Saint-Pierre-de-Bailleul

Saint-Pierre-de-Bailleul est une commune française située dans le département de l'Eure, en région Normandie.

Pour les articles homonymes, voir Saint-Pierre et Bailleul.

Saint-Pierre-de-Bailleul

vue sur la vallée.

Blason
Administration
Pays France
Région Normandie
Département Eure
Arrondissement Les Andelys
Intercommunalité Communauté d'agglomération Seine-Eure
Maire
Mandat
Pascal Jumel
2020-2026
Code postal 27920
Code commune 27589
Démographie
Gentilé Saint Bailleulais
Population
municipale
968 hab. (2019)
Densité 153 hab./km2
Géographie
Coordonnées 49° 07′ 25″ nord, 1° 23′ 25″ est
Altitude Min. 15 m
Max. 136 m
Superficie 6,34 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Paris
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Gaillon
Législatives Quatrième circonscription
Localisation
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Saint-Pierre-de-Bailleul
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Saint-Pierre-de-Bailleul
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Saint-Pierre-de-Bailleul
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Saint-Pierre-de-Bailleul

    Géographie

    Climat

    Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[1]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique altéré » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Il s’agit d’une zone de transition entre le climat océanique, le climat de montagne et le climat semi-continental. Les écarts de température entre hiver et été augmentent avec l'éloignement de la mer. La pluviométrie est plus faible qu'en bord de mer, sauf aux abords des reliefs[2].

    Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.

    Paramètres climatiques communaux sur la période 1971-2000[1]

    • Moyenne annuelle de température : 10,9 °C
    • Nombre de jours avec une température inférieure à −5 °C : 3,1 j
    • Nombre de jours avec une température supérieure à 30 °C : 4,2 j
    • Amplitude thermique annuelle[Note 2] : 14,5 °C
    • Cumuls annuels de précipitation[Note 3] : 671 mm
    • Nombre de jours de précipitation en janvier : 10,8 j
    • Nombre de jours de précipitation en juillet : 7,5 j

    Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[5] complétée par des études régionales[6] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Évreux-Huest », sur la commune de Huest, mise en service en 1968[7] et qui se trouve à 16 km à vol d'oiseau[8],[Note 4], où la température moyenne annuelle évolue de 10,3 °C pour la période 1971-2000[9] à 10,8 °C pour 1981-2010[10], puis à 11,2 °C pour 1991-2020[11].

    Urbanisme

    Typologie

    Saint-Pierre-de-Bailleul est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 5],[12],[13],[14].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Paris, dont elle est une commune de la couronne[Note 6]. Cette aire regroupe 1 929 communes[15],[16].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (83 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (83,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (58,1 %), prairies (24,5 %), zones urbanisées (12,7 %), forêts (4,2 %), zones agricoles hétérogènes (0,4 %)[17].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[18].

    Toponymie

    Saint-Pierre est un hagiotoponyme, l'église primitive de Saint-Pierre-de-Bailleul est fondée par les religieux de Saint-Ouen sous le patronage des apôtres saint Pierre et saint Paul.

    Bailleul est attesté sous les formes Baliolum vers 1000 (charte de Drogon), Ballolo vers 1007 et 1017, Balliolum vers 1024[19], Ballolum vers 1025 (charte de Drogon), Ballolium en 1250 (charte de Guillaume de Bailleul)[20].

    Bailleul est un nom de lieu fréquent dans le nord de la France ; il provient du latin tardif d'origine gauloise Balliolum, « cours, enclos », lui-même dérivé du mot Ballium, qu'on retrouve dans Portbail dans la Manche (Portus Ballii vers 749)[19].

    Bailleul est un toponyme de l'Eure dont le nom s'est conservé dans celui de trois communes : Saint-Étienne-sous-Bailleul, Saint-Pierre-de-Bailleul et Villez-sous-Bailleul[21].

    Histoire

    Moyen Âge

    Avant l'invasion par les Vikings (Xe siècle) de l'actuelle Normandie, Saint-Pierre-de-Bailleul est le centre d'un vaste domaine de l'abbaye Saint-Ouen de Rouen.

    L'église primitive de Saint-Pierre-de-Bailleul est fondée par les religieux de Saint-Ouen sous le patronage des apôtres saint Pierre et saint Paul.

    Les premiers ducs normands issus des invasions des Vikings englobent dans leur domaine Saint-Pierre-de-Bailleul et les territoires alentour. Ce n'est qu'en 1026 que le duc Richard II rend à Saint-Ouen l'église avec toutes ses dépendances. Les religieux reçoivent également des prés, des moulins et les meilleurs vignobles du pays[22].

    Afin d'entretenir ces terres, des religieux de Saint-Ouen sont envoyés à Saint-Pierre-de-Bailleul et y fondent le prieuré bénédictin de Bailleul[23].

    Le Cailloutin était le vin de la vallée de la Seine cultivé sur les versants de la commune et notamment sur la côte du Grand Moulin.

    Pendant les XIIe et XIIIe siècles, le prieuré de Bailleul (appelé également manoir de Bailleul) s'enrichit de nombreuses acquisitions et donations. Un sanctuaire « Notre-Dame-de-Grâce » consacré à la Vierge est implanté à Saint-Pierre-de-Bailleul. C'est le plus ancien dans le bassin de la haute Seine[24]. Les pèlerinages du XIIIe siècle y sont si importants que la paroisse est désignée sous le nom de Grâce et l'église prend le nom de Notre-Dame-de-Grâce. Aux XIVe et XVe siècles, les dons affluent de toutes parts : le cardinal d'Amboise, archevêque de Rouen et premier ministre de Louis XII, fait ériger trois statues dans l'église Notre-Dame-de-Grâce, l'une représentant le roi Louis XII, une autre la reine Anne de Bretagne, épouse du premier et la troisième, le cardinal lui-même[24]. Le deuxième cardinal d'Amboise, neveu du premier, et l'abbaye de Saint-Ouen font construire l'église actuelle.

    Époque moderne

    Au XVIe siècle, les religieux ne sont plus présents au prieuré de la Grâce (appelé entre-temps baronnie de la Grâce), l'abbaye de Saint-Ouen donne à bail la ferme et les animaux et le curé de la paroisse reçoit le sixième de toutes les dîmes [22].

    Le , Jean-François Bachelet, négociant à Rouen, fonde à Saint-Pierre-de-Bailleul une école de filles, tenue par des sœurs des écoles chrétiennes.

    L'abbaye de Saint-Ouen conserve son domaine à Saint-Pierre-de-Bailleul jusqu'à la Révolution.

    Époque contemporaine

    Au cours de la Révolution française, la commune porta provisoirement le nom de L'Unité[25].

    À partir de 1961, le peintre Tal Coat s'installe à la chartreuse de Dormont, où il meurt en 1985.

    Héraldique

    Les armes de la commune de Saint-Pierre-de-Bailleul se blasonnent ainsi :

    de gueules à la clef d'or et à l'épée haute du même, posées en sautoir, cantonnées de trois fleurs de lys d'argent en chef et aux flancs et d'une grappe de raisin tigée et feuillée au naturel en pointe.


    Politique et administration

    La mairie.
    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    Les données manquantes sont à compléter.
      mars 2001      
    mars 2001 En cours Pascal Jumel SE Artisan

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[26]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[27].

    En 2019, la commune comptait 968 habitants[Note 7], en diminution de 2,81 % par rapport à 2013 (Eure : +0,75 %, France hors Mayotte : +2,17 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    770774777745683724740700679
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    641600602583531532527487488
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    463420382414414376422436478
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2005 2006 2010
    4845316246558349351 0241 0301 005
    2015 2019 - - - - - - -
    971968-------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[25] puis Insee à partir de 2006[28].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Lieux et monuments

    • Église Saint-Pierre. Elle a été inscrite à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques par arrêté du [29].
    Construite au XIe siècle et reconstruite au XVe siècle (tour), l'édifice est complété aux XVIe et XVIIe siècles (bas-côté nord, façade). Le retable est du début XVIIe siècle. La cloche, classée objet monument historique, a été fondue par Nicolas Buret[30]. Elle a été bénie en présence du primat de Normandie François de Joyeuse, Henriette-Catherine de Joyeuse, comtesse de Montpensier et de la fille de cette dernière Marie de Bourbon-Montpensier (née au château de Gaillon). La date du baptême se situe entre 1604 et 1615 (épiscopat de Joyeuse).
    • Chapelle Notre-Dame-de-Grâce[31], construite sur une des nombreuses sources que l'on peut trouver sur la commune de Saint-Pierre-de-Bailleul ; cette source est dite miraculeuse.
    • Deux lavoirs[32], respectivement rues du Bray et Moncel.

    Personnalités liées à la commune

    • Jean-Denis Thomas (1750-1812), avocat, chevalier de l'Empire, député de la Seine-Inférieure, y naît en 1750.
    • Pierre Tal Coat (1905-1985), peintre, graveur et illustrateur, y installe son atelier en 1961.

    Notes et références

    Notes

    1. Les normales servent à représenter le climat. Elles sont calculées sur 30 ans et mises à jour toutes les décennies. Après les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde[3].
    2. L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
    3. Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphère. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomètres[4].
    4. La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
    5. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    6. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    7. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2021, date de référence statistique : 1er janvier 2019.

    Références

    1. Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
    2. « Le climat en France métropolitaine », sur http://www.meteofrance.fr/, (consulté le )
    3. 2021 : de nouvelles normales pour qualifier le climat en France, Météo-France, 14 janvier 2021.
    4. Glossaire – Précipitation, Météo-France
    5. « Le climat de la France au XXIe siècle - Volume 4 - Scénarios régionalisés : édition 2014 pour la métropole et les régions d’outre-mer », sur https://www.ecologie.gouv.fr/ (consulté le ).
    6. [PDF]« Observatoire régional sur l'agriculture et le changement climatique (Oracle) - Normandie », sur normandie.chambres-agriculture.fr, (consulté le )
    7. « Station météofrance Évreux-Huest - métadonnées », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
    8. « Orthodromie entre Saint-Pierre-de-Bailleul et Huest », sur fr.distance.to (consulté le ).
    9. « Station météorologique d'Évreux-Huest - Normales pour la période 1971-2000 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
    10. « Station météorologique d'Évreux-Huest - Normales pour la période 1981-2010 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
    11. « Station météorologique d'Évreux-Huest - Normales pour la période 1991-2020 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
    12. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    13. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    14. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    15. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    16. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    17. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    18. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    19. François de Beaurepaire - Les noms des communes et anciennes paroisses de l'Eure, Page 186.
    20. Ernest Poret de Blosseville, Dictionnaire topographique du département de l’Eure, Paris, , p. 205.
    21. Léon Robert Ménager, Hommes et institutions de l'Italie normande, London Variorum Reprints, 1981, 1958 (ISBN 0860780821), p. 353.
    22. Dictionnaire des communes de l'Eure par M. Charpillon
    23. Notice no IA00017747.
    24. Notice sur l'église et le pèlerinage de Notre-Dame de Grâce - 1868
    25. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    26. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    27. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    28. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019.
    29. Notice no PA00099568, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    30. Notice no PM27001549.
    31. Notice no IA00017748.
    32. Notice no IA00018317.

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

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