Varenne (rivière de la Seine-Maritime)

La Varenne est une rivière normande, longue de 39 kilomètres, située en Seine-Maritime et affluent de l'Arques. Elle se présente comme le cours d'eau le plus occidental du réseau hydrographique dendritique formé de la Béthune et de l'Eaulne qui confluent près d'Arques-la-Bataille pour former l'Arques, court fleuve côtier rejoignant la Manche à Dieppe.

Pour les articles homonymes, voir Varenne.

la Varenne

La Varenne.
Caractéristiques
Longueur 39 km
Bassin 360 km2
Bassin collecteur l'Arques
Débit moyen 3,5 m3/s (Martigny - exutoire)
Régime pluvial océanique
Cours
Source au nord de Buchy
· Localisation Saint-Martin-Osmonville
· Altitude 127 m
· Coordonnées 49° 38′ 07″ N, 1° 18′ 59″ E
Confluence l'Arques
· Localisation Arques-la-Bataille
· Altitude m
· Coordonnées 49° 53′ 24″ N, 1° 07′ 51″ E
Géographie
Principaux affluents
· Rive gauche Hareng
· Rive droite Fossé du Fond de Meuse
Pays traversés France
Départements Seine-Maritime
Cantons Saint-Saëns, Bellencombre, Longueville-sur-Scie, Envermeu, Offranville
Régions traversées Normandie
Principales localités Saint-Martin-Osmonville (source), Saint-Saëns, Arques-la-Bataille

Sources : SANDRE:« G2100600 », Géoportail, Banque Hydro

Hydronymie

La rivière est attestée sous la forme Warinna à l'époque mérovingienne au Haut Moyen Âge, hydronyme d'origine gauloise, dérivé du terme ver- / var- « eau, rivière ». On peut noter une influence germanique sur l'initiale, d'où [v] > [w], sans doute liée à une confusion avec le mot garenne (anciennement warenna) donc une homonymie avec la Warenne, autre cours d'eau, et certains noms de communes comportant les termes Varenne ou Garenne[1].

Géographie

Cours et milieu naturel

Carte du bassin-versant de la Béthune et des cours d'eau constituant le système dendritique de l'Arques - le bassin de la Varenne apparaît comme le plus occidental.

La Varenne naît au nord-ouest de Buchy, près de Montérolier, sur la commune Saint-Martin-Osmonville au lieu-dit « Le Fontenil », à 127 mètres d'altitude[2]. Elle adopte alors la direction tectonique générale des cours d'eau de la région (c'est-à-dire selon un axe orienté sud-sud-est / nord-nord-ouest), arrose Saint-Saëns, puis longe la Forêt d'Eawy[3] avant d'aboutir, après avoir incliné son cours vers le nord, à Arques-la-Bataille à 4 m d'altitude[4] où sa réunion avec la Béthune et l'Eaulne forme l'Arques après un parcours de 39,9 kilomètres[5].

Sa vallée, large de 2 à 3 km, tracée sur le revers méridional du pays de Bray qu'elle délimite du pays de Caux, est guidée par des accidents structuraux. Le fond de cette dernière est majoritairement occupé par des pâturages sur lesquels sont élevés des bovins, quelques parcelles en cultures s'intercalant au milieu des herbages. En rive droite, la vallée est dominée par les pentes de la forêt d'Eawy, tandis que les coteaux de la rive gauche sont occupés par quelques bois au-delà desquels s'étendent les grandes cultures céréalières du plateau du Caux et de ses prolongements amont rejoignant Buchy et Bosc-le-Hard. Les versants sont caractérisés par la forte pente à l'origine de phénomènes de fort ruissellement, de lessivage des sols et d’inondation des parcelles lors d'abondantes précipitations[6].

Communes et cantons traversés

Dans le seul département de la Seine-Maritime, la Varenne traverse treize communes[5],[notes 1] et cinq cantons :

Soit en termes de cantons, la Varenne prend source dans le canton de Saint-Saëns, traverse les canton de Bellencombre, canton de Longueville-sur-Scie, canton d'Envermeu et conflue dans le canton d'Offranville.

Organisme gestionnaire

La gestion du bassin versant de la Varenne a été confiée au Syndicat Intercommunal du Bassin Versant de la Varenne ou SIBV Varenne, collectivité publique, créée en 2000, dont les compétences s'étendent sur l'ensemble géographique déterminé par les limites naturelles (les lignes de crête) fixées par la rivière et ses affluents. Le SIBV Varenne, dont le siège est établi à Saint-Saëns, regroupe 57 communes - dont les trois les plus importantes sont : Saint-Saëns, Les Grandes-Ventes et Arques-la-Bataille - pour une population de 18 000 habitants (soit une densité moyenne de 50, très faible à l'échelle départementale)[7]. Les missions du syndicat s'articulent autour de la protection de l'environnement, des biens et des personnes du bassin versant par l'étude du milieu, la réalisation de travaux et l'entretien d'ouvrages luttant contre l'érosion, le ruissellement et les inondations, la restauration des conditions naturelles de la rivière et de ses affluents[8].

Pour rendre plus cohérente l'action des syndicats de bassin versant gérant les différents cours d'eau composant le bassin de l'Arques, et donc celle du SIBV Varenne, une fusion de l'ensemble de ces institutions est envisagée. Une structure unique, celle du grand bassin de l'Arques ou bassin du Grand Arques, devrait ainsi voir le jour dans les années qui viennent afin d'acquérir un poids institutionnel et financier plus fort, de rationaliser les moyens et les compétences mis en œuvre[9].

Hydrographie et hydrologie

Le bassin versant de la Varenne, de forme ovoïde, couvre une superficie de 360 km2 et comporte un chevelu de 110 km de cours d'eau[7]. Parmi ceux-ci, la rivière compte sept affluents référencés dont les deux principaux sont :

Parmi les trois cours d'eau qui forment l'Arques, la Varenne est le plus court mais paradoxalement celui qui dispose du bassin versant le plus étendu et du débit le plus élevé[12]. Une station a existé à Martigny mais les résultats ne sont plus disponibles ; avant sa mise hors service, elle annonçait une débit moyen de 3,5 m³/s pour le cours d'eau à proximité de sa confluence avec l'Arques[12]. .

Histoire et patrimoine

A l’écart des grands courants de circulation, la vallée de la Varenne[13] voit s’égrener les villages tranquilles et les petits bourgs comme celui de Saint-Saëns. Fondée par un moine irlandais Saen (la commune porte ainsi le nom de son fondateur auquel on ajouta un s seulement au XVIIe siècle) qui édifia un monastère sur les rives de la Varenne à la fin du VIIe siècle (vers 675680), le bourg développa son activité autour du cours d'eau[14]. Dès le XIIIe siècle, une industrie de la tannerie se mit en place alors que de nombreux moulins (12 ont été recensés) produisaient farines diverses et tan (écorces de chêne réduites en poudre servant au tannage des peaux)[15].

Plus en aval, le village de Rosay offre au visiteur la possibilité de découvrir, à travers son musée de la pomme, du cidre et des métiers traditionnels[16], une des principales activités agricoles de la vallée. Plus insolite, l’élevage de bisons canadiens, associé à la reconstitution d'un camp indien, illustre, à Muchedent[17], la volonté de diversifier les activités, tout comme l’implantation d’une base de loisirs d'une centaine d'hectares sur les étangs de la Varenne à Martigny.

Environnement

Comme de nombreux cours d'eau de la région, la Varenne est classée en rivière de première catégorie et de nombreux salmonidés y nichent comme le saumon atlantique, la truite de mer et la truite fario[18]. L'ichtyofaune est également représentée par l’anguille, la lamproie marine, la lamproie fluviatile, la chevaine, le gardon, la vandoise, la vairon ou encore la brème commune[19]. La rivière est également utilisée, dès sa source, pour alimenter le réseau d'eau potable.

Voir aussi

Bibliographie

  • Albert Hennetier, Aux sources normandes : Promenade au fil des rivières en Seine-Maritime, Ed. Bertout, Luneray, 2006 (ISBN 2867436230).

Lien externe

Notes et références

Notes

  1. Le SANDRE 2012 rajoute -?- les quatre communes de Le Bois-Robert, Saint-Honoré (Seine-Maritime), La Crique, Les Grandes-Ventes
  2. Selon Géoportail car non relié à la Varenne sur le SANDRE 2012

Références

  1. François de Beaurepaire, La Vintlana était-elle la Bresle ou la rivière de Cailly ?, Annales de Normandie, 1960, Vol. 10, Numéro 10-1, p. 63.
  2. « Source de la Varenne » sur Géoportail.
  3. Géoportail - IGN, « Géoportail »
  4. « Confluence de la Varenne » sur Géoportail.
  5. Sandre, « Fiche cours d'eau - La Varenne (G2100600) »
  6. SIBV Varenne, Programme pluriannuel d'entretien et de gestion de la Varenne, 2011, p.9.
  7. Le bassin versant de la Varenne sur le site du SIBVV.
  8. Les domaines d'intervention du syndicat de bassin versant.
  9. « Quelle gouvernance...pour les Syndicats de Bassins Versants de l'Arques, la Béthune, l'Eaulne et la Varenne ? »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?).
  10. Sandre, « Fiche cours d'eau - Hareng (G2101000) »
  11. Sandre, « Fiche cours d'eau - Fossé du Fond de Meuse (G2101050) »
  12. Banque Hydro, « La Varenne à Martigny - code station G2102010 »
  13. Proposition de randonnées dans la vallée de la Varenne sur le site Autour de Dieppe.
  14. Albert Hennetier, p. 57.
  15. Albert Hennetier, p. 58.
  16. Le musée de la pomme et du cidre sur normandie-bray-escapade.fr.
  17. Cet élevage de bisons sur revedebisons.com.
  18. Les poissons migrateurs dans les cours d'eau de Haute-Normandie sur le site de l'AREHN.
  19. SIBV Varenne, Programme pluriannuel d'entretien et de gestion de la Varenne, 2011, p.15.
Ressource relative à la géographie :
  • Portail des lacs et cours d'eau
  • Portail de la Seine-Maritime
  • Portail de la Normandie
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.