Vinneuf

Vinneuf est une commune française située dans le département de l'Yonne en région Bourgogne-Franche-Comté.

Vinneuf

Ancienne mairie-école.
Administration
Pays France
Région Bourgogne-Franche-Comté
Département Yonne
Arrondissement Sens
Intercommunalité Communauté de communes Yonne Nord
Maire
Mandat
Sylvain Nézondet
2020-2026
Code postal 89140
Code commune 89480
Démographie
Population
municipale
1 594 hab. (2019 )
Densité 104 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 21′ 05″ nord, 3° 08′ 09″ est
Altitude Min. 54 m
Max. 121 m
Superficie 15,26 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Paris
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Thorigny-sur-Oreuse
Législatives Troisième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : France
Vinneuf
Géolocalisation sur la carte : France
Vinneuf
Géolocalisation sur la carte : Yonne
Vinneuf
Géolocalisation sur la carte : Bourgogne-Franche-Comté
Vinneuf
Liens
Site web www.mairie-vinneuf.fr

    Géographie

    La commune est limitrophe de la Seine-et-Marne (commune de Misy-sur-Yonne).

    Le village s'est principalement développé autour de sa rue principale et a les caractéristiques d'un village-rue.

    Communes limitrophes

    Gravon
    (Seine-et-Marne)
    Balloy (Seine-et-Marne) Bazoches-lès-Bray
    (Seine-et-Marne)
    Misy-sur-Yonne
    (Seine-et-Marne)
    N Courlon-sur-Yonne
    O    Vinneuf    E
    S
    Villeblevin Chaumont Champigny

    Hydrographie

    • l’ Yonne, longue de 292,3 km[1], principal affluent gauche de la Seine.

    Urbanisme

    Typologie

    Vinneuf est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[2],[3],[4].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Paris, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire regroupe 1 929 communes[5],[6].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (79,1 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (84,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (67,8 %), eaux continentales[Note 3] (13 %), zones agricoles hétérogènes (11,3 %), zones urbanisées (5,6 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (2,3 %)[7].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[8].

    Histoire

    Préhistoire

    Au début du XXe siècle, Louis-Laurent Cheneau découvre sur les hauteurs de Vinneuf aux lieux-dits la Mouchinelle, la Carlonnette, Grosseville et le bois de la Borde, des ateliers de taille de silex, datant, selon Augusta Hure (archéologue), de l'Acheuléen (Paléolithique inférieur), du Moustérien (Paléolithique moyen) et du « Robenhausien » (une culture du Néolithique). Les sites livrent haches, hachettes courtes, allongées, tantôt ébauchées tantôt polies, pointes de flèches... Notamment une hache intacte non polie aux dimensions peu communes de 32 cm sur cm.
    Des hachettes en roches étrangères et lointaines au pays ont également été découvertes, notamment de la chloromélanite d’un noir brun, mettant en évidence des échanges sur des distances importantes[9].

    Mésolithique et Néolithique

    L’origine du village remonte bien avant l’époque gauloise. Il est maintenant certain qu’un ou même plusieurs villages antérieurs à Vicus Novus étaient situés en bordure de rivière. Les fouilles lors du percement du canal le confirment, ainsi que les découvertes faites lors de l’agrandissement d’une sablière au Chatelot.

    Site du Chatelot

    En 2013, un groupe d’archéologues fouille préventivement l’extension de la carrière de sable Lafarge au lieu-dit le Chatelot. À environ 50 mètres du bord de la rivière sont mises au jour plusieurs stations occupées allant du Mésolithique à l’époque moderne, avec tout d’abord la découverte de deux tombes datées au radiocarbone de 7600 av J-C. Ces individus appartiendraient à une population nomade, de rares éléments lithiques sont ramassés sur place. D’autres découvertes de tombes et de fosses attestent l’appartenance d’une population datant du Néolithique moyen II et Néolithique final. Puis deux autres inhumations témoignent d’une occupation de l’âge de bronze. Avec des vestiges de bâtiments, des traces de fosses dédiées à l’extraction ou au stockage. L’activité agricole est attestée par la présence de grain d’orge et de blé amidonnier. La découverte d’ornières laissées par un véhicule constitue une trouvaille exceptionnelle, elle détermine la dimension des chariots utilisés à l’époque. Deux occupations de la Tène (250 à 150 av J-C) ont également été découvertes. Des restes de bâtiments voués à la métallurgie et aux tissages en témoignent. Dans le même secteur la découverte des fondations d’un corps de ferme moderne, composé de plusieurs bâtiments, avec cour intérieure confirme les archives documentaires, occupée au XVIe siècle, et abandonnée au XVIIIe siècle à cause d’une inondation, par son propriétaire Charles Gallois, laboureur[10].

    Site près du canal

    La construction du canal de navigation entre Courlon et Vinneuf est en cours en 1867. À l’écluse de Vinneuf, à plus de 6 mètres de profondeur sont découverts des restes d’habitations, notamment des pilotis, une hache polie en serpentine verte, un andouiller de cerf, une pointe en andouiller de cerf, des os de cerf et de chevreuil tranchés, des ossements humains, des débris de poterie et des noisettes en grandes quantités[11].

    Culture du Rubané

    1967, la grande sablière de Misy/Yonne s’étend à présent dans le département de l’Yonne sur ce qui deviendra plus tard « Les forestières du lac ». M. Henri Carré entreprend alors des fouilles archéologiques préventives, et y découvre deux villages néolithiques. Ses découvertes comprennent pour résumer, plusieurs groupes de sépultures, avec pour certaines divers objets trouvés à côté des squelettes : vases, silex taillé, colliers de perles.
    Un cimetière de la même période, mais situé à 500 mètres des autres sépultures, et comprenant pas moins de 16 fosses, confirme par la position des squelettes qu’il date du Rubané (entre 5 500 et 4 700 ans av J-C). Parmi les monuments funéraires, les enceintes circulaires et les deux villages, une hache plate en jadéite a été découverte (238 mm de longueur sur 88 mm de largeur). Pièce rare dans la région car elle appartient à un milieu inattendu, les haches plates de Bretagne, mais aussi 61 outils d’une industrie lithique omniprésente (grattoirs, racloirs, burins, nucléus, percuteur, flèche tranchante triangulaire)[11].

    Protohistoire

    Cimetière gaulois

    En 1903, un cimetière gaulois est mis au jour par un employé de la commune, en creusant une carrière de sable non loin du pont du gain. Il est situé le long de l’ancien chemin reliant Agendicum (Sens) à Condate (Montereau). La bourgade gauloise était sans nul doute très importante, 18 sépultures furent découvertes dans les propriétés de M. Cornu et M.Cheneau. Chaque corps est recouvert d’un grès dur pesant jusqu’à 80 kg, à l’exception d’un pour lequel deux pierres recouvrent son corps, il s’agit peut-être là d’un chef gaulois. Des objets en bronze, en fer, de poteries accompagnaient quelques-uns des squelettes, ainsi que des armes, notamment des fers de lances, des épées, dont une dans son fourreau. De par sa forme, cette dernière a été datée de l’époque de la Tène II (la Tène est le « second âge du fer », la Tène II est la deuxième période de la Tène). De nombreux autres objets ont également été mis au jour proches des sépultures, comme des fibules, des anneaux, des épingles, des boucles en bronze, notamment une à tête de bélier recueillie dans le cimetière et dont le décor correspond aux agrafes de ceinturon que portaient les guerriers de la Tène I[11].

    Antiquité

    La création de Vinneuf remonterait au IIe siècle, son nom vient de « vicus novus », le vicus étant un assemblage de plusieurs maisons, d’artisans, de commerçants, d'un lieu de culte. On retrouve cette construction toponymique dans les nombreuses « villeneuve » de France[12].

    Moyen-Âge

    En remontant la rivière jusqu’au pont qui traverse l’Yonne, il aurait existé un village appartenant à Vinneuf. Un manuscrit en latin de 1657 nous fait part qu’au Xe siècle il existait 36 maisons situées à « Noerolium super Icaunam » dont la traduction est Noérolles sur Yonne, un hameau aujourd’hui détruit, la seule trace qui subsiste, est la déclinaison du nom Nicherolles sur la carte IGN.[13],[14]

    Politique et administration

    Liste des maires

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    1790   Étienne Dory   premier maire
             
        Louis Chéreau    
    1892 1900 Armand Pottemain[15]    
    1900 1924 Eugène Gaudaire[15]    
    1924 1925 Arsène Devinat[15]    
    1925 1929 Jean Dutheil[15]    
    1929 1931 Emile Chariot[15]    
    1931 1932 Albert Loyer[15]    
    1932 1935 Emile Chariot[15]    
    1935 1945 Albert Frot[15]    
    1945 1947 Louis Chariot[15]    
    1947 1951 Henri Rondeau[15]    
    1951 1959 Gaston Drouin[15]    
    1959 1966 Henri Farquet[15]    
    1966 1971 Maurice Favry[15]    
    1971 1995 Paul Denis[15] DVD  
    1995 2008 Alain Dumaire[15]    
    2008 2014 Gérard Viault[16]    
    2014 En cours Sylvain Nezondet[17]    

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[18]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[19].

    En 2019, la commune comptait 1 594 habitants[Note 4], en augmentation de 14,92 % par rapport à 2013 (Yonne : −1,69 %, France hors Mayotte : +2,17 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    1 1211 2491 2161 3481 4011 3731 4101 4941 534
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    1 4981 4641 4451 4141 3341 3321 2971 1561 109
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    1 046963913800882872881848805
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 2012
    7607408239001 0781 2031 2841 2951 387
    2017 2019 - - - - - - -
    1 5481 594-------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[20] puis Insee à partir de 2006[21].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Lieux et monuments

    Nom des habitants (gentilé)

    • Le nom des habitants de Vinneuf (gentilé) est Vinneutiers pour les hommes et les garçons, ainsi que Vinneutières pour les femmes et les filles. On trouve souvent sur internet le nom de Vinnotiers, Vinnotières qui est une erreur souvent commise.

    Pour approfondir

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
    4. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2021, date de référence statistique : 1er janvier 2019.

    Références

    1. Sandre, « L’Yonne ».
    2. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    3. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    4. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    5. « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Paris », sur insee.fr (consulté le ).
    6. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    7. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    8. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    9. [Hure 1926] Augusta Hure, « Le préhistorique et le protohistorique du territoire de Vinneuf (Yonne) d'après la collection de M. Louis-Laurent Cheneau », Bulletin de la société des sciences historiques et naturelles de l’Yonne, vol. 80, t. 10 de la 5e série, , p. 121 (lire en ligne [sur gallica]).
    10. « Vinneuf - Le Chatelot »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?), sur eveha.fr (consulté le ).
    11. [Carré 1967] Henri Carré, « Le Néolithique et le bronze à Vinneuf », Bulletin de la société préhistorique française, t. 64, no 2 « Études & Travaux », , p. 439-458 (lire en ligne [sur persee]).
    12. Comité des Travaux Historiques et Scientifiques. Dictionnaire topographique de la France, consulté le 15 février 2015.
    13. [Cramoisy 1657] Sebastien Cramoisy, Nova Bibliotheca Manuscript Librorum, t. 1 : Historias, Chronica, sanctorum, sanctarumque vitas, .
    14. [Guimard 1903] Victor Guimard, Un cimetière gaulois à Vinneuf, vol. 57 (6e de la 4e série), , 315-319 p., sur gallica (lire en ligne), p. 315.
    15. Vinneuf.com, Les maires de Vinneuf au XXème siècle, consulté le 14 février 2014.
    16. Conseil général de l’Yonne, Ma Commune, consulté le 3 janvier 2014.
    17. Préfecture de l’Yonne, Liste des maires de l'Yonne, consulté le 14 février 2015.
    18. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    19. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    20. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    21. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019.
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