Thuin
Thuin (prononcé [tɥɛ̃] ou [twɛ̃]; en wallon Twin) est une ville francophone de Belgique située en Région wallonne, chef-lieu d'arrondissement en province de Hainaut, au cœur de la Thudinie et au confluent de la Sambre et de la Biesmelle. Elle jouxte les communes de Beaumont, Fontaine-l'Évêque, Ham-sur-Heure-Nalinnes, Lobbes, Merbes-le-Château, Montigny-le-Tilleul et Walcourt. La commune est une capitale de la batellerie puisque bon nombre de propriétaires de péniches en sont originaires et qu'ils choisissent ce lieu de séjour quand sonne l'heure de la retraite. Son beffroi figure au patrimoine mondial de l'UNESCO[2]. C'est également sur le territoire de l'entité, à Gozée, que se situent les vestiges de l'abbaye d'Aulne.
Thuin | |||||
La ville haute, le beffroi et les jardins suspendus. | |||||
Héraldique |
Drapeau |
||||
Administration | |||||
---|---|---|---|---|---|
Pays | Belgique | ||||
Région | Région wallonne | ||||
Communauté | Communauté française | ||||
Province | Province de Hainaut | ||||
Arrondissement | Thuin | ||||
Bourgmestre | Marie-Ève Van Laethem (PS) | ||||
Majorité | PS-IC | ||||
Sièges MR Ecolo PS IC |
23 5 2 12 4 |
||||
Section | Code postal | ||||
Thuin Leers-et-Fosteau Biesme-sous-Thuin Ragnies Biercée Gozée Donstiennes Thuillies |
6530 6530 6531 6532 6533 6534 6536 6536 | ||||
Code INS | 56078 | ||||
Zone téléphonique | 071 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Thudinien(ne)[1] | ||||
Population – Hommes – Femmes Densité |
14 671 () 49,05 % 50,95 % 193 hab./km2 |
||||
Pyramide des âges – 0–17 ans – 18–64 ans – 65 ans et + |
() 19,99 % 63,79 % 16,22 % | ||||
Étrangers | 3,69 % () | ||||
Taux de chômage | 13,30 % (octobre 2013) | ||||
Revenu annuel moyen | 13 648 €/hab. (2011) | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 50° 20′ 23″ nord, 4° 17′ 13″ est | ||||
Superficie – Surface agricole – Bois – Terrains bâtis – Divers |
76,17 km2 (2005) 69,32 % 16,66 % 11,77 % 2,25 % |
||||
Localisation | |||||
Situation de la ville au sein de son arrondissement et de la province de Hainaut | |||||
Géolocalisation sur la carte : Belgique
Géolocalisation sur la carte : Belgique
Géolocalisation sur la carte : Région wallonne
Géolocalisation sur la carte : Hainaut
| |||||
Liens | |||||
Site officiel | thuin.be | ||||
Étymologie
La première attestation de ce toponyme remonte à 868 sous la forme in Tudinio (polyptyque de l'abbaye de Lobbes). Il est formé d'un anthroponyme, Tudo, Theodo (issu du germanique commun *theud « peuple ») ou peut-être Tutus (cognomen latin), et du suffixe -inium et signifie donc « propriété de Tudo, Theodo ou Tutus »[3].
Géographie
Capitale de la Thudinie, cette ville se situe au confluent de la Sambre et de la Biesmelle. Thuin s'étage sur plusieurs plateaux et sur plusieurs vallées.
Communes limitrophes
Voies de communication
Sans être un nœud de communication important, Thuin peut être rallié à l'aide de bon nombre de moyens de transport.
Bateau
La Sambre, canalisée au gabarit 38,50 m depuis 1829, traverse la ville en offrant de très jolis paysages depuis sa vallée. Quatre écluses (n° 5, 6, 7 et 8) sont situées sur le territoire de la commune.
En , la navigation y est devenue anecdotique car des ouvrages d'art situés en territoire français, sur le canal de la Sambre à l'Oise, risquaient de s'effondrer. De la sorte, il était impossible d'effectuer le voyage vers la vallée de l'Oise et donc d'arriver à Paris. Les travaux de rénovation de ces ouvrages ont eu lieu entre 2019 et 2021, et la réouverture du canal a eu lieu en juillet 2021[4].
Train
La ville dispose de la gare de Thuin (anciennement Thuin-Nord) sur la ligne 130A de Charleroi à Erquelinnes (frontière) et est bien desservie par ce moyen de transport. Cette ligne fut ouverte en 1852 et fut électrifiée en 1962. Voici peu de temps encore, avant l'apparition du Thalys, elle servait aux relations ferroviaires entre Paris, le sillon Sambre-et-Meuse et l'Allemagne du Nord.
Jusqu'au milieu des années 1960, la ville disposait également d'une autre gare (Thuin-Ouest) qui était desservie par la ligne 109 (Mons-Chimay). Cette ligne fut ouverte à l'exploitation complètement en 1882. Le , la ligne 109 a été fermée définitivement.
Routes
Thuin se trouve sur la nationale 59 (Seneffe-Gozée), qui rejoint à Gozée la nationale 53 reliant Charleroi à Chimay. Abordant la ville par le côté Nord, la route doit traverser la vallée de la Sambre pour rejoindre le plateau Sud où se situe le centre de la ville haute. Autrefois ce passage s'effectuait par une route en lacets, par un passage à niveau et par un pont à tablier ridiculement étroit sur la Sambre, occasionnant ainsi des embouteillages quotidiens importants en même temps que des difficultés de navigation dangereuses quand la Sambre était en crue. Depuis la fin des années soixante un pont en « S » enjambe la voie ferrée et le cours de la rivière.
Chemin de fer vicinal (tramway)
Thuin possède un tramway historique qui rejoint Lobbes. En outre, un musée du tramway est implanté sur le site de l'ancienne gare de Thuin-Ouest, près du terminus de la ville basse. Cette voie étroite est un des ultimes reliquats du vicinal qui autrefois couvrait toute la Belgique. Ce tramway touristique est géré par l'ASBL ASVi (Association pour la Sauvegarde du Vicinal). Deux lignes de tram avaient leur terminus à la place de la Ville-Basse :
- la ligne 92 (Charleroi Eden - Marchienne - Fontaine-l'Évêque - Anderlues-Jonction - Lobbes-Bonniers - Lobbes - Thuin) ;
- la ligne 91 (Anderlues - Lobbes - Thuin ). Le numéro 91 a été conservé comme numéro de ligne de substitution en autobus Tec ( Chapelle Lez Herlaimont-Piéton-Anderlues-Lobbes- Thuin-Gozée- Montigny-le-Tilleul )
Histoire
Préhistoire
De nombreuses traces d'occupations préhistoriques sont présentes dans la commune et aux environs.
Le territoire communal abrite notamment dans le bois du Grand Bon Dieu les restes d'un retranchement préhistorique[5] qui a été réutilisé au Moyen Âge. Le lieu aurait été l'oppidum de la tribu des Aduatuques.
Moyen Âge
Possession de la principauté de Liège depuis 889, dont elle devenait une des vingt-trois Bonnes Villes, la ville a suivi le destin de cette principauté tout au long de son histoire.
Située aux limites de la Principauté, la ville fut soumise à de nombreux sièges. Le prince-évêque Notger la fit fortifier au Xe siècle.
En 1048, Adalbert de Lorraine y fut tué par Godefroy II de Basse-Lotharingie, lors de la bataille de Thuin.
Les comtes de Hainaut s'en emparent en 1053, en 1298 et en 1408.
Temps modernes
En 1654, les troupes espagnoles, sous les ordres du prince de Condé, entreprennent le siège de la ville mais sans pouvoir concrétiser. Le Spantôle, ancienne pièce à feu en fer forgé qui trône dans la ville et qui a donné son nom à une spécialité pâtissière, aurait été capturé à cette occasion, mais l'objet est bien plus ancien[6].
Depuis cette date 1654, tous les ans, immanquablement le troisième dimanche de mai, s'y déroule une procession qui a pris plutôt l'allure d'une marche militaire en l'honneur de saint Roch. Parmi tous les uniformes portés par les participants, ce sont les uniformes des soldats du Premier Empire qui ont la faveur des marcheurs et du public.
Cette marche (Saint-Roch) fait partie des quinze marches de l'Entre-Sambre-et-Meuse qui ont été reconnues en comme chef-d'œuvre du patrimoine oral et immatériel de l'humanité par l'UNESCO[7]. En 1675, les troupes françaises occupent la ville jusqu'à la paix de Nimègue (1678).
C'est apparemment au cours de cette période (XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles) que la ville connut son âge d'or puisque c'est à ce moment que sont construits les édifices qui constituent la majeure partie du patrimoine architectural de la ville (ancien hôtel des postes, beffroi, maison espagnole, église Notre-Dame-du-Mont-Carmel, ancien couvent des oratoriens, extension de l'abbaye d'Aulne...).
Le , les troupes françaises du général Marceau s'emparèrent de la ville.
Époque contemporaine
De très violents combats s'y sont déroulés le (bataille de Charleroi), plus particulièrement à Gozée et à Biesme-sous-Thuin, lorsque la 5e armée française faillit se faire encercler par les Ire, IIe et IIIe armées allemandes[8].
Les régiments français qui, le , ont combattu sur le territoire de la commune sont le 12e RI (Tarbes), le 18e RI (Pau), le 34e RI (Mont-de-Marsan), le 49e RI (Bayonne) et le 144e RI (Bordeaux).
Toutes ces unités faisaient partie du 18e Corps d'Armée (Bordeaux) qui constituait le flanc gauche de la 5e armée française et était placé sous les ordres du Gal de Mas-Latrie[9].
Devant l'ampleur des pertes françaises — 983 soldats et officiers du seul 49e RI ont perdu la vie ce jour-là à Thuin —, le chef de la 5e armée, le général Lanrezac prit l'initiative — en désobéissant au généralissime Joffre — de faire reculer ses troupes. Cette désobéissance lui permit de sauver l'essentiel de ses forces et fut, de ce fait, l'une des raisons de la victoire de la Marne qui eut lieu quelques semaines plus tard.
Lors de la Seconde Guerre mondiale, Thuin a été bombardé le ainsi que les jours suivants, ce qui a entraîné un exode d'une très large partie de la population vers la France[10]. Les Allemands entreront dans une ville presque déserte le . Thuin sera libérée par les Alliés le .
Politique
Les bourgmestres et coalitions qui ont dirigé Thuin :
Avant la fusion des communes
Sous le régime français et le Royaume uni des Pays-Bas :
- 1814-1818 : Albert Gérard Martin
- 1818-1830 : Albert Gérard Martin
Depuis l'indépendance belge :
- 1830-1844 : Georges-Louis Liégeois (Parti catholique)
- 1844-1845 : Alphonse Augustin Liégeois (Parti catholique)
- 1845-1852 : Auguste Maillard (Parti catholique)
- 1852-1878 : Omer Ladeuze (Parti libéral)
- 1878-1895 : Jean-Baptiste t'Serstevens (Parti libéral)
- 1895-1921 : Victor Vilain (Parti libéral)
- 1921-1946 : Paul Gendebien (Parti catholique)
- 1946-1952 : Charles Gendebien (PSC)
- 1952-1959 : Martial Bourgeois (cartel libéraux-socialistes)
- 1959-1964 : Marc Dagnelies (cartel libéraux-socialistes)
- 1964-1970 : Charles Gendebien (PSC)
- 1970-1976 : Julien Brochard (PSB).
Depuis la fusion des communes
- 1976-1982 : Pierre Trogh (GCA -PSC).
- 1982-1988 : Julien Brochard (PS).
- 1988-1994 : Daniel Ducarme (PRL-PSC [cartel Mieux]).
- 1994-2000 : Daniel Ducarme (PRL-PSC [cartel Mieux], puis renversement d'alliance avec majorité PRL-PS).
- 2000-2006 : Paul Furlan (PS-MR [cartel Com.une]).
- 2006-2009 : Paul Furlan (PS-MR).
- 2009-2012 : Philippe Blanchart, bourgmestre faisant fonction (PS-MR).
- 2012- 2020 : Paul Furlan (PS-MR-Intérêts Communaux, puis PS-Intérêts Communaux).
- depuis 2020 : Marie-Ève Van Laethem (PS-MR-Intérêts Communaux, puis PS-Intérêts Communaux).
Résultats des élections de 1976 | ||
---|---|---|
Parti | Voix | Sièges |
PS | 3 084 (39,7 %) | 9 |
GGA | 2 709 (34,9 %) | 8 |
PSC | 1 654 (21,3 %) | 4 |
IC76 | 259 (3,3 %) | 0 |
Résultats des élections de 1982 | ||
---|---|---|
Parti | Voix | Sièges |
PS | 3 710 (42,1 %) | 12 |
PRL | 2 202 (25,0 %) | 6 |
IC | 1 843 (20,9 %) | 5 |
UDPW | 544 (6,2 %) | 0 |
Résultats des élections de 1988 | ||
---|---|---|
Parti | Voix | Sièges |
Mieux | 5 050 (55,0 %) | 13 |
PS | 3 456 (37,6 %) | 9 |
Écolo | 678 (7,4 %) | 1 |
Résultats des élections de 1994 | ||
---|---|---|
Parti | Voix | Sièges |
Mieux | 4 623 (48,58 %) | 13 |
PS | 2 845 (29,9 %) | 8 |
Ici | 1 206 (12,67 %) | 2 |
Écolo | 565 (5,93 %) | 0 |
Résultats des élections de 2000 | ||
---|---|---|
Parti | Voix | Sièges |
Com.une | 4 765 (52,19 %) | 14 |
PSC | 2 185 (23,93 %) | 5 |
Éco-Ici | 1 896 (20,76 %) | 4 |
Geste | 283 (3,1 %) | 0 |
Résultats des élections de 2006 | ||
---|---|---|
Parti | Voix | Sièges |
PS | 5 351 (53,85 %) | 15 |
MR | 1 840 (18,52 %) | 4 |
CDH | 1 495 (15,04 %) | 3 |
Écolo | 905 (9,11 %) | 1 |
Résultats des élections de 2018 | ||
---|---|---|
Parti | Voix | Sièges |
PS | 41,88 % | 12 |
MR | 21,27 % | 5 |
IC | 19,08 % | 4 |
Écolo | 9,9 % | 2 |
Jumelages
La ville de Thuin est jumelée avec :
L'ancienne commune de Gozée est jumelée avec Chamboulive (France)
Démographie
Elle comptait, au , 14 714 habitants (7 272 hommes et 7 442 femmes), soit une densité de 193,17 habitants/km²[11] pour une superficie de 76,17 km².
Le graphique suivant reprend sa population résidente au 1er janvier de chaque année[12]
Les chiffres des années 1846, 1900 et 1947 tiennent compte des chiffres des anciennes communes fusionnées.
Culture et patrimoine
Monuments et sites
- Le beffroi, dont les origines remontent au Moyen Âge, à l'époque du plus grand essor de la ville. Il figure, depuis 1999, au patrimoine mondial de l'UNESCO.
- Dans l'église Notre-Dame d'el Vaulx est conservée une statue du XIIe siècle en chêne, qui représente une sedes sapientiae (Notre-Dame de la Sagesse) dont le style combine les influences mosanes et scaldiennes. Cette église conserve un orgue remarquable de Henri De Volder[14].
- Curiosité : un passage routier (en 2016, des escaliers) sous le chœur, servant de liaison entre la ville basse et la position fortifiée à l'époque des remparts et de la citadelle.
- Les jardins suspendus orientés au sud, dans la vallée de la Biesmelle, ont été restaurés dans les années 2000 avec l'aide du Fonds européen de développement régional et de la Région wallonne (Phasing out de l'Objectif 1)[15].
- À Gozée, les ruines de l'abbaye d'Aulne peuvent être visitées.
- Curiosité : la pierre dite de Zeupire, ce mégalithe située sur la route de Beaumont (N53) à Gozée.
- Ragnies, une des sections de la commune, fait partie des plus beaux villages de Wallonie.
- Au château du Fosteau (XIVe-XVe siècles), on peut admirer une salle de style gothique.
- Le beffroi de Thuin.
- Église Notre-Dame-du-Val.
- Château de Fosteau.
- Le « Spantôle ».
- Le château Beauregard.
Spantôle
Le « Spantôle » est un ancien canon actuellement exposée sur le Rempart du Nord à proximité de la place du Chapitre. C'est « une pièce massive en fer forgé, travaillée avec grande maîtrise. Sa forme octogonale lui assigne pour origine les provinces du nord de la France. À l'extrémité du tube on remarque deux fleurs de lys héraldiques. La partie postérieure, qui est supposée avoir été la chambre, a été enlevée au burin. La forme exacte de la bouche à feu n'est donc pas connue ; ce qui subsiste du tube mesure 1,4 m de longueur. Le poids total est de l'ordre de 1 500 kg ; l'âme, qui est cylindrique, a un diamètre de 16 cm[16]. »
Le canon est censé avoir été pris par les Thudiniens aux troupes espagnoles, sous les ordres du prince de Condé, lors du siège abandonné de 1653-1654. Mais une pièce périmée depuis longtemps à cette époque ne pouvait pas avoir fait partie du matériel de ce siège[17] et elle n'est pas mentionnée parmi le butin pris par les habitants de Thuin[18]. Cette explication est abandonnée.
C'est très probablement lors du sac de la ville en 1466 par les troupes de Charles le Téméraire que l'arme a été enclouée par les Thudiniens ou abandonnée par les Bourguignons[19],[20] et alors prise comme butin.
Le nom de « Spantôle » est d'origine wallonne et signifierait « propre à épouvanter »[21].
Musées
- En hommage au passé batelier de la ville, un écomusée de la batellerie a été créé. Installé dans l'ancienne péniche Thudo amarrée près du viaduc, il fait revivre quantité d'objets qui faisaient partie du quotidien des familles batelières. La ville est également le point de départ d'excursions en péniche incluant le passage d'écluses.
- Thuin possède un tramway historique (tramway Lobbes Thuin) qui rejoint Lobbes. En outre, un musée du tramway est implanté sur le site de l'ancienne gare de l'ouest, près du terminus de la ville basse. Cette voie étroite est un des ultimes reliquats du vicinal qui autrefois couvrait toute la Belgique. Ce tramway touristique est géré par l'ASBL ASVi (Association pour la Sauvegarde du Vicinal).
- Thuin abrite aussi la Maison de l'Imprimerie. Un musée artisanal vivant dans lequel des machines d'imprimerie, presses typographiques et lithographiques, en fonctionnement sont visibles (dont une presse datant de 1875). Il est aussi possible d'observer la fabrication de papier chiffon et d'apprendre le comment se réalise une reliure
- Biercée abrite un musée de la distillerie.
Cinéma
En 1948, Lucien Deroisy réalise Le trouble-fête[22], produit par Charles Dekeukeleire. 13 minutes. Travail de commande pour une association de compagnies d'assurance. Tournée lors de la cinquantième Marche Saint-Roch à Thuin, une suite de saynètes destinées à attirer l'attention envers les risques d'accidents domestiques, incendies, asphyxies, empoisonnements pouvant résulter de la distraction ou de la négligence.
Marche d'Entre-Sambre-et-Meuse Saint-Roch
Le culte de Saint-Roch[23] prend racine en 1635, à la suite de l’épidémie de peste qui sévit dans la région. Les historiens se réfèrent à cette date car c’est à cette période que la confrérie Saint-Roch est citée.
À l’origine, c’est une procession religieuse qui regroupe des compagnies de guerriers improvisées. Elle est abolie en 1789, mais elle est réorganisée en 1866 à la suite des épidémies de choléra qui ravagent les bas quartiers de la ville de Thuin. Depuis lors, cette procession s'est déroulée de manière ininterrompue, à l'exception des deux conflits mondiaux et de la crise du Coronavirus en 2020.
La marche de Saint-Roch est célébrée le 3e dimanche de mai pour la dissocier de la procession Notre-Dame. Cette dernière était fêtée le même jour mais, dans le but de lui redonner son prestige originel, une autre date fut établie.
La Saint-Roch se déroule sur 3 jours consécutifs : le samedi, le dimanche et le lundi.
Le 1er jour, les Thudiniens se donnent rendez-vous lors d’un rassemblement en soirée (régulièrement 20 h 30) où les 9 campes (canons) sont tirés et annoncent le début officiel des festivités, qui commencent par une retraite aux flambeaux réunissant marcheurs et civils.
Le 2e jour, la procession prend forme dès le matin (10h) à l’église Notre-Dame d’el Vaulx. Elle prend ensuite la direction du monument aux marcheurs et du monument aux morts. L’après-midi, c’est une marche/procession qui fait le tour de Thuin en repassant par l’église Notre-Dame d’el Vaulx et le monument aux marcheurs. Ensuite, les processionnaires prennent le chemin de la place des Waibes sur l'autre rive de la Sambre, de l’église du Christ-Roi, passent devant la chapelle Notre-Dame de Lourdes ainsi qu’à quelques mètres de la chapelle Saint-Roch. Avant d’amorcer la redescente vers le centre de Thuin, ils passent également devant la chapelle de la Sainte-Immaculée Conception et s’arrêtent à la rue du Moustier avant de rentrer dans l'église Notre-Dame d’el Vaulx.
Le 3e jour est surtout réservé à la population thudinienne et aux seules sociétés locales qui se rassemblent les unes chez les autres autour de déjeuners copieux pour ensuite prendre le départ de la marche vers la chapelle Saint-Roch. Après avoir rendu hommage à la relique lors du passage à la chapelle, ils se dirigent vers la potale Saint-Roch où la société des chasseurs-carabiniers joue la Branbançonne et ensuite redescendent vers l’église Notre-Dame d’el Vaulx pour s’arrêter à la place du Chapitre au pied du beffroi où sont remises des décorations aux marcheurs anciens.
Galerie
- Vallée de la Sambre et la collégiale Saint-Ursmer de Lobbes.
- La ville-haute vu de la ville-basse.
- Les Jardins suspendus.
- Église Notre-Dame des Carmes.
- Château d'Hourpes.
- La vieille ville (ville-haute).
- La Sambre.
- La place de la ville-haute.
- La ville-haute et le beffroi.
Divers
Des joutes nautiques y sont organisées chaque été[24].
Thuin est aussi le siège de la Fédération cynologique internationale.
Armoiries
Blason de Thuin depuis la fusion des communes. Ce blason reprend le motif du plus ancien sceau connu de la ville.
Blasonnement : d'azur au château-fort d'argent accosté de deux écussons du même au lion couronné de sable, celui de dextre contourné[25].
| |
Armes de Thuin entre 1883 et la fusion des communes.
Blasonnement : D’azur semé de billettes d’argent au lion d’argent armé et lampassé de gueules brochant sur le tout.
DC 20 mai 1882 - AR 1 mars 1883 - MB 10 avril 1883 | |
Après l'indépendance de la Belgique, un Arrêté royal confirme les armes accordées à la ville le 6 décembre 1820 par le Conseil suprême de la Noblesse des Pays-Bas.
Blasonnement : D’azur, à un lion d’or, armé et lampassé de même, l'écu timbré d'une couronne d'or.
DC 10 mai 1837 - AR 7 avril 1838 | |
Drapeau de la Ville de Thuin. Parti de bleu et blanc, la laize bleue chargée de 3 merlettes blanches rangées à sa partie supérieure[26].
DC 2 février 1993 - AE 26 octobre 1993 |
Spécialités culinaires et brasserie
La ville a pour spécialité les spantôles, biscuits portant le nom du canon éponyme.
La distillerie de Biercée se trouve dans le village de Ragnies. Elle produit, entre autres, l'Eau de Villée.
Personnes liées à la commune
- Jean-Baptiste Chermanne, architecte.
- Joseph Colmant, médecin et grande figure de la résistance belge.
- Georges Cuisenaire enseigna à Thuin et y inventa ses fameuses réglettes.
- Jules Cran (nl) (1876-1926), peintre, y naquit.
- Maurice des Ombiaux, homme de lettres et gastronome.
- Roger Foulon, écrivain.
Notes et références
- Jean Germain, Guide des gentilés : les noms des habitants en Communauté française de Belgique, Bruxelles, Ministère de la Communauté française, (lire en ligne), p. 106
- Horemans et Maquet 2005, p. 503.
- Jean-Jacques Jespers, Dictionnaire des noms de lieux en Wallonie et à Bruxelles, Lannoo, 2005, p. 578.
- « Après 15 ans d'absence, les bateaux peuvent de nouveau circuler sur le canal de la Sambre », France Bleu Nord, (lire en ligne)
- Bonenfant P.P & Huysecom E (1982) Retranchements préhistoriques‡ Thuin (Hainaut): campagne de fouilles 1981. Annales d'histoire de l'art et d'archéologie, 4, 103-113.
- Horemans 1983, p. 80-81 ; 83-84.
- Patrick Lemaire, « Quinze marches de l’Entre-Sambre-et-Meuse admises au patrimoine culturel immatériel de l’Unesco », L'Avenir (Belgique), (lire en ligne)
- Cf. RENARD, J., Le Cahier gozéen de la Grande Guerre, Archives générales du Royaume et Centre d'histoire et d'art de la Thudinie, Bruxelles, 2009 (Coll. Études sur la Première Guerre mondiale, n°15).
- Détails de la bataille de Charleroi
- Cf. FOULON, R., Six jours de folie en Thudinie dans Sambre & Heure, décembre 1994, p.1-11 (Publication du Centre d’histoire et d’art de la Thudinie, n°44) et MOREL, A., Un chirurgien français se souvient de mai 1940… dans Sambre & Heure, mars 1987, p.4-16 (Publication du Centre d’histoire et d’art de la Thudinie, n°13).
- http://www.ibz.rrn.fgov.be/fileadmin/user_upload/fr/pop/statistiques/stat-1-1_f.pdf
- 3_Population_de_droit_au_1_janvier,_par_commune,_par_sexe_2011_2014_G_tcm326-194205 sur le site du Service Public Fédéral Intérieur
- http://www.ibz.rrn.fgov.be/fileadmin/user_upload/fr/pop/statistiques/population-bevolking-20190101.pdf
- « Henri De Volder », sur books.google.be (consulté le )
- Présentation du projet sur le site du Phasing out de l'Objectif 1 en Hainaut.
- François t'Sas, « La grosse bombarde de Gand », Armici antiche, Bollettino dell'Accademia di S.Marciano., , p. 43-47 ; 74 cité par Horemans 1983, p. 80-81.
- Horemans 1983, p. 80.
- Horemans 1983, p. 84.
- Cette explication est également présente sur le panneau placé sur la muraille à côté du canon alors qu'une inscription sur une pierre placée au sol devant le canon présente l'histoire qui se serait déroulée en 1654.
- Horemans 1983, p. 80-81.
- Horemans 1983, p. 81.
- Fiche IMDb du film (incomplète et partiellement inexacte). La Cinémathèque royale de Belgique conserve ce film. Le Service de Culture cinématographique a.s.b.l. le projette occasionnellement.
- « Le culte de Saint Roch », sur saintrochthuin.be (consulté le )
- Didier Albin, « De Lobbes à Thuin, ils restent les maitres incontestés des rivières : les jouteurs thudiniens n'ont pas de concurrents », Le Soir, (lire en ligne, consulté le )
- Lieve Viaene-Awouters et Ernest Warlop, Armoiries communales en Belgique, Communes wallonnes, bruxelloises et germanophones, t. 2 : Communes wallonnes M-Z, Communes bruxelloises, Communes germanophones, Bruxelles, Dexia, , p. 741
- Lieve Viaene-Awouters et Ernest Warlop, Armoiries communales en Belgique, Communes wallonnes, bruxelloises et germanophones, t. 2 : Communes wallonnes M-Z, Communes bruxelloises, Communes germanophones, Bruxelles, Dexia, , p. 742
Annexes
Bibliographie
- Léonce Deltenre, « Les monuments religieux de Thuin et leur mobilier », Documents et rapports de la Société royale d'archéologie et de paléontologie de Charleroi, t. LIII, , p. 3-426
- Léonce Deltenre, « Héraldique et sigillographie. Les sceaux, cachets et timbres armoriés de la ville de Thuin », Documents et rapports de la Société royale d'archéologie et de paléontologie de Charleroi, t. LV, 1970-1971, p. 87-117
- Jean-M. Horemans, « Thuin », dans Les enceintes urbaines en Hainaut, Crédit Communal de Belgique, , 295 p., p. 73-90
- Jean-M. Horemans et Julien Maquet (dir.), « Thuin : Le beffroi », dans Le patrimoine médiéval de Wallonie, Namur, Institut du Patrimoine wallon, (ISBN 2-9600421-2-3), p. 503-504
- Auguste Soupart, Histoire du doyenné de Thuin, Tome Ier : Vue d’ensemble, 46 pages — Tome II : Les 62 paroisses, 93 pages, Cahiers du Musée de Cerfontaine n° 202 et 203, 1996
- Anne-Catherine Bioul et al., Balades à Thuin, à la découverte de son patrimoine, Agence Wallonne du patrimoine, coll. « Carnets du patrimoine » (no 165), , 64 p. (ISBN 978-2-39038-065-8)
Liens internes
Liens externes
- Site officiel
- Ressource relative à la musique :
- Site officiel de la procession et marche militaire Saint-Roch
- Portail du Hainaut