Entremont Alliance

Entremont Alliance est une société française de transformation du lait. Anciennement alliance de la société Entremont et de la branche produits laitiers d'Unicopa, elle a été rachetée en 2011 par la Sodiaal. Entremont fabrique essentiellement de l'emmental industriel et des produits dérivés comme le fromage à raclette.

Entremont Alliance
Création
Dates clés 2005 : alliance d'Unicopa (1960) et Entremont (1948)
2011 : reprise d'Entremont Alliance par le groupe Sodiaal
Forme juridique Société par actions simplifiée à associé unique (SASU)
Slogan Entremont, c'est autrement bon
Siège social Annecy
 France
Direction Olivier Athimon
Activité Fabrication de fromage
APE 1051C
Produits Fromages (Emmental, Comté, Beaufort, Raclette...)
Société mère Sodiaal
Filiales Entremont Belgique, Entremont Italia, Stegmann SEKG
Effectif 1692 en 2017
SIREN 325520450[1]
Site web https://www.entremont.com/fr

Fonds propres 78 024 700 € fin 2017
Chiffre d'affaires 1 087 845 800 € en 2017
Résultat net 5 709 400 € en 2017

Présentation

Entremont est une des grandes sociétés industrielles françaises du secteur secondaire. Le groupe emploie 1 750 personnes sur l’ensemble de la France[2]. C’est une société par actions simplifiée (S.A.S.) au capital de 29 130 872 [3] et avec un chiffre d’affaires en 2015 de 1083 millions d'euros[2] dont 40 % à l'international[4]. Il est le numéro un mondial du fromage à pâte pressée cuite.

Entremont possède plusieurs marques dans différents pays (Entremont, Meule d'Or[5], Aggenstein, Wildberg[6]). Le groupe possède plusieurs filiales notamment la Fromagerie du Velay, Stegmann Emmentaler Käsereien GmbH en Allemagne, Entremont Italia et Entremont Benelux[4].

Historique

Siège social à Annecy.

Création d'Entremont

Société familiale, Entremont a été reprise en 1948, à Annecy (Haute-Savoie) par trois frères : François, Marius et Edouard Entremont. Leur société transforme le lait (matière première) en fromage (produit fini), elle fabrique particulièrement de l'emmental (fromage à « pâte pressée cuite »). À partir des années 1950, la société s’agrandit et les trois frères étendent leur activité dans l'Est de la France (principalement dans le Jura et la Haute-Marne[précision nécessaire]) et en BretagneMalestroit en 1951 et à Quimper en 1964) où existe une forte production laitière. Le hall d'entrée de l'unité de Quimper est décoré d'une fresque de Xavier de Langlais en 1968.

Fusion avec Unicopa et naissance d'Entremont Alliance

L'ancêtre d'Unicopa, la coopérative bretonne l'URCAB (Union régionale des coopératives agricoles de Bretagne), est créé le à Pabu par le regroupement de trois coopératives, la "Laiterie du Trieux", la coopérative "Genêts d'or" et la "coopérative de l'Arrée" (située à Pleyber-Christ), les deux dernières citées étant productrices d'œufs. Jean-Baptiste Leclerc est élu président de son conseil d'administration[7].

Unicopa est créée en 1962 à Pleyber-Christ par l'union de 22 coopératives agricoles du Finistère, des Côtes-du-Nord et du Morbihan. Elle comprenait plusieurs branches dans des secteurs différents : nutritions animales, des abattoirs et également une branche laitière importante sur le marché français. Son premier président est le docteur vétérinaire Pérus. Dès 1963, le groupe coopératif commence à fournir à ses adhérents des aliments du bétail grâce à son usine de Penzé. En 1964, Unicopa reprend le groupe Le Méliner, basé à Languidic, alors mis en liquidation judiciaire (ce groupe possédait sa propre fabrique d'aliments du bétail, un abattoir à la capacité de 200 000 poulets par an, 500 ouvriers et 500 aviculteurs sous contrat)[7]. Unicopa s'inscrit dans une politique d'exportation avec une part élevée de son activité réalisée à l'export avec une chiffre d’affaires de 1480 millions d'euros en 2010[8]. L'ensemble de la coopérative a été démantelée en 2010, à la suite de difficultés financières[9].

À la suite du démantèlement d'Unicopa, la section laitière été rattachée à Entremont, l'ensemble formant le groupe « Entremont Alliance »[10].

Entremont possède alors six sites de production en Bretagne : Malestroit, Quimper, Montauban-de-Bretagne, Loudéac, Carhaix-Plouguer et Guingamp, et plusieurs filiales notamment Cofranlait. Cela représente 70 % de la fourniture en lait pour Entremont[11].

Entremont Alliance rachète en 2004 la fromagerie Reybier (Montanges), entrainant 82 licenciements et reclassements[12].

La politique d'expansion d'Entremont est alors mise à mal par l'effondrement des cours laitiers. En 2008, une décision de la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes permet aux industriels de fixer eux-mêmes le prix du lait. En août de la même année, les agriculteurs Bretons contestent le prix d'achat du lait fixé par Entremont, qui n'augmente le prix du lait que de 30 euros les 1 000 litres au lieu des 49 euros prévus par l'ancien système de fixation des prix[11]. Les agriculteurs mécontents multiplient les actions contre Entremont, bloquant les sites de production. Le conflit devient national et est porté devant le conseil d’État[11].

En 2009, l'entreprise affiche entre 360 et 376 millions d'euros de dette, et des pertes importantes : 60 millions en 2008 et 40 millions en 2009[13].

En 2010, Entremont est détenu à 63,5 % par CNP et à 33,5 % par la coopérative Unicopa. Fortement endetté (376 millions d'euros), le groupe, alors 3e groupe de lait français et premier producteur européen d'emmental industriel, est mis en vente[14]. Après une proposition de rachat de la part du groupe Lactalis, Entremont Alliance est repris en 2011 par la coopérative laitière Sodiaal[15], une reprise soutenue par le ministre de l'agriculture, Bruno Le Maire[13].

Reprise par Sodiaal

Au 1er janvier 2011, Entremont devient la deuxième business unit de Sodiaal en termes d’utilisation de lait, avec environ 1,4 milliard de litres, spécialisé dans la fabrication l’affinage, le conditionnement et la commercialisation de fromages à pâte pressée cuite (type emmental), non cuite(raclette) et fondus essentiellement[16].

La stratégie d’Entremont est de se concentrer sur son principal métier : la valorisation de l’emmental industriel, le produit phare de l’entreprise, qui est leader en parts de marché valeur et en majorité des tonnages commercialisés sous toutes ses formes (blocs, portions, râpé, tranches ) et pour tous les modes de distribution (marque de distributeur, restauration hors foyer et coupe)[17].

Dans le même temps, un nouveau schéma industriel spécialise les sites de production, par métier en trois pôles : un pôle B to B et grandes séries, un pôle spécialités et un pôle produits à marque et petites séries[18].

Durant cette restructuration, le site de Trébillet à Montanges est fermé entrainant la suppression de 96 postes[19] et le déménagement de la production à Annecy. Le directeur du site et le directeur de la communication du groupe Sodiaal estiment que le site est surdimensionné par rapport à la production actuelle, Entremont ayant perdu des marchés[12], ce que contestent les syndicats[12]. La production fromagère de l’usine de Carhaix est également fermée, entrainant 90 suppressions de postes[19]. Une proposition de reclassement des salariés dans d'autres usines du groupe est proposée[12], plus de 60 % des salariés acceptant d’être reclassés[20].

L'activité de Entremont Alliance

Chiffres

Entremont Alliance, fabrique et commercialise 174 000 tonnes de fromages (emmental, comté, raclette, beaufort et fromages fondus) sur 12 sites industriels, dont 11 en France.

Le rachat d’Entremont place le groupe Sodiaal en tant que 1re coopérative laitière française et 5e sur le palmarès européen en 2011[21].

De par son chiffre d’affaires, elle est la sixième entreprise laitière de France[22].

Structure

Depuis le 1er janvier 2011, la société Entremont Alliance est détenue à 100 % par Sodiaal[4].

Les sites et usines

France :

Sous la marque Entremont

Allemagne et Autriche

Sous le nom Stegmann Emmentaler Käsereien (SEKG)

Belgique :

Entremont Benelux

Italie :

Entremont Italia

Fromages et distribution

Entremont produit de l'emmental industriel, du comté du beaufort, du gruyère, du morbier, de la raclette, du cheddar et du fromage fondu.

Entremont distribue ses produits sous les marques Entremont, Meule d'Or[5], Aggenstein et Wildberg[6]

Articles connexes

Liens externes

Sources et références

  1. Système national d'identification et du répertoire des entreprises et de leurs établissements, (base de données)
  2. La Rédaction, « TOP 50 : quelles sont les plus grosses entreprises en Haute-Savoie et en Savoie ? », Eco Savoie Mont Blanc, (lire en ligne).
  3. Entremont, "Mentions légales", sur http://www.entremont.fr/mentions-legales/. Consulté le 30 juillet 2013.
  4. Rapport d'activité 2012, Sodiaal Union
  5. Entremont, "Produits", sur http://www.entremont.fr/produits/plateaux-snacking/ . Consulté le 30 juillet 2013.
  6. Stegmann GmbH, sur http://www.stegmann-gmbh.de/. Consulté le 30 juillet 2013.
  7. Robert Fort, "Ils ont révolutionné le monde rural. L'aventure de la JAC en Bretagne (1930-1970)", éditions Le Télégramme, 2001, [ (ISBN 2-909292-94-0)]
  8. .Communiqué de presse du Crédit Agricole, 18 janvier 2010.
  9. .Unicopa. Le démantèlement d'un géant de l'industrie agrocalimentaire, sur Lejournaldesentreprise.com, 2009. Consulté le 29 juillet 2013
  10. Dänzer-Kantof, Boris, Lefebvre Véronique et Torres Félix. 2012. Le lait tout le lait : Une histoire de Sodiaal, le premier groupe coopératif laitier français. Soisy-sur-Seine : Felix Torres Éditeur, p. 188.
  11. La Tribune, Guerre sur les prix du lait, août 2008
  12. « L'usine Entremont de Trébillet va fermer », La Tribune républicaine,
  13. Gilles Moine, « Montanges : la reprise d'Entremont par Sodiaal inquiète les salariés », La Tribune républicaine,
  14. Paris-Normandie, « Paris-Normandie : Les discussions sur Entremont aboutiraient… », La Tribune, (consulté le )
  15. « Entremont préfère Sodiaal à Lactalis », latribune.fr, 22/12/2009, 17:39 (consulté le )
  16. Dänzer-Kantof, Boris, Lefebvre Véronique et Torres Félix. 2012. Le lait tout le lait : Une histoire de Sodiaal, le premier groupe coopératif laitier français. Soisy-sur-Seine : Felix Torres Éditeur, p. 190
  17. Dänzer-Kantof, Boris, Lefebvre Véronique et Torres Félix. 2012. Le lait tout le lait : Une histoire de Sodiaal, le premier groupe coopératif laitier français. Soisy-sur-Seine : Felix Torres Éditeur, p. 192.
  18. Interview de François Boudon, Entremont : Nous passerons en positif en 2012, propos recueillis par A.-S. L, Les Marchés, 20 octobre 2011, no 115
  19. « Entremont. Fermeture confirmée à Carhaix », Le Télégramme,
  20. Dänzer-Kantof, Boris, Lefebvre Véronique et Torres Félix. 2012. Le lait tout le lait : Une histoire de Sodiaal, le premier groupe coopératif laitier français. Soisy-sur-Seine : Felix Torres Éditeur, p. 192
  21. Site Internet Sodiaal.fr
  22. Le Monde 26.08.2008
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