Star Trek 6 : Terre inconnue

Star Trek 6 : Terre inconnue ou Star Trek 6 : La Conquête du nouveau monde au Québec (Star Trek VI: The Undiscovered Country) est un film américain de science-fiction réalisé par Nicholas Meyer et sorti en 1991.

Pour les articles homonymes, voir Star Trek (homonymie).

Star Trek 6 :
Terre inconnue
Titre québécois Star Trek 6 : La Conquête du nouveau monde
Titre original Star Trek VI: The Undiscovered Country
Réalisation Nicholas Meyer
Scénario Nicholas Meyer
Denny Martin Flinn
Musique Cliff Eidelman
Acteurs principaux
Sociétés de production Paramount Pictures
Pays de production États-Unis
Genre science-fiction
Durée 113 minutes
Sortie 1991

Série Star Trek

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Synopsis

En 2293, Praxis  lune minière et centre principal de production d'énergie de l'empire klingon  explose. Cela met à mal les fondations de l'empire. Un mois plus tard, le chancelier du Haut Conseil klingon, Gorkon, choisit de normaliser les relations avec la Fédération des planètes unies et de mettre fin à une guerre froide de soixante-dix ans.

Un mois plus tard, M. Spock, le capitaine Kirk et l'équipage de l'USS Enterprise partent escorter le vaisseau de Gorkon jusqu'au centre de conférence où il doit signer l'accord de paix. Au moment même de leur rencontre, et juste après un repas mémorable et difficile partagé par les deux délégations sur l'Enterprise, des torpilles apparemment tirées du vaisseau de Kirk touchent le Kronos, le vaisseau amiral klingon et le chancelier est abattu. Chang, le général klingon, accuse Kirk, qu'il fait envoyer en compagnie du docteur McCoy sur la prison de glace Rura Penthe. Spock ne dispose que de quelques jours pour sauver son ami et maintenir la paix menacée par une conspiration « anti-pacifiste ».

Après l'assassinat de Gorkon, sa fille, Azetbur, devient chancelière et continue à œuvrer pour la paix. Mais, pour des raisons de sécurité, le lieu de la conférence est tenu secret. Toutefois, les deux parties ont sous-estimé l'ampleur de la conspiration dite « de Khitomer ». Finalement, les équipages de l'USS Enterprise et de l'USS Excelsior interviennent à temps pour dénoncer le complot et empêcher une tentative d'assassinat contre le président de la Fédération.

Fiche technique

Distribution

Production

Développement

Après l'échec critique et public du précédent film Star Trek 5 : L'Ultime Frontière (1989), toute l'équipe de production se demande si la saga parviendra à se « relever »[4]. Alors que le 25e anniversaire de la série originale en 1991 approche, le producteur Harve Bennett souhaite réutiliser une idée qu'avait eue Ralph Winter pour le 4e film : une préquelle de la saga avec des versions jeunes de Kirk et Spock à l'Académie de Starfleet. Cela permettait également de pouvoir faire un film si les acteurs originaux ne voulaient pas revenir[4]. Harve Bennett et David Loughery (scénariste de Star Trek 5 : L'Ultime Frontière) écrivent alors un script intitulé The Academy Years, dans lequel Leonard McCoy raconte à des jeunes de l'Académie comment il a rencontré Kirk et Spock. L'histoire montre également la jeunesse de Kirk et Spock, ainsi que leur rencontre avec Montgomery Scott. Le script inclut également George Kirk, le père du Capitaine Kirk, qui est pilote présumé mort après une expérience avec Scott. Par ailleurs, l'histoire se déroule à une époque de la Fédération des planètes unies où le racisme est assez présent, notamment envers Spock. Le personnage de Christine Chapel apparait également[5].

James Doohan, interprète de Montgomery Scott, se plaint que le patron de la Paramount Frank Mancuso ait renvoyé Harve Bennett, à la suite des mauvaises réactions de certains acteurs, de Gene Roddenberry et des fans [6]. Même après avoir réécrit le scénario pour inclure William Shatner et Leonard Nimoy, Harve Bennett est mis de côté par la Paramount et décide qu'il est temps de quitter la franchise Star Trek[7] : « On m'a offert 1,5 million pour faire Star Trek VI et j'ai dit “Merci, je ne veux pas faire ça. Je veux faire l'Académie” »[6].

L'acteur Walter Koenig, interprète de Pavel Chekov, approche ensuite Frank Mancuso pour lui proposer une histoire nommée In Flanders Fields (titre original du poème traduit en français par Au champ d'honneur). Dans cette histoire, les Romuliens s'associent à la Fédération en guerre avec les Klingons. Tout l'équipage original de l’Enterprise, excepté Spock, se voit refuser l'autorisation de partir en mission après avoir échoué aux tests d'aptitude. Spock et son nouvel équipage sont ensuite capturés par une race alien inconnue. L'ancien équipage de l’Enterprise doit alors aller à leur secours. À la fin de ce projet de script, seuls McCoy et Spock survivent[8].

Frank Mancuso demande à Leonard Nimoy de concevoir une histoire qui servirait de « chant du cygne » à tous les acteurs de la série originale et des films précédents[9]. Avec les scénaristes Mark Rosenthal et Lawrence Konner, il suggère que Kirk rencontre Jean-Luc Picard, personnage principal de Star Trek : La Nouvelle Génération, mais les producteurs de la série refusent[10]. Nicholas Meyer, réalisateur de Star Trek 2 : La Colère de Khan et coscénariste de Star Trek 4 : Retour sur Terre, est approché pour une éventuelle idée, mais il n'en a aucune[4]. Ralph Winter, qui a rejoint le projet après le départ de Harve Bennett, explique que la Paramount voulait à tout prix sortir le film pour les 25 ans de Star Trek mais le réaliser à faible coût[11].

En visite chez Nicholas Meyer, Leonard Nimoy évoque l'idée d'un mur de Berlin dans l'espace et d'un parallèle entre les Klingons et l'URSS. Captivé par l'idée de l'acteur, Nicholas Meyer l'explore davantage et envisage alors une histoire débutant avec une explosion intergalactique similaire à la catastrophe nucléaire de Tchernobyl qui provoquerait la disparition de l'empire Klingon. Toute l'histoire s'articule autour du climat politique de l'époque ; c'est ainsi que le personnage de Gorkon est inspiré par Mikhaïl Gorbatchev[12]. Au travers de la métaphore de l'empire Klingon, le scénario illustre également l'effondrement du bloc communiste entraînant une rencontre entre les deux superpuissances de l'époque (sommet américano-soviétique de 1991). Coïncidence ou pas, « Praxis » est un euphémisme utilisé par le communiste Antonio Gramsci à la place de « marxisme » et la première syllabe du nom des réformateurs en faveur de la paix est la même (Gorkon dans Star Trek et Gorbatchev en URSS). Nicholas Meyer a également l'idée d'un Klingon pacifiste notamment inspiré d'Abraham Lincoln, Anouar el-Sadate ou encore Gandhi[13]. La femme de Nicholas Meyer l'encourage à réaliser le film[14].

Nicholas Meyer collabore avec son ami Denny Martin Flinn pour développer davantage le scénario. Ils correspondent par courriel car Nicholas Meyer vit en Europe et Denny Martin Flinn à Los Angeles. Denny Martin Flinn écrit toute la journée et envoie ses ébauches le soir à Nicholas Meyer, qui fait des retouches. Ils doivent également composer avec les changements demandés par les acteurs[11]. Ayant appris que ce sera sûrement le dernier film avec le casting original, Denny Martin Flinn écrit une scène d'ouverture qui revient sur le passé de l'équipage avant qu'ils sortent de leur retraite pour une ultime mission. Il développe le passé des personnages avant leur arrivée sur l’Enterprise et leur ajoute une touche d'humanité[6]. Dans une scène, Spock incarne Polonius dans une version vulcaine de Hamlet, Sulu conduit un taxicab dans une immense métropole[15]. Dans une des versions, l'histoire débute par Sulu voulant sortir ses équipiers de leur retraite : l'emplacement géographique de Spock est classifié, Kirk doit se marier avec Carol Marcus, McCoy est ivre à l'occasion d'un repas, Scotty enseigne l'ingénierie, Uhura présente une émission de radio et Chekov joue aux échecs dans un club[16]. Cette introduction du film est refusée en raison du coût des lieux « exotiques » de tournage qui aurait fait grimper le budget à 50 millions de dollars selon Finn[4].

Le script est achevé en , cinq mois après que Leonard Nimoy a été approché pour écrire l'histoire. Les mois qui suivent servent alors à améliorer le budget : après la déception au box-office de L'Ultime Frontière, la Paramount ne voulait pas dépasser le budget du précédent film[10].

Distribution des rôles

Le rôle de Gorkon a été proposé à Jack Palance[17], mais il est pris par le tournage de La Vie, l'Amour, les Vaches[18]. Le rôle revient finalement à David Warner, qui avait déjà incarné un autre personnage dans le film précédent, Star Trek 5 : L'Ultime Frontière[18].

Le mannequin américain d'origine somalienne Iman incarne Martia. Le coscénariste Denny Martin Flinn avait cependant imaginé Sigourney Weaver en écrivant le personnage[19].

La directrice de casting du film Mary Jo Slater a offert un petit rôle à son fils Christian Slater[18], qui incarne un officier de communications de l’Excelsior qui réveille le capitaine Hikaru Sulu.

Le glacier Knik en Alaska a servi de décor naturel pour Rura Penthe.

René Auberjonois, qui incarne ici le Colonel West, tiendra deux ans plus tard le rôle d'Odo dans la série Star Trek: Deep Space Nine.

Tournage

Le tournage a lieu du au [20],[9].

Le film est tourné en partie aux Paramount Studios. Juste à côté, Garry Marshall tournait son film Frankie et Johnny. Dans une certaine scène, Al Pacino devait ouvrir une porte et simuler l'étonnement. Pour lui faciliter la tâche, le réalisateur a demandé en secret à William Shatner et Leonard Nimoy de se placer de l'autre côté de la porte[18]

Les scènes sur la planète glaciaire où Kirk et McCoy sont prisonniers ont été tournées sur le glacier Knik en Alaska. Par ailleurs, les intérieurs de la prison sont filmés dans de vraies caves à Griffith Park à Los Angeles[15].

Musique

Star Trek VI: The Undiscovered Country
Original Motion Picture Soundtrack
Bande originale de Cliff Eidelman
Sortie 1991
2012 (réédition)
Durée 45 min 18 s
67 min 14 s (réédition)
Genre musique de film
Format CD, cassette audio[21]
Compositeur Cliff Eidelman
Label MCA
Intrada[22] (réédition)
Critique

Albums de Cliff Eidelman

Bandes originales de Star Trek

Cliff Eidelman a composé la bande originale. C'est son unique contribution à la saga.

Liste des titres
  1. Overture (2 min 57 s)
  2. An Incident (53 s)
  3. Clear All Moorings (1 min 39 s)
  4. Assassination (4 min 45 s)
  5. Surrender for Peace (2 min 46 s)
  6. Death of Gorkon (1 min 10 s)
  7. Rura Penthe (4 min 22 s)
  8. Revealed (2 min 38 s)
  9. Escape from a Rura Penthe (5 min 34 s)
  10. Dining on Ashes (1 min 00 s)
  11. The Battle for Peace (8 min 03 s)
  12. Sign Off (3 min 13 s)
  13. Star Trek VI Suite (6 min 18 s)

Réédition

En 2012, Intrada Records réédite la bande originale dans un double album. Le premier CD contient des morceaux non commercialisés et le 2e CD reprend l'album original de 1991[22].

Disque 1 (67 min 14 s)
  1. Overture (3 min 02 s)[22]
  2. The Incident (1 min 09 s)
  3. Spacedock/Clear All Moorings (1 min 59 s)
  4. Spock's Wisdom (3 min 13 s)
  5. Guess Who's Coming (49 s)
  6. Assassination (2 min 16 s)
  7. Surrender for Peace (2 min 48 s)
  8. The Death of Gorkon (2 min 07 s)
  9. The Trial/Morally Unjust Evidence (1 min 13 s)
  10. Sentencing (1 min 02 s)
  11. Rura Penthe/First Sight of Rura Penthe (4 min 09 s)
  12. Alien Fight (1 min 05 s)
  13. First Evidence/The Search (1 min 33 s)
  14. Escape From Rura Penthe (5 min 35 s)
  15. The Mirror (1 min 17 s)
  16. Revealed (2 min 48 s)
  17. Mind Meld (2 min 06 s)
  18. Dining on Ashes (1 min 01 s)
  19. The Battle for Peace
  20. Final Chance for Peace/The Final Count (8 min 15 s)
  21. The Undiscovered Country (1 min 07 s)
  22. Sign Off (3 min 16 s)
  23. Star Trek VI End Credits Suite (6 min 17 s)
  24. Trailer (take 10) (2 min 23 s)
  25. Guess Who's Coming (alternate) (51 s)
  26. Sign Off (alternate) (3 min 31 s)
  27. Trailer (take 2) (2 min 20 s)
Disque 2 (45 min 17 s)
  1. Overture (2 min 57 s)
  2. An Incident (53 s)
  3. Clear All Moorings (1 min 39 s)
  4. Assassination (4 min 45 s)
  5. Surrender for Peace (2 min 46 s)
  6. Death of Gorkon (1 min 10 s)
  7. Rura Penthe (4 min 22 s)
  8. Revealed (2 min 38 s)
  9. Escape from a Rura Penthe (5 min 34 s)
  10. Dining on Ashes (1 min 00 s)
  11. The Battle for Peace (8 min 03 s)
  12. Sign Off (3 min 13 s)
  13. Star Trek VI Suite (6 min 18 s)

Accueil

Box-office

C'est l'un des moins bons films de la saga au box-office américain, arrivant 9e sur 12[23].

Pays / Région Box-office Nombre de semaines Classement TLT[24] Source
Paris31 872 entrées--JP box-office[25]
France58 284 entrées--JP box-office[25]
États-Unis74 888 996 dollars8[26]-JP box-office[25]
 Mondial96 888 996 dollars-JP box-office[25]

Distinctions

Récompenses

Nominations

Autour du film

Commentaires

  • Gene Roddenberry, concepteur original de la série Star Trek, est mort trois jours après avoir visionné le film[18]. Le film lui est dédié au tout début du générique d'entrée. Le film marque également la dernière apparition de DeForest Kelley (docteur Mc Coy) dans la fresque cinématographique avant son décès.
  • La peur du changement est ici un des thèmes principaux, comme le résume l'une des citations tirées d'Hamlet de William Shakespeare (et qui ont le don d'agacer le docteur Mac Coy) : « Le futur est une Terre inconnue », ici reprise par le chancelier klingon, dont le rôle fondamental de négociateur et d'homme de paix s'inscrit parfaitement dans le cadre général de l'utopie « startrekienne ».
  • Le colonel Worf qui apparaît dans ce film serait le grand-père du Worf de Star Trek : La Nouvelle Génération.
  • Monsieur Spock cite une phrase du célèbre écrivain Sir Arthur Conan Doyle considérée comme étant la maxime légendaire du détective Sherlock Holmes sa "créature": " Un de mes ancêtres soutenait que si vous éliminiez l'impossible, ce qui demeurait, quoique improbable, ne pouvait être que la vérité." Telle est la phrase de Doyle prononcée par Spock dans le film. Il s'agit sans nul doute d'une référence à Isaac Asimov, un ami proche de Gene Roddenberry, un grand auteur d'ouvrages de science-fiction et de nouvelles policières et par conséquent un passionné de Sherlock Holmes.

Clins d’œil

Notes et références

  1. Le titre québécois est initialement le même qu'en France (Star Trek 6 : Terre inconnue).
  2. 2,20:1 pour les copies 70 mm 6 pistes.
  3. (en) Dates de sortie sur l’Internet Movie Database
  4. (en) « Six Stories from Star Trek VI », bonus DVD.
  5. Hughes, op. cit., p.35–36.
  6. Altman, op. cit., p.24.
  7. Dillard, op. cit., p.92.
  8. Hughes, op. cit., p.37.
  9. (en) Gregg Kilday, « With VI You Get Amore », sur Entertainment Weekly, (consulté le )
  10. Hughes, op. cit., p.38.
  11. Altman, op. cit., p.30.
  12. (en) Gorkon sur Memory Alpha.
  13. (en) « The Perils of Peacemaking », bonus DVD.
  14. (en) Lawrence Van Gelder, « At the Movies: Star Trek VI », The New York Times, , p. C6
  15.  Star Trek VI: The Undiscovered Country, Special Collectors Edition: Text Commentary [DVD], Michael Okuda () Paramount Pictures.
  16. Altman, op. cit., p.25.
  17. Altman, op. cit., p.47.
  18. (en) Anecdotes sur l’Internet Movie Database
  19. Altman, op. cit., p.51.
  20. (en) « Business » sur l’Internet Movie Database
  21. (en) Star Trek VI: The Undiscovered Country su AllMusic.
  22. (en) Star Trek VI: The Undiscovered Country (2CD) sur le site de Intrada Records.
  23. (en) Box-office US de la saga Star Trek sur Box Office Mojo.
  24. « Tous les temps » (« All Time » en anglais).
  25. Fiche sur JP box-office
  26. (en) « Star Trek VI: The Undiscovered Country: Weekly box-office » sur Box Office Mojo
  27. (en) « Awards » sur l'Internet Movie Database.
  28. « Secrets de tournage », Allociné.

Annexes

Article connexe

Bibliographie

  • (en) Mark Altman, « Star Trek VI; the making of The Undiscovered Country », Cinefantastique, vol. 22, no 5, , p. 24–55
  • (en) Jeanne M. Dillard, Star Trek : “Where No Man Has Gone Before” — A History in Pictures, Pocket Books, (ISBN 0-671-51149-1)
  • (en) David Hughes, The Greatest Science Fiction Movies Never Made, Titan Books, , 350 p. (ISBN 978-1-84576-755-6)

Liens externes

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