Saveurs de France-Saveurs d'Europe

Saveurs de France-Saveurs d'Europe est une association à buts non lucratifs, fondée en 1995 par des cuisiniers restaurateurs, des professionnels des métiers de bouche, des chroniqueurs gastronomiques. Totalement inactive depuis 2015, mais non dissoute officiellement, elle décernait des diplômes dénommés « Mariannes », principalement en France, mais aussi dans des pays proches, à des professionnels de l'univers de la table. Selon son site internet, elle s'était mise en sommeil après sa dernière manifestation importante, qui se déroula à Chablis, rencontre organisée avec Marc Meneau.

Dénomination

L’association dépose initialement ses statuts (1996) sous la dénomination Saveurs de France. Elle modifie cet intitulé en 2003, devenant Saveurs de France-Saveurs d'Europe[1].

Siège social et membres

Le siège de l'association est situé à Paris, au restaurant «L' Ambassade d'Auvergne ».

L'association, présentée comme une « amicale », est animée par des bénévoles représentant divers univers de la gastronomie et de l'agroalimentaire. Le président actuel est l'écrivain et photographe Jacques-Louis Delpal, initiateur en 1994-1995 avec les restaurateurs œnophiles Léon (le père), Freddy et Robert Vifian ; les vice-présidents sont Dominique Lemelle, charcutier à Troyes (dont le père, Gilbert, fut l'un des premiers lauréats), Gérard Goetz, cuisinier et hôtelier alsacien (Julien, à Fouday), qui organisa plusieurs manifestations importantes, à Paris et en Alsace, et Pierre Bonte. Eugène Schaeffer (agriculteur), Marc Beyer (viticulteur), Jean-Louis Leimbacher (ancien directeur général de l'Hôtel du Palais), Claude Moscheni (hôtelier et viticulteur, ancien dirigeant Accor), Marc Haeberlin (Auberge de l'Ill) et Bruno Toutain (Casino du Touquet) ont fait ou font partie du conseil d'administration. Davis Deroussis (ancien propriétaire d'hôtels et restaurants à Troyes) a intégré l'équipe dirigeante en 2014.

Diplômes et trophée « Mariannes »

Les diplômes sont habituellement dénommés « Mariannes » depuis 1996.

Ce nom avait été inspiré aux responsables de l'amicale par la collection d'effigies de Mariannes de Pierre Bonte, acquise par le Sénat. Ces pièces sont exposées au palais du Luxembourg depuis 2005 ; certaines ont été l'objet d'expositions itinérantes, les premières ayant été organisées à Deuil-la-Barre () et à Blois. Quelques-unes avaient été exposées provisoirement dans le vestibule de la bibliothèque de l'Assemblée nationale

Les conditions d’attribution des Mariannes de l'association sont définies par ses statuts. Elles signalent les qualités et l'originalité de chefs cuisiniers, d'hôteliers restaurateurs, de viticulteurs, de sommeliers, de responsables d'artisanats et d'industries agroalimentaires, en valorisant plus particulièrement le respect du terroir, l'attachement sans passéisme à un pays et à ses traditions. Des artistes œuvrant en liaison avec la restauration et la viticulture (décorateurs, designers) et des professionnels du tourisme peuvent également les recevoir.

Le trophée de l'association, remis à l'origine avec le diplôme, était une assiette imaginée par Alain et Dominique Vavro, designers lyonnais très liés à l'univers de Paul Bocuse (l'assiette du Bocuse d'or leur est due), décorateurs de nombreux restaurants et bistrots, illustrateurs de cartes et d'étiquettes de vins, concepteurs de vaisselle. Elle était ornée d'une effigie de Marianne, stylisée et un peu dénudée à l'instar de la Marianne "Liberté conduisant le peuple" de Delacroix. C'est cette figure qui apparaît sur les diplômes et sur le site web de l'association.

Médiatisation des Mariannes

Les premiers diplômes (1995 et 1996) ont été décernés à Paris — Françoise Petrucci pour L'Ambassade d'Auvergne, Alain Dutournier pour le Carré des Feuillants, Léon Vifian et ses fils pour Tan Dinh et à StrasbourgYvonne Haller pour Chez Yvonne, Gilbert Brenner pour sa Winstub de Colmar. Cela fut notamment évoqué dans un long article des Dernières Nouvelles d'Alsace[2].

En 1997, Saveurs de France fut particulièrement signalée par un article d’une demi-page du Figaro[3], consacré aux premiers lauréats du Pays basque, Pierre Oteiza, Christian Parra et Firmin Arrambide (Pierre Chilo, André Darraïdou, de l'Euzkadi à Espelette, le syndicat des planteurs de piment d'Espelette, l'équipe de l'Hôtel du Palais à Biarritz et la famille Isabal, d'Ithurria à Ainhoa allaient être également distingués dans l'univers basque).

Gilles Pudlowski a évoqué des « Mariannes du bon goût » dans un article consacré à la vallée de la Haute-Bruche, où il saluait divers lauréats, les Metzger de Natzwiller, Julien à Fouday, Denis Boulanger de la Belle Vue à Saulxures, les responsables de la Cheneaudière à Colroy-la-Roche[4]. Il cite également « les Mariannes qui visent à réconcilier le France avec ses terroirs » dans les pages consacrées dans son Dictionnaire amoureux de l'Alsace[5] à Jacques-Louis Delpal, lui aussi lié à l'Alsace.

Les diplômes Mariannes sont souvent dénommés « Mariannes des Saveurs » par la presse et parfois, même, « Mariannes d'or ». Cette dernière dénomination est fallacieuse, car il n'existe aucune rapport entre les Mariannes « gastronomiques » de l'association et la Marianne d'Or décernée par une tout autre instance à des élus de la « République de proximité », généralement maires.

Question de prononciation

La dénomination « Marianne », pour le diplôme, a été conservée lorsque l'association, initialement française, s'est développée à l'échelle européenne : l'effigie avait été créée par les Vavro, designers, décorateurs de restaurants et illustrateurs lyonnais, familiers de l'"univers Bocuse", très connus hors de France ; le mot se prononçait facilement et se retenait dans toutes les langues.

Des Mariannes avaient été décernées à des Italiens, mais à titre exceptionnel, dans le cadre du SIRHA, à Lyon. Les premières "Mariannes transfrontalières" (Alsace-Vosges et pays de Bade) furent proclamées dans l'ancienne église des Catherinettes, à Colmar, sur le parvis de la mairie de Breisach (Vieux-Brisach) et au Konzerthaus de Freiburg im Breisgau (Fribourg) en 2002. La presse allemande s'en fit amplement l'écho[6],[7]. Outre de grands hôteliers-restaurateurs, des éleveurs, fromagers affineurs, brasseurs, viticulteurs, un distillateur, un fabricant de pâtes alimentaires, un chocolatier, des pâtissiers montèrent sur le podium lors de cette manifestation européenne.

Le deuxième rencontre transfrontalière se tint à Biarritz, à Saint-Sébastien, à Saint-Jean-de-Luz et Ainhoa.

La troisième se déroula en "pays du Mont-Blanc", à Chamonix et à Martigny, en Valais (essentiellement à la Fondation Gianadda) ; elle impliquait aussi le Val d'Aoste.

Quelques lauréats

La majorité des « Mariannes » a été décernée en Alsace, dans le Lyonnais, en Champagne (notamment dans l'Aube), en Haute-Savoie, dans le Sud-Ouest, au Pays basque.

Plusieurs ont été remises en Allemagne, dans le pays de Bade, en Suisse, en Autriche, en Espagne, en Italie, au Danemark. Les régions favorisées sont souvent frontalières de la France (Pays basque, Pays de Bade-Forêt-Noire, Val d'Aoste). C'est à Fribourg, Freiburg-im-Breisgau, en 2003, que les premiers diplômes « hors France » ont été décernés, notamment à Roland Burtsche et à son chef (le Colombi Hotel ), à de grands hôteliers-restaurateurs de la Forêt-Noire, tels Hermann Bareiss et Heiner Finkbeiner.

De nombreux grands chefs, dont Paul Bocuse, Michel Guérard, Jean-Paul Lacombe, Émile Jung, Antoine Westermann, Alain Dutournier, Marc Haeberlin, les Arzac père et fille, Robert et Michel Husser, ont été lauréats, à côté de patrons-cuisiniers d'assez simples bistrots, mais aussi d'hôteliers-restaurateurs de renom régional, national ou international (Jean-Louis Leimbacher, Dominique Loiseau, Roland Burtsche, Nicole Spitz, Gérard Goetz, Marc Wucher, Maurice Isabal).

Certains, comme Marc Haeberlin et Jean-Louis Leimbacher, sont devenus membres actifs de l'association et ont été élus au conseil d'administration.

Le Meilleur Sommelier du Monde Serge Dubs, le viticulteur et négociant Marc Beyer, à la suite de Léon Beyer, l'un des premiers lauréats, Georges et Franck Dubœuf et plusieurs vignerons ont reçu le diplôme Mariannes.

La charcuterie est, après la viticulture et l'hôtellerie-restauration, la profession totalisant le plus de lauréats.

Les diplômes décernés en 2012 à Chablis ont été remis par Marc Meneau. Entre autres lauréats : un charcutier chablisien, Marc Colin, la coopérative La Chablisienne, des viticulteurs, le Musée du tire-bouchon et de la vigne du domaine Geoffroy, ainsi qu'une artiste-designer d'Autun, Isabelle Bordat (conceptrice d'une "sculpture culinaire" pouvant servir à la cuisson de nombreux produits, dont un exemplaire est exposé à Saint-Père-sous-Vézelay chez Marc Meneau).

Liens externes

Notes et références

  1. Journal officiel 21 août 1996 et 20 septembre 2003
  2. Cécile Daval, Le sacre d’Yvonne, Dernières Nouvelles d'Alsace, 27 mars 1995.
  3. Michel Piot, Les « mariannes » du Pays basque, Le Figaro, quotidien français, 9 août 1997.
  4. Gilles Pudlowski, Dernières Nouvelles d'Alsace, quotidien français, 8 octobre 2000.
  5. Gilles Pudlowski, Dictionnaire amoureux de l'Alsace, Plon, 2010, 800 pages (ISBN 978-2-259-20947-2)
  6. Reinart Lessner, Lob für Freiburgs Gastleichkeit -Mariannes de la Gastronomie, avec une photo de l'auteur de guides gastronomiques rhénans Siegfried Büche, applaudi pour son 89e anniversaire, Badische Zetitung, 27 juin 2002)
  7. Sandra Tieso, Wenn der Vater mit der Tochter… Die Marianne, Freiburger Wochenbericht, 26 juin 2002
  • Alimentation et gastronomie
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