Frédéric Lordon

Frédéric Lordon, né le , est un philosophe et économiste français. Il est chercheur au Centre de sociologie européenne (CSE)[1],[2],[3] et est directeur de recherche à la section 35 du CNRS (Sciences philosophiques et philologiques, sciences de l'art)[4],[5],[6]. Il est membre des Économistes atterrés[7], collectif défendant une pensée économique hétérodoxe et dont les positions rejoignent celles d'une partie de la gauche radicale française[7].

Pour les articles homonymes, voir Lordon.

Frédéric Lordon
Frédéric Lordon en 2013.
Fonction
Directeur de recherche au CNRS
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Dir. de thèse
Influencé par
Distinction
Prix des Rencontres philosophiques d'Uriage (d) ()
Œuvres principales

Biographie

Frédéric Lordon est né dans une famille bourgeoise de l'Ouest parisien. Son père est dirigeant d'entreprise et sa mère femme au foyer[8].

Ancien élève de l'École nationale des ponts et chaussées (promotion 1985), il poursuit sa formation à l'ISA (Institut supérieur des affaires) (promotion 1987)[9], devenu MBA HEC (maîtrise en administration des affaires (MBA) de l'École des hautes études commerciales de Paris).

À cette même époque, d'électeur de droite, il devient communiste[8]. Désireux de présenter un point de vue critique sur le monde social, il se tourne vers la recherche et choisit l'économie[8]. Il soutient sa thèse de doctorat en 1993 à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS) sur les « Irrégularités des trajectoires de croissances, évolutions et dynamique non linéaire. Pour une schématisation de l'endométabolisme »[10], sous la direction de Robert Boyer. Celui-ci la décrira comme étant « de loin la meilleure soutenance que j'aie jamais entendue », le qualifiant « d'étudiant extrêmement brillant, très perfectionniste »[11]. Parallèlement à ses études doctorales, il est chargé d'étude à l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) et chargé d'enseignement à l'Institut d'études politiques de Paris[12]. Il participe au Manifeste d'économistes atterrés[8],[13],[14] et soutient les Rencontres déconnomiques auxquelles il participe activement en 2012[15].

En 2012, il change d'« identité administrative » au CNRS et passe de l’économie à la philosophie, rejoignant la section 35 du CNRS, où il est directeur de recherche[16],[5],[6].

Au printemps 2016, il intervient à de nombreuses reprises dans le cadre du mouvement Nuit debout[8], et il en est « l'une des têtes pensantes » selon HuffPost[17].

Il est un collaborateur régulier du mensuel Le Monde diplomatique, sur le site web duquel il tient un blog intitulé « La pompe à phynance »[18],[19]. Il est invité sur France Culture[20].

Selon Le Figaro et d'autres organes médiatiques, sa liaison avec la journaliste Aude Lancelin a été l'une des causes de l'éviction de cette dernière de L'Obs[21],[22].

Affinités politiques

D'abord électeur de droite, Frédéric Lordon devient communiste à la fin de ses études[23],[24],[8]. Il a lu les travaux de Karl Marx, Pierre Bourdieu, Michel Foucault, Jacques Derrida, Louis Althusser, Baruch Spinoza[24],[8]. Et il effectue une analyse critique du « capitalisme néolibéral »[18],[25],[26].

Selon HuffPost, depuis le mouvement Nuit Debout (printemps 2016), Frédéric Lordon est devenu « l'une des figures intellectuelles incontournables de la gauche radicale »[17]. En avril 2016, un article de France Info le présente comme « sans attache » vis-à-vis des partis politiques et, selon son entourage, il est inenvisageable pour lui d'être lié à un parti : il se situe uniquement à une place de chercheur[8]. Il a été sollicité par le Front de gauche et les frondeurs du Parti socialiste, mais a refusé toute implication ; et selon France Info, le fait que Frédéric Lordon soit resté indépendant plaît aux « milieux altermondialistes et radicaux de gauche »[8].

Lors de la présidentielle de 2017 il déclare auprès de l'émission Là-bas si j'y suis au sujet de la candidature de Mélenchon « qu’il est porteur, pour la première fois depuis très longtemps, d’une différence significative de gauche dans le paysage de l’offre politique »[27]. Néanmoins, lors d'un entretien avec Judith Bernard pour le site Hors-Série en 2019, il déclare désormais « qu’un gouvernement Mélenchon serait K.-O. debout avant même de poser sa première fesse dans le fauteuil présidentiel »[28].

Concernant son rapport au marxisme, il est généralement considéré comme marxiste hétérodoxe, notamment de par sa proximité avec la Théorie de la Régulation, critique de l'analyse marxiste orthodoxe. Pour se situer, il cite Pierre Bourdieu : « Marx est indépassable, à condition de le dépasser »[réf. nécessaire][29].

D'après le politologue Eddy Fougier, Frédéric Lordon fait partie des « démondialisateurs français », comme l'économiste Jacques Sapir ou Emmanuel Todd, qui sont comme lui pour une relocalisation de l’économie, en recréant des conditions économiques qui permettent une politique de type keynésien grâce à « la fermeture relative de l’économie (protectionnisme ciblé et contrôle des mouvements de capitaux) et l’autonomie de la politique monétaire (sortie éventuelle de la zone euro) ». À ce titre, Lordon, fait partie des « nouveaux courants contestataires » qui prolongent et renouvellent l'altermondialisme[30].

Travaux et publications

Ses premières publications sont des petits manuels critiques, « faciles d’accès pour les non-initiés », publiés chez Raisons d'agir, une maison d'édition décrite par Le Monde comme étant un éditeur « militant » dont Pierre Bourdieu fut l’un des créateurs[31].

Ses travaux comportent notamment un programme de recherche « spinoziste »[32] en sciences sociales[33] et en sociologie économique[34]. Il vise à rapprocher étroitement la science économique de la sociologie[35].

Il décrit sa position dans le champ des sciences économiques comme « hétérodoxe » et, ce faisant, partage les thèses de régulationnistes et particulièrement celles qui posent le caractère ontologique des luttes au sein des faits sociaux. Il fait sienne la formule de Michel Foucault selon laquelle « la politique est la guerre continuée par d'autres moyens »[36], paraphrase retournée de la formule de Clausewitz : « la guerre est la continuation de la politique par d'autres moyens ».

Il réinterprète le conatus spinoziste afin de se dégager de l'emprise du structuralisme althusserien et permettre que soit réintroduite la dimension de l'action des individus-sujets au cœur des rapports sociaux et des sociétés[37]. Considérés comme des élans de puissance, les individus spinozistes sont déterminés par des affects extérieurs qui orientent leur comportement. Lordon oppose cette thèse à l’humanisme subjectiviste autodéterminé qui forme le cœur de l’imaginaire néolibéral[38].

Il travaille actuellement avec la romancière Sandra Lucbert à une œuvre de philosophie politique, poétique et littéraire sur le capitalisme néolibéral comme régime de pulsionnalité (sans avoir annoncé une date de parution)[39],[40],[41].

Prises de position

Critique de l'Union européenne et réflexions sur la souveraineté économique et politique

Dans un article de mai 2010 du Monde diplomatique[42], il revient sur une notion traditionnellement rejetée par la gauche, puis par une grande partie de la droite institutionnelle depuis que le Front national en a fait sa doctrine centrale, la notion de souveraineté en économie en prenant le cas japonais :

« À rebours de l'idéologie de la mondialisation qui fait l'apologie de la suppression de toutes les frontières, et spécialement de celles qui pourraient être opposées aux mouvements de capitaux, le cas japonais […] offre l'exemple d'une configuration non seulement viable, mais dotée d'assez bonnes propriétés[42]. »

Reconnaissant dans le même article que « l'histoire des XIXe et XXe siècles a donné suffisamment de raisons de se méfier de l'hypertrophie du principe national qui a pour nom nationalisme »[42], il rappelle cependant qu'en « détruisant l'idée de nation, le libéralisme détruit du même coup celle de souveraineté, en prenant bien soin, signe de sa parfaite hypocrisie, d'éviter toute reconstruction de souveraineté à des échelles territoriales élargies[42] ». Dans son ouvrage La Malfaçon. Monnaie européenne et souveraineté démocratique (Les Liens qui libèrent, 2014), il soutient que les traités européens ont ôté aux États de la zone euro leur souveraineté économique en les privant de la maîtrise de la politique monétaire et en faisant passer leurs politiques budgétaires sous la surveillance des institutions européennes et des marchés financiers[31]. L'Union européenne est devenue de ce fait « une machine à destructions sociales ». Selon Lordon, il n'existe pas de peuple européen, l'Union européenne ne saurait être transformée en profondeur car la souveraineté populaire ne peut s'y exercer[31], et la seule façon de retrouver la souveraineté populaire, serait de revenir aux États[31].

Le SLAM ou le plafonnement par écrêtement fiscal de la rémunération des actionnaires

Dans l'édition de février 2007 du Monde diplomatique, il propose la mise en place d'une taxe nouvelle, le SLAM[43], ainsi que la suppression de la Bourse dans un article paru, quant à lui, en février 2010[44].

Le SLAM (shareholder limited authorized margin, ou « marge actionnariale limite autorisée »)[45] est une proposition de « plafonnement par un écrêtement fiscal de la rémunération des actionnaires »[46] émise par Frédéric Lordon[47] pour lutter contre ce qu'il considère être les « ravages de la finance » produits par les nouvelles stratégies boursières sacrifiant l'emploi à la rentabilité et leur impact macroéconomique, découlant de la croyance dans le théorème de Schmidt. Le SLAM consiste à fixer un niveau de rentabilité actionnariale maximal au-delà duquel est appliqué un taux d'imposition confiscatoire. Pour déterminer les profits générés, on inclut à la fois les dividendes versés mais aussi les plus-values réalisées lors de la cession. Le niveau couperet se nomme « TSR » (total shareholder return) et serait ainsi fixé : connaissant aisément le taux d'intérêt pour des actifs sans risque, on n'autoriserait qu'une prime maximum liée au risque (dont le montant doit être discuté). Frédéric Lordon propose pour l'heure un TSR de 6-7 %. L'effet bénéfique attendu d'une telle mesure est de réduire la pression actionnariale sur les entreprises cotées[48] et par contre-coup sur les entreprises non cotées sous-traitantes des premières. Cela permettrait, tout en rémunérant correctement le capital, de ré-envisager plus sereinement la répartition des richesses et notamment le niveau d'emploi et de salaire, ainsi que d'améliorer les conditions sociales des salariés.

État d'urgence en France en 2015

Le 24 novembre, plusieurs intellectuels français publient dans Libération une tribune appelant à manifester le 29 novembre à Paris malgré l'interdiction. Ils notent que « c’est une victoire pour Daesh que d’avoir provoqué la mise sous tutelle sécuritaire de la population tout entière ». Selon eux, « s’il existe quelque chose comme une valeur française, c’est d’avoir refusé depuis au moins deux siècles de laisser la rue à l’armée ou à la police […] nous n’acceptons pas que le gouvernement manipule la peur pour nous interdire de manifester ». Parmi les signataires : Frédéric Lordon, Pierre Alféri, Hugues Jallon, Éric Hazan, Jacques Fradin, Ivan Segré, Nathalie Quintane, Serge Quadruppani, François Cusset[49].

Le 30 novembre 2015, il signe l'Appel des 58 : « Nous manifesterons pendant l'état d'urgence »[50],[51].

Réforme du code du travail et Nuit debout

Au printemps 2016, Frédéric Lordon s’engage contre la réforme du Code du travail portée par la ministre Myriam El Khomri. Il intervient en lisant son texte dans un amphithéâtre de l'université Panthéon-Sorbonne[52] et prend la parole lors de la première Nuit debout, place de la République à Paris[53] dont il est présenté comme le « moteur insurrectionnel »[54] ou le « maître à penser »[31]. En septembre 2017, il couvre (avec les auteurs Serge Quadruppani, Nathalie Quintane et Alain Damasio) pour le site d'informations lundimatin le procès des auteurs présumés de l'incendie d'une voiture de police le 18 mai 2016 à Paris en marge d'une contre-manifestation contre les violences policières[55].

Théories du complot

Dans un article de 2012, Frédéric Lordon écarte les explications psychologiques du conspirationnisme, estimant que celui-ci traduit la contradiction entre la volonté de savoir des classes dominées et leur absence d’accès aux moyens de savoir[56]. Pour le philosophe Philippe Huneman, cette idée que le complotiste « se fait des films » par manque d'accès au savoir « est certes éclairante, mais elle n’explique pas pourquoi ceux qui sont séduits par les théories du complot persistent dans leur foi, et même s'y enfoncent, alors que via Internet, l’individu non-spécialiste jouit d’un accès incommensurablement plus grand qu’auparavant à la connaissance naturelle et sociale (une énorme partie des revues scientifiques et d’information sérieuses, dans toutes les langues, étant gratuitement accessible) »[57]. En 2015, Frédéric Lordon est l'auteur d'un article dans un dossier du Monde diplomatique consacré aux théories du complot, dans lequel il envisage l'adhésion à celles-ci comme la contrepartie d'un manque de transparence répandu. Selon lui, « le conspirationnisme n'est pas une psychopathologie de quelques égarés, il est le symptôme nécessaire de la dépossession du politique et de la confiscation du débat public ». Lordon déclare dans cet article que le conspirationnisme « pourrait être le signe paradoxal que le peuple, en fait, accède à la majorité puisqu’il en a soupé d’écouter avec déférence les autorités et qu’il entreprend de se figurer le monde sans elles ». Ainsi, selon Conspiracy Watch, le conspirationnisme vu par Frédéric Lordon marquerait « la présence d’un processus de revitalisation démocratique par le bas »[58].

Conspiracy Watch estime qu'il s'agit d'« un texte dont la fonction évidente est de sauver le conspirationnisme » et d'une « entreprise de justification intellectuelle » de ce dernier : « L'économiste ne pèche-t-il pas par naïveté en présumant que le conspirationnisme n’est qu'un moment, une étape nécessaire sur le chemin de la réappropriation par les citoyens de leur destin ? Et s'il les emmenait, au contraire, vers des contrées très éloignées de l’idéal démocratique ? Si le conspirationnisme retardait plutôt qu’il ne précipitait ce que F. Lordon appelle l'entrée dans la majorité ? S’il n’était pas l'annonce d'une émancipation mais la voie la plus courte vers l'extrémisme ? »[58].

En 2017, Lordon publie un nouvel article sur le sujet dans Le Monde diplomatique, intitulé « Le complot des anticomplotistes ». Il avance notamment que les accusations de complotisme seraient le moyen commode que les tenants de l'« ordre social » utilisent pour disqualifier leurs adversaires quand ils se trouvent à court d'arguments. Ces accusations seraient devenues « le nouveau lieu de la bêtise journalistique »[59]. Conspiracy Watch voit dans ce texte un symptôme du malaise de la gauche radicale face au phénomène complotiste et estime que Frédéric Lordon « innove […] en liant d’entrée de jeu la question du complotisme à celle de l’antisémitisme, non en faisant du premier l’antichambre du second, comme un peu plus d’un siècle et demi de fantasmes antisémites le suggère pourtant, mais en expliquant au contraire que, sur cet hypothétique échiquier où s’affrontent dominants et dominés, l’étiquette infamante de complotisme remplirait, quoique d’une intensité moindre, très exactement la même fonction que celle d’antisémitisme », c'est-à-dire celle de pouvoir disqualifier certains adversaires politiques[60].

Opposition à Emmanuel Macron

Le 27 janvier 2018, il est intervenant lors de la journée de rencontre « Tout le monde déteste le travail », une journée dont il est l'un des instigateurs au sein d'un collectif. Sur la thématique « penser le travail », il y fait une conférence où il évoque le salaire à vie théorisé par Bernard Friot[note 1], ainsi que le problème de « la charge morale du discours autour du travail »[61].

Le 3 avril 2018, il débat avec l'économiste Bernard Friot au centre « Tolbiac » de l’Université Panthéon-Sorbonne, sur le sujet « En quoi la révolution est-elle encore d'actualité ? » alors que des étudiants protestent contre la loi Vidal, dont ils contestent le mode de sélection concernant l'entrée à l'université. Lordon conseille aux étudiants de prendre conscience de leur force et préconise une convergence avec d'autres foyers de contestation, que ce soit dans les universités, les hôpitaux, à la SNCF, ou encore à La Poste[62],[63].

Le , il participe à un « colloque intempestif » organisé à l'École normale supérieure rue d'Ulm pour débattre de la loi ORE[64],[65].

Avec François Ruffin entre autres, il organise le la manifestation « La fête à Macron » pour protester contre la politique du président de la République Emmanuel Macron. Il prend la parole et visant le président demande : « Où est la légitimité ? Du côté de ceux qui travaillent et de ceux qui souffrent. De ceux qui résistent »[66].

En mars 2019, Frédéric Lordon reçoit une invitation à participer à l'Élysée à un « Grand débat avec le Président » en compagnie d'une centaine d'intellectuels[67]. Il refuse, affirmant notamment au sujet du Grand débat qui se déroule alors en France que « personne n’y croit », et il ajoute dans sa réponse au chef de l’État Emmanuel Macron : « Vous détruisez le travail, vous détruisez les territoires, vous détruisez les vies, et vous détruisez la planète »[68].

Le 7 mai 2019, il participe à un procès parodique d'Emmanuel Macron organisé par Là-bas si j'y suis à la Bourse du Travail de Paris, dans lequel il joue le rôle du procureur[69]

Candidature d'Anasse Kazib

Frédéric Lordon fait partie des signataires d'une tribune défendant la candidature d'Anasse Kazib, porte-parole de Révolution Permanente à l'élection présidentielle[70],[71].

Publications

Ouvrages

Ouvrages collectifs

  • Sous la direction de Frédéric Lordon, Conflits et pouvoirs dans les institutions du capitalisme, Paris, Sciences Po-Les Presses, coll. « Sciences Po Gouvernances », 2008
  • Sous la direction d'Yves Citton et Frédéric Lordon, Spinoza et les sciences sociales : de l'économie des affects à la puissance de la multitude, Paris, Éditions Amsterdam, coll. « Caute ! », 2008
  • Sous la direction d'Édouard Louis, Pierre Bourdieu : l'insoumission en héritage[74], PUF, 2013, 192 p. (ISBN 978-2-13-061935-2)
    Participation de Frédéric Lordon, Annie Ernaux, Didier Eribon, Arlette Farge, Geoffroy de Lagasnerie et Frédéric Lebaron.
  • Sous la direction de François Cusset, Une histoire (critique) des années 1990 : de la fin de tout au début de quelque chose, La Découverte, 2014.
  • Sous la direction d'Eva Debray, Frédéric Lordon et Kim Sang Ong-Van-Cung, Spinoza et les passions du social, Paris, Éditions Amsterdam, 2019 (ISBN 978-2354801663)
    Participation de Frédéric Lordon, Pierre-François Moreau, Judith Butler, Yves Citton, Eva Debray, Nicolas Israël, Nicola Marcucci, Christophe Miqueu, Kim Sang Ong-Van-Cung et Pascal Sévérac.
  • Amal Bentounsi, Antonin Bernanos, Julien Coupat, David Dufresne, Éric Hazan, Frédéric Lordon, Police, La Fabrique, 2020, 136 p.[75]
  • Sous la direction d'Antony Burlaud, Allan Popelard et Grégory Rzepski, Le Nouveau Monde. Tableau de la France néolibérale, Éditions Amsterdam, 2021, 1046p.

Dans les médias

À la télévision

Il participe une première fois à l'émission Ce soir (ou jamais !) de Frédéric Taddeï sur France 2, le 11 octobre 2011 sur le thème du sauvetage des banques, face à Catherine Lubochinsky[76].

Il y participe une seconde fois, le 17 avril 2015, dans laquelle il fait face à Thomas Piketty et Guy Sorman sur le thème « Le capitalisme mérite-t-il une bonne correction ? »[77],[78].

Sur Internet

Il participe pour Arrêt sur images à l'émission « d@ns le texte » du 30 septembre 2010 avec Judith Bernard, pour présenter son livre Capitalisme, désir et servitude[79]. Il est depuis un invité régulier de l'émission Dans le texte présentée par Judith Bernard sur le site Hors Série, invitations faisant suite à la publication de chacun de ses derniers ouvrages, qui sont le sujet principal de l'entretien[80],[81],[82],[83].

Un épisode de la chronique web « Mes chers contemporains » lui est consacré et enregistre plusieurs centaines de milliers de vues[84].

Il est cosignataire de la pétition contre la sortie de l'arme du motard de la police à Rennes le 27 avril 2017[85].

Le 31 janvier 2020, il participe avec Thomas Piketty à un débat organisé par le journal L'Humanité autour de leurs derniers ouvrages respectifs[86].

En avril 2020, il initie la série « Perspectives » sur son blog hébergé par Le Monde diplomatique, consacrée à la situation économique présente et structurée par « quelques hypothèses simples jusqu’à l’esquisse de voies de sortie, en passant par des essais de clarification du « problème » comme il se pose (ou comme on pourrait le poser) »[87]. Composée de neuf articles, il y fait notamment la promotion des propositions de Bernard Friot[88] et d'un « communisme luxueux »[89].

À la radio

Depuis 2004, Frédéric Lordon a participé à plusieurs numéros de Là-bas si j'y suis, y compris depuis que l'émission est diffusée sur Internet[90].

En 2010, son livre Capitalisme, désir et servitude est présenté par Sylvain Bourmeau dans l'émission « La suite dans les idées »[91] sur France Culture et Laure Adler lui consacre un portrait dans son émission « Hors-champs » en 2013[92].

Au cinéma

Frédéric Lordon apparaît à plusieurs reprises en tant que commentateur dans le film documentaire français sorti en janvier 2012 : Les Nouveaux Chiens de garde qui explore les collusions entre les médias français et le pouvoir politique et économique français.

Sa pièce de théâtre D'un retournement l'autre à propos de la crise des subprimes est adaptée au cinéma par Gérard Mordillat dans le film Le Grand Retournement, sorti en salles le .

Dans le documentaire de Gilles Perret sorti en novembre 2006, Ma mondialisation, l'économiste fait part de ses observations et réactions[93].

Bibliographie

  • Dominique Temple, Frédéric Lordon, Marx et Spinoza, Éditions Hélène Temple-Boyer, 2018.
  • Valentin Soubise, « La condition anarchique et les affects de Frédéric Lordon peuvent-ils donner une théorie de la valeur ? », site Attac France, 2 octobre 2019[94].
  • Benoît Bohy-Bunel, Critique de Vivre sans, de Frédéric Lordon, RUSCA, (11), 2020[95].

Notes et références

Notes

  1. « Le salaire à vie, dont Friot, pour donner une idée, fixe le tout premier échelon à 1 500 euros, soit au-dessus du SMIC actuel, est octroyé, à sa majorité, à toute personne, quel que soit son statut, quel que soit son état d’activité, et jusqu’à la fin de ses jours. » Conférence de Lordon.

Références

  1. « CESSP - Centre européen de sociologie et de science politique - LORDON Frédéric », sur cessp.cnrs.fr (consulté le )
  2. « Frédéric Lordon », sur cse.ehess.fr (consulté le )
  3. « Frédéric Lordon, la concurrence des souverainistes », France Culture, (lire en ligne, consulté le )
  4. Frédéric Lordon sur le site du Centre de sociologie européenne.
  5. « Frédéric Lordon, l’intransigeant colérique », Libération.fr, (lire en ligne, consulté le ).
  6. « Comité national de la recherche scientifique - Section 35 », sur cnrs.fr (consulté le ).
  7. « Frédéric Lordon », sur atterres.org (consulté le )
  8. Elise Lambert, « Qui est Frédéric Lordon, l'économiste qui séduit le mouvement Nuit debout ? », francetvinfo.fr, 6 avril 2016.
  9. Dominique Berns, « La crise du capitalisme de basse pression salariale »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?), Le Soir, 24 novembre 2008.
  10. Frédéric Lordon, Irrégularités des trajectoires de croissance : évolutions et dynamique non linéaire : vers une schématisation de l'endométabolisme, (lire en ligne)
  11. « Qui est Frédéric Lordon, l'économiste qui séduit le mouvement Nuit debout ? », sur Franceinfo, (consulté le )
  12. « Pour une socionoétique des objets économiques. Entretien avec Frédéric Lordon », Frédéric Lordon, Mickaël Clévenot, Agnès Labrousse, Thomas Lamarche et Sabine Montagne, Revue de la régulation [En ligne], 2 janvier 2008.
  13. Voir sur atterres.org.
  14. « Frédéric Lordon », sur atterres.org (consulté le ).
  15. Vidéo de l'intervention de Frédéric Lordon à l'édition 2012 des Rencontres déconnomiques.
  16. Violaine Morin, « L’insaisissable Frédéric Lordon, maître à penser de la Nuit debout », Le Monde.fr, (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le ).
  17. « L'Élysée a invité le philosophe anti-Macron Frédéric Lordon pour le grand débat », sur Le Huffington Post, (consulté le )
  18. Antoine Janvier et François Provenzano, « Critique du capitalisme néolibéral et travail rhétorique chez Frédéric Lordon : un discours d’affectation », Dissensus, (ISSN 2031-4973 et 2031-4981, lire en ligne, consulté le ).
  19. « La pompe à phynance », sur Les blogs du Monde diplomatique (consulté le ).
  20. « Frédéric Lordon : biographie, actualités et émissions France Culture », sur France Culture (consulté le )
  21. « La journaliste de l'Obs, Hollande, le philosophe et "l'ogre des Télécoms" », LExpress.fr, (lire en ligne, consulté le ).
  22. « Licenciement politique à L'Obs : le sms qui confirme », Mediapart, 1er juin 2016 ; « Limogeage à L'Obs », Le Figaro, 1er juin 2016.
  23. Clémentine Autain, « Lordon, communiste par inadvertance », sur regards.fr (consulté le ).
  24. « Qui est Frédéric Lordon, le parolier de Nuit Debout ? », sur Contrepoints, (consulté le ).
  25. Frédéric Lordon, « Violences néolibérales », Mouvements, no 23, , p. 41-48 (lire en ligne).
  26. Frédéric Lordon, « Le totalitarisme, stade ultime du capitalisme ? », Cités, no 41, , p. 127-142 (lire en ligne).
  27. « Frédéric LORDON : soutenir Mélenchon ? | Textes à l'appui », sur Là-bas si j'y suis (consulté le )
  28. Lordon, Mélenchon et la révolution [YouTube], Judith Bernard, dans Dans le texte sur Hors-Série, 19 octobre 2019 (consulté le 28 avril 2020).
  29. « Entretien-fleuve avec Frédéric Lordon : “La société ne tient que suspendue à elle-même” », sur Les Inrockuptibles, (consulté le )
  30. Eddy Fougier, « De l'altermondialisme aux «Indignés» : un nouveau souffle pour la contestation du capitalisme ? », Revue internationale et stratégique, no 86, , p. 26-36 (lire en ligne).
  31. Violaine Morin, L’insaisissable Frédéric Lordon, maître à penser de la Nuit debout, lemonde.fr, 21 avril 2016
  32. « Ça fait dix ans que je me suis engagé dans ce programme de recherche qui vise à importer des concepts philosophiques, et notamment ceux de Spinoza dans une économie politique institutionnaliste. » Vidéo de Frédéric Lordon de 1:40 à 1:50.
  33. Voir sur son site.
  34. EHESS, Centre de sociologie européenne, Présentation de Frédéric Lordon.
  35. Notes de lecture : Conflits et pouvoirs dans les institutions du capitalisme, Thomas Lamarche, Revue de la régulation - Capitalisme, institutions, pouvoirs, janvier 2008 : « Cette posture au sein des sciences sociales et des sciences économiques nous renvoie à ce double projet d’unidiscipline dans les sciences sociales et de théorie générale des institutions, que l’on retrouve particulièrement chez André Orléan et Frédéric Lordon. Sociologues et économistes travaillent ici de concert. L’économie politique hétérodoxe, comme le précise Frédéric Lordon, "joue à fond le rapprochement des disciplines". »
  36. Foucault M., 1975-1976 : Il faut défendre la société, Gallimard, Paris, 1997, 283 p. p. 16 (ISBN 2-02-023169-7).
  37. Lordon F., 2008, « Métaphysique des luttes », p. 23-54, in Conflits et pouvoirs dans les institutions du capitalisme, Presses de la Fondation des sciences politiques, Paris, coll. « Gouvernances », dir., 339 p.
  38. Frédéric Lordon, La société des affects : pour un structuralisme des passions,, Paris, Éditions du Seuil, coll. « L'ordre philosophique », .
  39. « Arromanches-les-Bains. Un nouveau site internet pour la Villa La Brugère », sur lamanchelibre.fr (consulté le )
  40. « Villa La Brugère - Résidence - Sandra Lucbert », sur Villa La Brugère (consulté le )
  41. « Enseignement 2019-2020 — Structuralisme des passions. Philosophie spinoziste et théorie psychanalytique : capitalisme et pulsionnalité. : HABU », sur enseignements-2019.ehess.fr (consulté le )
  42. Frédéric Lordon, « Et si on commençait la démondialisation financière ? : Pour soumettre les choix économiques à la délibération politique », Le Monde diplomatique, (lire en ligne).
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Voir aussi

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