Transport au Sénégal

Les moyens de transport au Sénégal sont essentiellement dominés au niveau de la capitale par les "cars rapides", "bus", "clandos" (véhicules particuliers roulant sur des itinéraires souvent fixes), taxis ou Jakartas (Moto taxi).

Taxi et car rapide à Dakar

Il y a aussi la présence de garages où se réunissent ces moyens de locomotion, avec le plus grand parking sis à Pikine nommé "Les beaux maraîchers" où l'on peut trouver des automobiles de tout type pour toutes les destinations au niveau national (longues distances).

Au niveau de certaines régions (présence d'îles ou villages éloignés), le transport est assuré essentiellement par les "clandos" (cf ci-haut), des minibus, des pickups modifiés pour le transport, des pirogues dans les zones d'îles, ou des calèches.

Par voie maritime, la liaison Dakar-Casamance est assurée par des ferry au niveau de la gare de Dakar.

Sortant de la capitale, l'autoroute et le péage sont fonctionnels ainsi que le nouvel aéroport à Diass ou l'autoroute Ila Touba inaugurée en . On peut aussi noter le projet Bus Rapide Transit dont les travaux ont commencé en 2017.

Les réseaux sont plus denses à l'ouest du pays et la circulation des marchandises et des personnes est particulièrement difficile vers Dakar et la presqu'île du Cap-Vert.

Les infrastructures sont plus rares dans le Sénégal oriental et le désenclavement de ces régions constitue un véritable défi. Sur certaines zones de l'extrême nord et est, les chemins sont souvent sableuses, où les 4x4 et pickups sont plus habilités[1]


Transports terrestres

Autoroute

Le réseau des autoroutes sénégalaises est long de 221 km, c'est l'un des plus longs réseaux autoroutiers à péage en Afrique de l'Ouest[2].

Le , le président Macky Sall a procédé à l‘inauguration de l’autoroute à péage reliant Thiès (ouest) à Touba (centre) soit 115 kilomètres. En dépit de son inauguration en grande pompe,  cette autoroute à péage a occasionné le mécontentement de certaines populations paysannes des régions de Thiès et de Diourbel, qui ont à plusieurs reprises manifesté pour dénoncer la destruction de leurs champs et réclamé des indemnisations à l’Etat. L’infrastructure d’un coût de 415 milliards FCFA est financée par la Chine. Elle  « constitue la colonne vertébrale de l’ossature qui préfigure un développement polycentrique », a soutenu le président Macky Sall[3]. Plusieurs projets sont en cours d'études, en développement ou en construction et en particulier la section vers Kaolack depuis novembre 2021.

Route

Piste en latérite reliant la Gambie (Njau) au Sénégal

En 2003[4], le réseau routier sénégalais comportait 13 576 km, dont 3 972 km de routes goudronnées et 9 604 km de pistes.

Cars rapides

Un bus blanc Mercedes aux environs de Thiès
Bus de la ligne 53 de l'AFTU[5].

Abondamment décorés et couverts d'inscriptions religieuses (Alhamdoulilahi !, Que Dieu soit loué !), ils font partie intégrante du paysage sénégalais.

Lorsqu'ils sont de couleur jaune-orange-bleue, ce sont souvent des camionnettes Renault (Goélette Saviem) des années 1980, aménagées pour une vingtaine de passagers. Leur conduite parfois aléatoire, en raison de la densité du trafic et de leur mauvais état, leur a valu le surnom de « S'en fout la mort », parfois peint sur la carrosserie. On les appelle aussi « mille-kilos » ou « 22-places ». Ils sont utilisés pour des trajets urbains ou interurbains.

Mais il en existe d'autres, notamment les "Ndiaga Ndiaye", minibus Mercedes de couleur blanche, généralement plus confortables.

Les cars mourides, les plus récents, assurent des lignes régulières, plutôt sur de longues distances.

À Dakar il existe aussi un réseau de bus municipaux (Dakar Dem Dikk). Vers 2007 sont venus sur le réseau routier inter urbain des mini bus (marque TATA : fabricant indien) de couleur blanche avec des rayures bleues qui sont assemblés dans le pays et qui relient la banlieue du centre ville ; en guise de remplacement des Mercedes précitées mais ce remplacement est en cours et est loin d’être totalement réussi même si ces dits minibus contribuent nettement à diminuer le problème de transport (caractérisé par un sectionnement) dans la capitale sénégalaise.

Rail

Voulue par Faidherbe, la ligne de chemin de fer Dakar reliant à Saint-Louis — la première de l'Afrique de l'Ouest — fut inaugurée le .

La gare de Dakar et celle de Saint-Louis datent de la même période.

La société nationale des chemins de fer du Sénégal est créée le [6].

Dans l'intervalle, le transport de voyageurs entre Dakar et Saint-Louis a été abandonné. Outre l'axe principal reliant la capitale au Mali, il subsiste le dénommé Petit train de banlieue.

Malheureusement aujourd'hui, la ligne reliant Dakar à Bamako a été abandonnée ainsi que celle qui reliait la capitale à Kaolack en passant par Diourbel et Guinguinéo.

De plus, le Petit train de banlieue effectuait lui son terminus à la gare de Dakar-Cyrnos tout comme la navette autorail qui ralliait Thiès à Dakar. Il n’existe qu’une seule ligne électrifiée actuellement dans le pays, c'est celle du nouveau TER. D'ailleurs, la réhabilitation totale de la gare de Dakar a été réalisée pour ce nouveau TER dont la mise en service commerciale est effective depuis le 28 décembre 2021. Le TER (Train Express Régional Dakar - AIBD), inauguré symboliquement le et officiellement le 27 décembre 2021 par le président Sénégalais, va jusqu'à Diamniadio (phase 1) ; l'ensemble de la ligne (un total de 59 km séparant Dakar de son nouvel aéroport international) sera ouverte au trafic voyageurs (TER) vers 2024 / 2025. Un prolongement dudit TER vers le Sud est envisagé au delà du nouvel aéroport international à moyen terme.

Transports maritimes

Le port le plus important est celui de Dakar (PAD). Les ports secondaires sont ceux de Saint-Louis, Kaolack et Ziguinchor.

Le naufrage du Joola en Casamance en septembre 2002, lié à de nombreux dysfonctionnements et notamment à une surcharge de passagers, reste dans toutes les mémoires.

Le Aline Sitoé Diatta

Un autre ferry avait d'abord pris la relève, le Wilis. En 16 heures, il reliait deux fois par semaine (de nuit) Dakar à Ziguinchor, transportant 462 personnes. Plus sûr et plus confortable, ce nouveau bateau ne faisait cependant pas l'unanimité. Encore sous le choc, les Casamançais restent inquiets, ils déplorent l'augmentation des tarifs à l'époque (Nota : escale à Karabane avec le nouveau ponton de transit active depuis 2015). L'économie locale de l'île et des environs demeure néanmoins assez sinistrée mais elle possède tout de même quelques atouts touristiques. Une émission de télévision française (2006), Thalassa, consacra un reportage à la problématique de jeunes Sénégalais tentant l'aventure des îles Canaries + autres problématiques : « Un nouveau bateau pour la Casamance »[7].

Depuis mars 2008 un nouveau bateau assure la liaison, le Aline Sitoé Diatta.

Transports fluviaux

Écluse de navigation au barrage de Diama

En 2005[4], le Sénégal disposait d'environ 1 000 km de voies navigables.

Il s'agit principalement du fleuve Sénégal, du Saloum et du fleuve Casamance.

L'écluse de navigation du barrage de Diama – mis en service en 1988 à la frontière mauritanienne – doit permettre le passage des bateaux, mais n'est guère utilisée.

Transports aériens

L'essor du tourisme est directement lié à la densité et à la qualité de ces infrastructures, puisque très peu de visiteurs se rendent au Sénégal par d'autres moyens de transport.

Aéroports

En 2006[4], on dénombrait au Sénégal 20 aéroports/aérodromes civils ou militaires.

L'aéroport international de Dakar-Léopold Sédar Senghor est l'ancien aéroport civil historique de classe internationale. Il est maintenant exclusivement réservé aux militaires (base aérienne) depuis la mise en service du nouvel aéroport international Blaise Diagne.

Un nouvel aéroport (civil) moderne à Diass, à une quarantaine de kilomètres de Dakar, l'aéroport international Blaise Diagne a été inauguré le . La première pierre avait été posée par le Chef de l'État le . Son développement va connaître une nouvelle phase d'ici à 2025 avec la construction de nouveaux hangars, etc. A moyen / long terme, l'aéroport aura au moins deux pistes.

L'aéroport de Saint-Louis (reconstruction finalisée au printemps 2022 sauf retards), l'aéroport de Cap Skirring (travaux à venir) et l'aéroport de Ziguinchor (reconstruction au Nord de la ville à environ 17km près de la nationale N° 4 dans le secteur de Tobor ; mise en service envisagée vers 2025) sont des aéroports régionaux contrôlés ou de première catégorie.

L'aérodrome de Tambacounda n'est pas contrôlé, mais il est pourvu d’un service de protection de la navigation aérienne.

Enfin d'autres aérodromes civils font l'objet d'inspections périodiques : aérodrome de Bakel - aérodrome de Kaolack - aérodrome de Kédougou - aérodrome de Kolda - aérodrome de Matam - aérodrome de Podor - aérodrome de Richard-Toll - aérodrome de Simenti

Celui de Linguère est actuellement fermé.

Par ailleurs, le Sénégal opère quelques aérodromes militaires, tels que la base aérienne 160 de Dakar-Ouakam.

Compagnies aériennes

Notes et références

  1. image Car rapide ou taxi Taf-Taf sur google.sn
  2. Sénégal: l’autoroute à péage Dakar-Diamniadio-AIBD, l’intarissable vache à lait d’Eiffage
  3. Ouestaf news, « Sénégal : des infrastructures tous azimuts, des complaintes aussi! | Ouestaf | pour un journalisme indépendant, crédible et de qualité. » (consulté le )
  4. Données CIA World Factbook
  5. Association de financement des professionnels du transport urbain
  6. Sénégal, « Décret n° 2004-101 du 6 février 2004 portant approbation de la Convention de Concession de la ligne ferroviaire Dakar-Bamako. », Journal officiel du Sénégal, (lire en ligne, consulté le ).
  7. Thalassa, 24 novembre 2006

Voir aussi

Bibliographie

*(en) M. McLane, The Senegal-Niger Railway, 1800-1904: A Case Study in Imperialism, University of Wisconsin, 1969.

  • (en) R. J. Peterec, The Role of the Port of Dakar in Independent West Africa: A Study of the Effect of Independence Upon, Columbia University, 1966
  • (en) Paul Edward Pheffer, Railroads and Aspects of Social Change in Senegal, 1878-1933, Philadelphie, University of Pennsylvania, 1975, 540 p. (Thèse)
  • (fr) Corinne L. Benveniste, Les relations Dakar - Saint-Louis. Le rail et la route, Dakar, université de Dakar, 1967, 119 p. (diplôme d’études supérieures)
  • (fr) Younousse Coly, Trafic et système logistique en Basse Casamance (1860-1920), Dakar, université Cheikh Anta Diop, 1997, 142 p. (mémoire de maîtrise)
  • (fr) Moussa Coulibaly, Les transports urbains au Sénégal de 1945 à 1970 : le cas de Dakar, Dakar, université Cheikh Anta Diop, 1993, 158 p. (Mémoire de maîtrise)
  • (fr) André Dessertine, Un port secondaire de la Côte occidentale d’Afrique, Kaolack. Etude historique, juridique et économique, des origines à 1958, Dakar, université de Dakar, 1959, 172 p. (Diplôme d’Études Supérieures de droit)
  • (fr) Nfally Diedhiou, Administration coloniale et travail forcé en Casamance. Étude de cas du réseau routier à travers la construction de la route Tobor-Ziguinchor, Dakar, université Cheikh Anta Diop, 2000, 119 p. + annexes, (mémoire de maîtrise)
  • (fr) Méissa Fall et Jean-Paul Tisot, Identification et caractérisation mécanique de graveleux latéritiques du Sénégal : application au domaine routier, étude INPL, 1993
  • (fr) Pierre Hazette, Les Taxis de Dakar, Le Grand Miroir, 2006, 301 p. , (ISBN 2874155586) (fiction)
  • (fr) Josse, « Thiès, plaque tournante du trafic ferroviaire de l'AOF », Bulletin d'information de l'AOF, n° 124, , p. 9-14
  • (fr) Monique Lakroum, Le Port de Dakar, étude économique et sociale de 1919 à 1939, université Paris-XII, 197?, 176 p. (mémoire de maîtrise).
  • (fr) Monique Lakroum, Chemin de fer et réseaux d’affaires en Afrique Noire : le Dakar-Niger (1890-1960), université Paris-VII, 3 vol. 1987 (thèse d’État).
  • (fr) Serigne Bamba Ndiaye, La Mise en place du réseau routier au Sénégal, 1900-1940, Dakar, université de Dakar, 1978, 111 p. (Mémoire de Maîtrise)
  • (fr) Souleymane Ndiaye, Les Chemins de fer au Sénégal (1907-1933), Dakar, université de Dakar, 1977, 86 p. (mémoire de maîtrise)
  • (fr) Birame Ndour, Éléments d’études sur le mouvement ouvrier dans les chemins de fer du Sénégal (1882-1938), Paris, Université de Paris VII, 1981, 67 p. (diplôme d’études approfondies).
  • (fr) K. J. Quirino, Le rôle du chemin de fer dans l’évolution des structures sociales en Afrique, Paris, EPHE, 1969 (Thèse de 3e cycle).
  • (fr) Ahmat Hadji Sidimi, Le mouvement ouvrier dans le chemin de fer 1917-1925. Genèse, évolution, Dakar, Université de Dakar, 1983, 126 p. + 4 p. (Mémoire de Maîtrise)

Filmographie

  • Commerce sur deux roues, court métrage documentaire d'Auguste Clément A., 1999 ?, 11'

Articles connexes

Liens externes

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