Vinci (entreprise)

Vinci, anciennement Société générale d'entreprises (SGE), est la deuxième entreprise mondiale des métiers des concessions et de la construction, employant 260 000 salariés à travers le monde.

Pour les articles homonymes, voir Vinci.

Vinci

Siège de Vinci à Nanterre, L'archipel, en 2021.

Création 1899 : SGE, 2000 : Vinci
Dates clés 1899 : création de la SGE
2000 : la SGE devient Vinci et fusionne avec GTM.
Fondateurs Alexandre Giros et Louis Loucheur
Forme juridique Société anonyme avec président-directeur général et conseil d'administration
Action Euronext : DG
Slogan Les vraies réussites sont celles que l'on partage.
Siège social Nanterre
 France
Direction Président directeur général : Xavier Huillard
Actionnaires Salariés 9,9 %
Autocontrôle 4,2 %
Qatar Holding 3,8 %
Actionnaires individuels 7,6 %
Investisseurs institutionnels français 13,7 %
Investisseurs institutionnels hors français 74,6 % (au 31 décembre 2021)
Activité industrie, tertiaire, infrastructures, télécommunications
Filiales Vinci Concessions, Vinci Énergies, Eurovia, Vinci Construction, Vinci Airports, Vinci Autoroutes, Vinci Facilities, Warbud Pologne, Citéos, Equo Vivo[1], etc.
Effectif 260 000 (2021)[2]
SIREN 552037806[3]
TVA européenne FR32552037806[4]
Site web vinci.com

Capitalisation 55,036 Mds € (31 décembre 2021)[5]
Dette 14 001 000 000 d’euros
Chiffre d'affaires 49,396 Mds € (2021)[6]
Bilan comptable 91 102 000 000 d’euros ()[7]
Résultat net 2,597 Mds € (2021)[6]

Société précédente Société générale d'entreprises
Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et Xavier Huillard PDG de Vinci, lors d'un colloque en 2015 à l'École polytechnique.

L'activité de Vinci en 2022 s'organise autour de trois branches de métiers : Concessions, Énergie et Construction. En 2021, l'entreprise est présente dans plus de cent pays[8] et son chiffre d'affaires est de 49,396 milliards d'euros[6].

Historique

Création de la SGE

Logo jusqu'en 1994.

La Société générale d'entreprises, connue sous l'acronyme « SGE », est fondée en 1908 par deux ingénieurs polytechniciens français, Alexandre Giros et Louis Loucheur. Ces derniers avaient monté une association en 1899 devenue le groupe Giros-Loucheur (Girolou), spécialisé dans la production d'électricité et de béton armé.

En 1914, la SGE est le 2e groupe français de travaux publics, derrière la GTM, mais devant la Société de construction des Batignolles et Fougerolle Frères[9].

Contrôles successifs par de grands groupes

La SGE est contrôlée de 1966 à 1984 par la Compagnie générale d'électricité (CGE), devenue Alcatel. Entre 1984 et 1988, elle est contrôlée par Saint-Gobain puis de 1989 à 2000, par la Compagnie générale des eaux qui deviendra en 2000 Vivendi environnement.

En 1988, la SGE achète Campenon-Bernard, une société créée en 1920[10].

Indépendance

En 2000, Vivendi environnement (Vivendi, anciennement Compagnie générale des eaux) se désengage de la SGE qui est alors rebaptisée Vinci. En , le groupe Vinci nouvellement indépendant acquiert les Grands travaux de Marseille (GTM), filiale de Suez. Il devient alors le numéro un mondial du BTP devant Bouygues. Cotée à la Bourse de Paris, elle entre dans la composition de l'indice CAC 40[11].

En 2005, sa part d'Autoroutes du sud de la France passe à 73,4 % et le à 100 %. Une polémique éclate sur les conditions financières de cette concession qui font perdre des ressources financières importantes à l’État chaque année[12]. Des hommes politiques de tous bords, Nicolas Dupont-Aignan[13], Arnaud Montebourg[14],[12] et François Bayrou[12] ont critiqué le laisser-aller de l’État en ce domaine.

En 2009, Vinci rachète Bar-W, Simplex et des actifs d'Haymills au Royaume-Uni ainsi que Han en Roumanie[15].

En 2010, Vinci rachète la société de Facility Management Faceo[16] et le groupe industriel Cegelec[17].

En 2011, Vinci acquiert de RFF la concession de la ligne LGV Tours-Bordeaux.

En 2013, Vinci acquiert l'autorité aéroportuaire portugaise Aeroportos de Portugal (ANA), pour 3,08 milliards d'euros[18]. La même année, Vinci vend une partie de sa participation dans l'entreprise belge CFE[18]. En , VINCI rachète les 16,67 % de participation que détenait Colas, filiale de Bouygues, dans Cofiroute, pour environ 800 millions d'euros[19].

En 2014, 75 % d'Indigo est cédé à Crédit agricole assurances et Ardian pour près de deux milliards d'euros[20]. Il finalise l'achat d'Imtech ICT, d'Electrix filiale du groupe sud-africain Aveng et de Freyssinet Espagne à travers Soletanche Freyssinet et a finalisé le rachat de la participation détenue par Colas dans le capital de Cofiroute[21].

En , Vinci annonce l'acquisition de l'entreprise néo-zélandaise HEB Construction pour un montant non déterminé[22].

En , Vinci vend sa part restante dans Indigo à Crédit agricole assurances et Ardian[23].

En , Vinci annonce l'acquisition de la société savoyarde Benedetti-Guelpa, spécialisée dans le domaine des travaux publics en montagne et dans celui de l'environnement[24]. En , Vinci annonce l'acquisition de sociétés en Suède Eitech et Infratek, spécialisée dans le domaine des travaux électriques et de l'ingénierie[25].

En , Vinci annonce l'acquisition de Lane Construction, une entreprise de construction américaine, pour 486 millions d'euros, renforçant sa filiale Eurovia[26].

En octobre 2020, Vinci annonce faire une offre d'acquisition sur les activités énergétiques d'ACS pour 5,2 milliards d'euros en , puis renégocie cette offre à 4,9 milliards d'euros, en [27].

En le groupe emménage dans son nouveau siège social situé 1 allée d'Auvergne à Nanterre. Sous le nom de « L'Archipel » cet ensemble de cinq bâtiments, construit au-dessus de la nouvelle gare de la branche du RER E de Nanterre-La Folie, permettra, à terme, à quatre mille employés des différentes filiales, de rassembler les équipes sur un seul site[28],[29],[30].

En août 2022, Vinci acquiert une participation de 29,9 % dans Grupo Aeroportuario Centro Norte pour 815 millions de dollars[31].

Activités du groupe

Vinci Concessions

Dans le domaine sportif, VINCI Concessions possède des participations majoritaires au capital de différentes sociétés : la société consortium du Stade de France; la société Le Mans Stadium (LMS), exploitante du MMArena ou bien encore la société Nice Eco Stadium, exploitante de l'Allianz Riviera.

Vinci Airports

Depuis 2012, Vinci fait de la gestion en espace aéroportuaire un axe privilégié de croissance. En 2015, la branche mobilise cinq mille salariés du groupe[32].

En , Vinci annonce la signature d'un protocole d'accord pour développer les aéroports iraniens de Mashhad et d'Ispahan[33].

Le , Vinci devient premier actionnaire de l'aéroport de Londres-Gatwick, 8e aéroport d'Europe en termes de trafic pour une transaction d'environ 3,22 milliards d'euros qui lui permet de détenir 50,01 % de l'aéroport anglais[34].

Fin 2018, Vinci exploite 46 aéroports basés dans 12 pays différents pour un total de 228 millions de passagers par an.

Vinci Airports est présent au Brésil, en Iran, en Angleterre, en Serbie ou encore au Japon.

Vinci Autoroutes

Vinci Autoroutes est le premier opérateur européen de concessions d’infrastructures de transport — autoroutes et ouvrages routiers. En France, Vinci Concessions dispose d’une très forte assise avec 4 300 km d’autoroutes en concession sur les réseaux d’ASF, d’Escota, de Cofiroute et d’Arcour (société concessionnaire de l’A19 entre Artenay et Courtenay). L'entreprise possède des participations dans plusieurs sociétés concessionnaires ou exploitantes d’infrastructures : la société du tunnel du Prado-Carénage (Marseille) ; Openly, le boulevard périphérique nord de Lyon jusque fin 2015 ; Seag et Seaca, opérateurs respectivement de l’aéroport de Grenoble-Isère et de l’aéroport de Chambéry - Savoie.

Vinci Concessions est également présent à l’international avec, au Royaume-Uni, les ponts sur la Severn et le contournement sud de Newport ; au Portugal les ponts sur le Tage ; en Grèce le pont Charilaos Trikoupis entre Rion et Antirion ; au Canada l’autoroute Fredericton-Moncton et le pont de la Confédération ; aux États-Unis les autoroutes SR91 et I-394 ; en Allemagne le système de télépéage Toll Collect ; au Cambodge trois aéroports ; en Jamaïque une section d’autoroute et 380 000 places de stationnement gérées dans onze pays. En , Vinci signe le contrat de conception du pont le plus long du monde entre l'émirat du Qatar et le royaume de Bahreïn (40 km).

Vinci Highways

Vinci Highways est le pôle de Vinci Concessions spécialisé dans la concession et l’exploitation d'infrastructures routières hors de France.

Vinci Railways

Vinci Railways est un opérateur spécialisé dans les infrastructures ferroviaires.

Vinci Énergies

Logo de Vinci Énergies.

Vinci Énergies et Vinci Facilities interviennent dans quatre domaines des services liés aux bâtiments :

  • les infrastructures : réseaux d’énergie (production, transport, transformation et distribution de l’énergie électrique) ; mise en lumière des villes et aménagement urbain ; infrastructures de transport (éclairage, alimentation électrique et systèmes d’information) ;
  • l’industrie : distribution d’énergie électrique et contrôle-commande, mécanique, traitement de l’air, protection incendie, isolation, maintenance industrielle ;
  • le tertiaire : réseaux d’énergie, génie climatique, plomberie, détection et protection incendie, gestion technique de bâtiment, sécurité, maintenance multi-technique et multi-service ;
  • les télécommunications : infrastructures et communication d’entreprise voix-données-images.

En 2019, elle compte cinq marques majeures :

  • Actemium : solutions pour l’industrie ;
  • Axians : communication voix-données-images (anciennement Graniou) ;
  • Citeos : éclairage urbain ;
  • Omexom : production, transport, transformation et distribution d’électricité. Acteur de la transition énergétique dans les Territoires ;
  • Vinci Facilities qui assure tout ou partie des services liés aux bâtiments.

En , Vinci Énergies achète « Sistem Melesur Energia » et « Sistem Infraestructuras y Operaciones EPC » au groupe espagnol « Grupo Solar Lighting »[35],[36].

Eurovia

Eurovia, filiale du groupe Vinci, est une entreprise française de travaux publics dont la principale activité est la conception, la construction et l'entretien d'infrastructures de transport et d'aménagements urbains.

Eurovia est présent dans les travaux routiers, ferroviaires et le recyclage des matériaux.

Réalisant plus de 90 % de son chiffre d’affaires en Europe (principalement en France, en Allemagne, au Royaume-Uni, en République tchèque et en Espagne)[réf. souhaitée], Eurovia détient également des positions aux États-Unis (Floride, Caroline du Nord), au Canada (Québec) et au Chili.

Vinci Construction

Numéro un en France et troisième groupe mondial de la construction, Vinci Construction est le premier contributeur au chiffre d’affaires du groupe : 35 % en 2017 en faisant 13,96 milliards d'euros de chiffre d'affaires.

Son activité se répartit en trois composantes :

  • la France métropolitaine, avec Vinci Construction France, formée du rapprochement en 2007 de Sogea Construction et de GTM Construction, qui dispose d’un réseau de 370 centres ;
  • les marchés locaux hors France métropolitaine, couverts par un réseau de filiales qui exercent l’ensemble des métiers de la construction dans leurs zones d’intervention : Vinci PLC au Royaume-Uni ; CFE (détenu à 46,8 %) au Benelux ; Vinci Construction Filiales Internationales en Allemagne, en Europe centrale, dans la France d’outre-mer et en Afrique (SOGEA SATOM) ;
  • les activités relevant de marchés mondiaux : les grands ouvrages, avec Vinci Construction Grands Projets ; le génie civil spécialisé à haute technicité, avec Freyssinet ou Soletanche Bachy ; le dragage, avec DEME (détenu à 50 % par CFE).

Vinci a été le mécène de la restauration de la galerie des Glaces du château de Versailles (2004 - 2007).

Sociétés du groupe Vinci Construction

  • Sogea - Satom
  • Soletanche Freyssinet
  • Vinci Construction UK
  • Entrepose Group
  • Vinci Construction Grands Projets
  • GTM
  • Dodin Campenon Bernard
  • Vinci Construction Terrassement
  • Vinci Construction France
  • Vinci Construction DOM-TOM
  • Warbud
  • SMP
  • Prumstav
  • Freyssinet CZ
  • APS Alkon
  • Botte Fondations
  • Neom
  • Dumez
  • Seymour Whyte[37]
  • Arbonis
  • Sixense

Vinci Immobilier

Vinci Immobilier est la filiale de promotion immobilière du groupe (fondée en 2005). Elle est spécialisée en immobilier résidentiel (logements et les résidences services) et en immobilier d’entreprise (bureaux, commerces et hôtels).

En Vinci Immobilier choisit Bordeaux pour présenter son nouveau concept de résidence services destiné aux étudiants, Student Factory : 116 logements, essentiellement des T1 de 20 m2. L'objectif est de compenser la grandissante pression démographique et immobilière[38]. Le , Vinci Immobilier annonce la création d'une société dédiée à l'investissement dans les start-ups nommée « Vinci Immobilier Corporate Venture ». L'objectif est d'accélérer le développement d'offres, d'innovations et de solutions pour une ville durable[39]. Les investissements auprès des jeunes pousses pourra atteindre un million d'euros[40].

Entreprises et marques du groupe

Entreprises du groupe Vinci avec date de création[41] (liste non exhaustive) :

Données financières

Données financières en millions d'euros[44]
Années 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019
Chiffre d'affaires 36 956 38 634 40 338 38 703 38 518 38 073 40 248 43 519 48 053
Résultat d'exploitation 3 660 3 651 3 767 4 243 3 715 4 118 4 607 4 997 5 734
Résultat net part du groupe 1 904 1 917 1 962 2 486 2 046 2 505 2 747 2 983 3 260
Dettes financières 17 164 16 210 17 552 17 134 15 001 13 938 14 001 15 554 21 700
Effectifs 183 320 192 701 190 704 185 293 185 452 183 487 194 428 211 233 222 397

Actionnaires

Au [45].

Nom  %
Vinci (Plan d'épargne) 81,71
Vinci (auto détention) 6,08
Qatar Holding 3,74
The Vanguard Group 2,11
Norges Bank Investment Management 1,79
Capital Research & Management Co. 1,31
Amundi Asset Management 1,30
BlackRock Fund Advisors 1,19
BlackRock Investment Management 1,14
Fidelity Management & Research 1,11

Quelques ouvrages réalisés

Projets

  • Pays-Bas
    • Projet Coentunnel à Amsterdam
  • Qatar
    • Station de pompage des eaux d'assainissement du nord de Doha
    • Ligne de tramway de Lusail de 25 km de long

Dirigeants

Présidents

Activité de lobbying

Auprès des institutions de l'Union européenne

Vinci Concessions est inscrit depuis 2017 au registre de transparence des représentants d'intérêts auprès de la Commission européenne, et déclare en 2018 pour cette activité des dépenses annuelles d'un montant compris de 120 000 euros[46]. Vinci concessions est également représenté par le cabinet Athenora consulting, qui indique avoir reçu de ce dernier en 2017 pour l'activité de lobbying entre 100 000 et 200 000 euros[47].

En France

Vinci déclare à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique exercer des activités de lobbying en France pour un montant qui n'excède pas dix mille euros sur l'année 2018[48]. Plusieurs actions de représentation d'intérêts ont été également réalisées en 2018 pour le compte de Vinci constructions par l'agence Public & private link[49], et par le CCIC[50].

Critiques

Russie

Vinci est impliqué dans la construction des premiers 43 km de la route à péage Moscou-Saint-Pétersbourg à travers la Forêt de Khimki. Cette construction a soulevé de nombreuses protestations en Russie, 75 % de la communauté locale, environ 200 000 citoyens de Khimki, s'opposent au projet. Il y a nombreuses violations des droits de l’homme qui entourent le projet, avec des journalistes et des militants arrêtés, agressés, voire tués[51],[52],[53]. En , la mort du journaliste Mikhaïl Beketov a révélé, dans un journal local, les soupçons de corruptions qui pesaient sur les responsables du projet. En , il avait été sauvagement agressé, puis laissé pour mort[54].

Projet d'aéroport du Grand Ouest

Le Projet d'aéroport du Grand Ouest à Notre-Dame-des-Landes, donne lieu à de vives contestations locales et nationales émanant de nombreux citoyens, élus locaux, syndicats, associations de défense de l'environnement et groupes politiques. Considéré comme un symbole des grands travaux inutiles imposés[55] et coûteux (556 M€ HT[56]) par ses détracteurs, le projet d'une surface de 1 650 ha serait également en contradiction avec la loi sur l'eau, le Grenelle de l'environnement, la transition énergétique et mènerait à l'expropriation et la destruction de terres agricoles[57],[58],[59].

Prix Pinocchio

Pour les deux projets ci-dessus (autoroute reliant Moscou à Saint-Pétersbourg et aéroport Notre-Dame-des-Landes), le groupe reçoit en 2011 et en 2012 le « prix Pinocchio » qui dénonce leurs conséquences environnementales et sociétales néfastes[60],[61].

Travailleurs migrants au Qatar

Le , l'ONG Sherpa a déposé plainte contre Vinci Construction Grands Projets et sa filiale qatarie, pour travail forcé, réduction en servitude et recel, sur des chantiers au Qatar notamment ceux de la Coupe du Monde[62]. Le PDG du groupe, Xavier Huillard, a par la suite admis dans un entretien accordé au Figaro que Vinci conservait les passeports des travailleurs immigrés travaillant sur ses chantiers au Qatar[63], tout en maintenant que les travailleurs vivaient « dans des conditions qui sont aux meilleurs standards »[64].

Vinci a démenti les accusations. Une enquête préliminaire a été ouverte[65]. Le Vinci a cité à comparaître Sherpa par la représentation de son président William Bourdon, mais aussi, à titre individuel, la directrice Laetitia Liebert, la juriste Marie-Laure Guislain chargée du dépôt de plainte, le vendredi au Tribunal de Grande Instance de Paris. Cette procédure, engagée pour atteinte à la présomption d’innocence en raison d’une interview parue le sur le site internet de Libération[66], fut décrite par Sherpa comme une stratégie « SLAPP » (Strategic Lawsuit Against Public Participation ou poursuite bâillon en français), décrite comme une procédure coûteuse pour décourager les plaignants moins solides financièrement[67]. Le Tribunal de Grande Instance de Paris a estimé que cette contre-attaque ne relevait pas du juge des référés, ce qui a conduit Vinci à engager une procédure au fond, devant la 17e chambre civile. En , cette dernière a rejeté les arguments de Vinci, en expliquant sa décision de la manière suivante :

« [L’atteinte à la présomption d’innocence n’est caractérisée que si la personne est présentée] comme coupable de faits faisant l'objet d'une enquête ou d'une instruction judiciaire […] L'atteinte à la présomption d'innocence ne se conçoit donc que si celui qui reçoit l'information […] a connaissance de l'existence d'une procédure pénale en cours. »

Or, l’article en cause ne faisait pas référence à l’ouverture de l’enquête, qui n’a été annoncée de manière publique que plus tard[68].

Vinci a engagé d’autres plaintes contre l’association Sherpa, notamment pour diffamation et dénonciation calomnieuse.

Au début de l’année 2016, Vinci a commandé au réseau Business for Social Responsibility une étude d’impact visant à établir des standards internes en matière de droits de l’homme[69]. Cette initiative a notamment comme objectif de « s'assurer de l'effectivité des mesures mises en place par QDVC », la filiale qatarie du groupe[70].

Après un classement sans suite de la première plainte du , l'ONG Sherpa, grâce à de nouvelles investigations en Inde, accuse à nouveau Vinci et sa filiale qatarie de « travail forcé, réduction en servitude, traite des êtres humains, travail incompatible avec la dignité humaine, mise en danger délibérée, blessures involontaires et recel » en [71].

Pollution de la Seine

Une pollution de la Seine révélée en par la Fédération interdépartementale pour la pêche et la protection du milieu aquatique entraîne l'ouverture d'une enquête préliminaire, ainsi que la suspension d'une subvention de la Région Île de France. L'usine à béton de Nanterre est à l'origine de la pollution. L'entreprise indique que la pollution est accidentelle et involontaire, ce que contestent la police de l’eau de la direction régionale et interdépartementale de l’environnement et de l’énergie et la Fédération interdépartementale pour la pêche et la protection du milieu aquatique[72],[73].

Notes et références

  1. Equo vivo : la nouvelle offre de génie écologique de Vinci construction, Environnement magazine, 22 septembre 2017.
  2. « L'essentiel », sur vinci.com.
  3. Système national d'identification et du répertoire des entreprises et de leurs établissements, (base de données)
  4. « https://amadeus.bvdinfo.com/version-2019829/ », sous le nom VINCI (consulté le )
  5. Vinci - Données boursières.
  6. « Résultats annuels 2021 », sur vinci.com, (consulté le ).
  7. rapport annuel
  8. « Implantations Vinci », sur vinci.com (consulté le )
  9. Dominique Barjot (1982), citée par Les Échos, 18 décembre 2000.
  10. « VINCI - histoire » (version du 5 novembre 2011 sur l'Internet Archive)
  11. Historique de la composition du CAC40
  12. Jean-Claude Jaillette et Emmanuel Lévy, « Autoroutes : la rente de Vinci sera-t-elle prolongée », Marianne, .
  13. « Nicolas Dupont-Aignan : je propose la réquisition des autoroutes », Sud-Ouest, 10 avril 2012.
  14. http://www.arnaudmontebourg.fr/tag/autoroutes/
  15. Le Moniteur, no 5533, 11 décembre 2009.
  16. Vinci va acquérir la société de maintenance technique Faceo
  17. Vinci achète Cegelec et ouvre ses portes au Qatar
  18. France's Vinci considers sale of its parking business: report, Reuters, 25 septembre 2012
  19. Bouygues unit sells Cofiroute stake to Vinci, Reuters, 21 décembre 2013.
  20. « Vinci vend ses parkings valorisés près de 2 milliards d'euros ».
  21. Comptes consolidés annuels 2014.
  22. Vinci rachète HEB Construction, Le Figaro, 25 juin 2015.
  23. Vinci finalise la cession d'Indigo, Le Figaro, 27 septembre 2016.
  24. VINCI rachète la société de travaux publics BENEDETTI-GUELPA.
  25. Vinci : Nouvelle acquisition en Scandinavie pour Energie.
  26. Philippe Bertrand, « Vinci devient leader des travaux routiers sur la côté Est américaine », sur Reuters, .
  27. (en) « France's Vinci agrees to buy ACS's energy business for $5.8 billion », sur Reuters, .
  28. l’Archipel, nouveau siège et nouvelles ambitions pour Vinci.
  29. L’archipel, futur siège de Vinci.
  30. Vinci s'offre un nouveau siège fidèle aux convictions de son PDG.
  31. (en) « France's Vinci buys Fintech's stake in Mexico's OMA in $815 mln deal » , sur Reuters,
  32. Vinci Airports prend de l'envergure, Challenges, 24 octobre 2015
  33. Aéroports: Vinci signe avec l'Iran sa métamorphose, Challenges, 29 janvier 2016
  34. « Airbus : record de production d'avions en 2018 », sur lefigaro.fr, (consulté le ).
  35. Vinci Energies rachète deux filiales de Grupo Solar Lighting en Espagne.
  36. Vinci Energies devient un acteur majeur de la fourniture d'énergie en Espagne.
  37. « Australie: Vinci rachète Seymour Whyte », sur FIGARO, (consulté le )
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  64. « Qatar : Vinci conservait effectivement les passeports de ces travailleurs ». La Tribune, 2 avril 2015.
  65. Accusations de travail forcé au Qatar : enquête préliminaire sur Vinci ouverte à Nanterre, sur Eurosport.fr, 25 avril 2015.
  66. Accusations de travail force au Qatar: Vinci contre-attaque, iTélé, le 03 juin 2015.
  67. « Plainte contre Vinci au Qatar : Vinci porte plainte en diffamation et demande des dommages et intérêts exorbitants à l’association Sherpa et à ses salariés – SHERPA », sur asso-sherpa.org (consulté le ).
  68. Accusations de travail forcé au Qatar : Vinci débouté par le tribunal, Le Point, 13 avril 2016.
  69. Chantiers au Qatar : Vinci réalise un guide sur les droits de l'homme, BatiActu.com, 20 avril 2016.
  70. « Qatar : Vinci travaille à un guide sur les standards en matière de droits de l'homme », LaTribune.fr, 19 avril 2016.
  71. « Chantiers au Qatar : nouvelle plainte contre Vinci », sur lesechos.fr, (consulté le ).
  72. Grégoire Allix, « Pollution au ciment dans la Seine : la version de Vinci contestée », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
  73. Marjorie Lenhardt, « Pollution de la Seine par Vinci à Nanterre : ouverture d’enquête imminente », sur leparisien.fr, Le Parisien, (consulté le ).

Annexes

Articles connexes

Bibliographie

  • Dominique Barjot, La trace des bâtisseurs. Histoire du groupe Vinci, Rueil-Malmaison, Vinci, , 626 p. (ISBN 978-2-9520769-0-6 et 2-9520769-0-1).
  • Nicolas de la Casinière, Les Prédateurs du béton. Enquête sur la multinationale Vinci, Paris, Libertalia, 160 p. (ISBN 978-2-918059-37-0).
  • Nicolas de La Casinière, « Le soleil ne se couche jamais sur l’empire Vinci : Petite géographie d’un géant de la construction », Le Monde diplomatique, (lire en ligne).

Liens externes

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