-de-Calais), décoré de la Croix de guerre.

    Parmi les morts pour la France de Lamber, Jean Omnès a été tué dès le à Maissin (Belgique) et Pierre Autret, marsouin, est disparu en mer lors du naufrage du Provence le [88].

    À Ploumoguer, selon un rapport du conseil départemental d'hygiène lié à la surmortalité constatée dans la commune (39 décès en 1918, 44 décès en 1919), « la grippe a fait de nombreuses victimes parmi les enfants en bas âge et parmi les vieillards. Ces derniers, surmenés par un travail intensif et déprimés par les soucis et les chagrins, ont été des proies toutes prêtes. La tuberculose et les autres affections courantes ont fourni leur contingent habituel de décès »[89].

    L'Entre-deux-guerres

    Arrêté municipal du maire de Ploumoguer réglementant la coupe du goémon de rive en 1923 (journal L'Ouest-Éclair du ).

    Le ramassage du goémon reste une activité importante ; un arrêté du maire de Ploumoguer en avril 1923 montre que la coupe du goémon de rive était alors strictement réglementée[90]. Le château de Kervadéza (construit vers 1840 par la famille Desson de Saint-Aignan sur le site d'un ancien manoir dont subsistent les communs et la chapelle), fut mis en vente en 1937, ainsi que toutes ses dépendances[91].

    La Seconde Guerre mondiale

    Avis rendu à Brest de la cour martiale allemande condamnant Jean Auguste Quéméneur à être fusillé ().

    Le monument aux morts de Ploumoguer porte les noms de 14 personnes mortes pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale ; parmi elles Jean Auguste Quéméneur, né le à Ploumoguer, fusillé au Bouguen à Brest le [92] pour avoir été surpris à couper des fils téléphoniques dans la région du Faou. Le monument aux morts de Lamber porte les noms de trois personnes (Marc Abiven, Louis Jaouen, François Podeur : ce dernier, maître fusilier à bord du cuirassé Bretagne, est mort le lors de l'attaque anglaise de Mers el-Kébir) mortes pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale[85].

    Yves Morvan, un agriculteur de Ploumoguer, a décrit la vie quotidienne, les actions des troupes allemandes et les activités de la Résistance à Plomoguer et les communes avoisinantes pendant la Seconde Guerre mondiale[93].

    L'après Seconde Guerre mondiale

    En 1955 est déclarée l'« Étoile sportive ploumoguerienne », membre de la Fédération gymnastique et sportive des patronages de France, et qui a son siège au presbytère[94].

    En 1961, Ploumoguer perd au profit du Conquet 200 hectares (presqu'île de Kermorvan, dunes des Blancs Sablons et une partie du village de Lanfeust)[95].

    Un soldat (Athanase Lenaff) et un marin (Étienne Kermergant) originaires de Ploumoguer sont morts pendant la guerre d'Indochine, un soldat (Jean L'Hostis) en Tunisie et deux soldats (Jean Caradec, François Lamour) pendant la guerre d'Algérie[92].

    L'ouverture d'une école publique à Ploumoguer en 1981 se heurta à une vive opposition. Trente ans plus tard, les deux écoles, privée catholique l'une, laïque l'autre, étaient à peu près à égalité d'effectifs et leurs relations étaient courtoises[96].

    Depuis les années 1980, la plage de Ploumoguer est régulièrement polluée par des éléments de plastique représentant le chat Garfield, issus d'un conteneur perdu par un navire-cargo[97].

    Politique et administration

    Liste des maires

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    Liste des maires depuis 1945
    1945 1963 Alain de Bergevin[Note 31]   Militaire retraité. Chevalier de la Légion d'honneur.
    1963 mars 1965 Yves Petton    
    mars 1965 mars 1977 Victor Martin    
    mars 1977 mars 1989 Jean-Marie Le Hir   Officier du Mérite agricole
    mars 1989 1992
    (démission)
    Christian Le Berre[98] DVD Ancien secrétaire général de la CUB
    1992 mars 2014 Jean-Hervé l'Hostis[99] DVD  
    mars 2014 mars 2022
    (démission)
    Didier Pluvinage (1953-2022) DVD Retraité de la fonction publique
    mars 2022 En cours Giséle Cariou[100]   Agricultrice, ancienne adjointe

    Héraldique

    Blason
    Coupé, au premier mi-coupé ondé d'or et d'azur, un soleil non figuré couchant de gueules issant de la partition; au deuxième d'or à trois quintefeuilles de gueules disposées 2 et 1; sur le tout un écusson d'azur chargé d'un barbeau d'argent en pal, au chef componé de neuf pièces d'azur et d'argent[101].
    Détails
    adoptées par délibération municipale le 5 février 1988
    Alias
    Alias du blason de Ploumoguer
    Coupé, au premier mi-coupé ondé d'or et d'azur, un soleil non figuré couchant de gueules issant de la partition; au deuxième de sinople à deux gerbes de blé d'or; sur le tout un écusson d'azur chargé d'un barbeau d'argent en pal, à la bordure bastillée d'argent.

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[102]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[103].

    En 2019, la commune comptait 2 119 habitants[Note 32], en augmentation de 9,17 % par rapport à 2013 (Finistère : +1,24 %, France hors Mayotte : +2,17 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    1 4201 5531 9301 8201 7951 9101 8881 8882 040
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    1 8611 9041 9871 8511 9201 8861 8441 9181 967
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    1 8901 8981 9321 8841 8561 8201 7431 7421 678
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 2012
    1 5621 4751 3611 5601 6021 6461 8511 8801 942
    2017 2019 - - - - - - -
    2 0632 119-------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[104] puis Insee à partir de 2006[105].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Lieux et monuments

    Patrimoine religieux

    • L'église Saint-Pierre du bourg de Ploumoguer a été construite essentiellement en 1845/1846 sur des plans de l'architecte diocésain Joseph Bigot, à l'exception du clocher (1753). On y trouve deux retables latéraux du XVIIIe siècle à Saint-Michel (au Nord) et à la Vierge (Sud). Le nouvel autel de 1967/1968 comporte un bas-relief avec le Bon Pasteur[106].
    • L'église Saint-Pierre-aux-Liens de Lamber, dont la nef romane date du XIe siècle[106]. Trace de décor peint du XIVe siècle.
    • La chapelle de Locméven : elle abrite des statues de saint Méen, de sainte Barbe, de saint Alar, de Saint-Jean-Baptiste et de la Vierge à l'Enfant. La chapelle actuelle date de 1812, reconstruite par Yves Le Gléau[Note 33] (rénovée en 1982), mais elle a remplacé une chapelle beaucoup plus ancienne qui était en ruine, mais dont la construction, selon la légende, datait du XIe siècle : les marins d'un navire britannique auraient miraculeusement pu gagner la crique voisine malgré la tempête alors que leur bateau sombrait et le capitaine aurait alors fait vœu d'édifier sur la côte une chapelle dédiée à Saint Méen. La fontaine située à proximité a, selon la tradition, le pouvoir de guérir les maladies de peau[107].

    Châteaux, manoirs et maisons

    Sentier côtier à Locméven lors d'une tempête.
    • Le château de Cohars date de la fin du XVIIe siècle ; « un véritable rempart en moellons taillés, de 100 mètres sur 120 mètres, épais de 6 mètres, avec chemin de ronde, et haut de 5 mètres, entoure le château et ses dépendances. De larges avenues boisées y menaient jadis. Elles furent toutes déboisées dans des conditions mémorables » pour fournir des traverses pour la construction de la ligne ferroviaire Paris-Brest mais elles ne purent servir car elles furent coupées trop court ! Il est habité au XXe siècle par la famille Abgrall, mais fut demeure seigneuriale des familles de Tinténiac et de Coëtivy sous l'Ancien Régime, puis fut la propriété de Tanguy Jacob[Note 34] et en 1842 de Pierre Colin[Note 35], aïeul de la famille Abgrall[108].
    • Le château de Kervadéza, de style néoclassique, construit vers 1840[109].
    • Le manoir du Plessis, appartenant aux Kerlec'h du XVe au XVIIe siècle est cité dans les textes dès 1483. Il conserve des éléments de son mobilier d'origine, comme des niches, un évier, deux cheminées monumentales, un souterrain et trois blasons, martelés pendant la Révolution, ornant la porte d'entrée en accolade[110].
    • La maison Quéré (1973)[111] est une œuvre de l'architecte Roger Le Flanchec (1915-1986), inscrite au titre des monuments historiques par arrêté du . Une maquette de la maison Quéré est présentée dans la galerie moderne de la Cité de l'architecture et du patrimoine[112].

    Architecture civile publique

    Monument aux morts de 1914-1918.
    • Le monument aux morts de 14/18
    • Un parc de 7 éoliennes de 750 kW et 48 mètres de diamètre a été construit à proximité du lieu-dit Kervoualc’h en 2003 et mis en service en 2004

    Culture

    • Association Théâtre à Ploumoguer
      • Compagnie de Théâtre "P&P".
      • Troupe de Théâtre "Les Fourre-Tout".
      • Programmation de spectacles tout au long de l'année d'octobre à octobre.
      • Troupes de théâtre amateur ou professionnel, chanteurs, spectacles divers.

    Le nom de l'un de ses lieux-dits, Lanfeust, a inspiré les auteurs de la BD Lanfeust de Troy.

    Événements

    • Fête de la moisson, tous les ans le 1er dimanche d'août, avec battage à l'ancienne.
    • Les 'Lundis de Ploum' à Messouflin (Ar Re Viazak) tout l'été.
    • Les FNAP (Fest Noz à Ploumoguer) à Messouflin tous les mardis de l'été
    • spectacle de danse

    Personnalités liées à la commune

    • Troilus de Mesgouez (1536-1606) ou Troillus des Mesgoüets ou bien encore Troilus de La Roche de Mesgouez, est né au manoir de Mesgouez en Ploumoguer, fils de Guillaume de Mesgouez et de Françoise Campir, baptisé le 30 juin 1536 à Landerneau, paroisse Saint-Thomas, décédé en 1606, était un gentilhomme de Bretagne. Son influence à la cour de Catherine de Médicis, dont il devint l'amant après avoir été page à sa cour[113] lui vaut en 1567 le poste de gouverneur de Saint-Lô et Carentan, puis en 1568 le poste de gouverneur de Morlaix. En 1576, le roi Henri III crée en sa faveur le marquisat de La Roche en Saint-Thois dans l'actuel Finistère. En 1577 et 1578, le roi Henri III lui accorde deux commissions : celle de 1578 le nomme vice-roi des Terres-Neuves, c'est-à-dire de la Nouvelle-France, avec pouvoir de gouverner celle-ci[114].
    • Achille de Kergariou, né le à Quimper, décédé le à Ploumoguer. Marin, il commande la goélette Jeannette lorsque celle-ci est prise par les Anglais à Tobago le et fut prisonnier de ceux-ci pendant un an ; par la suite, devenu capitaine de frégate, il fit des campagnes à Saint-Domingue et aux États-Unis sur la flute Nécessité, puis commanda la frégate Valeureuse, notamment lors d'expéditions au Brésil et aux États-Unis. Revenant de ce pays sur le George Washington, il fut à nouveau fait prisonnier par les Anglais le et resta entre leurs mains jusqu'en 1814. Nommé capitaine de vaisseau, il commanda alors la Cybèle sur les eaux de Terre-Neuve, puis dans une mission en Extrême-Orient, allant notamment jusqu'à Macao, Hainan et en Indochine, revenant après près de trois ans de navigation avec des renseignements géographiques et hydrographiques précieux de cette région encore mal connue des navigateurs européens[115].

    Notes

    1. Semelle de gneiss de Plouénan, nappe intermédiaire (le Conquet – Penzé) formée de micaschistes, nappe supérieure à schistes briovériens recoupés par des granodiorites très déformées (orthogneiss de Brest), et recouverts de séries paléozoïques épimétamorphiques.
    2. On y observe une alternance de lits clairs quartzo-feldspathiques et de lits plus sombres à biotite et muscovite ; des lentilles aplaties de sillimanite pouvant atteindre quelques cm de puissance ; des néosomes et des paléosomes indiquent une fusion partielle.
    3. Toponyme signifiant littéralement « colline du verrat ».
    4. Du nom du géologue Fernand Kerforne ayant étudié cette faille au début du XXe siècle.
    5. Reconstitution paléogéographique de la province magmatique centre atlantique (a), et localisation de ses vestiges en Bretagne (b), sur planet-terre.ens-lyon.fr. Les filons doléritiques font partie d'un vaste ensemble magmatique qui s'étend du Brésil au Canada, du Libéria au massif Armoricain.
    6. Les normales servent à représenter le climat. Elles sont calculées sur 30 ans et mises à jour toutes les décennies. Après les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde[17].
    7. L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
    8. Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphère. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomètres[18].
    9. La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
    10. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    11. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    12. Désormais en Le Conquet.
    13. Personnes en âge de communier.
    14. Marie Magdeleine de Keroulas, née le à Brest, paroisse Saint-Louis, décédée le au château de Cohars en Ploumoguer.
    15. Probablement le premier cité est René Armand de Kersauson, né le au château de Kerjean-Mol en Trébabu.
    16. Louise Jouenne de Lorrière, mariée le à Brest avec Louis Joseph Beaussier de l'Isle (1700-1765), officier de marine.
    17. René-Marie Perrot, né le à Ploumoguer.
    18. En vertu du Concordat de 1801 les prêtres étaient alors payés par l'État.
    19. Guillaume Léaustic, né le au manoir de Lanfeust en Ploumoguer, décédé le à Ploumoguer.
    20. Guillaume Le Drast, né le à Ploumoguer, décédé le à Ploumoguer.
    21. Yves Stanislas Poullaouec, né le à Ploumoguer, décédé le à Ploumoguer.
    22. Jean René Le Drast, né le à Ploumoguer, décédé le à Ploumoguer.
    23. Olivier de Rodellec du Portzic, né le au château du Portzic en Saint-Pierre-Quilbignon, décédé le au château de Kerouzien en Ploumoguer.
    24. Servais Kérébel, né le à Plouarzel, décédé le à Ploumoguer.
    25. Stanislas Poullaouec, né le à Saint-Pabu, décédé le au bourg de Ploumoguer.
    26. Jean Hervé Poullaouec, né le à Ploumoguer, décédé le à Langueriec en Ploumoguer.
    27. Jean Cloatre, né le à Ploumoguer, décédé le à Ploumoguer.
    28. Hervé Férelloc, né le à Saint-Pierre-Quilbignon, décédé le au bourg de Ploumoguer.
    29. Jean René Cloatre, né le à Ploumoguer, décédé le à Plouarzel ou Jean René Cloatre, né le à Ploumoguer, décédé le à Ploumoguer.
    30. Guillaume Le Bihan, né le à Ploumoguer, décédé le à Ploumoguer.
    31. Alain de Bergevin, né le au château de Kerourien en Ploumoguer, décédé le à Ploumoguer.
    32. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2021, date de référence statistique : 1er janvier 2019.
    33. Yves Le Gléau, né le au manoir de Kerourien en Ploumoguer, laboureur, décédé le à Keramoal en Ploumoguer.
    34. Tanguy Jacob, né le à Lanildut, cultivateur, décédé le à Tréouergat
    35. Pierre Colin, né le à Plabennec, décédé le à Plabennec (mais habitait alors Lesneven).

    Références

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    3. C. Barrois, Carte géologique à 1/80000, feuille Lannion (1re édit.), 1909.
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    9. (en) Martial Caroff, Hervé Bellon, Louis Chauris, Jean-Paul Carron, « Magmatisme fissural triasico-liasique dans l'ouest du Massif armoricain (France): pétrologie, géochimie, âge, et modalités de la mise en place », Canadian Journal of Earth Sciences, vol. 32, no 11, , p. 1921-1936 (DOI 10.1139/e95-147).
    10. Des prélèvements d'échantillons par carottage ont été réalisés, d'où la présence de trous de carottage, et ont permis de dater leur âge, vers 180 Ma.
    11. http://www.patrimoine-iroise.fr/naturel/roches/Brenterch.php
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