Statens Museum for Kunst

Le Statens Museum for Kunst (en français : Musée national d'art), en abrégé SMK, est le principal musée du Danemark consacré aux beaux-arts. Il est situé dans la capitale, Copenhague.

Statens Museum for Kunst
Informations générales
Nom local
(da) Statens Museum for Kunst
Type
Ouverture
Visiteurs par an
424,710 (2007)
Site web
Collections
Collections
Peinture, Sculpture, Plâtres, Dessins, Estampes
Bâtiment
Architecte
Localisation
Pays
Commune
Adresse
Sølvgade 48
København, Danmark
Coordonnées
55° 41′ 19″ N, 12° 34′ 42″ E
Géolocalisation sur la carte : Danemark
Géolocalisation sur la carte : Copenhague
L'extension du musée inaugurée en 1998.
Andrea Mantegna, Christ mort soutenu par deux anges, 1489, huile sur panneau, 83 × 51 cm.

Le musée abrite des collections artistiques dont les pièces les plus anciennes remontent au XIIe siècle. La section d’art ancien européen et danois comprend notamment des œuvres de Mantegna, du Titien, du Tintoret, de Brueghel l'Ancien, Rubens, Frans Hals ou Rembrandt, ainsi que des tableaux parmi les plus représentatifs de l’« âge d’or de la peinture danoise ». Dans la section d’art moderne, on trouve notamment les œuvres d'artistes tels que Picasso, Braque, Léger, Matisse, Modigliani ou Emil Nolde ; les artistes danois modernes – comme le peintre Christoffer Wilhelm Eckersberg ou le sculpteur Carl Bonnesen – sont largement représentés.

Bâtiments

Le musée occupe deux bâtiments distincts, l’un ancien et l’autre moderne. Conçu par Vilhelm Dahlerup et G.E.W. Møller dans un style réminiscent de la Renaissance italienne, le bâtiment ancien fut construit entre 1889 et 1896. Une extension, dessinée par les architectes Anna Maria Indrio et Mads Møller, du bureau Arkitektfirmaet C. F. Møller, a quant à elle été inaugurée en . Ce nouveau bâtiment, de conception moderne, est érigé dans le parc situé à l’arrière du bâtiment ancien, auquel il est relié par un passage couvert par une verrière appelé l'« Allée des Sculptures ». Dans cette « rue », qui s’étend sur toute la longueur du musée, des concerts et des spectacles de danse sont organisés régulièrement.

Les collections

Les collections du musée embrassent sept siècles d’histoire de l'art, essentiellement européen, depuis la Haute Renaissance jusqu’à nos jours. Issu à l'origine de pièces faisant partie de la Kunstkammer (« chambre des arts ») des rois du Danemark, le musée est par la suite devenu public. Pour certaines œuvres, le musée réalise des travaux de recherche et de restauration[1]. L’institution a par ailleurs pour obligation de maintenir une collection représentative de l’art national danois et d’investir dans ce sens.

Les collections comptent environ 9 000 peintures et sculptures, environ 300 000 dessins et gravures, et plus de 2 600 moulages en plâtre représentant des personnages du passé, du Moyen Âge à la Renaissance. Depuis les travaux d’agrandissement et de rénovation de 1998, les œuvres sont présentées au public dans des décors mélangeant style ancien et moderne.

Art classique

Les œuvres d’art danois et étranger les plus anciennes sont présentées dans le bâtiment du XIXe siècle. On y trouve notamment des tableaux de Mantegna, du Titien, du Tintoret, de Pieter Brueghel l'Ancien, Pierre Paul Rubens, Frans Hals, Rembrandt, Abraham Bloemaert, Jordaens, Cornelis Norbertus Gysbrechts, Jans Juriaensz van Baden ou des Danois Nicolai Abraham Abildgaard, Jens Juel et Laurits Andersen Ring.

Art moderne et contemporain

Dans le bâtiment récent, on trouve les œuvres d’artistes plus modernes ou tout à fait contemporains, parmi lesquels Picasso, Braque, Fernand Léger, Matisse, Amedeo Modigliani, Othon Friesz, Maurice Asselin, Henry de Waroquier, Emil Nolde, Robert Smithson ou encore Pierre Soulages. On peut y voir également des œuvres d'artistes danois, tels que Christoffer Wilhelm Eckersberg, Oluf Høst (en), Olaf Rude, Harald Giersing, Edvard Weie (en), Per Kirkeby, Vibeke Tøjner ou Carl Bonnesen.

La collection royale de peintures et de sculptures

La collection royale

Vers 1750, l’Allemand Gerhard Morell devient le conservateur de la Kongens Kunstkammer Chambre des arts du roi »). Il suggère alors à Frédéric V de créer une collection de peintures distincte. Afin de s’assurer que celle-ci ne pâlirait pas devant celles des autres maisons royales d’Europe et des comtes danois, le roi fait acheter un grand nombre de tableaux italiens, allemands, et surtout néerlandais et flamands. L’acquisition la plus importante datant de l’époque de Morell est celle du Christ mort soutenu par deux anges d’Andrea Mantegna.

Carl Bonnesen, Adam et Ève, et Abel prostré.

L’âge d’or de la peinture danoise

Depuis lors, les acquisitions d’œuvres ont été très variées. Durant le XIXe siècle, cependant, elles ont concerné presque exclusivement des artistes locaux et, de ce fait, le musée possède aujourd’hui une collection incomparable de tableaux appartenant à ce que l’on appelle l’« âge d’or de la peinture danoise ». À cette époque, le fait que le Danemark puisse produire des œuvres picturales d’une grande qualité artistique était quelque chose de neuf, conséquence de la fondation, en 1754, de l’Académie des beaux-arts danoise.

Art moderne et contemporain

Plus récemment, la collection s’est vue enrichie par des legs importants et des dépôts à long terme. Ainsi, Johannes Rump, en 1928, fait-il don au musée d'une vaste collection de peintures modernes françaises[2] ; ce qui sera suivi par l’acquisition d'autres œuvres d'art – peintures et sculptures – de style français. L’art moderne constitue une partie importante de la collection royale de peintures et de sculptures, laquelle est représentative non seulement de l’histoire de l’art danois, mais aussi de l’art étranger ayant influencé l’art national. Le musée conserve ainsi un bon nombre de tableaux d’Emil Nolde et un choix important d’œuvres contemporaines américaines et allemandes.

Estampes et dessins

La collection d’estampes et de dessins représente environ 300 000 œuvres : gravures sur cuivre, eaux-fortes, aquarelles, lithographies et autres travaux artistiques réalisés sur papier. Les œuvres les plus anciennes datent du XVe siècle. La collection n’est cependant pas aussi vieille, mais ses tout débuts remontent malgré tout au roi Christian II. Dans son journal de 1521, le peintre allemand Albrecht Dürer écrivait avoir cédé au roi « les meilleures exemplaires de toutes mes gravures ».

C’est en 1843 que la collection, qui était auparavant la propriété privée du roi, s’est ouverte au public. Une fois la construction du Statens Museum for Kunst terminée, en 1896, la collection royale d’estampes et de dessins vint y rejoindre la collection royale de peintures et celle de moulages. Bien qu'un grand nombre d’œuvres étrangères y soient représentées, la majeure partie des acquisitions concerne l’art danois. Le musée offre ainsi une vision vaste et unique de l’art danois depuis le XVIIe siècle jusqu’à nos jours.

La collection royale de moulages en plâtre

Une partie de la collection royale de moulages remonte au milieu du XVIIIe siècle, lorsque des plâtres étaient utilisés lors de cours de dessin par des étudiants de l’Académie des beaux-arts nouvellement créée. À la fin du XIXe siècle, vers 1896, année où fut fondé le Statens Museum for Kunst, le but premier de la collection était d’assurer l’éducation et le raffinement des citoyens danois par le biais de l’art classique. De nos jours, les pièces de la collection sont présentées les unes à côté des autres – ce qui peut avoir l’allure d’une réserve plutôt que d’une salle d’exposition –, et sans doute est-il possible de dégager une chronologie et de retracer le développement artistique et les changements de style à travers l’histoire, mais le principal objectif de la présentation est de donner une idée du contexte historique des sculptures – des temples grecs, des villas romaines, des lieux publics et des collections.

L’iconographie et les styles de l’Antiquité ont exercé une influence sur toutes les formes d’art ultérieures en Europe, et continuent encore à jouer un rôle important, même si celui-ci est moins visible. Les formes et les idéaux évoluent au fil de l’histoire – la tradition à certaines époques a été ravivée et, à d’autres, a été interrompue –, mais la signification de l’histoire, son importance, est toujours prééminente.

Les moulages que l'on trouve au Vestindisk Pakhus à Toldbodgade, non loin du palais royal d’Amalienborg, ont été réalisés d'après des pièces provenant de diverses collections, de temples, d’églises et de lieux publics à travers le monde. Ils évoquent l’histoire depuis l’Antiquité jusqu’à Renaissance – pharaons d’Égypte et empereurs romains, dieux grecs, créatures mythologiques, des scènes de batailles et de sacrifice, également des pièces reproduisant l’iconographie chrétienne du Moyen Âge, des cathédrales romanes et gothiques. Les idéaux de l’Antiquité tels qu’ils furent réinterprétés à la Renaissance sont reflétés à travers des copies d’œuvres de Michel-Ange, lequel est largement représenté dans la collection.

Galerie

Notes et références

  1. Par exemple celle du Tribut de saint Pierre de Jacob Jordaens, qui a fait l'objet d'une (en) exposition particulière (8/11/2008-15/2/2009) accompagnée d'une publication.
  2. Karl Kiersmeier, « La peinture française à Copenhague - La collection Rump », L'Amour de l'art, n°5, mai 1929.

Voir aussi

Article connexe

Liens externes

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