UGC (société cinématographique)

UGC, anciennement Union Générale Cinématographique, est un groupe audiovisuel français spécialisé dans l'exploitation cinématographique en France et en Belgique. Créé en 1946, il est également présent dans la production et la distribution cinématographique et télévisuelle.

UGC SA

Création
Dates clés  : création de la Continental Films
 : séquestre de la Continental par l'État français
 : la société Continental Films devient l'Union Générale Cinématographique
 : privatisation de l'Union Générale Cinématographique
 : l'Union Générale Cinématographique est renommée UGC
Personnages clés Guy Verrecchia et Alain Sussfeld
Forme juridique Société anonyme à conseil d’administration
Slogan Vous êtes loin d'avoir tout vu
Siège social Neuilly-sur-Seine
 France
Direction Brigitte Maccioni, présidente-directrice générale
Activité Exploitation
Production et distribution cinématographiques
Droits audiovisuels
Filiales UGC Ciné Cité
UGC Images
UGC Distribution
UGC Séries
Effectif 1350 (2020)[1]
SIREN 562038182[2]
Site web ugc.fr

Chiffre d'affaires 164,6 K€ (2020)[1]
391 M€ (2019)
Résultat net −27 K€ (2020)
39,4 K€ (2019)
Ciné Cité à Bercy

Possédant le 3e réseau de salles en France (après Pathé Gaumont et CGR), UGC est aujourd'hui l'un des acteurs majeurs de l'industrie cinématographique française. Il est à l'origine de la première carte d'abonnement cinématographique illimitée française (depuis 2000) et belge (depuis 2002)[1].

Historique

UGC indique que sa création remonte à 1971, date à laquelle est intervenue « l'association de différents réseaux régionaux de salles de cinéma »[3].

Cette association de plusieurs exploitants a en fait été suscitée par la privatisation de l’Union Générale Cinématographique, qui avait notamment pris le relais de la Continental, société de production française sous contrôle et capitaux allemands durant l'Occupation, puis nationalisée en 1945 à la demande du Comité de libération du cinéma français[4]. En 1971, elle exploite 22 cinémas[5] auxquels s'ajouteront ceux apportés par les nouveaux actionnaires. Ainsi est constitué un nouvel acteur majeur du secteur de l'exploitation cinématographique.

La direction d'UGC est alors assurée par Jean-Charles Edeline, également président de la Fédération Nationale des Cinémas Français, qui a su fédérer un regroupement significatif d'exploitants régionaux : Jean-Pierre Lemoine, Gérard Davoine, Raoul Aubert, Marcel Guillaume, Guy Verrecchia, Philippe Hellmann, etc. En 1974, Jean-Charles Edeline est nommé par Valéry Giscard d'Estaing président de la Société française de production[6] et est remplacé à la tête d'UGC par Guy Verrecchia.

De 1971 - 1983, le groupe se porte sur l’augmentation du nombre de salles par rachats ou créations de complexes multisalles. Le circuit devient présent dans les principaux quartiers de Paris, en périphérie parisienne (notamment Seine-Saint-Denis et Val-de-Marne) et dans les principales villes de province.

C'est en 1992 qu'UGC commence son implantation à l’étranger (UGC De Brouckère à Bruxelles). UGC s'implante ensuite en Espagne en 1997 (UGC Mendez Alvaro à Madrid), en Grande-Bretagne en 1999 avec le rachat du circuit Virgin Cinemas (cédé 5 ans plus tard) et en Italie en 2002 (UGC Savignano sul Rubicone).

Le premier multiplexe du groupe est inauguré à Lille en 1994 (14 salles après transformation d'un complexe existant) et engendre le lancement de la marque UGC Ciné-Cité, qui identifiera ces cinémas de nouvelle génération.

En , la filiale de gestion des catalogues et de droits dérivés UGC-Droits Audiovisuels (UGC DA) coté à la bourse de Paris devient Canal+ Image[7], elle deviendra elle-même Studio Canal l'année suivante[8].

En 2000, la carte d’abonnement UGC Illimité est lancée, ce qui constitue une première formule de ce type en France.

Les cinémas UGC anglais et irlandais sont vendus à l'opérateur Cineworld en 2005. Tandis qu'en 2011, les cinémas UGC espagnols et italiens le sont à CINESA en Espagne et au groupe UCI Cinemas en Italie.

UGC n'avait pas cru aux technologies de projection numérique et 3D "boostées" par la sortie du film Avatar (2009), mais son succès l'a ensuite fait évoluer, le passage du groupe au cinéma numérique se fera donc plus tardivement, à partir de 2010.

Le , UGC a racheté les murs de 12 cinémas dont il n'était qu'exploitant pour 196 millions d'euros. Ces cinémas avaient été vendus en 2002 à CNP Assurances. En 2009, UGC les avait rachetés associé à Yellow Grafton mais UGC avait une option pour racheter les parts de son partenaire, qu'il a donc exercée. Cette opération permet au groupe cinématographique de redevenir plein propriétaire de complexes prestigieux à Paris (Danton, Odéon, Montparnasse, Gobelins, Bercy, Lyon-Bastille, Cergy) et en province (Caen-Mondeville, Lille, Strasbourg, Nancy-Ludres, Toulouse)[9].

Identité visuelle

Réseau

En 2010, l’ensemble des activités d’exploitation, regroupé sous la bannière UGC Ciné Cité, compte 48 cinémas, regroupant 582 écrans, répartis dans 4 pays (France, Espagne, Belgique et Italie), et totalisant plus de 40 millions d’entrées.

En France, la société exploite 36 cinémas totalisant 393 salles, dont le plus important cinéma européen en termes de fréquentation, l'UGC Ciné Cité Les Halles à Paris. UGC occupait 6,8 % du parc des salles françaises en 2005.

Au cours des années, le parc de cinémas parisiens d'UGC a connu de nombreuses modifications, notamment sur le quartier des Champs-Élysées. Le groupe a dû en effet se séparer successivement de l'UGC Marbeuf à la fin des années 1980, puis de l'UGC Ermitage, de l'UGC Biarritz (1996), de l'UGC Champs-Élysées (2002) et de l'UGC Triomphe. D'autres établissements ont fermé leurs portes au cours des dernières années, comme l'UGC Opéra (ex Helder), dont l'enseigne sera ensuite attribuée à l'UGC Boulevard, et l'UGC Convention dans le 15e arrondissement (2005). L'ouverture des deux multiplexes parisiens UGC Ciné Cité Les Halles et UGC Ciné Cité Bercy, que complète le tout proche UGC Ciné Cité La Défense, a permis au groupe de conserver une position commerciale très solide sur la capitale, malgré un nombre de cinéma moindre. Le , le groupe s'implante au nord de la capitale avec l’ouverture d’un troisième multiplexe : l'UGC Ciné Cité Paris 19[10]. Ce bâtiment de 10 000 m2, situé au 166, boulevard Macdonald, près de la Porte de la Villette, abrite 14 salles allant de 117 à 390 places sur 4 niveaux, ainsi que d’un café[11]. Il a été conçu par l’architecte Jean-Paul Viguier[12].

La périphérie parisienne est un point fort d'UGC depuis sa reprise par les actuels actionnaires en 1971. En effet, un grand nombre d'entre eux, dont le PDG Guy Verrecchia, possédaient des cinémas en banlieue parisienne, qui ont constitué leur apport. Au cours des dernières années, le groupe a su implanter des multiplexes dans de nombreux centres commerciaux, en remplacement de ses anciens cinémas. Seul désormais, le cinéma des Ulis témoignent encore des complexes de la génération précédente, depuis que le nouveau multiplexe UGC Ciné Cité de Vélizy a ouvert ses portes le .

Parallèlement au développement des multiplexes UGC Ciné Cité, UGC s'est désengagé d'un nombre important de cinémas au cours des dernières années, notamment de l'UGC Capitole à Marseille fermé définitivement en 2007[13] ; l'UGC Orléans cédé à EuroPalaces en 2010 et l'UGC Rouen cédé à Kinepolis en 2016. La société a également été présente, par le passé, dans de nombreuses autres villes : Tours, Clermont-Ferrand, Grenoble, etc. UGC a également connu une situation inédite, à Marseille, où son multiplexe implanté sur le centre commercial Grand Littoral a dû être définitivement fermé peu après son ouverture, du fait de l'instabilité du terrain[14].

Le , le complexe au centre-ville de Toulouse a fermé ses portes pour des raisons financières, à cause de la concurrence du cinéma Gaumont situé sur la même place[15],[16]. En 2021, un cinéma a ouvert à Montaudran, un quartier de Toulouse.

Le , un nouveau complexe UGC Ciné Cité a ouvert au centre commercial Westfield La Part-Dieu à Lyon, remplaçant les deux anciens cinémas UGC de ce centre commercial[17],[18],[19],[20],[21].

Partenariats

En 2010, UGC crée « Viva l'Opéra ». En diffusant des opéras filmés dans le monde entier à travers son réseau de salles, l'objectif est d'agir en faveur de la diversité culturelle et de démocratiser l'art lyrique[25]. Le directeur artistique de Viva l'Opéra est Alain Duault.

En 2012, UGC a signé également une convention avec l'Opéra de Paris pour la diffusion en direct de cinq opéras et trois ballets de la saison 2012-2013 dans les salles de l'enseigne ainsi que dans plusieurs centaines de salles partenaires en France et dans le monde[26].

Innovations et controverses

UGC suscite la controverse en 2000 en lançant la « carte illimitée » qui remplace le paiement à la séance par un abonnement mensuel. Cependant, son exemple est rapidement suivi par les groupes MK2 et Pathé Gaumont. Cette carte compte 200 000 abonnés et représente un quart du chiffre d’affaires des entrées. Le secteur suit une tendance, la fidélisation de la clientèle par abonnement, actuellement appliquée par l’ensemble des industries culturelles. La carte est aussi un moyen de transformer des consommateurs occasionnels en des consommateurs réguliers[27]. UGC s'allie au printemps 2008 à MK2 pour proposer une même carte[28]. Au premier , l’offre UGC Illimité compte plus de 780 salles[29] acceptant les cartes UI et UI2.

En 2007, UGC a porté plainte contre des cinémas municipaux pour concurrence déloyale : Épinal, Noisy-le-Grand et Montreuil et le Comœdia de Lyon (via Uniciné, syndicat professionnel auquel UGC adhère).

En , UGC annonce son intention d'équiper ses cinémas pour la projection numérique[30], après avoir longtemps nié son intérêt pour cette nouvelle technologie[31]. Le groupe signe pour cela un accord avec Ymagis[32] et supprime 93 postes d'opérateurs-projectionnistes[33].

Notes et références

  1. UGC, « Déclaration de performance extra-financière 2020 », sur ugc.fr, (consulté le ).
  2. Système national d'identification et du répertoire des entreprises et de leurs établissements, (base de données)
  3. http://www.ugc.fr/typepage.do?alias=historiquegroupeugc
  4. HISTOIRE JURIDIQUE DES INTERDITS CINÉMATOGRAPHIQUES EN FRANCE (1909-2001), Albert Montagne, L'Harmattan
  5. http://www.lyonpoche.com/index.php?option=com_fireboard&Itemid=14&catid=2&func=fb_pdf&id=4214&lang=fr
  6. http://discours.vie-publique.fr/notices/746000212.html
  7. « Canal+ Image rationalise les filiales du groupe », Stratégies Magazine n°1089, sur strategies.fr,
  8. « Canal+ Image devient StudioCanal et va lever environ 200 millions d'euros », sur strategies.fr,
  9. « UGC rachète ses salles de cinéma », BFM Business, (lire en ligne)
  10. http://www.artemedia.fr/2013/10/24/19eme-arrondissement-paris-se-pare-dun-nouveau-cinema-lugc-cine-cite-paris-19/
  11. « UGC Ciné Cité Paris 19 : ouverture ce jeudi 24 octobre », sur allocine.fr, (consulté le ).
  12. Léna Lutaud, « Les cinémas de demain: les dix tendances », Le Figaro, (lire en ligne , consulté le ).
  13. « Nord Cinema ӿ Critiques et Avis des meilleurs Films », sur Nord Cinema (consulté le ).
  14. Michel Henry, « Le grand plongeon de «grand littoral».Le centre commercial de Marseille construit sur un sol instable. », Libération, (lire en ligne, consulté le ).
  15. Salles-Cinema.com, « Fermeture de l'UGC Toulouse. », sur Salles-cinema.com: histoire et photos des salles de cinéma (consulté le )
  16. « Toulouse. Le cinéma UGC, situé en plein centre-ville, va fermer ses portes », sur actu.fr (consulté le )
  17. « On a visité en avant-première le nouveau cinéma UGC de la Part-Dieu à Lyon ! », sur LyonMag, (consulté le )
  18. « Cinéma : à la Part-Dieu, la renaissance de l'UGC », sur Le Progrès, (consulté le )
  19. Grégoire Gindre, « Lyon Part-Dieu : le nouveau complexe cinéma UGC ouvre ses portes ce samedi », sur Lyon Capitale, (consulté le )
  20. « Lyon : Le nouvel UGC Ciné Cité Part-Dieu devient le plus grand cinéma de la ville », sur 20 Minutes, (consulté le )
  21. Vincent Raymond, « UGC Part-Dieu : 18 salles depuis le 18 septembre », sur Le Petit Bulletin, (consulté le )
  22. « Les Cinémas de Lyon 1895–1995 », sur minisites.gestion.lyon.fr (consulté le ) : « Français (Le) […] UGC Astoria (depuis 1993). »
  23. « La dernière séance de l’UGC Saint-Jean », L'Est Républicain, (lire en ligne, consulté le )
  24. La folle histoire du Cyrano sur www.monversailles.com
  25. « « Viva l'Opéra ! » avec UGC ! », sur Allociné, (consulté le )
  26. Martine Robert, « L'Opéra de Paris et UGC alliés pour diffuser spectacles lyriques et ballets au cinéma », sur Les Échos, (consulté le )
  27. France-Culture, émission Masse Critique du 29 mars 2008.
  28. Alliance MK2-UGC, Politis.
  29. Site officiel de l’abonnement UGC Illimité.
  30. Cf. Laurent Creton, Kira Kitsopanidou (sous la direction de), Les salles de cinéma. Enjeux, défis et perspectives, Armand Colin/Recherches, Paris, 2013, p. 117.
  31. Propos recueillis par Paule Gonzalès, « Cinéma : «le numérique est un marché de dupes» », Le Figaro, (lire en ligne , consulté le ).
  32. Louis Séguin, « UGC : du numérique sur tous les écrans », sur ecrans.fr, Libération, (consulté le ).
  33. « Passage au numérique: UGC supprime 93 postes de projectionnistes », Libération, (lire en ligne, consulté le ).

Annexes

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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