Théus

Théus est une commune française située dans le département des Hautes-Alpes en région Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Théus

Vue générale du village de Théus.

Blason
Administration
Pays France
Région Provence-Alpes-Côte d’Azur
Département Hautes-Alpes
Arrondissement Gap
Intercommunalité Communauté de communes Serre-Ponçon Val d'Avance
Maire
Mandat
Gilbert Leydet
2020-2026
Code postal 05190
Code commune 05171
Démographie
Gentilé Théüsain, Théüsaine
Population
municipale
214 hab. (2019 )
Densité 13 hab./km2
Géographie
Coordonnées 44° 28′ 38″ nord, 6° 11′ 21″ est
Altitude Min. 635 m
Max. 1 732 m
Superficie 16,71 km2
Unité urbaine Commune rurale
Aire d'attraction Gap
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Chorges
Législatives Deuxième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : France
Théus
Géolocalisation sur la carte : France
Théus
Géolocalisation sur la carte : Hautes-Alpes
Théus
Géolocalisation sur la carte : Provence-Alpes-Côte d'Azur
Théus

    Géographie

    Théus est une commune de moyenne montagne située sur les pentes du mont Colombis, en rive droite de la Durance, à quelques kilomètres en aval du défilé de Serre-Ponçon.

    La partie sud de la commune, dite « la Plaine », entre 650 et 700 mètres d'altitude, est une zone agricole riche, formée par la superposition, sur la plaine alluviale de la Durance, recreusée par celle-ci, des cônes de déjection du torrent de Théus[1] et du Merdaret, qui érodent fortement les pentes du mont Colombis. La partie centrale est contrastée : à l'ouest des hautes plaines cultivées et des pâturages, à l'est le ravin profond du Vallauria, où l'érosion dans des marnes friables a constitué une formation géologique remarquable de cheminées de fées, la célèbre « salle de bal des demoiselles coiffées ». Le nord de la commune, à plus de 1 500 mètres d'altitude, est moyennement accidenté et essentiellement couvert de forêts.

    Contrairement à ses voisins, Remollon et Espinasses, qui se sont étalés dans la plaine le long de la route, le village de Théus est installé dans l'intérieur, en position défensive, à l'étroit sur une butte d'où la vue est large sur la plaine, mais qui communique mal avec la vallée.

    Urbanisme

    Typologie

    Théus est une commune rurale[Note 1],[2]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[3],[4].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Gap, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 73 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[5],[6].

    Occupation des sols

    Carte de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (74,5 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (77,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (34,4 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (34,2 %), zones agricoles hétérogènes (14,1 %), cultures permanentes (6,5 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (5,9 %), terres arables (4,9 %)[7].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[8].

    Toponymie

    « Salle de bal des demoiselles coiffées ».

    Le nom de la localité est attesté sous la forme Teuisium en 1152, Teucium en 1249[9].

    L'étymologie de ce toponyme n'est pas parfaitement éclaircie. On peut penser qu'il a subi une aspiration de son préfixe Tab- rappelant un « trou », pouvant faire allusion à la « Salle de bal des demoiselles coiffées de Théus ». Ces demoiselles sont des formations géologiques dues à l'érosion de couches sédimentaires d'origine fluvio-glaciaire.

    Le nom s'écrit Teüs en occitan.

    Histoire

    La paroisse de Théus, avec une église dédiée à saint Nicolas, est mentionné dès le XIIe siècle. Comme celle de Remollon qui est voisine, elle dépend de l'abbaye de Boscodon. Elle se dote de trois chapelles dédiées à saint Jean-Baptiste, saint Antoine et saint Nicolas[10].

    Le premier seigneur connu est Rodolphe d'Orcière (1270-1297). En 1314, Henri Dauphin, régent du Dauphiné, vend la seigneurie à la famille Aynard (1314-1362). En 1371, la famille de Montorcier l'achète pour 1 371 florins ; elle la tient jusqu'en 1501[10]. Le seigneur de Théus avait droit de haute justice sur la paroisse de Rémollon qui dépendait du bailliage d'Embrun[11]. Au XVIe siècle, plusieurs entrepreneurs achètent des concessions à Théus pour des mines d'or, argent, cuivre et plomb[10]. La seigneurie de Théus repasse aux Aynard de 1501 à 1541 puis aux La Piarre qui, en 1605, la vendent pour 4 750 écus aux Bardel qui la gardent jusqu'en 1766. La seigneurie engagiste appartient de 1629 à 1680 à la famille de Bonne ; elle est rachetée par Pierre de Tholozan pour 29 600 livres[10].

    Le culte protestant est pratiqué par les seigneurs de Théus dans leur château jusqu'à son interdiction en 1685 et maintenu par quelques familles jusqu'au début du XVIIIe siècle[12].

    Politique et administration

    Liste des maires

    • Anciens élus par ordre alphabétique :
    • Philipe Aubert
    • Jean Jacques Chevallier
    • Joseph Izoard (1878-1892)
    • Moynier du Bourg
    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    Les données manquantes sont à compléter.
    mars 1983 mars 2004 Marcel Astier SE... Agriculteur ...
    mars 2004 mars 2014 Claude Touche SE... Eaux et Forêts...
    avril 2014 En cours Gilbert Leydet[13],[14]   Agriculteur sur petite exploitation

    Intercommunalité

    Théus fait partie:

    Population et société

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[16]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[17].

    En 2019, la commune comptait 214 habitants[Note 3], en augmentation de 3,88 % par rapport à 2013 (Hautes-Alpes : +1,39 %, France hors Mayotte : +2,17 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    439393456459531522537504481
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    501503446433421412431370334
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    298276270222200187200164146
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2005 2006 2010
    145144132137140156171174216
    2015 2019 - - - - - - -
    202214-------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[18] puis Insee à partir de 2006[19].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Culture locale et patrimoine

    Lieux et monuments

    • Le château fort (en ruine), dominant le village. La base du rempart, préservée, entoure le cimetière communal.
    • L'église paroissiale Saint-Nicolas, au village.
    • Le mont Colombis : sommet (altitude 1734 mètres), vue panoramique, tables d'orientation, aire d'envol de parapente, relais hertzien, radar météo, chapelle Saint-Jean.
    • La chapelle Saint-Pierre, entre le village et le sommet du mont Colombis.
    • La « salle de bal des demoiselles coiffées », site géologique classé[20], dans le haut vallon de Valauria (vallée juste au-dessus de Théus).

    Personnalités liées à la commune

    Héraldique

    Blasonnement :
    parti : au premier d'azur à la fasce d'argent, accompagnée en chef d'un croissant du même et en pointe de trois losanges cousus de gueules, au second aussi de gueules au serpent ondoyant et tortillé d'argent, posé en pal et couronné d'or de cinq rais.

    Dans la fiction

    • Dans le roman Le Hussard sur le toit de Jean Giono, publié en 1951, une jeune noble, Pauline de Théus, voyage pour rejoindre le château de Théus où vit son mari ; le bâtiment et ses abords sont décrits à la fin du roman[21].

    Pour approfondir

    Bibliographie

    • Les Demoiselles coiffées de Théus
    • « Théus » in Joseph Roman, Tableau historique du département des Hautes-Alpes, 1887, p. 50-51
    • « Périmètre de Théus, Hautes-Alpes » in Ministère de l'agriculture et du commerce, Administration des Forêts, Reboisement et gazonnement des montagnes, 1878, p. 67-71

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2021, date de référence statistique : 1er janvier 2019.

    Références

    1. Curieusement, ce torrent, pourtant important aux plans hydraulique et géologique, n'est pas répertorié par le SANDRE
    2. « Zonage rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    3. « Commune urbaine-définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    4. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    5. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    6. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    7. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    8. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    9. Paul-Louis Rousset, Les Alpes & leurs noms de lieux: 6000 ans d'histoire? ch. « Les appellations d'origine pré-européenne », 1988, p. 356.
    10. Joseph Roman, « Théus », dans Tableau historique du département des Hautes-Alpes, , p.50-51.
    11. Joseph Roman, « Remollon », dans Tableau historique du département des Hautes-Alpes, , p.49-50.
    12. Charles Charronnet, Les guerres de religion et la société protestante dans les Hautes-Alpes, 1560-1789, 1881, p. 477-480
    13. « Résultats des élections municipales 2020 - Maire sortant », sur le site du Télégramme de Brest (consulté le )
    14. « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le )
    15. Direction des libertés publiques et des collectivités locales, « Création de la communauté de communes Serre-ponçon Val d'Avance par fusion des communautés de communes du Pays de Serre-ponçon et de la Vallée de l'Avance » [PDF], Recueil des actes administratifs no 05-2016-014, Préfecture des Hautes-Alpes, (consulté le ).
    16. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    17. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    18. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    19. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019.
    20. voir liste des sites classés du département des Hautes-Alpes sur le site de la DREAL PACA, et [PDF] Texte de l'arrêté de classement (juin 1939), consultés le 24 septembre 2013.
    21. Jacques Mény, « Giono-des-Châteaux », Lettre d'information Patrimoine en PACA, n°28, 28 septembre 2015
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