Site archéologique de Verdes

Le site archéologique de Verdes est un ensemble de vestiges antiques situés sur le territoire de la commune de Beauce la Romaine dans le département français du Loir-et-Cher.

Site archéologique de Verdes

Reconstitution de la « mosaïque au labyrinthe » des thermes (Anatole du Faur de Pibrac).
Localisation
Pays France
Commune Beauce la Romaine
Département Loir-et-Cher
Région Centre-Val de Loire
Coordonnées 47° 57′ 32″ nord, 1° 25′ 48″ est
Géolocalisation sur la carte : Loir-et-Cher
Site archéologique de Verdes
Géolocalisation sur la carte : France
Site archéologique de Verdes
Histoire
Époque à partir du Ier siècle

Des thermes, une vaste palestre, une basilique civile et un forum ou un macellum constituant un centre monumental ainsi que deux petits fana sont parmi les aménagements, situés à proximité d'un carrefour de voies antiques et accompagnés de nombreux habitats, qui permettent de donner à Verdes le statut d'un vicus (agglomération secondaire dans l'Empire romain) actif du Ier au IIIe siècle. Toutefois, faute de fouilles récentes et sur une large échelle, les caractéristiques et le rôle de cette ville antique restent mal connus.

Hormis la voie antique de Chartres à Blois, dite « voie de Jules César », qui traverse Verdes du nord au sud, aucune trace de l'agglomération antique n'est visible en élévation. Après des fouilles partielles en 1856-1857 puis dans les années 1960-1970, ces dernières s'accompagnant de campagnes de prospection aérienne et géophysique révélant l'étendue du site archéologique (25 ha environ), tous les vestiges sont enfouis. Un fragment de la « mosaïque au labyrinthe » pavant une salle des thermes est conservé au musée des Beaux-Arts de Blois.

Environnement géographique et archéologique

L'agglomération antique de Verdes, dans la vallée de l'Aigre, se développe sur une superficie estimée à 25 ha[1]. Elle se situe probablement en partie sous l'emprise du bourg moderne[J 1], mais c'est au nord-est de ce dernier que les vestiges les plus monumentaux sont mis en évidence. Les parcelles concernées appartiennent pour l'essentiel à des propriétaires privés, mais la commune a acquis les terrains d'une partie du centre monumental[J 2] et y a constitué, avec le Service régional de l'archéologie, une réserve archéologique[2].

Un site « carrefour »

Verdes dans la cité carnute.

Le site gallo-romain se trouve en territoire carnute, à 54 km au sud d'Autricum (Chartres), chef-lieu de la civitas[3], à 15 km au sud-est de Châteaudun[4], où une occupation gallo-romaine mal connue[5] succède à un oppidum gaulois attesté[6] et à moins de 40 km à l'ouest-nord-ouest de Cenabum (Orléans) qui devient au Bas-Empire le chef-lieu de la civitas Aurelianorum[7] (distances exprimées « à vol d'oiseau »).

Localisation du site antique.

Verdes est implantée au carrefour de deux voies antiques importantes. La première, nord-sud, relie Chartres à Blois ; même si son tracé antique antique légèrement différent de l'itinéraire moderne, elle est toujours partiellement visible dans le paysage sous le nom de « voie de Jules César » ou « chemin de Chartres »[8], notamment au sud du bourg moderne de Verdes ; elle y prend l'aspect d'une digue qui barre le cours de l'Aigre et ferme au nord, de l'Antiquité jusqu'à son assèchement en 1851, le lac du Dunois d'une superficie d'environ 20 ha[9]. La seconde, du nord-ouest au sud-est, va de Châteaudun à Meung-sur-Loire ou Beaugency où elle traverse la Loire, puis se dirige vers Bourges[J 3].

Verdes se situe également sur la ligne de partage des eaux de la Loire et du Loir et cette situation géographique, à la rencontre de deux bassins versants, est généralement favorable à l'implantation d'agglomérations antiques[P 1].

Des transports facilités et des matières premières accessibles

Outre les voies de transport terrestre reliant directement le site à l'Orléanais, au Perche, à l'ensemble de la Beauce et à la vallée moyenne de la Loire, Verdes est traversée par l'Aigre qui est certainement, dans l'Antiquité, accessible à des barques permettant le transport de marchandises vers l'aval jusqu'au Loir puis jusque vers l'Anjou[J 3].

L'environnement géologique est également favorable, l'érosion du substrat composé de calcaire de Beauce (Aquitanien) par l'Aigre offrant, sur les flancs de la vallée, un accès facile à des carrières exploitées pour la construction locale voire pour le commerce de pierres de taille ou la préparation de chaux[J 4]. Au XXIe siècle, une carrière de calcaire est toujours exploitée à Verdes.

Mentions historiques et études archéologiques

Décor de la piscine des thermes (Anatole du Faur de Pibrac, 1857).

La cité antique de Verdes n'est pas citée dans les textes avant le XIXe siècle et les ruines, encore visibles au moins jusqu'en 1870, ne font l'objet que de traditions orales[10]. La « voie de Jules César » figure sur la carte de Cassini sous le nom de « chemin de Blois ». Les premiers vestiges antiques, ceux des thermes, sont fortuitement mis au jour en 1856 par le propriétaire d'un terrain à la faveur d'un défrichement[11]. Des fouilles partielles de ces thermes ont lieu sous le Second Empire mais elles sont prématurément interrompues. Anatole du Faur de Pibrac publie toutefois un « Mémoire sur les ruines gallo-romaines de Verdes » agrémenté de nombreuses illustrations. Pendant un siècle, le site ne suscite plus l'intérêt. Albert Grenier est surpris de trouver des thermes sur un site apparemment peu important[12] et, pressentant que d'autres vestiges restent à découvrir, encourage la reprise des recherches[4].

Image externe
Centre monumental antique de Verdes vu d'avion en 1976 sur le site de l'écomusée de la vallée de l'Aigre.

Au début des années 1970, après quelques sondages pratiqués sur le site[10], une autre campagne de fouilles des thermes démarre, interrompue elle aussi[J 5]. À la même époque, la prospection électrique et les photographies aériennes dévoilent l'étendue de cette agglomération secondaire et permettent de compléter le plan du site[13]. C'est surtout la sécheresse de 1976 en Europe qui révèle, au printemps et à l'été, de nombreuses traces dans les cultures ; elles appartiennent à une palestre jouxtant les thermes au nord et dont Albert Grenier suspectait l'existence sans pouvoir la localiser[12], à une basilique civile à l'ouest de la palestre, à un vaste forum au sud de la basilique et à d'autres bâtiments non encore identifiés ; certains d'entre eux, en bordure de la voie de Jules César, pourraient être des entrepôts[J 1]. Trois secteurs résidentiels distincts, disposant chacun d'un embryon de réseau de voies, sont également mis en évidence[14].

Jusque dans les années 1980, de nombreuses monnaies sont retrouvées sur le site[J 6] ; la plupart d'entre elles sont disséminées dans des collections particulières[P 2]. Le site ne fait toutefois l'objet d'aucune campagne de fouilles programmées[15].

En 2016, un diagnostic archéologique est réalisé à l'est de la voie de Jules César[16].

Histoire

En l'absence de fouilles archéologiques complètes et de sources écrites, l'histoire du site, très mal documentée, est peu connue.

Des outils[C 1], un galet percé comme un bijou ou une amulette[17] retrouvés sur place et remontant au Néolithique, une enceinte datant peut-être de la même époque sur la rive gauche de l'Aigre, des traces d'activité artisanale de l'âge du fer témoignent d'une longue occupation du site[C 2].

Monnaie à l'effigie de Tetricus Ier.

Même si l'activité agricole est attestée dans le secteur à l'époque laténienne[C 3] et a joué un rôle dans la pérennité du site, le développement de Verdes dans l'Antiquité est plus probablement lié à sa situation géographique, à la croisée de voies de circulation[C 4]. Les thermes, monument le mieux connu du site, peuvent avoir été en fonction du Ier au IIIe siècle[P 3] avec de probables réaménagements dans cette période. Certains habitats sont datables de la même période[16].

Un bloc de quatre kilos de pièces de monnaie (4 à 5 000 éléments), dont des monnaies de Tetricus Ier, ainsi qu'un autre ensemble de monnaies dont les plus tardives sont de Maximin et de son épouse Caecilia Paulina[P 2], découverts à Verdes, sont peut-être des trésors cachés après 270, dans une période d'instabilité[C 5]. Les édifices publics comme les thermes paraissent avoir été restaurés dans le dernier quart du IIIe siècle, peut-être à la suite de destructions liées à des « invasions barbares »[C 6].

La ville ne semble pas totalement abandonnée ; le site de la palestre et des thermes désaffectés sert en effet de cimetière à la fin du Bas Empire ou au Haut Moyen Âge mais il est possible que la place de Châteaudun ait attiré les activités marchandes de Verdes[18],[J 4].

Ces différents éléments posent l'hypothèse d'une chronologie fréquemment rencontrée dans les agglomérations gallo-romaines : activité importante sous le Haut Empire romain, abandon ou occupation moins soutenue lors de la crise du troisième siècle, reprise d'activité temporaire et/ou partielle sous le Bas Empire[19]. Cette dernière étape correspond peut-être à une influence croissante d'Orléans au détriment de Chartres[7].

Description

À l'exception des thermes, partiellement fouillés il y a 160 et 50 ans, ainsi que d'un diagnostic archéologique réalisé en 2016, toutes les descriptions des édifices et aménagements de Verdes reposent sur l'interprétation parfois fragile de photographies aériennes et de résultats de prospections géophysiques[1].

Centre monumental

Plan schématique du centre monumental.

Un centre monumental, de plan sensiblement carré, paraît se dessiner, comprenant une palestre et des thermes dans sa partie orientale ainsi qu'une basilique et un marché-forum dans sa partie occidentale. L'interprétation de ce centre monumental, non aligné sur les autres éléments archéologiques, habitations notamment, est difficile : il peut s'agir d'un centre civique dont tous les éléments sont construits simultanément, sans doute après les premières habitations, et qui témoigne d'un statut particulier de l'agglomération. Il peut également être considéré comme un ensemble qui s'est construit peu à peu, avec des ajouts et des abandons, mais dont les observations incomplètes donnent une impression de contemporanéité des vestiges[20].

Thermes et palestre

Les thermes (Arcisse de Caumont d'après Anatole du Faur de Pibrac).

Les fouilles réalisées en 1856 par Anatole du Faur de Pibrac sur les vestiges de l'édifice thermal, premier monument du site identifié, le conduisent à publier un an plus tard un plan de l'ensemble, qu'Arcisse de Caumont reprend l'année suivante. Plusieurs aménagements sont identifiés, dont un praefurnium, un caldarium dont le sol est surélevé par des pilettes de briques et dont les murs sont chauffés par des tuyaux en poterie dans lesquels circule l'air chaud ; ces dispositifs démontrent la destination de l'édifice[21]. Révélée par la prospection aérienne, une palestre à péristyle pouvant mesurer 40 m de côté[22] jouxte au nord l'ensemble thermal[J 1].

Elément de tubulus (Anatole du Faur de Pibrac).

Daniel Pussot fait ses propres observations dans le seconde partie des années 1960 ; il constate à cette occasion que le plan de du Faur de Pibrac résulte d'une mauvaise interprétation des vestiges, qu'il est largement extrapolé de celui d'édifices mieux connus, comme les thermes de Drevant (Cher) ou de Saint-Saloine de Saintes (Charente-Maritime), et que des corrections doivent y être apportées ; Albert Grenier avait, dès 1960, émis des réserves sur le plan proposé par du Faur de Pibrac[12]. Les observations de Daniel Pussot sont toutefois trop partielles pour qu'un autre plan puisse être proposé[22]. Cependant, alors que le schéma initial suggérait pour l'usager un parcours linéaire à partir de la palestre au nord, certaines salles étant réservées aux hommes, d'autres aux femmes, Pussot envisage plutôt un trajet orthogonal obligeant à repasser par les mêmes pièces pour gagner la sortie des thermes et ne fait pas de distinction entre le sexe des usagers[P 4]. Le dispositif permettant l'alimentation en eau de ces thermes n'est pas connu[J 1] mais des canalisations d'évacuation sont identifiées[23],[24].

Mosaïque disparue des thermes (Anatole du Faur de Pibrac).

Les thermes de Verdes sont surtout remarquables par les mosaïques de conception simple[25] qui recouvraient le sol d'au moins trois de leurs salles ; lors des premières observations, plus de 260 m2 de mosaïques dégagées. Restées en place mais insuffisamment protégées, elles se dégradent et sont pillées[26]. Deux d'entre elles disparaissent mais une partie de la troisième dite « mosaïque au labyrinthe » (11 m2) est conservée depuis l'été 1905 au musée des Beaux-Arts de Blois[27],[28],[N 1]. Elle provient sans doute d'un frigidarium et mesurait à l'origine 90 m2 ; son motif central figurait peut-être le combat de Thésée contre le Minotaure[30] et son pourtour représente l'enceinte d'une ville avec des tours aux quatre angles reliées par une muraille crénelée[31]. Les tesselles (cm2 pour une hauteur de cm) qui la composent, blanches et noires en forme de pyramide tronquée renversée sont faites de deux types de calcaire différents du Rauracien et de l'Aquitanien dont les gisements les plus proches se trouvent respectivement dans le Cher et l'Indre pour les blanches, et de schiste aquitanien provenant peut-être de la Nièvre pour les noires[32]. Ces tesselles ne sont solidaires que par leur base, enfoncée dans une couche de béton ; aucun joint ne les relie l'une à l'autre[33]. Il n'est pas certain que cette mosaïque appartienne au premier état des thermes[34] : Michel Provost suggère de la dater de la fin de la dynastie antonine (fin du IIe siècle)[P 2] alors que Daniel Pussot la situe à la fin du IIIe ou au début du IVe siècle[34] ; ce dernier raisonnement n'est toutefois plus considéré comme valide[35].

Basilique civile

Plan de la basilique.

Le bâtiment, à nef unique[36] et de plan rectangulaire allongé d'ouest en est, mesure environ 48 × 14 m[22]. Chacun de ses petits côtés se termine par une abside semi-circulaire et il s'ouvre au sud sur le forum par une série de huit arcades. Les deux extrémités ouest et est de la basilique ainsi que la base des sept piliers soutenant les arcades de la façade méridionale sont bien discernables par voie aérienne si les conditions d'observation sont favorables[J 4]. Il est possible qu'une colonnade intérieure divise la basilique en deux dans le sens de la longueur, mais ce dispositif, s'il a existé, a été démonté et n'a laissé aucune trace[37].

Les deux absides de la basilique de Verdes ont probablement abrité des activités administratives de la ville, rôle généralement dévolu à une troisième abside médiane sur un grand côté de l'édifice, quand elle existe[36].

Marché-forum et activités commerciales

Au sud de la basilique et à son contact immédiat, un vaste complexe accueille probablement des activités politiques, comme un forum, mais aussi commerciales, comme un marché. Il mesure 60 × 100 m. De part et d'autre de l'esplanade centrale, ses grands côtés semblent bordés par des galeries marchandes composées chacune de 24 boutiques mesurant environ 9 × 4,5 m (30 × 15 pieds romains)[36]. Un caniveau, en bordure des deux grands côtés de la galerie couverte, évacue les eaux de pluie[38]. Une grande moitié sud de ce forum est inaccessible, recouvert par des constructions modernes (hangar agricole et cour de ferme)[J 7].

Une autre rangée de constructions, perpendiculaire aux précédentes, prend place au sud des thermes. L'hypothèse de boutiques longées au sud par une voie est privilégiée, mais il ne faut pas exclure des bâtiments liés à l'activité des thermes[39].

Temples et nécropoles

Deux édifices cultuels de type fanum sur plan centré sont localisés. Le premier, au sud des thermes, séparé de ces derniers par la galerie marchande et la voie qui la dessert, possède une cella circulaire dans une enceinte carrée[39]. Le second, autre encore plus au sud, se trouve à proximité d'un secteur résidentiel. Ces deux temples semblent respecter l'orientation habituelle pour ce type de monument, avec ouverture vers l'est[40].

À l'est des thermes, une enceinte quadrangulaire contenant une structure circulaire pourrait constituer un sanctuaire, mais cela n'apparaît de manière fugitive que sur quelques photos aériennes[22]. Des structures ayant appartenu à un temple pourraient se trouver près de l'église de Verdes[J 1].

Aucune nécropole n'est, au regard des données disponibles, identifiée à Verdes ; cette absence peut résulter de l'insuffisance des recherches et des modes d'investigation retenus[41]. Seules deux sépultures isolées potentielles sont recensées[J 4].

Théâtre hypothétique

Au début des années 1980, photographie aérienne et prospection géophysique semblent indiquer la présence d'un théâtre[42] ou d'un théâtre-amphithéâtre au nord-ouest du site, au-delà de la zone d'habitats ; ses dimensions ne sont pas précisées[P 2]. Toutefois, les publications plus récentes sont moins catégoriques quant à l'existence et à la localisation de ce monument[J 4], voire n'en font même pas état[40] et cette hypothèse est désormais purement et simplement abandonnée[43],[22].

S'il a existé un théâtre antique à Verdes, il pourrait se situer sous la ville moderne, adossé à la pente du vallon[2] ; Daniel Jalmain évoque « les courbes bizarres de la voirie de la ville »[18].

Un schéma urbain à reconstituer

Voie-digue de Jules César[N 2].

Si le site de Verdes se trouve bien au carrefour de deux voies antiques principales, le tracé de ces voies au cœur de l'agglomération est plus difficile à établir, et l'implantation du bourg moderne de Verdes a certainement effacé bien des vestiges ; ainsi, la voie de Jules César n'est identifiée qu'au nord du bourg, lorsqu'elle est recouverte par un chemin moderne et au sud, lorsqu'elle est surélevée en digue[44].

La voie qui, vers l'ouest, se dirige vers Châteaudun, semble montrer de part et d'autre de la bande de circulation, large de 6 à 8 m, deux allées bordées de trottoirs[1] probablement dallés[44]. De courtes allées perpendiculaires à cette voie séparent les habitations qui la bordent et qui sont alignée sur ses trottoirs. La même disposition s'observe au nord-est du centre monumental connu ; une rue dallée avec caniveaux et conduit d'évacuation est mise au jour[45].

En outre, une série de voies secondaires dessert le centre monumental, basilique et palestre au nord, forum, boutiques et fanum au sud[36]. Il semble toutefois difficile, au regard des données disponibles, d'imaginer un unique schéma de quadrillage urbain sur l'ensemble du site[J 1].

Trois « quartiers » d'habitats

Les photographies aérienne et géophysique des années 1970 révèlent l'existence de trois secteurs assez densément bâtis, mais aucune fouille n'y est effectuée. Le diagnostic réalisé en 2016 montre une occupation du Ier au IIIe siècle[16].

De part et d'autre de la voie de Châteaudun sur une longueur d'au moins 250 m, au nord-ouest du centre monumental, une série d'habitats  certains sont construits en pisé  ont leur façade alignée sur les trottoirs qui bordent la voie. Les bâtiments semblent séparés les uns des autres par de courtes allées aboutissant dans la voie principale[45].

Au nord-est de l'ensemble monumental, d'autres traces de murs sont également interprétées comme les vestiges de bâtiments, mais leur ordonnancement, le long de la voie qui contourne la palestre et les thermes, est plus difficile à cerner[P 5],[39].

Au sud des thermes et à l'est du bourg moderne (la Méraudière), une dernière série d'habitations, desservie par une voie secondaire, semble ordonnée selon un plan sommairement quadrillé[44]. Cet îlot est accompagné, à l'ouest, d'un petit fanum[40].

Agriculture, artisanat et commerce

Les principales activités commerciales de Verdes semblent liées à l'agriculture et à la transformation de ses produits. Depuis La Tène, l'agriculture tient une place non négligeable dans l'économie de le Beauce : les défrichements ponctuels du Néolithique ont fait place à la création de vastes terroirs cultivés[P 6]. De nombreuses exploitations agricoles sont identifiées autour de Verdes. La découverte de meules gallo-romaines montre que la production et la transformation de céréales est importante[J 4]. Le travail de la laine est attesté par la découverte sur le site de nombreux pesons de métiers à tisser et d'un poinçon. Cet artisanat, qui dépasse certainement le cadre familial et les stricts besoins domestiques, paraît perdurer au Haut Moyen Âge[46] et témoigne très probablement d'un élevage ovin déjà bien implanté[J 4] dont les nombreux enclos destinés au parcage des bêtes attestent[P 5] ; il semble tourné vers la production de laine plutôt que celle d'animaux de boucherie[47].

Aucune autre trace d'artisanat ou de commerce n'est attestée à Verdes même si un atelier de tabletterie est pressenti sur le site, mais le nombre de monnaies retrouvée sur place et le nombre de boutiques qui bordent le forum laissent supposer une importante activité dans ces domaines[P 7].

Notes et références

Notes

  1. Le motif préservé sur ce fragment de la mosaïque montre la fidélité du dessin général réalisé en 1857 par Anatole du Faur de Pibrac[29].
  2. L'ancien lac du Dunois se trouvait au second plan, au-delà de la digue[9].

Références

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  2. Croubois 1985, p. 48.
  3. Croubois 1985, p. 49.
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  5. Croubois 1985, p. 86.
  6. Croubois 1985, p. 88.
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  2. Provost 1988, p. 108.
  3. Provost 1988, p. 107.
  4. Provost 1988, p. 105.
  5. Provost 1988, p. 30.
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  7. Provost 1988, p. 108-109.
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  4. Jalmain 1999, p. 191.
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  6. Jalmain 1999, p. 187.
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  • Autres références :
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  9. Jalmain 1985, p. 158.
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  12. Albert Grenier, Manuel d'archéologie gallo-romaine, vol. IV-1 : Les monuments des eaux, Paris, A. et J. Picard, , 983 p., p. 320.
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  47. Alain Ferdière, « Le travail du textile en Région Centre de l'Âge du Fer au Haut Moyen-Âge », Revue archéologique du Centre de la France, t. XXIII, no 2, , p. 213 (DOI 10.3406/racf.1984.2411).

Pour en savoir plus

Bibliographie

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  • Michèle Blanchard-Lemée (dir.), Jean-Pierre Darmon et Xavier Barral i Altet, Recueil général des mosaïques de la Gaule : II, Lyonnaise-4, Paris, Presses du CNRS, , 154 p.
  • Alain Bouet, « Le problème du forum dans les agglomérations secondaires : l'exemple de Verdes (Loir-et-Cher) », dans [collectif], Territoires et paysages de l'âge du fer au moyen âge : mélanges offerts à Philippe Leuveau, Bordeaux, Ausonius éditions, , 318 p. (ISBN 978-2-9100-2365-2), p. 63-73. 
  • Claude Croubois (dir.), Le Loir-et-Cher de la Préhistoire à nos jours, Saint-Jean-d’Angély, Bordessoules, coll. « L’histoire par les documents », , 430 p. 
  • Françoise Dumasy, « Les théâtres ruraux des Carnutes et des Sénons ; leur implantation et leurs rapports avec la Civitas », revue archéologique du Centre de la France, t. XIII, nos 3-4, , p. 195-218 (DOI 10.3406/racf.1974.1928).
  • Anatole du Faur de Pibrac, « Mémoire sur les ruines gallo-romaines de Verdes », Mémoire de la Société d'agriculture, sciences, belles lettres et arts d'Orléans, t. III, , p. 4-40 (lire en ligne).
  • E.-C. Florance, « La mosaïque de Verdes », Bulletin de la Société d'histoire naturelle et d'anthropologie de Loir-et-Cher, no 9, , p. 129-142. 
  • Daniel Jalmain, « Verdes : cité romaine », Caesarodunum, no 20 « Actes du colloque : Le début de l'urbanisation en Gaule et dans les provinces voisines », , p. 157-164. 
  • Daniel Jalmain, « Les voies de Verdes », Bulletin de la Société archéologique d'Eure-et-Loir, no 47, , p. 35-41 (lire en ligne). 
  • Daniel Jalmain, « Verdes », dans [collectif], Agglomérations secondaires antiques en Région Centre (supplément au tome XVII de la Revue archéologique du Centre de la France), vol. 1, (lire en ligne), p. 187-191. 
  • Yves de Kisch, « Circonscription du Centre », Gallia, t. XXXVI, no 2, , p. 283-284 (lire en ligne).
  • Michel Provost, Carte archéologique de la Gaule : Le Loir-et-Cher - 41, Académie des inscriptions et belles-lettres, , 159 p. (ISBN 2-8775-4003-0). 
  • Daniel Pussot, « Verdes, haut lieu archéologique », Bulletin de la Société archéologique, scientifique et littéraire du Vendômois, , p. 53-64 (lire en ligne). 

Articles connexes

Liens externes

  • « Verdes », sur le site de l'écomusée de la vallée de l'Aigre (consulté le ).
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