Ubuntu (système d'exploitation)

Ubuntu (prononciation : /u.bun.tu/, en anglais : [ʊˈbʊntuː]) est un système d’exploitation GNU/Linux fondé sur Debian. Il est développé, commercialisé et maintenu pour les ordinateurs individuels (desktop), les serveurs (Server) et les objets connectés (Core) par la société Canonical.

Pour les articles homonymes, voir Ubuntu.

Ubuntu

Ubuntu 22.04 LTS « Jammy Jellyfish »

Famille Type Unix
Langues Multi-langues (plus de 55)
Type de noyau Monolithique modulaire (Linux)
État du projet Actif
Dépôt code.launchpad.net/ubuntu
Plates-formes i386[1]
i686
AMD64
PowerPC[2]
UltraSPARC[3]
ARM (Depuis Ubuntu Server 11.10)[4]
RISC-V (vesrion d'Ubuntu 20.04 & 21.04 publié en juillet 2021[5])
Entreprise /
Fondateur
Mark Shuttleworth
Entreprise /
Développeur
Canonical Ltd.
Ubuntu Foundation
Licence Majoritairement des licences libres (principalement GNU GPL), quelques pilotes propriétaires[6]
États des sources Logiciel libre
Open source
Écrit en C++, C et shell Unix
Première version (Ubuntu 4.10 Warty Warthog)
Dernière version stable (Ubuntu 22.04 Jammy Jellyfish)
Méthode de mise à jour APT
Environnement de bureau GNOME 2 (avant la version 11.04), puis Unity (de la version 11.04 à la version 17.04), puis GNOME 3 (depuis la version 17.10)
Gestionnaire de paquets dpkg
Site web ubuntu.com

Ubuntu est disponible en deux versions, une qui évolue tous les six mois, et une version LTS, pour Long Term Support (« Support long terme ») qui évolue tous les deux ans. Ubuntu se définit comme « un système d'exploitation utilisé par des millions de PC à travers le monde »[7] et avec une interface « simple, intuitive, et sécurisée »[8]. Elle est la distribution la plus utilisée pour accéder aux sites web d'après le site Alexa[9], et le système d'exploitation le plus utilisé pour les serveurs informatiques[10].

Étymologie

Ubuntu provient d’un ancien mot bantou (famille de langues africaines)[11] qui signifie « Je suis ce que je suis grâce à ce que nous sommes tous »[12]. Ubuntu signifie aussi « humanité », « générosité » ou « gratuité » en kinyarwanda (langue rwandaise) et en kirundi (langue burundaise)[réf. nécessaire].

Historique

Mark Shuttleworth

Création

Devenu multimillionnaire après la vente de sa précédente entreprise (Thawte)[13], le sud-africain Mark Shuttleworth (ancien développeur Debian) lance Ubuntu en 2004, souhaitant une version facile d'accès et grand public de la distribution Debian.

Le 5 mars 2004, il crée la société Canonical afin de concrétiser ce projet. Le 1er juillet 2005, il crée la Ubuntu Foundation (association à but non lucratif) comme filet de sécurité, en cas d’échec de Canonical. Cette dernière y injecte 10 millions de dollars de réserves.

Le nom de code du projet secret est : no-name-yet[14] (pas encore de nom). Le nom de la distribution va s'organiser alors d'une manière précise : [adjectif] [animal]. Une nouvelle version tous les six mois et des cycles de développement de deux ans sont alors annoncés (détails dans Versions).

Sur le portail (Launchpad) chargé entre autres de lister les bugs d'Ubuntu, le premier bug[15] constaté est resté célèbre : Mark Shuttleworth dénonce le fait que Microsoft ait une part de marché écrasante, et qu'il soit difficilement possible d'acquérir un ordinateur dans un magasin sans Windows préinstallé. Ce bug a été confirmé dans de nombreux pays, notamment en Belgique, au Canada, en France et en Suisse, et c'est un des buts d'Ubuntu de le réparer, selon les termes mêmes de Mark Shuttleworth.

Premières versions

La première version a été nommée « phacochère verruqueux » par ironie vis-à-vis du résultat possible, compte tenu des délais à tenir[16]. Fondé sur la distribution Debian, elle inclut par défaut le bureau GNOME 2. Considéré par Mark Shuttleworth comme le bureau le plus simple d'utilisation, au détriment de KDE.

En avril 2005, Ubuntu voit apparaître son premier dérivé nommé Kubuntu 5.04 et utilisant le bureau KDE. Ubuntu commence à susciter l'intérêt de nombreux internautes[17].

En 2006, la première version à long terme sur deux ans apparaît, Ubuntu 6.06 LTS (Dapper Drake). Ainsi que le deuxième dérivé, Xubuntu fondé sur le bureau XFCE. L'installeur Ubiquity apparaît sur le live CD et équipe depuis lors l’ensemble des live CD. Canonical passe des accords avec Sun Microsystems.

En 2007, la version Ubuntu 7.04 inaugure les effets 3D avec Compiz (désactivés par défaut) et le rapatriement, via une interface graphique, du dossier « Mes documents », des fonds d’écran, des favoris Internet et des contacts (courrier électronique et messagerie instantanée) depuis un ancien système d’exploitation. En France, l'Assemblée nationale s'équipe d'ordinateurs Ubuntu[18]. Intel passe un contrat avec Canonical pour développer une plate-forme mobile : Ubuntu Mobile. Dell vend des portables et des ordinateurs avec Ubuntu préinstallé depuis le (le support Dell d'Ubuntu est effectué via Canonical). Ces ordinateurs sont également disponibles en France depuis le [19].

En janvier 2008, en France, la gendarmerie nationale annonce son abandon de Windows et la migration de tous ses postes informatiques vers Ubuntu d'ici 2013 (soit environ 70 000 ordinateurs). Ce qui représentait sur la période 2004 à mars 2009 une économie de 50 millions d'euros[20]. La version d'Ubuntu adaptée pour être utilisée par la Gendarmerie nationale française se nomme GendBuntu.

Expansion de la distribution

En 2009, la version 9.04 (Jaunty Jackalope) est venue apporter le support officiel de l'architecture ARM9, grâce au projet Ubuntu Mobile.

En avril sort la deuxième version issue d'un cycle de développement de deux ans, la version Ubuntu 8.04 LTS, nom de code Hardy Heron (le héron robuste).
En juin, l’intégration de Gobuntu — version libre d’Ubuntu — à Ubuntu en tant qu’option d’installation est annoncée.
En septembre, en Suisse, les 9 000 ordinateurs des écoles genevoises auront entièrement abandonné les logiciels Microsoft Office[21]. La Tribune de Genève avait annoncé que Windows serait également abandonné durant la rentrée 2008 pour migrer vers Ubuntu[22],[23] mais avait démenti le lendemain. En effet certains ordinateurs étaient déjà équipés d'Ubuntu en multiboot et la migration progressive était étalée sur plusieurs années[24] : 100 % des ordinateurs des écoles primaires, soit 2 400 ordinateurs, sont sous Ubuntu en 2015[25].

Un exemple plus proche est le choix d'Ubuntu en 2008 pour tous les serveurs de Wikipédia (au total 400, qui gèrent au moment de l'annonce 684 millions de visiteurs par an[26]).

Le 9 avril 2010, Chris Kenyon, vice-président de Canonical, annonce que le nombre d'utilisateurs d'Ubuntu, qui était estimé à 8 millions en 2008, est désormais estimé à 12 millions[27].

Le 5 avril 2011, Canonical met fin à son programme de distribution gratuite d'Ubuntu sur CD via son programme ShipIt (Système de distribution de CD-Rom gratuits). Désormais il sera possible d'utiliser un service cloud offert aux utilisateurs pour pouvoir tester Ubuntu sur Internet sans l'installer[28].

En 2011, une estimation donne plus de 25 millions d'utilisateurs des différentes versions d'Ubuntu pour ordinateurs[29].

Changement de stratégie

En avril 2011, la version 11.04 d'Ubuntu crée de nombreuses polémiques, notamment du fait de remplacer le bureau par défaut, GNOME, par un bureau interne à l'entreprise : Unity. Ce changement brusque et contesté autant en termes ergonomiques que philosophiques entraîne une dispersion d'une partie des utilisateurs vers d'autres distributions, notamment Linux Mint mais aussi Fedora ou Xubuntu[30].

Dans la version 12.10 (octobre 2012), Canonical décide d'introduire des liens publicitaires vers le site commercial Amazon depuis l'interface Unity. Cette décision suscite une vive polémique au sein de la communauté des utilisateurs. Ces publicités étant liées au ciblage comportemental de l'utilisateur, elles posent notamment des problèmes de respect de la vie privée. À la suite des nombreuses protestations, Canonical a introduit la possibilité de désactiver cette fonctionnalité[31],[32].

Le 4 mars 2013, Canonical annonce le développement de son propre serveur d'affichage : Mir au détriment de Wayland. Cette annonce fait aussi objet de contestation.

En 2013, la compagnie qui développe Ubuntu présente Ubuntu Touch et explique dans une vidéo qu'Ubuntu vise à être disponible pour tout un écosystème incluant les télévisions, les smartphones, et les tablettes[33]. Le gestionnaire de bureau Unity, comme son nom l'indique, vise à unifier l’expérience utilisateur sur chacun des supports. On trouve alors quelques rares tablettes équipées d'Ubuntu, comme la Nibbio de la société italienne DaVinci Mobile Technology, elle était Full HD, comportait 2 Go de RAM et un processeur Samsung Exynos 4412[34],(en) « Exynos ShowCase ».

Retour aux sources

Le mercredi 5 avril 2017, Ubuntu annonce l'abandon total de son gestionnaire de bureau Unity pour revenir à GNOME ainsi que son propre serveur d'affichage Mir à partir de Ubuntu 17.10[35]. Ubuntu Touch est également abandonné. Ubuntu compte donc se recentrer sur les serveurs et les ordinateurs[36].

Avec la version 22.04 arrive un changement d'esprit : la version Ubuntu Studio est supportée à part entière et utilise KDE Plasma sous Wayland, pour la première fois installé par défaut sur une version LTS[37]. Le programme glmark2-es2-wayland montre quant à lui les performances OpenGL sous Wayland.

Les logos sont revisités à cette occasion.

Identité visuelle

Premier CD d'Ubuntu 4.10.

Depuis sa création en 2004, l'identité visuelle de la distribution s'est basée sur un thème baptisé Human (humain), utilisant principalement des teintes brunes et orangées. Ainsi on retrouvait à chaque sortie de version un écran de démarrage, un fond d'écran, un écran de connexion, ainsi que le logo de la distribution basés sur ces caractéristiques.

Les pochettes CD de la première version Ubuntu 4.10 (Warty) représentaient deux femmes et un homme qui formait un cercle. La même image était présente lors de l'écran de connexion[38]. Elle renvoie directement au logo original de la firme d'Ubuntu[39]: les 3 points et les 3 tiers du cercle étaient tous de couleurs différentes (orange, jaunes, rouges)[40]. C'était une manière graphique de représenter le terme ubuntu (Je suis ce que je suis grâce à ce que nous sommes tous). Le logo de la firme d'Ubuntu est d'ailleurs nommé Circle of Friends[41],[42].

Depuis la version 10.04 (Lucid Lynx), une nouvelle étape dans l'identité visuelle d'Ubuntu est franchie. Le thème principal s'appelle désormais « Light » (lumière), et bénéficie d'une teinte revue basée essentiellement sur un couple violet-orange. Le logo a également été refondu, avec une nouvelle police de caractère, tout en conservant la couleur orange qui a longtemps caractérisé ce système d'exploitation. La version orange est la version « grand public », alors que la version aubergine concerne les documents et applications orientés « entreprise ».

Police de caractère Ubuntu.

À chaque nouvelle version, une nouvelle variante sortait, mais représentant toujours un groupe d'au moins 3 personnes, souvent d'ethnies différentes, disposées en cercle, avec parfois un enfant parmi eux. Cela a perduré jusqu'à Ubuntu 9.04 où une nouvelle identité visuelle a été mise en place.

Police de caractères

Les polices Ubuntu sont des familles de polices de caractères libres conçues par la fonderie typographique Dalton Maag pour Canonical et son système d’exploitation Ubuntu, qui est devenue sa police par défaut à partir de la version 10.10. Ubuntu est une police de caractère linéale humaniste et Ubuntu Mono est son équivalent à chasse fixe. Un des créateurs de la police est Vincent Connare, créateur de la police controversée Comic Sans.

Elles sont publiées sous licence libre et sont de ce fait utilisables comme polices Web avec des services comme Google Fonts.

Caractéristiques

Ubuntu est proposé gratuitement sous forme d'image disque permettant de créer un live CD ou live USB afin de tester Ubuntu sans installation et sans modifier le système utilisé. L'interface utilisateur est disponible en 146 langues nationales ou régionales (mars 2016). Une nouvelle version sort tous les six mois avec un support de 9 mois. Tous les deux ans (en avril des années paires), la version est une version avec support à long terme dit LTS (long term support) qui est maintenue pendant cinq ans.

Sur un SSD l'installation ne dure qu’une dizaine de minutes[43].

Il inclut un ensemble de logiciels pré-installés (LibreOffice, Firefox, etc.) et sa logithèque permet d’installer toute une gamme de logiciels correspondant aux besoins de chaque utilisateur. À noter que la plate-forme Steam comporte plus de 4 500 jeux vidéo compatibles avec Ubuntu[44]. La plupart des applications pour Windows peuvent également être installées grâce à Wine ou à VirtualBox.

Différences avec Debian

Debian 9, avec environnement de bureau MATE

Ubuntu est basée sur la branche dite « instable » de Debian (surnommée Sid). L’architecture générale (dont le système de paquets APT) est donc celle de la distribution Debian.

La différence principale est que la convivialité générale (procédure d’installation, choix de logiciels par défaut, etc.) se fait parfois hors du cadre éthique très strict de Debian. Réciproquement, les versions stables de Debian suivantes intègrent ou adaptent certaines des avancées mises en place pour Ubuntu.

Ubuntu mise sur l'utilisabilité. Le CD ne contient que les programmes nécessaires pour une utilisation courante. À partir de la version 7.04 (nom de code Feisty Fawn), le système d'installation inclut un assistant de migration depuis le système d'exploitation Windows et transfère les données personnelles (dossier Mes documents) ainsi que les fonds d'écran, les favoris internet, etc.

Dans un souci d'homogénéité et de performance globale du système, seules les applications GTK+ (pour le bureau GNOME) sont proposées par défaut dans Ubuntu. Ubuntu inclut aussi un système de mise à jour automatique pour corriger les bugs et les failles de sécurité.

Contrairement à la plupart des distributions Linux, le compte root ou administrateur est désactivé par défaut, ce qui permet de conserver un certain niveau de sécurité; c'est donc l'utilisateur qui effectue les tâches administratives temporairement et pour une tâche déterminée avec les droits d'administrateur, en utilisant la commande sudo.

Versions

Toutes les versions d'Ubuntu sont estampillées d'un nom de code. La numérotation des versions est définie par sa date de sortie : le premier nombre correspond aux deux premiers chiffres des années (5 pour 2005, 14 pour 2014, 21 pour 2021,…) et le second correspond au mois de la publication de la version stable (04 pour avril et 10 pour octobre). Ci-dessous listées toutes les versions sorties à ce jour.


No  Version Nom de code Nom de code en français Nom de test Version

du noyau

Date de publication Date d’obsolescence
Bureau Serveur ESM [45]
1 6.06 LTS Dapper Drake Canard pimpant Flight 2.6.15
2 8.04 LTS Hardy Heron Héron robuste Alpha 2.6.24 [46]
3 10.04 LTS Lucid Lynx Lynx lucide Alpha 2.6.32 [47]
4 12.04 LTS Precise Pangolin Pangolin précis Alpha 3.2.0 [48] [49]
5 14.04 LTS Trusty Tahr Tahr loyal Alpha 3.13.0 [50]
6 16.04 LTS Xenial Xerus Xerus accueillant Alpha 4.4[51] [52]
7 18.04 LTS Bionic Beaver Castor bionique Alpha 4.15[53] [54]
8 20.04 LTS Focal Fossa Fossa focal Alpha 5.4[55] [56]
9 22.04 Jammy Jellyfish Méduse Chanceuse Alpha 5.15 [57]


Les versions stables d'Ubuntu sont synchronisées avec le développement de l’environnement de bureau GNOME. Ce dernier a un cycle de développement de 6 mois, et une version stable de GNOME est publiée chaque mois de mars et de septembre. Ubuntu est publié en version stable environ un mois après la sortie de la nouvelle branche de GNOME, soit aux mois d'avril et d'octobre. Exceptionnellement, un délai de 6 semaines a été ajouté au cycle de développement de Dapper Drake. Devant originellement sortir en , cette version a été repoussée au dans le but de la stabiliser au maximum (elle est la première à être officiellement proposée en entreprise) et d’y ajouter le support des langues à caractères complexes (en particulier les langues orientales).

Bien qu’officiellement, les différentes versions de la distribution ne soient distinguées que par leur numéro de version, lors du développement, chaque version est identifiée par un nom de code en anglais formé d’un adjectif et d’un nom d’animal (les deux mots ayant la même lettre initiale). Ainsi, en pratique les utilisateurs avancés et les développeurs utilisent volontiers le nom de code, voire simplement l’adjectif pour désigner telle ou telle version. Par exemple, la version 5.10, ayant pour nom de code Breezy Badger, est couramment désignée par le surnom Breezy. À partir de la version 6.06 Dapper Drake, première version LTS, les lettres initiales des noms de versions respectent l'ordre alphabétique et leur position chronologique (D est la 4e lettre de l'alphabet comme Dapper est la 4e version d'Ubuntu et ainsi de suite).

Ci-dessous la frise chronologique des versions actuellement supportées et maintenues par Canonical et la communauté Ubuntu.

Envoi de CD

ShipIt était le service de Canonical qui permettait l'envoi gratuit de CD de la dernière version d'Ubuntu (Desktop ou Serveur, au choix). Ce service était principalement destiné aux personnes ne disposant pas de ligne à haut débit. Les frais de port étaient pris en charge par Canonical, qui recommandait pour cette raison de commander jusqu'à 5 CD dans le même paquet, les frais d'envoi étant quasi identiques (les architectures pouvaient être panachées, 32 ou 64 bits, ainsi que les interfaces utilisateur, à l'époque Gnome ou KDE). Cependant, du fait de sa popularité, Canonical mit fin au service le 5 avril 2011, laissant dès lors les utilisateurs s'organiser entre eux, puisqu'une masse critique était atteinte. Canonical continue toutefois de vendre des packs de CD à des prix très faibles.

L'attente pour recevoir le CD était théoriquement de 2 à 3 semaines environ, mais pouvait prendre jusqu'à 10 semaines en fonction de l'adresse de livraison. En France, il fallait compter une semaine entre la commande et la livraison. Pour les personnes qui souhaitaient une livraison personnalisée (c'est-à-dire plus d'un CD-ROM par commande), l'attente pouvait atteindre plus de vingt semaines[58], dans les cas les plus rares.

Variantes officielles

Les variantes reconnues par Canonical sont listées sur le site officiel du projet[59]. Les variantes officielles peuvent accéder à des ressources mises à leur disposition par Canonical[60] mais doivent s'aligner sur le rythme de sortie des versions officielles (en avril et octobre).

Variantes de bureaux

L’Interface graphique d'Ubuntu est GNOME 3 (depuis la version 17.10, auparavant Unity, de la version 11.04 à la version 17.04), mais il est possible d'utiliser d'autres bureaux à travers les variantes. Il est aussi possible d'installer plusieurs bureaux sur une même distribution et de le choisir au moment de la connexion.

Consommation en mémoire vive (2017)[66]
Ubuntu Ubuntu Budgie Kubuntu Ubuntu Mate Xubuntu Lubuntu
Au démarrage 499 Mo 477 Mo 361 Mo 340 Mo 296 Mo 238 Mo
En utilisation réelle 718 Mo 663 Mo 566 Mo 531 Mo 481 Mo 402 Mo

Variantes spécialisées usages

Ce sont des variantes destinées à des usages spécialisés :

Diversification des supports

Si Ubuntu a été créé sous forme de distribution pour les ordinateurs de bureau, ordinateurs portables et les serveurs, il était question d'un écosystème Ubuntu. Cependant, avec l'abandon d'Ubuntu Touch, Canonical compte se recentrer sur les ordinateurs de bureau, ordinateurs portables et les serveurs.

Ubuntu TV

Canonical, l’éditeur de la distribution Linux Ubuntu, a officialisé à l'occasion du Consumer Electronics Show 2012 de Las Vegas son entrée sur le marché de la télévision connectée[71].

Ubuntu pour Android

Ubuntu pour Android était un projet de Canonical qui visait à lancer le système d'exploitation Ubuntu classique sur les téléphones disposant d'Android[72]. Le système avait pour objectif de fonctionner en parallèle d'Android, pour permettre, lors d'une utilisation en tant que téléphone, d'utiliser Android, et lors d'une utilisation avec l'aide d'un dock, d'un clavier, d'une souris et d'un écran, d'utiliser le système d'exploitation Ubuntu. Les 2 OS fonctionneraient en parallèle, sans redémarrage de la machine. Le projet n'a pas fait d'annonce depuis novembre 2012, mais était maintenu parallèlement à Ubuntu Touch qui, lui, est un système d'exploitation à part entière pour smartphone et tablette tactile[73]. Fin avril 2014, Canonical confirme que le projet est mis en sommeil faute de partenaires, afin de se concentrer sur Ubuntu Touch[74].

Ubuntu Touch

Deux modèles de smartphone sous Ubuntu Touch.

Une version d'Ubuntu destinée aux smartphones (Ubuntu Touch) a été dévoilée le . Cette version possède une interface pour écrans tactiles qui donne beaucoup d'importance à l'usage des bords de l'écran pour libérer de l'espace, propose une intégration d'applications développées en HTML 5, et permet également l'usage du téléphone comme station de travail à l'image de Ubuntu pour Android. Canonical cherche dès le début de l'année 2013 à attirer des fabricants afin de livrer le nouveau système d'exploitation nativement sur leurs produits vers la fin de l'année. Cependant, en février 2013, l'entreprise a annoncé que les smartphones sous Ubuntu ne seraient réellement disponibles qu'au premier trimestre 2014[75]. Le , Canonical a présenté une version d'Ubuntu destinée aux tablettes tactiles, optimisée pour le multitâches[76].

Par ailleurs, pendant l'été 2013, la société Canonical a tenté de lancer son propre smartphone, l'Ubuntu Edge, qui aurait utilisé Ubuntu Touch, avec des résultats mitigés : si le téléphone n'a pas réussi à trouver son financement via le financement participatif (entre autres à cause de montants à atteindre trop ambitieux), l'entreprise a pu se faire reconnaître comme un acteur majeur dans le monde de Linux, d'Android et des smartphones[réf. souhaitée].

Finalement, le smartphone Ubuntu Edge est mort-né en 2013, et le projet Ubuntu Touch est abandonné en avril 2017. Il est cependant repris par la communauté sous le nom d'UBports.

Aspect technique

Ubuntu est disponible, officiellement pour les architectures x86 (Intel et compatibles), AMD64 et SPARC mais non officiellement pour PowerPC (arrêt du support avec la version 6.10), IA-64 (Intel Itanium) et PlayStation 3 (processeur Cell dérivé du PowerPC d'IBM). À partir de la version 20.4, Ubuntu n'est disponible qu'avec les architectures x64 et AMD64.

Organisation du projet

Le projet Ubuntu s’appuie sur une communauté internationale et souveraine de développeurs et d'utilisateurs, qui élabore la distribution en sélectionnant les paquets de logiciels, en réalisant des mises à jour de sécurité et en fournissant des outils de support technique.

Le développement du projet s’organise autour d’un portail web mis en place par Canonical : Launchpad. Ce portail inclut les outils suivants, permettant le développement d'Ubuntu :

  • le projet Bazaar, permettant aux développeurs d’organiser le développement de paquets (sorte de CVS) ;
  • le bug tracker Malone, permettant la gestion des rapports de bug provenant directement des utilisateurs ;
  • le projet Answers, qui permet aux utilisateurs de poser leurs questions et d’effectuer des demandes de support auprès de l’équipe de support d’Ubuntu et d’autres contributeurs ;
  • le bountie tracker, permettant d’ajouter ou de participer à la donation de primes (en USD) aux développeurs en contrepartie de fonctionnalités nouvelles dans Ubuntu ;
  • le projet Launchpad Translations (ex-Rosetta), qui permet aux utilisateurs de traduire l’ensemble des paquets que comporte Ubuntu directement depuis le site du Launchpad ;
  • le projet Blueprint, qui indique les divers objectifs à atteindre pour la prochaine version d'Ubuntu.

Launchpad comporte également un grand nombre de wiki permettant aux différents groupes de contributeurs de s’organiser.

Composants

Ubuntu divise tous les logiciels en quatre sections, appelées « composants » ou encore « dépôts », en les classant par licences et par niveau de support utilisateur disponible. Par défaut, une sélection de paquets de main (principal) sera installée pour couvrir les besoins élémentaires de la majorité des utilisateurs.

Libre Non libre
Pris en charge par Canonical main restricted
Non pris en charge par Canonical universe multiverse
  • main (principal) : paquets sous licence considérée comme open source, et pour lesquels le support de Canonical est disponible.
  • restricted (restreint) : un ensemble de pilotes et de firmwares dont la licence n’est pas considérée comme libre.
  • universe (univers) : un grand choix de open source (développement communautaire sans l’intervention de Canonical).
  • multiverse (multivers) : un ensemble de open source soumis à des restrictions légales (non supporté par Canonical)

Il existe cependant d'autres composants secondaires :

  • security : mises à jour de sécurité ;
  • updates : corrections de bogues importantes ;
  • backport : dernières mises à jour issues de la version en développement ;
  • commercial : applications réalisées par des entreprises partenaires de Canonical.

Un autre composant, medibuntu Multimedia, Entertainment and Distractions in Ubuntu », anciennement PLF) qui comprenait des paquets légaux en France, mais litigieux dans d’autres pays du fait de l'existence dans certains pays de brevets logiciels était installable[77]. Il a été fermé définitivement fin 2013 avec l'arrivée d'Ubuntu 13.10, après ne plus avoir été maintenu depuis plusieurs mois. À l'exception du support de la bibliothèque libdvdcss repris par VideoLAN, aucun remplaçant n'a été développé depuis, les logiciels étant soit présent dans les dépôts officiels, soit ayant des équivalents dans ces mêmes dépôts[78].

Développement, branche instable

Une version en permanence instable est développée sous le nom de code Grumpy Groundhog (la marmotte d’Amérique grognonne). Ses sources viennent directement des dernières versions d'applications incluses dans Ubuntu[79],[80].

Distributions dérivées (non maintenues par Canonical)

D'autres projets sont apparus afin de pouvoir bénéficier d’autres environnements graphiques. De même, d’autres versions ne sont que le résultat d'un ajout de logiciels et dont le but est de convenir pour une utilisation particulière. Ces projets sont des distributions dérivées d'Ubuntu, car ils partagent exactement la même base, les mêmes logiciels, les mêmes dépôts APT, le même nom de code et le même cycle de développement

  • APODIO : live CD dérivée d’Ubuntu et se destine à créer et diffuser du multimédia en incluant des logiciels de création musicale et d'édition audio vidéo mais également des serveurs de streaming[81].
  • Baltix (en) : distribution destinée aux utilisateurs des pays baltes basée sur Ubuntu, distribution elle-même basée sur Debian. Baltix est conçue pour un usage par des néophytes. Le ministère de l’Éducation Nationale de Lituanie la recommande pour les établissements scolaires. Baltix inclut par ailleurs des pilotes pour simplifier l’utilisation dans les pays baltes, notamment pour optimiser l’utilisation avec les réseaux mobiles 3G de ces pays[82].
  • Bodhi Linux : distribution basée sur Ubuntu, conçue pour être légère[83].
  • Cubuntu (en) : distribution basée sur Ubuntu intègre le gestionnaire de Bureau Cinnamon, GNOME Shell, Unity (logiciel) et le gestionnaire de fenêtre Openbox, ainsi que de nombreux addons. Elle est une customisation de Ubuntu 14.04 LTS Trusty dont elle reprend les dépôts et mises à jour[84].
  • Emmabuntüs : Distribution basée sur Xubuntu 12.04 LTS, conçue pour la remise à neuf d'ordinateurs destinés à des projets humanitaires[85].
  • EOLE : méta distribution dérivée d'Ubuntu. Orientée serveur, elle est destinée plus spécifiquement au monde de l'éducation et offre entre autres services, un système de configuration simplifié. Elle présente aussi la spécificité d'être développée par l'Éducation Nationale[86].
  • elementary OS : basée sur Ubuntu[87], son but est de donner une experience proche de MacOs en imposant une cohérence graphique entre les applications .
  • gNewSense : distribution GNU/Linux soutenue par la Free Software Foundation et dérivée des distributions Ubuntu et Debian[88].
  • Hybryde Linux : distribution basée sur Ubuntu permettant d'essayer différents environnements de bureau (KDE, GNOME3, UNITY2D, GNOME-PANEL, XFCE, LXDE, E17, OPENBOX) en conservant les programmes ouverts à chaque changement d'environnement de bureau[89].
  • Linux Mint : distribution dont le but est de fournir une interface conviviale et pratique d'utilisation[90].
  • Pinguy OS (en) : distribution GNU/Linux basée sur Ubuntu, créée par Antoni Norman, le leader du projet[91]. Elle est conçue pour les personnes migrant d'un environnement Windows/Mac vers Linux[92].
  • Tango Studio : distribution basée sur Ubuntu mais complètement optimisée pour la création musicale. Elle intègre un grand nombre d'applications poussées et professionnelles (Ardour avec 200 greffons, Jack, Rosegarden, Hydrogen, Mixxx et des dizaines d'autres), ainsi qu'un moteur audio à très faible latence[93].
  • VoyagerLive[94] : une distribution, live installable, Basée sur Ubuntu/Xubuntu.
  • StartOS : distribution chinoise basée sur Ubuntu[95].
  • Trisquel : distribution 100 % libre reconnue par la FSF (Fondation pour le logiciel libre)[96].
  • Fluxbuntu, variante qui utilise le gestionnaire de fenêtres Fluxbox[97].
  • ZorinOS, variante qui a pour but de se rapprocher au maximum de Windows ou Mac OS

Critiques

En 2012, Richard Stallman appelle ses partisans à ne pas utiliser Ubuntu et à opter pour une autre distribution, il critique notamment le fait qu'Ubuntu transfère des données à Amazon en vue d'afficher des résultats sponsorisés[98]. Canonical décide en 2016 de désactiver cette option par défaut avec la LTS 16.04[99],[100].

Livres

Le wiki officiel Ubuntu comporte une section (UbuntuBooks) qui liste des livres[101].

Évènements

Les groupes d'utilisateurs Linux informent, aident techniquement et bénévolement les utilisateurs de logiciels libres[102],[103],[104]. Ubuntu organise des événements mondiaux appelés Ubuntu Party[105],[106],[107]sous forme de conférences, démonstrations, ateliers et stands assurés par les GUL et tous les développeurs d'open source volontaires. L'Ubuntu Party de Paris a lieu semestriellement régulièrement depuis 2006[108].

Philosophie

La Fondation Shuttleworth est relayée en France par les travaux de philosophes comme Barbara Cassin et Philippe-Joseph Salazar.

Notes et références

  1. https://wiki.ubuntu.com/MaverickMeerkat/ReleaseNotes Ubuntu 10.10 nécessite la présence des instructions cmov sur IA-32, supprimant ainsi le support i386, i486 et i586
  2. Le support n'est plus officiel depuis Ubuntu 6.06 mais les nouvelles versions restent fonctionnelles sur PowerPC (Macintosh et PS3)
  3. Ubuntu est seulement disponible pour les plates-formes UltraSPARC en édition Serveur.
  4. http://www.lemondeducloud.fr/lire-ubuntu-1110-se-tourne-vers-le-cloud-et-arm-42262.html
  5. (en) Jean-Luc Aufranc, « Ubuntu 20.04/21.04 64-bit RISC-V released for QEMU, HiFive boards », sur CNX-Software,
  6. https://www.gnu.org/distros/common-distros.html#Ubuntu
  7. (en) Canonical, « Ubuntu PC operating system | Ubuntu », sur www.ubuntu.com (consulté le )
  8. (en) Canonical, « Desktop features | Ubuntu », sur www.ubuntu.com (consulté le )
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Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Origine :
Debian
Ubuntu Variantes :
Kubuntu, Xubuntu, Lubuntu, Ubuntu MATE
Ubuntu Studio, Edubuntu
Dérivés :
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