The Who
The Who [ðə ˈhuː][1] est un groupe britannique de rock, originaire de Londres, en Angleterre. Dans sa forme la plus connue et la plus durable, de 1964 à 1978, il est composé du guitariste et principal compositeur Pete Townshend, du chanteur Roger Daltrey, du bassiste John Entwistle et du batteur Keith Moon.
Pour l'article sur le World Health Organisation (WHO), voir l’article Organisation mondiale de la santé.
Autre nom | The High Numbers |
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Pays d'origine | Royaume-Uni |
Genre musical | |
Années actives | 1964–1983, 1985, 1988–1989, 1996- |
Labels | Decca, London, MCA, Polydor, Track, Warner Bros., United Artists |
Site officiel | www.thewho.com |
Membres |
Roger Daltrey Pete Townshend |
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Anciens membres |
John Entwistle (†) Keith Moon (†) Kenney Jones |
Pratiquant au départ un rock 'n' roll explosif, désigné sous le terme de « maximum R&B » et précurseur (après les Kinks de la première période) du mouvement punk, le groupe connait de nombreux autres styles conformément à l'air du temps : album concept (The Who Sell Out), rock psychédélique aux paroles décalées (A Quick One While He's Away), opéra-rock (Tommy, Quadrophenia), boucles de synthétiseurs (Who's Next). Devenus l'un des symboles de la musique rock des années 1960, les Who l'ont influencée dans son ensemble ; on leur doit des chansons mythiques comme My Generation, Substitute, Pinball Wizard, Behind Blue Eyes, Baba O'Riley, Won't Get Fooled Again, Eminence Front Who Are You ou I Can See for Miles et de nombreux albums consacrés par le public. Leurs concerts au Festival de Monterey en 1967, à Woodstock en 1969, et le disque Live at Leeds en 1970 les ont établis comme un des meilleurs groupes rock sur scène.
The Who est l'un des groupes rock britannique les plus importants des années 1960-1970, avec notamment les Beatles, les Rolling Stones, les Kinks, puis Led Zeppelin, Pink Floyd, Deep Purple, ainsi que l'un des acteurs de la British invasion aux États-Unis. Les ventes de leurs albums sont estimées à plus de 100 millions dans le monde.
Durant les douze premières années de leur carrière discographique — entre 1965 et 1978 —, ils publient neuf albums et près d'une quinzaine de singles originaux[2], jusqu'à la mort du batteur Keith Moon. Après le décès de ce dernier, le groupe publie encore deux albums avec le batteur Kenney Jones avant de se séparer en 1983. Les Who se réunissent à la fin des années 1980, puis en 1996 pour ne plus se séparer, malgré la mort du bassiste John Entwistle en 2002. Dès lors, Pete Townshend et Roger Daltrey continuent en duo, se produisant dans le monde entier, accompagnés de musiciens comme Pino Palladino (basse) et Zak Starkey (batterie). Leur douzième album studio est sorti en .
Les contributions majeures des Who à la musique rock recouvrent le développement de l'amplification à travers les « murs » d'amplis Marshall puis Hiwatt, tout comme la sonorisation de plus en plus puissante, le jeu du bassiste John Entwistle et du batteur Keith Moon qui ont été d'une grande influence, la technique de Power chord et l'utilisation du larsen de Pete Townshend, l'avènement du synthétiseur dans le rock et la popularisation des opéra-rock. Ils sont cités comme influence majeure dans les milieux punk, rock, hard rock et mod, et leurs chansons continuent à être largement diffusées.
Historique
Formation et débuts (1961–1964)
La préhistoire des Who commence en 1961, lorsque Pete Townshend entre au collège d'art d'Ealing, où il crée avec son ami John Entwistle un groupe de jazz dixieland, The Confederates. Pete joue le banjo, en plus de la guitare, depuis l'âge de douze ans, tandis que John, plus éduqué musicalement, joue du cor d'harmonie. Ils jouent tous les deux par la suite dans The Aristocrats et dans The Scorpions. John Entwistle qui est à l'époque en train de se fabriquer une basse[3], est approché par un ancien camarade de classe Roger Daltrey, étudiant et ouvrier métallurgiste, qui l'invite à rejoindre son groupe de skiffle, The Detours, dont il est le guitariste solo. Alors que le groupe cherche un guitariste rythmique, Entwistle propose son ami Pete Townshend qui est engagé. Le groupe compte trois autres membres : Gabby Connolly, chanteur occasionnel de country ; Colin Dawson, vocaliste dans la veine de Cliff Richard ; et Doug Sandom (en), batteur.
Un soir, le jeune groupe fait la première partie de Johnny Kidd and the Pirates. Ce dernier combo est formé d'un power trio associé à un chanteur. The Detours prend le parti d'opter pour la même formation[4]. Daltrey devient seul chanteur après l'éviction de Connolly et de Dawson. Pour compenser l'absence d'une guitare, Entwistle commence à jouer certaines parties de guitare solo sur sa basse[3]. Pete Townshend commence déjà à l'époque à expérimenter certaines techniques à la guitare notamment le larsen[3]. Au bout d'un certain temps, Doug Sandom quitte le groupe à son tour (il est âgé de trente-cinq ans alors que ses acolytes n'ont pas encore atteint la vingtaine).
Alors que la musique pop est en pleine ébullition en Angleterre avec la Beatlemania, le groupe décide de changer de nom. La raison de ce changement de nom provient du fait que John Enstwisle avait entendu parler d'un groupe américain appelé The Detours et qui venait de sortir un disque[5] Alors que Pete Townshend pense à The Hair, c'est finalement The Who, trouvé par Richard Barnes, un ami de Pete, qui est retenu[6]. Les futurs Who se consacrent au rhythm and blues. Ils sont ensuite rejoints en avril 1964 par le batteur Keith Moon, qui est alors âgé de dix-sept ans. Pete Townshend a raconté la façon dont Keith Moon a rejoint les Who : « Il est venu à un de nos concerts, et a dit : « je peux jouer mieux que votre batteur ! » Il s'installa alors derrière la batterie et la détruisit presque complètement. Nous nous sommes tout de suite dit : « C'est l'homme qu'il nous faut ! »[7]. »
Il semblerait cependant que cette histoire soit une légende et que plus « sagement », Keith Moon, à l'époque batteur du groupe The Beachcombers, aurait simplement auditionné pour le groupe[8] qui était à la recherche d'un batteur après une mauvaise prestation lors d'une audition[3]. L'arrivée de Keith Moon, véritable showman à la batterie par son jeu très expansif, pousse les autres membres du groupe, particulièrement Pete et Roger à adopter un jeu de scène plus théâtral afin de ne pas se faire voler la vedette[3]. Dès leurs débuts, les Who s'illustrent comme le groupe qui joue le plus fort et qui est l'un des plus excitants sur scène[3]. Vers , le groupe se rebaptise The High Numbers sous l'influence du manager Peter Meaden qui a l'idée de les associer au mouvement Mod (High Numbers signifie approximativement «classieux», haut placé dans la hiérarchie de la sous-culture Mod). On y trouve déjà la formation définitive : Pete Townshend à la guitare, Roger Daltrey au chant, John Entwistle à la basse, et enfin Keith Moon à la batterie.
Peter Meaden leur fait enregistrer leur premier 45 tours, I'm The Face (en) / Zoot suit. Les chansons ont été écrites par Peter Meaden lui-même et les paroles caricaturales, parlent de certains thèmes chers aux mods[9]. Inspirés de deux titres du label American Soul records (Zoot Suit est copié de Misery de The Dynamics et I'm The Face de Got Love If You Want It de Slim Harpo[9]), Ces deux chansons sont assez éloignées de ce que vont faire les Who plus tard et le riff jazzy de Zoot Suit a peu à voir avec le style de Pete Townshend, ce qui laisse penser que ces titres ont été enregistrés avec l'aide de musiciens de studio[9]. Le 45 tours n'arrive cependant pas à percer dans les charts[9],[3].
Vers , deux cinéastes, Kit Lambert et Chris Stamp qui faisaient la tournée des bars où se produisaient de petits groupes pour pouvoir les inclure dans le film qu'ils voulaient réaliser, voient les High Numbers au cours d'un de leur concert au Railway Hotel. Ils voulaient faire un film sur un groupe en difficulté et n'arrivant pas à s'en sortir et commencèrent à tourner le soir même. Rapidement, Lambert et Stamp remplacent Peter Meaden au poste de manager et le groupe reprend le nom The Who. C'est à peu près à cette époque vers , lors d'un de ces concerts au Railway Hotel, que Pete Townshend brise pour la première fois une guitare sur scène[10]. Il s'agissait à l'origine d'un accident : la guitare s'était cassée contre le plafond très bas de la pièce et énervé, Pete aurait achevé de la détruire. Ce geste loin de provoquer la colère du public, provoqua une certaine excitation et lors d'un prochain concert dans le même lieu, la foule voulait que Pete brise de nouveau sa guitare[10]. La destruction de guitares deviendra bientôt un rituel sur scène, encouragé par Lambert et Stamp et, peu à peu, Keith Moon imitera Townshend dans le jeu en démolissant sa batterie[10].
Conscients que le manque de compositions originales les bloque lors des auditions, Lambert et Stamp poussent Pete Townshend (étudiant en art et qui avait déjà écrit deux chansons à l'époque des Detours) à composer des chansons pour le groupe[3]. C'est à partir de là que Pete commence à réaliser des démos qu'il enregistre seul chez lui, jouant de tous les instruments et soumettant ensuite le résultat au groupe[3],[11]. Pete compose alors Call Me Lightning et I Can't Explain.
Cette chanson est proposé au producteur des Kinks, Shel Talmy parce qu'elle est proche musicalement de You Really Got Me des Kinks, numéro 1 en Angleterre en [3]. En novembre de la même année, le titre est enregistré au studio IBC (ou peut-être au Pye Studio selon Shel Talmy)[3]. À partir de là, le groupe entame une série de concerts au Marquee Club afin de promouvoir leur single. C'est à cette époque que Richard Barnes réalise les affiches promotionnelles des Who, avec l'image en noir et blanc de Pete Townshend faisant un moulinet avec sa guitare et l'inscription « Maximum R&B ».
Singles (1965–1968)
En 1965, les Who décrochent leur premier hit avec I Can't Explain. Le guitariste a écrit cette chanson, dans un style proche des compositions qu'enregistrent les Kinks, dans l'espoir de retenir l'attention du producteur de ces derniers, Shel Talmy. Le titre plaît à celui-ci, qui les fait signer avec sa maison de production. Sorti en , le disque ne marche pas jusqu'à ce que le groupe fasse une apparition dans le show télévisé Ready Steady Go!, émission qui aide à lancer les Who ; ils lui rendent hommage en 1966 à travers leur EP Ready Steady Go![12]. En , I Can't Explain atteint la 8e place des charts anglais. Après ce premier succès, les Who sortent en Anyway, Anyhow, Anywhere, chanson qui est la seule du répertoire des Who à être co-signé par Daltrey et Townshend et qui se classe à la 10e place des charts. La chanson attire l'attention par le fait que le solo est joué avec un effet larsen[13]. Si ce n'est pas la première chanson contenant un Effet larsen (I Feel Fine des Beatles l'a précédé de quelques mois), il s'agit néanmoins du premier solo réalisé de cette façon.
En , les Who sortent My Generation qui a tout de suite un fort impact commercial et culturel et qui deviendra l'une des chansons les plus importantes du groupe[14]. La chanson fera figure d'hymne de la rébellion adolescente et de la jeunesse anglaise[15],[14], notamment avec la formule « Hope I die b'fore I get old » (« J'espère mourir avant d'être vieux »). Par sa brutalité instrumentale, elle ouvre la voie au hard rock tout en préfigurant le punk[16]. Elle se signale aussi par le bégaiement de Roger Daltrey pour exprimer l'exaspération, le recours au feedback (déjà présent sur le single précédent), le déchaînement de Keith Moon à la batterie et des solos de basse d'une grande virtuosité, qui sont parmi les premiers enregistrés à l'époque dans un album rock[17]. Deux mois plus tard, sort produit par Shel Talmy, My Generation, le premier album du groupe qui contient de nombreux singles, dont la chanson éponyme.
Malgré le succès des productions de Shel Talmy (I Can't Explain, Anyway, Anyhow, Anywhere et My Generation), les managers du groupe, Kit Lambert et Chris Stamp, jugent que le contrat liant les Who à Talmy est trop peu avantageux et ne parvient pas à les faire connaître aux États-Unis[18]. Ils s'en délient et signent chez Reaction Records, une branche du groupe Polydor en . Après un procès engagé et gagné par Talmy, le groupe lui versera des royalties jusqu'à la sortie de Tommy en 1969[19].
Les titres tous composés par Pete Townshend, lui donnent un rôle central dans le groupe. La plume de Townshend détonne à une époque où beaucoup de groupes ne chantent que des chansons d'amour[20] parce qu'elle est plus introspective et traite des préoccupations des adolescents et de sujets complexes comme la crise identitaire (Substitute), la transidentité (I'm a Boy), la masturbation (Pictures of Lily) ou la difficulté de communiquer (I Can't Explain). Entre 1965 et 1968, il compose de nombreux singles qui se classent bien dans les charts tels que Substitute, The Kids Are Alright, I'm a Boy, Happy Jack en 1966 et Pictures of Lily en 1967. Parfois, certains morceaux sont censurés comme Substitute qui est censuré à la radio à cause de passages comme « I look all white but my dad was black » (« j'ai l'air tout blanc mais mon père était noir ». Aux États-Unis, Townshend doit remplacer ce vers par « I try to move forward but my feet back (« j'essaye d'avancer mais mes pieds reculent »).
A cette époque, Keith Moon se montre particulièrement enthousiaste à propos du chant. À la fin de la chanson Happy Jack, l'on peut entendre distinctement Pete Townshend crier « I saw ya ! » (« Je t'ai vu ! ») à Keith Moon. Ce dernier, à qui le producteur Kit Lambert avait interdit de rester dans le studio lors de l'enregistrement, faisait là une brève incursion[21].
En parallèle, les Who tournent beaucoup. À part quelques dates au Danemark et en Suède, le groupe tourne surtout en Grande-Bretagne en 1965 et 1966. En 1967, les Who commencent à jouer partout en Europe et font leur première tournée aux États-Unis. Ils participent notamment au Festival international de musique pop de Monterey le , s'illustrant notamment en détruisant tout leur matériel sur scène. Leur prestation va leur permettre d'asseoir leur réputation outre-Atlantique. Quelques mois plus tard, ils se font remarquer lors de l'émission télévisée américaine The Smothers Brothers en faisant exploser leur batterie et en détruisant une guitare[17]. C'est à l'occasion de cette tournée que le groupe s'illustre en saccageant les hôtels où ils sont logés, explosant les toilettes à la dynamite[18] et coulant même une limousine dans la piscine d'un hôtel Holiday Inn[18],[22] ce qui leur vaudra d'en être bannis à vie.
Malgré tous les succès, en interne, il existe de nombreux problèmes au sein des Who. La destruction de guitares ainsi que les frasques dans les hôtels finissent par plomber les recettes[23] et le groupe perd de l'argent aussi vite qu'il en gagne. De plus, les tensions récurrentes se manifestent entre les membres du groupe, particulièrement entre Pete et Roger dont les caractères sont très opposés[4]. Roger Daltrey sera même, un court instant, viré du groupe en raison de sa propension à jouer des poings avec qui se montre en désaccord avec lui[4]. Lors d'une tournée au Danemark, en , excédé par la propension du groupe à abuser des drogues, il jette aux toilettes les amphétamines de Keith Moon après l'avoir frappé d'un coup de poing[4]. Daltrey reviendra assez rapidement dans le groupe non sans avoir accepté de ravaler sa fierté et de n'exprimer désormais son agressivité en scène que musicalement[4].
Le soir de leur passage au Monterey Pop Festival en 1967, pour savoir qui des Who ou du Jimi Hendrix Experience passerait avant l'autre, il fallut tirer à pile ou face, et les Who gagnent. Hendrix, rageur, jette un regard noir à Townshend et dit « Je vais tout envoyer ! » (« I'm gonna pull out all the stops »)[24]. La même année, sort le single I Can See for Miles sur lequel Pete Townshend nourrit beaucoup d'ambitions et voit le probable numéro 1 qu'ils n'ont toujours pas réussi à décrocher. Le single n'obtiendra que la 10e place des charts britanniques et la 9e au Billboard américain (leur meilleur classement à l'époque), ce qui fera perdre au guitariste sa confiance en ses capacités à écrire des singles[25]. C'est à partir de cette époque qu'il décide d'écrire un opéra-rock[25]. Le single sera introduit dans le troisième album des Who, The Who Sell Out. Néanmoins, ce ne sera pas le dernier single des Who : en 1968 sort le très populaire Magic Bus, single écrit deux ans plus tôt.
Opéras-rock (1969–1973)
Cela fait quelques années que Townshend veut aller plus loin. À l'image des Beatles, il veut expérimenter davantage dans sa musique tout en cherchant à assurer aux albums une certaine forme de cohérence interne. En 1966, le groupe avait sorti l'album A Quick One dont la chanson éponyme comportait plusieurs parties distinctes, dans une manière qui annonçait déjà le style « mini-opéra rock ». Paul McCartney en sera influencé pour Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band[26]. La chanson sera interprétée au Festival international de musique pop de Monterey en 1967 et au Rock and Roll Circus. En 1967, les Who avaient aussi enregistré un concept-album, The Who Sell Out (« Les Who en solde ») qui se présentait sous la forme d'une émission de radio, avec jingles et pastiches publicitaires composés et interprétés par le groupe.
En , Pete Townshend donne une interview au magazine Rolling Stone[27], annonçant son intention de sortir un véritable opéra-rock. Il tient parole l'année suivante avec Tommy, qui, s'il n'est pas le premier — cet honneur revient aux Pretty Things avec S.F. Sorrow —, reste l'opéra-rock le plus célèbre à ce jour. Métaphore des difficultés de l'enfance de Townshend, Tommy raconte l'histoire d'un jeune enfant sourd, muet et aveugle à cause d'un secret qu'il ne doit avouer à personne et qui multiplie les expériences pour retrouver ses sens. Il devient champion de flipper, puis une sorte de Messie une fois ses sens retrouvés. Remplie d'allégories et de métaphores parfois obscures[28], l'histoire est en elle-même assez confuse et l'intrigue manque de certains détails d'explication[28]. John Entwistle lui-même avouera plus tard n'avoir rien compris à l'histoire avant le film de Ken Russell en 1975[28] (et encore, le film présentait une version différente de l'album). À sa sortie en mai 1969, les critiques sont partagées entre ceux qui voient en cet album un chef-d'œuvre majeur et ceux qui trouvent l'histoire trop malsaine[28], avec ses références à la maltraitance d'un handicapé victime d'abus sexuels. Il sera banni un temps de la BBC et de certaines radios. Néanmoins, grâce à ses hits comme Pinball Wizard, Amazing Journey ou See Me, Feel Me, l'album-concept connaît un énorme succès à travers le monde[28] et change le statut du groupe, qui passe de « groupe à singles » à celui de « groupe à albums »[28]. Pendant deux ans, les Who vont présenter leur chef-d'œuvre sur scène. Parmi les concerts où Tommy est joué, il y a le festival de Woodstock en 1969 et ceux de l'Ile de Wight de 1969 et 1970. Ces performances scéniques poussent les Who à graver sur vinyle leur intensité sur scène et c'est ainsi qu'ils enregistrent Live at Leeds en 1970, considéré comme l'un des meilleurs albums live de l'histoire du rock. En , les Who présentent Tommy dans sa totalité sur scène au New York Metropolitan Opera House. La version théâtrale de l'œuvre, lancée par Lou Reizner (en), est jouée en au Rainbow Theatre de Londres. Une version légèrement différente de ces concerts, enregistrée avec la participation de Ringo Starr, Peter Sellers et l'orchestre symphonique de Londres, sort chez Ode Records (en) en 1972[29]. Le succès de Tommy pousse désormais Pete Townshend vers des projets plus ambitieux.
C'est dans cette perspective que Pete Townshend écrit et compose la chanson Pure and Easy, qui doit être le « pivot central » du nouveau projet des Who : Lifehouse, un concept assez obscur d'« album-concert-show radiophonique » basé sur une collaboration active entre les Who et leur public. L'histoire est située dans un avenir où seul le rock peut sauver le monde. Mais le concept est trop ambitieux et échoue à mi-chemin. Les Who ont néanmoins enregistré suffisamment de chansons pour sortir un album, Who's Next, qui remporte un énorme succès. Fondé en grande partie sur l'utilisation de la dernière invention en date en matière d'instruments de musique, le synthétiseur, Who's Next est le premier album rock à contenir des pistes électroniques préprogrammées qui, contre toute attente, s'intègrent parfaitement bien à la musique des Who. On y retrouve les tubes Baba O'Riley, Behind Blue Eyes et Won't Get Fooled Again. Cet album surpasse Tommy en succès et, de l'avis de la critique, en richesse et inventivité[30].
Entre 1971 et 1973, les Who ralentissent un peu leur nombre de productions et de prestations. Pour la première fois depuis 1967, ils ne font pas de tournée aux États-Unis en 1972[31]. Les membres du groupe en profitent pour réaliser leurs projets solo. John Entwistle sort deux albums solo, Smash Your Head Against the Wall en 1971 et Whistle Rymes en 1972 tandis que Pete Townshend et Roger Daltrey sortent chacun le leur, Who Came First en 1972 pour le premier et Daltrey en 1973 pour le second.
En 1973, le groupe se retrouve pour réaliser Quadrophenia, un nouvel opéra-rock. Ce double album raconte les tribulations d'un jeune Mod, Jimmy, souffrant d'un quadruplement de personnalité (d'où le titre). Chacune de ses personnalités correspond à un membre du groupe et à un thème musical. L'histoire de Jimmy s'inscrit dans le cadre des tensions entre mods et rockers dans l'Angleterre du début des années 1960. Si son succès commercial est inférieur à celui de Tommy, l'album est pourtant plus riche musicalement, avec des claviers et des guitares qui s'interpénètrent parfaitement selon de nombreux critiques.
La même année, des mésententes sérieuses entre Pete Townshend, Kit Lambert et Chris Stamp entraînent le remplacement des deux managers par leur assistant, Bill Curbishley.
Errance (1974–1982)
À partir de 1973, les Who connaissent de nombreux problèmes dans leur vie privée et professionnelle. La parution de Quadrophenia a provoqué de vives tensions entre Roger Daltrey et Pete Townshend (qui s'est traduit notamment par un KO infligé par le chanteur sur le guitariste[31]). La tournée de 1973 est perturbée par des problèmes techniques et les boucles de synthétiseur enregistrées pour la scène se dérèglent souvent. De plus, Keith Moon qui vient de se séparer de sa femme après plusieurs années de mariage tumultueux, sombre de plus en plus dans un style de vie chaotique où se mêlent alcool et drogues[31]. Lors d'un concert au Cow Palace à Daly City lors de la première date de la tournée américaine en , Moon s'écroule même sur scène après avoir pris du PCP et le groupe est contraint de demander à une personne du public (un certain Scot Halpin) de le remplacer pour le reste du concert[31]. Mais la situation n'est guère mieux pour John Entwistle et Pete Townshend qui eux aussi souffrent de gros problèmes d'alcoolisme[31].
Après Odds and Sods sorti en 1974, une compilation de faces B choisies par John Enstwisle, comme indiqué par lui-même dans la pochette de l'album, les Who travaillent avec Ken Russell sur l'adaptation filmée de Tommy qui sort en 1975 avec entre autres Roger Daltrey, Elton John, Tina Turner et Eric Clapton. Les Who enregistrent en 1975 un nouvel album, The Who by Numbers. Sans le moindre synthétiseur, ce disque est considéré comme le plus « sombre » et le plus personnel de Pete Townshend. Selon les dire d'un journaliste, Townshend, alors en pleine dépression, malmené par sa consommation de drogues et d'alcool, livre avec ce disque une véritable « lettre de suicide »[32]. Peu apprécié de la critique, il se classe tout de même 7e dans les meilleures ventes d'albums au Royaume-Uni[33]. La sortie de l'album est l'occasion d'une grande tournée qui commence le et finit le à Toronto, ce sera le dernier concert public des Who avec Keith Moon. La partie américaine de la tournée a commencé à Houston devant une foule de 18.000 personnes à The Summit Arena, et a été accompagnée par Toots and the Maytals[34].
En 1977, alors que la vague punk déferle sur l'Angleterre, les Who tentent de revenir sur le devant de la scène. Un concert filmé est organisé à Kilburn et aux studios Shepperton pour être intégré dans un documentaire intitulé The Kids Are Alright[35]. Keith Moon qui vit une vie de dépravé en Californie[36],[35] où il s'est exilé pour raisons fiscales, a considérablement pris du poids et a des difficultés à tenir son rôle de batteur[37]. La performance à Kilburn n'est dès lors pas très bonne et le groupe est contraint de rejouer aux studios Shepperton. Malgré l'échec de The Who by Numbers, les Who rejoignent le studio en 1978 pour enregistrer Who Are You, album plutôt expérimental comprenant autant de claviers que de guitares. Mais les Who sont coupés net dans leur élan par la mort subite de Keith Moon, le , d'une surdose du médicament qu'il prenait pour traiter son alcoolisme. Étrangement, sur la pochette de cet album, on voit les membres du groupe et, entre autres Keith Moon assis à califourchon sur une chaise sur le dossier de laquelle est inscrit « Not to be taken away » (« Ne pas enlever »).
Vingt-quatre heures après la mort de Keith Moon, Pete Townshend annonce cependant que les Who continueront avec un nouveau batteur[35]. En 1979, les Who repartent en tournée avec l'ex-batteur des Faces, Kenney Jones ainsi qu'un claviériste John Bundrick et une section de cuivres, destinées notamment à alléger le volume sonore des concerts habituels des Who, devenus trop forts pour les oreilles de Pete Townshend, malmenées par des années de performances à plein volume[35]. Cette tournée est marquée par la mort de onze personnes, écrasées et asphyxiées après l'ouverture des portes d'un concert à Cincinnati[35]. En 1979 sort un documentaire sur eux, The Kids Are Alright, dont la bande sonore est plus tard disponible sur disque, et ils produisent la même année une version filmée de Quadrophenia, dans laquelle figure notamment le chanteur Sting. Contrairement à Tommy où les acteurs chantent, et où les musiciens eux-mêmes jouent certains morceaux, ce film utilise des dialogues traditionnels, et reprend l'album pour sa bande originale (avec quelques titres inédits). Le , ils participent aux Concerts for the People of Kampuchea où ils joueront vingt-cinq chansons[38]. La face 1 de l'album double des spectacles, publié le , contient les pistes Baba O'Riley, Sister Disco, Behind Blue Eyes et See Me, Feel Me[39].
En 1981 sort Face Dances, suivi l'année suivante par It's Hard, avec la chanson Eminence Front, dérivée de Baba O'Riley quant à l'utilisation de boucles de synthétiseur Arp 2600 mais basée sur une rythmique disco. Ces deux albums au son très pop sont bien accueillis par la presse et par MTV, mais moins par le public qui les boude. Townshend qui se sent de plus en plus mal à l'aise au sein du groupe, qui prend de plus en plus de drogues et s'est séparé de sa femme, finit par craquer et dissoudre les Who en 1982. Le groupe fait une dernière tournée avant de voir partir ses membres chacun de leur côté.
Retours (depuis 1983)
Pendant près de vingt-cinq ans, les Who ne sortent aucun album studio. Chacun se consacre d'abord à sa carrière solo, dont celle de Pete Townshend se révèle la plus ambitieuse. Le leader guitariste est ainsi le seul à reprendre sur scène avec le groupe quelques titres issus de ses propres disques.[réf. nécessaire]
Le , John Entwistle meurt à la suite d'une surdose de cocaïne. Fin 2003, Greg Lake tient la basse sur Real Good Looking Boy des Who qui est disponible sur l'album compilation de 2004, Then and Now et sur une autre compilation Icon 2. Présents aussi sur cette chanson outre Daltrey et Townshend eux-mêmes, John Bundrick au piano, Zak Starkey le fils de Ringo Starr à la batterie et Simon Townshend, le frère de Pete, à la guitare et aux claviers. Cette même chanson a ceci de particulier qu'elle incorpore un extrait d'une chanson d'Elvis Presley, Can't Help Loving You. Au début elle est jouée au piano, puis vers la fin elle revient chantée par Roger Daltrey, le tout dans un style pur Who.
En 2006 et bien que Pete Townshend ait annoncé qu'« il n'y a pas une chance sur un million que les Who refassent un album studio »[26], un nouvel album est enregistré, Endless Wire. Il comprend entre autres un mini-opéra de onze minutes. Il est largement salué par la critique[40]. Bien que plus introspectif et apaisé que leurs œuvres passées, ce disque très attendu motive avant même sa sortie une gigantesque tournée saluée comme le retour au son des années Who's Next.
À l'initiative de Roger Daltrey, un projet de film racontant la vie de Keith Moon ne se concrétisera pas.
Nouvelles tournées et nouvel album studio (à partir de 2019)
En , Pete Townshend annonce sur le site officiel The Who qu'un nouvel album du groupe commence à être enregistré, vidéos à l'appui[41] et en , le groupe entame une première série de concerts aux États-Unis qui reprendra à partir de , après un passage à Wembley en juillet[42].
Le , le groupe annonce sur son site officiel le nom du prochain album Who et sa date de sortie, le [43]. Le groupe dévoile un premier titre, Ball & Chain et annonce une tournée anglaise en 2020.
Le , le groupe posait la première pierre du futur Music Walk of Fame à Londres[44].
Le , sortie mondiale de Who, le douzième album studio du groupe[45].
Empreinte idéologique et spirituelle
Pete Townshend était d'un naturel timide et coléreux. Il fut le porte-parole de la jeunesse révoltée du milieu des années 1960. Keith Moon déclare : « Être en colère dans le monde des adultes n'est pas donné à tout le monde. Pas à moi, ni à John [Entwistle]. Seulement à moitié pour Roger [Daltrey] mais entièrement pour Pete [Townshend][46] »
Le guru de Townshend, Meher Baba, se fait de plus en plus influent sur lui à partir de Tommy, à qui il est dédié. Townshend est alors en quête de spiritualité. Il n'est d'ailleurs pas rare, à cette époque, de retrouver Pete Townshend dans des émissions religieuses à la télévision[47]. En 1970, dans le magazine Rolling Stone, il écrit même un article sur son mentor, In Love With Meher Baba[48].
Meher Baba est, avec Inayat Khan, mystique soufi musicien, une des sources d'inspiration du projet Lifehouse[49].
Concerts
Caractéristiques scéniques
Roger Daltrey a expliqué que sur scène était né un concours entre les musiciens ; gagnerait celui qui se ferait le plus remarquer, d'où leur énergie et leur jeu de scène exceptionnel[50]. Le chanteur, avec sa voix puissante, est souvent vêtu lors des concerts (surtout vers 1970) d'une veste à franges ouverte laissant apparaître son torse musclé. Son jeu consiste à lancer son microphone en l'air et à le faire tournoyer pour le rattraper au dernier moment.
Pete Townshend, pourtant très timide hors de la scène, rentre dans ses concerts dans ce qu'il décrit lui-même comme un état second, bondissant avec sa guitare à travers le plateau, fracassant sa guitare au sol[27] et sur les amplis à la fin des concerts et n'hésitant pas à agresser à coups d'instrument tout imprudent qui tenterait d'interrompre le spectacle (Abbie Hoffman en fait les frais lors du festival de Woodstock). Townshend se fait connaître pour son style scénique excentrique, introduisant souvent dans les morceaux joués des solos assourdissants, balançant sa guitare dans la foule et faisant de grands moulinets de son bras droit (technique dite du « windmill », en français le « moulin à vent »). On ne sait pas vraiment qui a inventé cette technique de jeu des accords. En 1963, alors que The Detours font la première partie des Rolling Stones, Pete dit avoir alors vu Keith Richards balancer son bras au-dessus de la guitare. S'en inspirant, il développe et adopte le « windmill »[51]. Le jeu de Pete Townshend n'est pas réellement d'une haute technicité, notamment dans les solos où il reste en dessous de certains guitaristes de l'époque comme Jimi Hendrix ou Jimmy Page, par contre son utilisation très personnelle du jeu en power chords qu'il alterne souvent à un jeu en arpège en fait un guitariste très intéressant au point de vue rythmique, faisant preuve d'une énergie et d'une puissance peu commune.
Le son des Who en concert est particulièrement puissant : en 1976, un concert au Charlton Athletic Football Ground est homologué par le livre Guinness des records comme le plus « fort » concert de tous les temps (126 décibels SPL, soit 6 décibels de plus que le seuil de la douleur pour l'oreille humaine et autant de bruit qu'un avion au décollage à 300 mètres). Le groupe conserve ce titre pendant près de dix ans[52].
Le jeu du batteur Keith Moon est également peu conventionnel. En tapant violemment sur ses fûts, en multipliant les breaks, ses batteries survivent rarement à un concert, et doivent souvent être arrimées au sol pour ne pas se déplacer sous ses coups. Sur la plupart des chansons des Who de la grande époque, Keith Moon semble faire un solo constant. Pour une émission de télévision, il installe dans sa batterie des explosifs qu'il fit exploser à la fin de My Generation, ce qui, selon la légende, laisse à son partenaire Pete Townshend un trouble auditif permanent. Son attitude sur scène lui vaut le surnom de « Moon the Loon » (traduction approximative : « Moon le barjot »).
Par contraste, John Entwistle développe un jeu de doigts très rapide (on le surnomme à ce titre « Thunderfingers ») et reste absolument immobile et impassible sur scène. Il ne se contente pas de doubler à l'octave le jeu du guitariste, mais sa ligne de basse totalement libre pouvait s'apparenter au jeu d'un deuxième guitariste tant il joue solo. Par ailleurs, le mur de son qu'il crée permettait de faire tenir debout tout le groupe en concert, tout l'édifice musical, lorsque Keith Moon ou Pete Townshend, ensemble ou séparément, partent littéralement « en vrille ». Il est le contre-point parfait de Pete Townshend, jouant même en lead quand le guitariste est en accords. John Entwistle a énormément fait évoluer le rôle du bassiste dans un groupe de rock. Il est aujourd'hui l'influence de beaucoup de bassistes rock et est considéré comme le plus grand bassiste de tous les temps dans son domaine. Il a par ailleurs été élu « bassiste du millénaire »[53].
Formation et premières scènes
Chacun des membres du groupe a eu un ou plusieurs groupes avant de jouer au sein des Who. Pete Townshend et John Entwistle ont d’abord joué dans The Confederates, dans The Aristocrats et The Scorpions. Roger Daltrey, quant à lui, était le guitariste des Detours. The Who prend sa forme définitive en 1964, avec Roger Daltrey au chant, Pete Townshend à la guitare, John Entwistle à la basse et Keith Moon à la batterie. Le groupe, très orienté rhythm and blues, impressionne déjà sur scène par une très bonne maîtrise technique. Le style très personnel qu’avait Keith Moon de jouer et les moulinets de bras de Pete Townshend contribuent au succès des premiers concerts.
Dès les débuts du groupe, les concerts revêtent une importance essentielle pour le groupe : les Who jouent de manière très énergique, à un volume sonore jamais vu à l'époque, et Pete Townshend détruit systématiquement sa guitare et une partie du matériel à la fin du concert (ce qui n'est pas sans entraîner quelques problèmes d'argent). Townshend racontera par la suite que cette propension à détruire ses guitares, fut à l'origine accidentelle. Lors d'un concert du groupe, à leurs débuts dans une salle au plafond particulièrement bas, Pete Townshend à force de gesticuler, heurte le plafond et casse le manche de sa guitare. Ne sachant plus quoi faire et énervé, il brise ce qui lui reste de la guitare. Il est stupéfait de constater qu'au lieu de se moquer de sa mésaventure et de le huer, le public l'applaudit et en redemande. Chris Stamp et Kit Lambert, voyant l'effet du public, vont le pousser dès lors à rééditer un maximum de fois la performance sur scène.
Cette énergie les fera rapidement connaître en tant que groupe de scène dans une Angleterre dont les groupes rock sont encore assez « propres sur eux », du moins en apparence.
Apogée
À la fin des années 1960, les Who livrent des prestations littéralement explosives. Les destructions d'instruments sur scènes se font très fréquentes, et Townshend s'amuse à martyriser ses guitares et les oreilles des spectateurs, notamment en jouant sur le larsen. Leur passage au Festival international de musique pop de Monterey en juin 1967, dans lequel s'est également produit Jimi Hendrix, marque les esprits (voir l’anecdote à ce sujet). On retiendra notamment une très bonne interprétation de My Generation.
L’album Tommy, grand succès de 1969[33], est par la suite souvent joué sur scène dans sa quasi-intégralité, notamment au festival de Woodstock (où Townshend agressa à coups de guitare Abbie Hoffman, activiste politique qui tentait d'interrompre la performance pour prononcer un discours[54]). L'extrait de leur prestation, diffusé dans Woodstock, 3 Days of Peace & Music, finit de les propulser au rang de superstars aux États-Unis. Les Who participent en 1969 et en 1970 au Festival de l'île de Wight, devant un parterre estimé à 600 000 personnes.
Après cette tournée mondiale de promotion de l’album Tommy[55], les Who rentrent en Angleterre à la fin de l’année 1969, avec le désir de commercialiser un des lives filmés de la tournée. La très grande quantité des enregistrements et donc les heures d’écoutes qui s’annoncent rebutent le groupe. Ils décident donc de brûler les enregistrements (pour éviter les bootlegs) et programment deux concerts en 1970 : l’un à l’université de Leeds le 14 février et l’autre le jour suivant à Hull (Yorkshire de l'Est), dans le but de les publier. Des problèmes techniques avec la guitare basse évincent le concert de Hull. Le live à l’Université de Leeds (Live at Leeds) paru la même année est souvent considéré comme un des meilleurs albums live de tous les temps[56]. Le groupe y interprète des singles, des reprises, des morceaux tirés des albums et la quasi-totalité de Tommy.
Fin des années 1970
La seconde tournée de promotion de Quadrophenia est loin de se passer aussi bien : en 1974, le groupe ne parvient pas à jouer par-dessus les bandes d'effets sonores et de sons électroniques enregistrés, qui se désynchronisent en permanence. Seule la ville de Paris entendra l'intégralité du show conçu par Pete Townshend. Furieux, ce dernier détruit tout le matériel de la tournée au cours d'un concert, et revient à un spectacle plus simple avec les extraits les moins compliqués de l'album. Une anecdote est restée célèbre : le soir d'un concert de la tournée Quadrophenia, au Cow Palace de San Francisco, le , un fan qui parlait avec Keith Moon lui propose « une nouvelle drogue » géniale quand on en prend un demi-cachet avec un verre de cognac, ce à quoi Keith Moon répondit « Attends, tu sais qui je suis ? Je suis Keith Moon ! Je prends pas un demi-cachet, j'en prends un entier, moi ! », puis s'exécuta. Le concert a été filmé. On peut voir Keith Moon s'écrouler sur sa caisse claire en plein milieu d'un morceau : K.O. La « nouvelle drogue » était en fait un somnifère pour chevaux : Keith Moon, hors d'état de jouer, fut remplacé par un spectateur de la foule. Le batteur mit deux jours à s'en remettre, durant lesquels, transporté en chaise roulante et incapable de parler, il dut subir les sarcasmes de Pete Townshend[57].
Le groupe s'éloigne un peu des scènes, préférant travailler sur la version cinéma de Tommy. Brisé par la mort de Keith Moon en 1978, le groupe décide malgré tout de continuer et embarque le batteur Kenney Jones pour une tournée mondiale qui vise à prouver que les Who sont toujours vivants. Mais le sort s'acharne sur eux : le , à Cincinnati (Ohio), une bousculade juste avant un de leurs concerts fait onze morts parmi les spectateurs[58]. Le groupe est horrifié : Daltrey s'effondre en larmes dans les coulisses. Rien ne sera plus comme avant pour le groupe. 1982 marque la suspension du groupe, sur l’initiative de Pete Townshend. Suit une triomphale tournée d'adieu[59] qui bat des records d'audience, mais le cœur n'y est plus depuis longtemps.
Retour sur les routes
Les Who se reforment tout de même à de nombreuses reprises, notamment pour le Live Aid de 1985. En 1989, le vingtième anniversaire de l'opéra-rock Tommy motive une tournée événement aux États-Unis avec Simon Phillips derrière la batterie[60].
Six ans plus tard, c'est la réédition de Quadrophenia qui les voit tourner en Amérique et en Europe avec de nombreux invités ; Zak Starkey (fils de Ringo Starr et filleul / élève de Keith Moon) s'installe derrière la batterie. Plusieurs tournées visitent encore les pays anglophones (les Who seront d'ailleurs « victimes » en 1999 d'une célèbre escroquerie liée à Internet, la société Pixelon.com prétendant retransmettre sur les écrans du monde entier l'un de leurs concerts à Las Vegas[61]).
Townshend dira plus tard, pour expliquer pourquoi le groupe avait repris les tournées après avoir fait ses adieux à la scène : « C'était pour aider John Entwistle à sortir de ses problèmes d'argent. Ça l'a aidé un moment. Mais je crois qu'il a presque tout dépensé en cocaïne[62]. » Le , à la veille d'une nouvelle tournée, John Entwistle est trouvé mort dans une chambre d'hôtel de Las Vegas, victime d'une crise cardiaque. Il aurait apparemment décidé de fêter le retour de son groupe en prenant de la cocaïne, ce que n'a pas supporté son cœur déjà usé par des années d'excès. Quelques disques live émergent aussi des archives — dont le Live at the Isle of Wight Festival 1970, du festival du même nom.
Malgré la mort d'Entwistle, les Who reprennent la route en 2002[63] et confirment leur forme retrouvée, Roger Daltrey assumant une voix plus « rocailleuse » mais toujours puissante. Si Pete Townshend a un peu perdu de ses acrobaties scéniques, il compense en ponctuant son jeu de solos improvisés plus longs et compliqués que dans le passé. Pino Palladino remplace John Entwistle dans la quasi-totalité des concerts. Le groupe est convié, le , au Live 8 de Londres : il y joue Who Are You et Won't Get Fooled Again, avec à la batterie Steve White (batteur de Paul Weller et frère d'Alan White, ex-membre d'Oasis) et Damon Minchella à la basse (Pino Palladino étant retenu en Amérique du Sud en tant que bassiste de Jeff Beck).
En novembre 2006, le groupe propose à Zak Starkey de devenir membre à part entière du groupe[64], mais celui-ci décline l'invitation[65].
Depuis sa dernière reformation en 2002, le groupe continue de se produire en tournées internationales (notamment en Amérique du Nord). Un concert à Bercy (Paris) a lieu le . Sylvain Siclier, dans son compte-rendu du concert paru dans le journal Le Monde, écrit : « Il n'y a pas si longtemps, le groupe était qualifié de « dinosaure du rock ». À Bercy, il avait fière allure[66]. »
Le , ils animent le spectacle de mi-temps du Super Bowl XLIV à Miami. En avril, Pete Towshend annonce sur son blog qu'il écrit un nouvel opéra-rock nommé Floss, prévu pour 2011. Le , le groupe termine la cérémonie de clôture des Jeux olympiques de Londres par une reprise de leurs plus célèbres tubes. Une tournée mondiale, Quadrophenia and More Tour, débute en , prévue pour durer jusqu’au , avec un concert au POPB de Paris, le . Sous la direction musicale de Frank Simes aux claviers, plusieurs musiciens accompagnent les deux membres originaux restants, notamment Zak Starkey, le fils de Ringo Starr, à la batterie, Simon, le plus jeune frère de Pete Townshend, aux guitares et à la mandoline, et Pino Palladino à la basse.
Les Who préparent un nouvel album en 2014. Le chanteur Roger Daltrey déclare au magazine NME que lui et le guitariste Pete Townshend — les deux seuls membres survivants de la formation originale du groupe — seront à nouveau réunis en studio en 2014 pour travailler sur de nouveaux morceaux[67]. « Pete a des centaines de chansons. Donc, la seule question est de savoir si nous allons en tirer quelque chose, mais il veut faire un album, et je suis toujours prêt et impatient d'y aller. Nous verrons. Je ne sais jamais ce que je ferais plus tard, ça dépend de ce qui arrivera dans ma boîte aux lettres demain, mais je ne vois pas pourquoi nous ne le ferions pas. Ma voix est encore en bonne forme. L'audition n'est pas si grande, mais la voix va bien. » . Le guitariste Pete Townshend confirme la nouvelle d'une tournée, qui sera par ailleurs mondiale selon ses dires, et laisse même échapper la possibilité d'un nouvel album pour The Who, si les astres sont alignés. « Je ne suis pas fou des tournées, mais je suis en bonne forme, et une fois que je la commencerai, et je suis encore très bon pour ça, j'en retirerai du plaisir. J'essaie aussi de regarder à travers mes 20 000 heures de musique complète et désorganisée pour trouver des chansons potentielles. Je vais prendre des chansons du projet Floss, et je vais donner ça à Roger (Daltrey) pour voir si on a assez pour faire un album. Je souhaite qu'il y ait un disque », a expliqué Pete Townshend.
La nouvelle tournée mondiale de The Who pour célébrer les cinquante ans de sa formation a été entamée fin 2014 au Royaume-Uni et s'est poursuivie jusqu'en 2016. Le groupe s'est produit en Amérique du Nord, en Europe et a également joué à Abu Dhabi[68].
En , le groupe entamme une première série de concerts aux États-Unis qui reprendra à partir de , après un passage à Wembley en juillet.
Postérité
Influence
The Who furent l'un des groupes de rock les plus populaires et les plus influents de leur époque. Emblématique de la démarche des musiciens britanniques des années 1960, le groupe illustre comment, en partant du rock 'n' roll et du rhythm and blues américains, ils ont progressivement créé un genre musical qui leur est propre, et dont l'influence s'est étendue au monde entier. Bien qu'aujourd'hui le nom des Who soit moins familier pour le grand public que celui des Beatles ou des Rolling Stones, ils ont laissé une empreinte indélébile et de nombreuses chansons sont encore souvent reprises.
Le style musical des Who est précurseur du hard rock, à l'instar de groupes comme Led Zeppelin (les deux groupes s'entendaient très bien et il est très facile d'établir un parallèle entre leurs histoires — c'est d'ailleurs Keith Moon qui a trouvé le nom Le[a]d Zeppelin = Zeppelin en plomb), Deep Purple, AC/DC (cf. la plupart des autres groupes fondés au début des années 1970). Mais en même temps, durant toutes les années 1960, les Who ont conservé certains codes du pop-rock dominant à cette époque en garnissant leurs chansons de chœurs sophistiqués mettant en valeur les voix de tête et portant l'influence des Beatles ou des Beach Boys : le contraste entre les vocaux très travaillés et la violence du support instrumental est ce qui a défini le son des Who, de I Can't Explain jusqu'à We're Not Gonna Take It (le final de Tommy).
Surnommés « The Godfathers of Punk »[69] (« les Parrains du punk »), dans de nombreuses biographies[70] comme dans le film de Spike Lee Summer of Sam, le groupe est connu pour être une des sources du mouvement punk, notamment pour son agressivité sur scène, son arrogance et sa violence. Mais après des albums très énervés pour l'époque, les Who ont signé plusieurs opéras-rock non dépourvus de tendances progressives, qui seront à la fin des années 1970 le symbole même de ce que ces mêmes punks voudront détruire.
Le groupe est aussi parmi les précurseurs de l'usage du synthétiseur dans le rock avec l'album Who's Next, basé en grande part sur cet instrument. Cette volonté permanente de faire progresser leur musique, aussi bien dans l'esprit que dans la technique — on peut par exemple mentionner Doctor, Doctor ou une version single de Mary-Anne with the Shaky Hand qui est chantée dans un vibrato, ou même l'utilisation répétée du cor d'harmonie par John Entwistle — explique pour beaucoup l'influence que les Who continuent d'avoir de nos jours sur l'ensemble de la scène rock.
Et comme chez The Who, rien ne se perd, la base de la chanson Rael 1 and 2 de l'album The Who Sell Out a été recyclée pour la pièce instrumentale Underture pour l'opéra-rock Tommy.
The Who faisaient par ailleurs partie des groupes les plus spectaculaires de leur temps sur scène, et ont contribué à redéfinir le principe du concert de rock. Cette débauche d'énergie et de puissance sonore — les Who ont longtemps été le groupe le plus bruyant du monde, toutes catégories confondues — contraste avec les thèmes profonds abordés par le groupe.
Cette volonté de mettre l'expérimentation, aussi bien sonore que littéraire, à la portée du plus grand nombre, mais sans pour autant faire de concession, est sans doute l'un des points qui réunissent quelques-uns des plus grands artistes rock de cette époque, tels que les Beatles ou Bob Dylan. Une volonté qui a permis au rock 'n' roll de cette époque de devenir le mouvement musical le plus influent du XXe siècle, aussi bien sur le plan artistique que social ou politique.
Reprises
On retrouve de nombreux groupes, pour la plupart britanniques et américains, mimant la musique et le style des Who. Dans ces cover bands, les plus notoires sont The Wholigans, Who's Next USA, BARGAIN, The Relay et The OHM aux États-Unis et Who's Next UK, Who's Who UK et The Whodlums au Royaume-Uni ainsi qu'Odd's and sod's au Québec.
En 2004, la version française de My Generation du groupe musical canadien Chapeaumelon est utilisée dans le générique d'ouverture du film américain Eurotrip[71].
En 2005, la chanteuse et violoniste américaine Petra Haden enregistra, avec les choristes des The Sellouts, une reprise de l'album des Who The Who Sell Out intitulé Petra Haden Sings: The Who Sell Out. Pete Townshend en a fait l'éloge à sa sortie[72]. Dans le film d'animation japonais A Silent voice, la musique My generation est utilisée comme ouverture.
Médias
- Un épisode de la série animée Les Simpson, La bataille des deux Springfield (2001), a été consacré aux Who. Homer Simpson a séparé la ville de Springfield en deux parties. Il fait venir le groupe à Springfield pour un concert. Roger Daltrey n'accepte de jouer que si Homer détruit le mur qui sépare la ville. Ce dernier refuse. Finalement, Pete Townshend se charge de détruire ce mur en jouant Won't Get Fooled Again à pleine puissance… Dans la version originale de cet épisode, Pete Townshend est interprété par son jeune frère, Paul Townshend, Pete ayant refusé de prendre part au jeu des voix[73].
- Les épisodes de la série That ’70s Show sont nommés par des titres de chansons de groupes de rock des années 1970. À partir de la cinquième saison, les épisodes d'une même saison sont nommés par des titres issus d'un seul et même groupe : Led Zeppelin pour la cinquième saison, The Who pour la sixième, les Rolling Stones pour la septième et Queen pour la huitième.
- Les Who sont passés à l'émission américaine Smothers Brothers Comedy Hour. Ils y jouèrent My Generation. Durant l'émission, tout semble préprogrammé, jusqu'à la destruction de la guitare de Pete, et même l'explosion de la batterie de Keith Moon. Cette dernière était une initiative du batteur, qui aurait, selon la légende, rendu Pete Townshend malentendant[74].
- Certaines chansons des Who servent de génériques aux séries télévisées Les Experts et dérivées :
- Behind Blue Eyes clôt l'épisode Dans les bois, dernier épisode de la troisième saison de Cold Case. On la retrouve également dans l'épisode 18 de la saison 4 de Buffy contre les vampires interprétée par Anthony Stewart Head (Rupert Giles). (Le doublage français étant interprété par Michael Jones)
- On retrouve en outre des chansons des Who dans de nombreux films, parmi lesquels on peut citer Rushmore, Summer of Sam, American Beauty...
- Dans le film Rock academy, en cours des extraits de concerts des Who sont diffusés.
- Dans le film Tenacious D in The Pick of Destiny, Kyle montre à JB ce qu'est un « power slide » (glissade sur les genoux) grâce à un concert des Who.
- Dans la série télévisée Dr House, Gregory House (incarné par Hugh Laurie) mime la chanson Baba O'Riley vers la fin de l'épisode 14 de la saison 1 : Changement de direction (Control en anglais)
- Dans Grand Theft Auto: San Andreas, Eminence Front peut être entendu en écoutant K-DST.
- Dans Grand Theft Auto IV, The Seeker peut être entendue en écoutant Liberty Rock Radio.
- Dans Guitar Hero III : Legends of Rock, on peut jouer le titre The Seeker.
- Dans Rock Band, on peut jouer le titre Won't Get Fooled Again et en télécharger de nombreuses autres.
- Dans le film Good Morning England, trois morceaux peuvent être entendus : My Generation, I Can See For Miles, Won't Get Fooled Again
- Dans Glee, la chanson Pinball Wizard a été reprise dans l'épisode 21 de la troisième saison.
- Dans le film Percy Jackson - Le Voleur de Foudre, quand Percy se retrouve dans le casino Lotus, il se retrouve à parler à un garçon aux cheveux blonds qui se croit encore en 1971. Le garçon porte alors un t-shirt du groupe.
- Eminent Front peut être entendu à la radio dans le jeu vidéo Sleeping Dogs.
- Dans le film The Infiltrator (2016), Eminent Front est utilisé à deux reprises.
Animations du Super Bowl XLIV
Lors de la 44e finale annuelle de la ligue nationale de football américain. Le match s'est disputé le 7 février 2010 au Sun Life Stadium de Miami Gardens (Floride),remporté par les Saints de la Nouvelle-Orléans qui ont battu les Colts d'Indianapolis 31-17. The Who ont assuré le show de la mi temps [75].
Membres
Membres actuels
- Roger Daltrey - chant, chœurs, harmonica, guitare (depuis 1964)
- Pete Townshend - guitare, claviers, chant, chœurs (depuis 1964)
Anciens membres
- John Entwistle (†) - basse, cuivres, claviers, chant, chœurs (1964-2002), mort le 27 juin 2002
- Keith Moon (†) - batterie, percussions, chant, chœurs (1964-1978), mort le 7 septembre 1978
- Kenney Jones - batterie, percussions (1979-1988)
Musiciens de scène
- John « Rabbit » Bundrick - claviers (1979-1981, 1985-2012)
- Zak Starkey - batterie, percussions (depuis 1996)
- Simon Townshend - guitare, chœurs (1996-1997, depuis 2002)
- Pino Palladino - basse (depuis 2002)
- Chris Stainton - claviers (depuis 2012)
Chronologie
Discographie
- 1965 : My Generation
- 1966 : A Quick One
- 1967 : The Who Sell Out
- 1969 : Tommy
- 1971 : Who's Next
- 1973 : Quadrophenia
- 1975 : The Who by Numbers
- 1978 : Who Are You
- 1981 : Face Dances
- 1982 : It's Hard
- 2006 : Endless Wire
- 2019 : Who
Éloges, hommages et récompenses
Éloges
David Bowie : « L'œuvre des Who est devenue un modèle capital pour beaucoup d'entre nous. L'usage intelligent et raisonné de ce qu'on appelle l'« art-theory », activement introduit dans la musique rock, a tout simplement été l'une des contributions les plus phénoménalement importantes de Peter [Peter Townshend] au nouveau « langage » du rock. Les beaux pantalons également[76]! »
Bono, de U2 : « Plus encore que n'importe quel autre groupe, The Who est notre modèle[77]. »
Hommages internationaux
- 1988 : The Who reçoit un Lifetime Achievement Award de la British Phonographic Industry[78].
- 1990 : The Who est introduit dans le Rock and Roll Hall of Fame[79].
- 2004 : Le magazine Rolling Stone place The Who à la vingt-neuvième place de leur classement des « 100 plus grands artistes de tous les temps »[80].
- 2005 : The Who entre dans le UK Music Hall of Fame[81].
Récompenses
- 1984 : Pete Townshend reçoit un Brit Award pour « récompense pour le travail accompli ».
- 1988 : The Who reçoit un Brit Award pour « contribution exceptionnelle à la musique britannique ».
- 2001 : The Who est récompensé d'un Grammy Award pour Lifetime Achievement par la Recording Academy[82].
Notes et références
- Prononciation en anglais britannique retranscrite selon la norme API.
- Il faut noter que le chiffre d'une quinzaine de singles se réfère à des chansons sorties en single et ne figurant pas sur les albums originaux (bien qu'ils apparaissent ultérieurement sur des compilations), et qu'il exclut les chansons sorties à la fois en single et sur les albums originaux.
- http://www.thewho.net/whostory/Whohistory61-64.htm
- http://www.thewho.net/Content/Biographies/Roger_Daltrey.html
- (en) Mandana Beigi, Various: Behind The Names Of Rock dans One-Way Magazine no 8 [lire en ligne]
- http://www.famousinterview.ca/interviews/richard_barnes.htm
- The Real Keith Moon
- http://www.thewho.net/Content/Biographies/Keith_Moon.html
- « The High Numbers », sur AllMusic (consulté le ).
- http://www.thewho.net/whotabs/gear/guitar/smashed.html
- (en) Jann S. Wenner, « Pete Townshend talks smashing guitars, the mod revolution and 'Tommy' » , sur rollingstone.com, (consulté le ).
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- « My Generation - The Who », sur AllMusic (consulté le ).
- http://www.bbc.co.uk/radio2/soldonsong/songlibrary/mygeneration.shtml
- http://www2.gibson.com/news-lifestyle/features/en-us/punk-rock-0221-2011.aspx
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- http://www.thewho.net/whostory/WhoHistory65-67.htm
- (en) Element 2 - Substitoooot, article sur le blog de Pete Townshend [lire en ligne]
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- Encyclopédie Illustrée du Rock de Nick Logan et Bob Woffinden, traduction de Jean-Bernard Hebey - 1980 - (ISBN 2-8649-4004-3) - p. 233
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- Encyclopédie Illustrée du Rock de Nick Logan et Bob Woffinden, traduction de Jean-Bernard Hebey - 1980 - (ISBN 2-8649-4004-3) - p. 242
- In love With Meher Baba par Pete Townshend - Rolling Stone - n°71 () [lire en ligne]
- The Penthouse Interview with Pete Townshend, sur Thewho.net [lire en ligne]
- Fiche du DVD Who's Next sur Imdb
- (en) Frequently Asked Questions concerning THE WHO, sur Thewho.net [lire en ligne]
- (en) Guinness World Record Book et un article sur philbrodieband.com[lire en ligne]
- Article et couverture
- Vidéo d'avant et après l'incident sur YouTube.com
- Dates et lieux de la tournée de 1969
- Nik Cohn, pour le New York Times : “…the definitive hard-rock holocaust. It is the best live rock album ever made.”
- Accident relaté dans la biographie de Keith Moon sur classicrockpage.com [lire en ligne]
- Au U.S. Bank Arena, dit aussi Riverfront Coliseum (site officiel)
- Dates et lieux de la tournée d'adieu de 1982
- Dates et lieux de la tournée de 1989
- (fr) Paragraphe et (en) Article sur l'affaire Pixelon
- Hebdomadaire Billboard, 24 mars 2007.
- Dates et lieux de la tournée de 2002
- Site de Pete Townshend [lire en ligne]
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- Article du 7 juin 2007 de Sylvain Siclier pour Le Monde [lire en ligne]
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- (en) halftime show, sur nfl. com
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- (en) Site officiel de la British Phonographic Industry
- (en) Article sur le site officiel du Rock and Roll Hall of Fame
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Annexes
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- (en) Geoffrey Giuliano, Behind Blue Eyes : The Life of Pete Townshend, Cooper Square Publishers, , 365 p. (ISBN 0-8154-1070-0, lire en ligne)
- (en) Ross Halfin, Maximum Who, Genesis Publications, (présentation en ligne)
- Christophe Delbrouck, The Who, Bordeaux, Le Castor Astral, , 377 p. (ISBN 978-2-85920-701-4)
- Michka Assayas, Dictionnaire du Rock : blues, country, folk, pop, reggae, rock indépendant, soul, Paris, Robert Laffont, , 406 p. (ISBN 2-221-09565-0)
- Jean-Sylvain Cabot, The Who: Getting in Tune, Le mot et le reste, 2017.
- Alan G. Parker et Steve Grantley (trad. de l'anglais par Ladzi Galai, photogr. Tony Gal), The Who by Numbers, L'histoire des Who à travers leur musique [« The Who by Numbers, The Story of The Who Through Their Music »], Rytrut éditions, , R-016 éd., 300 p. (ISBN 978-2-9546441-6-5, présentation en ligne)
Liens externes
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