Saint-Gilles (Bruxelles)

Saint-Gilles (en néerlandais Sint-Gillis) ou Saint-Gilles-lez-Bruxelles (en néerlandais Sint-Gillis-Obbrussel, en latin Municipium Sancti Ægydii Obbruxelæ) est l'une des 581 communes de Belgique et une des dix-neuf communes de la Région de Bruxelles-Capitale. Elle est officiellement bilingue comme toutes les communes de Bruxelles-Capitale.

Pour les articles homonymes, voir Saint-Gilles.

Saint-Gilles(-lez-Bruxelles)
(nl) Sint-Gillis(-Obbrussel)

Hôtel de ville de Saint-Gilles.

Héraldique

Drapeau
Administration
Pays Belgique
Région Région de Bruxelles-Capitale
Communauté  Communauté française
 Communauté flamande
Arrondissement Bruxelles-Capitale
Bourgmestre Charles Picqué (PS)
Majorité LB (PS)-ECOLO-Groen (01/12/2018)
Sièges
LB
Ecolo-Groen
MR
PTB
35
17
11
3
4
Section Code postal
Saint-Gilles 1060
Code INS 21013
Zone téléphonique 02
Démographie
Gentilé Saint-Gillois(e)[1]
Population
– Hommes
– Femmes
Densité
50 002 ()
50,14 %
49,86 %
19 805 hab./km2
Pyramide des âges
– 0–17 ans
– 18–64 ans
– 65 ans et +
()
20,42 %
69,55 %
10,03 %
Étrangers 42,10 % ()
Taux de chômage 27,12 % (octobre 2013)
Revenu annuel moyen 9 216 €/hab. (2011)
Géographie
Coordonnées 50° 49′ 27″ nord, 4° 20′ 45″ est
Superficie
– Surface agricole
– Bois
– Terrains bâtis
– Divers
2,52 km2 (2005)
0,52 %
0,00 %
98,56 %
0,91 %
Localisation

Situation de la commune au sein de la Région de Bruxelles-Capitale
Géolocalisation sur la carte : Belgique
Saint-Gilles(-lez-Bruxelles)
Géolocalisation sur la carte : Belgique
Saint-Gilles(-lez-Bruxelles)
Liens
Site officiel www.stgilles.irisnet.be

    Au , elle comptait 49 766 habitants (Saint-Gillois), 24 996 hommes et 24 770 femmes, pour une superficie de 2,52 km2, soit 19 748,41 habitants/km2. Elle est située dans le centre-sud de Bruxelles, juste au sud de Bruxelles-ville. Elle est nommée en l'honneur de Gilles l'Ermite.

    La commune se caractérise notamment par une population hétérogène du point de vue de l'origine culturelle. On note par exemple la présence d'importantes communautés d'origine étrangère : française, grecque, marocaine, polonaise, espagnole, portugaise et brésilienne essentiellement.

    Depuis 1985, son bourgmestre est le socialiste Charles Picqué, qui a été ministre-président de la région Bruxelloise de 1989 à 1999 et de 2004 à 2013. Tout au long de ses mandats successifs, Charles Picqué a été la plupart du temps « bourgmestre empêché » de la commune, ne pouvant officiellement siéger en raison de ses autres mandats régionaux, fédéraux ou au sein du Gouvernement de la Communauté française. Il a donc été remplacé par différents « bourgmestres faisant fonction », qu'il désigne, même s'il garde clairement la main sur les affaires communales.

    La commune rassemble des quartiers aux loyers relativement élevés, et d'autres qui restent plus populaires, ce qui donne à la commune une forte mixité sociale. Cependant, Saint-Gilles connaît un mouvement de gentrification. Le prix des logements a presque triplé entre 1997 et 2008[2]. Depuis il a connu de légères baisses, en 2009[3] et en 2012[4]. En 2015, on constate que les prix se sont stabilisés depuis la crise de 2008 (prix moyen d'une maison en 2008 à Saint-Gilles : 326 512 euros, en 2015 : 311 968 euros ; prix moyen d'un appartement en 2008 à Saint-Gilles : 186 376 euros, en 2015 : 189 322 euros[5]). Les montants des loyers, lissés par la loi sur les baux, sont également en augmentation[6].

    Saint-Gilles est la commune où se situe la gare de Bruxelles-Midi, une des trois grandes gares bruxelloises, avec ses terminaux TGV, Eurostar et Thalys.

    Communes limitrophes

    Communes limitrophes de Saint-Gilles
    Anderlecht Ville de Bruxelles
    Ville de Bruxelles
    Forest Ixelles

    Histoire

    Après la construction de la seconde enceinte de Bruxelles au XIVe siècle, la culture maraîchère se développa dans l'actuelle commune de Saint-Gilles, extérieure à l'enceinte. Ces cultures maraîchères prirent peu à peu une extension considérable puisque toutes les terres arables furent progressivement transformées en surfaces de cultures, notamment grâce à des travaux d'assèchement. Les maraîchers durent trouver des moyens d'encore augmenter leur rentabilité afin de faire face à la démographie galopante de Bruxelles.

    Il semble que ce soit vers le milieu du XVIIe siècle que les Saint-Gillois créèrent un nouvel hybride de chou qui se cultivait verticalement et occupait donc moins d'espace. Cette culture très rentable occupa rapidement de grands espaces, et cette culture intensive valut aux Saint-Gillois le surnom de « Kuulkappers » (coupeurs de choux).

    Ce n'est qu'à partir de la seconde moitié du XIXe siècle, que Saint-Gilles connut l'urbanisation en prenant un air de « faubourg » de la capitale. Jusqu'en 1850, ce qui s'appelait Obbrussel Saint-Gilles, n'était rien de plus qu'un village comptant un peu moins de cinq mille habitants, et en 1860 on en dénombrait près de 6 800. Parmi ces habitants, il y avait un grand nombre de citadins émigrés venus s'installer « à la campagne », tout en souhaitant rester proches de la ville. Il y avait notamment des artisans, des entreprises industrielles, des moulins à moudre le grain, etc. La majeure partie de la population était constituée de modestes maraîchers et cultivateurs de légumes. Mais on trouvait aussi plusieurs vastes exploitations agricoles appartenant à de grands propriétaires fonciers. Le souvenir de ces derniers a été conservé à travers certaines rues ou squares qui portent les noms des familles des barons Bouvier, Berckmans, Crickx et Parmentier.

    Saint-Gilles est l'une des communes les plus pauvres de Bruxelles, en raison des faibles revenus de ses habitants. Le bourgmestre Charles Picqué a ainsi initié des politiques visant à modifier la sociologie de certains quartiers pauvres de sa commune, surtout dans le bas de Saint-Gilles. Les projets visant, depuis 1992, à installer une grande zone de bureaux aux abords de la gare du Midi en sont l'exemple le plus frappant. Ces projets, accompagnés de différents plans d'expropriation concernant les habitants de quatre îlots du quartier du Midi, sont menés au nom de l'utilité publique et de l'extrême urgence. En 2013, ils atteignent leur achèvement.

    Héraldique

    La commune possède des armoiries qui lui ont été octroyées le 22 janvier 1858. Elles montrent saint Gilles, le saint-patron local. Ce saint apparaît déjà sur un sceau de 1229.
    Blasonnement : D'azur à un Saint Égide, abbé d'or.
    Source du blasonnement : Heraldy of the World[7].



    Démographie

    Évolution de la population

    Année1830184618561866187618801890190019101920193019471961197019801990200020102015201820192020
    Habitants1 9274 1385 5699 92227 78233 12440 28951 76363 14064 81464 11661 39655 10155 05547 93243 57942 45846 98149 83450 00249 71549 094
    Index1002152895151 4421 7192 0912 6863 2773 3633 3273 1862 8592 8572 4872 2612 2032 4382 5862 5952 5802 548
    chiffres INS - 1830 = Index 100


    Graphe de l'évolution de la population de la commune.

    • Source:INS - De:1846 à 1970=recensement de la population au ; depuis 1981= population au 1er janvier
    • Source : DGS - Remarque: 1806 jusqu'à 1970=recensement; depuis 1971=nombre d'habitants chaque 1er janvier[8]

    Population étrangère

    Nationalité Population[9]
    France 5 207
    Portugal 2 623
    Italie 2 149
    Espagne 2 000
    Maroc 1 715
    Pologne 1 470
    Roumanie 1 339
    Allemagne 619
    Grèce 612
    Brésil 487
    Source : IBSA Brussels, chiffres au 1er janvier 2018.

    Vie politique

    Domination française et hollandaise

    • 1802-1813 : Jacques Pierret
    • 1813-1813 : François Van Schaftingen
    • 1813-1814 : Joseph Wirix de Tercam
    • 1814- : comte Cornet de Ways Ruart
    • -1825 : comte L. Cornet du Chenoy
    • 1825-1830 : Egide Vanderschrick

    Indépendance belge

    Résultats des élections communales depuis 1976

    Partis10-10-1976[10]10-10-19829-10-19889-10-19948-10-20008-10-2006[11]14-10-2012[12]14-10-2018[13]
    Votes / Sièges%37%35%35%35%35%35%35%35
    PS/LB239,351831,551360,4522647,5222046,6321944,8321843,5021939,65217
    FDF/DéFI230,481319,4586,9827,9923,0403,870-3,3220
    PL-LP/PRL2/MR310,28317,282713,532513,42514,312516,763614,95369,0333
    PSC/cdH2/cdH-CD&V38,5538,9736,5216,7226,84213,22247,99223,6730
    ECOLO/ECOLO-Groen2-8,9436,45111,03322,82919,03721,032828,1411
    PTB-PVDA0,7900,4900,4401,0301,2701,1703,83013,024
    UDRT-RAD-5,411------
    KARTEL/VLAAMS23,9303,7203,1820-----
    FN---9,4232,870---
    Vlaams Blok/VL.Belang2---1,9902,2204,0120--
    Autres(*)6,624,192,450,89-0,984,833,18
    Total des votes2353417855162071457115418190671863319764
    Participation %..83,0781,7782,6287,1781,6283,49
    Votes blancs ou nuls %5,247,836,04,455,716,266,085,96

    (*)1976 :IC-GEM,UAS-ESA 1982 :UAS-ESA,PRS-UNF,MSN,DCA,UDB 1988:EVA,PFN,ICS,MONDIN 1994:PH-HP,PCN-NCP 2006:MAS-LSP 2012:Gauches Communes, Egalité 2018:BUB,Gauches Communes,QQVF

    Personnalités liées à la commune

    Naissances à Saint-Gilles

    Décès à Saint-Gilles

    • Frédéric Fortamps, banquier et homme politique (1811- Saint-Gilles 1898)
    • Alfred Cluysenaar, peintre (1837- Saint-Gilles 1902)
    • Gustave Vanaise, peintre (1854 - Saint-Gilles 1902)
    • Théodore Juste, historien (1818 - Saint-Gilles 1888)
    • Charles Dejongh (1854-1932), avocat
    • Baron Pierre Paulus de Châtelet, peintre et dessinateur du coq wallon (1881 - Saint-Gilles 1959)
    • Enver Hadri (en) (1941 - Saint-Gilles 1990), militant kosovar des droits de l'Homme, assassiné par des agents présumés de l'UDBA
    • Eugène Broerman peintre (1861- Saint-Gilles 1932)

    Édiles à Saint-Gilles

    • Auguste De Winne (1861-1935) y fut échevin des Affaires sociales.
    • Marie Janson, première femme membre du Sénat et mère de Paul-Henri Spaak (1873-1960), conseillère communale.
    • Paul-Henri Spaak, personnalité politique (1899-1972), bourgmestre, premier ministre, plusieurs fois ministre des affaires étrangères, notamment dans le gouvernement belge en exil à la tête des Belges libres durant la deuxième guerre mondiale, secrétaire général de l'OTAN.

    Artistes et divers

    Enseignement

    Architecture et patrimoine

    Événements

    • Fête de la communauté portugaise le
    • Parcours d'artistes (mai juin)
    • Foire des Vignerons, Place Van Meenen

    Vieux Saint-Gilles et ses artistes

    Article du Petit bleu non signé du  :

    « “À travers la Ville” Un vieux cabaret du haut de la chaussée de Waterloo intitulé “A la Barrière” ne sera bientôt plus qu'un souvenir pour beaucoup de Saint-Gillois et de Bruxellois. Il va disparaitre sous la pioche du démolisseur; la commune en a poursuivi l'expropriation et l'a acquis pour la somme de 35 000 francs. C'était, dit l'organe de la Ligue du Bâtiment, le point terminus de la ligne des omnibus qui vont de la Bourse à la Chaussée de Waterloo. Le cabaret de la Barrière avait un cachet très pittoresque, il ressemblait aux guinguettes d'autrefois avec ses arbres touffus qui masquaient l'enseigne de sa façade. Entouré de ses gloriettes, le vieux cabaret saint-gillois avait un aspect idyllique véritablement charmant et servait de rendez-vous le dimanche aux habitants qui allaient se délecter de vieux lambic et de tartines au fromage blanc. Voulant conserver le souvenir vivant de ce coin du vieux Saint-Gilles, le collège échevinal eut la bonne idée de le faire photographier avant qu'il disparaisse pour faire place à une voie grande et large qui sera l'avenue Paul Dejaer. Ajoutons que le cabaret de la Barrière était il y a quelque dix ans, le rendez-vous d'un groupe remuant et enthousiaste d'artistes, dont les ateliers faisaient et font encore, pour la plupart, le plus bel ornement de la Hellestraat. Là se réunissaient le statuaire Jef Lambeaux qui était l'âme de ce petit “cénacle”; Gustave Vanaise, le peintre du “Jacques Van Artevelde” du Musée de Gand; Jules Lagae, alors à ses débuts dans la carrière sculpturale: le peintre espagnol et “guitarisant” Dario de Regoyos, le pauvre Carl (sic) Meunier, (en réalité Karl[15], fils de Constantin Meunier), trop tôt enlevé aux siens et à l'Art et bien d'autres encore venus en voisins, en visiteurs, à l'heure de la soupe et du bœuf. Car on mangeait à “la Barrière”; on y mangeait simplement, très bourgeoisement, ce qui faisait les délices de la "révolutionnante" bande de sculpteurs et de peintres. »

    Cinéma

    Films tournés dans Saint-Gilles :

    Jumelages

    Galerie

    Annexes

    Articles connexes

    Bibliographie

    • Monographie de la commune de Saint-Gilles Lez-Bruxelles. Histoire et description illustrées par Fernand Bernier, conseiller communal, avec un avant-propos de M. Maurice Van Meenen, bourgmestre, Bruxelles, P. Weissenbruch, 1904.
    • Gwenaël Breës, Bruxelles-Midi, l'urbanisme du sacrifice et des bouts de ficelle, Éditions Aden, 2009 (ISBN 9782805900037)
    • Marc Meganck, « Châteaux et demeures de Bruxelles (III) : Saint-Gilles », dans Demeures historiques et Jardins, n° 175, 3e trimestre 2012, p. 17-22 (15 illustrations)
    • Saint-Gilles. Huit siècles d'histoires. 1216-2016, sous la direction de Pierre Dejemeppe, Éditions Mardaga, 256 p., 2016 (ISBN 978-2-8047-0314-1)

    Liens externes

    Notes et références

    1. Jean Germain, Guide des gentilés : les noms des habitants en Communauté française de Belgique, Bruxelles, Ministère de la Communauté française, (lire en ligne), p. 21.
    2. Statistiques des ventes de biens immobiliers, SPF Finances.
    3. Le Soir, .
    4. .
    5. selon Cadastre.be.
    6. Observatoire du logement 2010, SLRB.
    7. https://www.heraldry-wiki.com/heraldrywiki/index.php?title=Sint-Gillis.
    8. http://www.ibz.rrn.fgov.be/fileadmin/user_upload/fr/pop/statistiques/population-bevolking-20190101.pdf.
    9. http://ibsa.brussels/themes/population#.XPAZSdMzbUb.
    10. 1976-2000:Verkiezingsdatabase Binnenlandse Zaken.
    11. Gegevens 2006: www.bruxelleselections2006.irisnet.be.
    12. Gegevens 2012, consulté le 2015-02-20.
    13. Résultats officiels des élections communales 2018.
    14. « 800 ans de Saint-Gilles: du village à la ville », sur lalibre.be, (consulté le ).
    15. Excellent peintre, Charles a préféré prendre le prénom Karl pour ne pas rester dans l'ombre de son père.
    • Portail de Bruxelles
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