Yvette Roudy
Yvette Roudy, née le à Pessac (Gironde), est une femme politique française ayant soutenu la cause féministe.
Yvette Roudy | |
Yvette Roudy en 2012. | |
Fonctions | |
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Députée de la 3e circonscription du Calvados | |
– (5 ans et 6 jours) |
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Élection | 1er juin 1997 |
Législature | XIe |
Prédécesseur | André Fanton |
Successeur | Claude Leteurtre |
– (4 ans, 9 mois et 9 jours) |
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Élection | 12 juin 1988 |
Législature | IXe |
Prédécesseur | aucun |
Successeur | André Fanton |
Maire de Lisieux | |
– | |
Prédécesseur | André-Eugène Baugé |
Successeur | Bernard Aubril |
Député du Calvados (proportionnelle) | |
– (2 ans, 1 mois et 12 jours) |
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Élection | 16 mars 1986 |
Législature | VIIIe |
Ministre des Droits de la femme | |
– (9 mois et 27 jours) |
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Président | François Mitterrand |
Gouvernement | Laurent Fabius |
Prédécesseur | Elle-même (ministre déléguée) |
Successeur | Georgina Dufoix (indirectement) |
Ministre déléguée aux Droits de la femme | |
– (4 ans) |
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Président | François Mitterrand |
Gouvernement | Pierre Mauroy I, II et III Laurent Fabius |
Prédécesseur | Alice Saunier-Seïté (Condition féminine) |
Successeur | Elle-même (ministre) |
Députée européenne | |
– (1 an, 10 mois et 30 jours) |
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Élection | 10 juin 1979 |
Successeur | Bernard Thareau |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Pessac (Gironde) |
Parti politique | PS |
Profession | Traductrice Journaliste |
Membre du Parti socialiste (PS), elle a été députée européenne (1979-1981), ministre des Droits de la femme (1981-1986), puis députée du Calvados et maire de Lisieux (1989-2001).
Biographie
Yvette Roudy entre dans une école professionnelle, poussée par son père. À 17 ans, elle commence à travailler et s'inscrit en cours du soir pour pouvoir passer son baccalauréat.
En 1963, elle traduit The Feminine Mystic (La femme mystifiée) qui vient de sortir aux États-Unis . Ce livre est une révélation pour elle et lui permet de mettre des mots sur ce qu'elle ressent. En 1962, le Mouvement Démocratique Féminin (MDF) émerge (groupe de gauche non communiste) Yvette Roudy découvre ce mouvement par Colette Audry et elle va rapidement en devenir, avec Marie-Thérèse Eyquem, la première animatrice. Elle crée La Femme du XXe siècle, journal du MDF dont elle est rédactrice en chef . En 1965, Yvette Roudy est consciente qu'il faut entrer en politique pour faire bouger le débat sur la cause des femmes[1]. Elle va soutenir François Mitterrand.
Elle est élue députée européenne en 1979 sur les listes du Parti socialiste (PS), puis est nommée ministre des Droits de la femme (- 1986) durant le premier septennat de François Mitterrand. Parmi ses conseillers ministériels figurent le socialiste Dominique Jourdain, futur maire de Château-Thierry, ainsi que Simone Iff, ex-vice-présidente du Mouvement français pour le planning familial et Jeannette Laot, qui, issue de la CFDT, coprésida le Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception[2].
En arrivant au gouvernement en 1981, elle commence par lancer une campagne sur la contraception puis met en place le remboursement de l'IVG par la sécurité sociale. En 1981 également, l'Association des femmes journalistes est créée grâce à son soutien[3].
Féministe et signataire du Manifeste des 343[4], elle est à l'origine de deux lois qui portent son nom :
- la loi Roudy pour l'IVG, loi sur le remboursement de l'IVG du [5]
- la loi Roudy pour la parité, loi sur « l'égalité de l'homme et de la femme qui travaillent en entreprise » du [6].
Mais ses projets ne sont pas tous des succès : la loi anti-sexisme de 1983, alors qu'elle est ministre des droits de la femme, est un cuisant échec[5] face à l'opposition des publicitaires et des défenseurs de la « liberté de la presse »[7].
En 1982, Yvette Roudy célèbre officiellement le dans l'idée de « commémorer la lutte des femmes pour que cessent les inégalités et les discriminations dont elles sont victimes »[N 1]. La distance était de mise avec cette date puisque le récit mythique des origines du 8 mars est lié à la grève imaginaire des ouvrières américaines en 1857. Cette célébration officialise la date comme « Journée internationale des luttes des femmes » puis cela deviendra dans les médias « Journée de la femme »[8].
En 1984, elle met en place la « commission sur la féminisation des noms de métiers, grades et fonctions », et choisit Benoîte Groult pour la présider[N 2]. Le , elle soutient l'organisation du premier colloque de la Ligue des droits des femmes[7].
Yvette Roudy s'engage pour la parité. Le déclencheur se situe en 1992, avec la déclaration à Athènes lors du premier sommet européen. Selon cette déclaration, « parce que les femmes représentent plus de la moitié de la population, la démocratie impose la parité dans la représentation et l’administration des nations »[9]. Elle crée alors « l'Assemblée des femmes » (1992-1993) [N 3], dont l'objectif est d'inscrire la parité dans la constitution et les institutions [8]. La même année, elle publie son livre Mais de quoi ont-ils peur ? et signe le Manifeste des 577 pour la parité[10]. En 1996, elle décide de réunir plusieurs femmes, anciennement ministres, afin de monter une action commune[N 4]. Cela aboutit au Manifeste des dix, publié dans l'Express[10]. Elle propose le non-cumul des mandats, l'introduction à la proportionnelle jusqu'à parler de quotas s'il le faut.
Yvette Roudy est élue députée du Calvados (1986-1993 puis 1997-2002) et maire de Lisieux de 1989 à 2001[11].
Elle est membre du bureau national du PS et anime le courant Rénover maintenant, avec Arnaud Montebourg, après avoir été membre du NPS. Elle soutient la candidature de Ségolène Royal à l'investiture du PS et fait partie de son équipe de campagne pour l'élection présidentielle de mai 2007, puis elle se prononce en faveur de la candidature de François Hollande en 2011[12].
Alors qu'elle avait prévu de voter Benoît Hamon pour la primaire citoyenne de 2017, elle lui retire son soutien peu avant le second tour, lui reprochant ses propos sur le voile islamique[13].
Franc-maçonne, elle appartient à la Grande Loge Féminine de France (GLFF)[14].
Elle fait l'objet en 2006 d'une biographie, rédigée par deux journalistes Élodie Becu et Karine Portrait et publiée aux éditions Danger Public, intitulée Yvette Roudy, Madame LA Ministre[15].
Ses archives sont déposées au Centre des archives du féminisme, hébergé par la bibliothèque universitaire de l'université d'Angers[N 5],[16].
Mandats électifs
Députée européenne
- 1979 - 1981
Députée de la troisième circonscription du Calvados
- -
- -
- -
Maire de Lisieux
- 1989 - 2001
Fonctions ministérielles
- 1981 - 1984 : ministre déléguée auprès du Premier ministre, ministre des Droits de la femme (Gouvernements Mauroy 1 2 et 3)
- 1984 - 1986 : ministre des Droits de la femme (Gouvernement Laurent Fabius)
Distinctions
Prix
- Prix de la Laïcité 2016 du Grand Orient de France[17].
Décorations
- Officière de la Légion d'honneur. Elle a été faite chevalière le [18], puis promue officière le [19].
- Commandeure de l'ordre national du Mérite. Elle a été promue au grade de commandeure par décret du [20].
Livres
- Yvette Roudy, La Femme en marge, Flammarion 1982 (ISBN 2080644467).
- Yvette Roudy, À cause d'elles, 1985, Albin Michel (ISBN 2226022074).
- Yvette Roudy, Mais de quoi ont-ils peur ? Un vent de misogynie souffle sur la politique, Albin Michel 1995 (ISBN 2226079777).
- Yvette Roudy, La francophonie : de la culture à la politique. - Paris: Ed. de l'Assemblée nationale, 1998. - (Les documents d'information).
- Yvette Roudy, Allez les femmes – Une brève histoire du PS et de quelques absentes, Éditions Le Bord de l'eau, 2005 (ISBN 2915651175).
- Yvette Roudy, Lutter Toujours, Robert Laffont, 2020 (ISBN 2221247736).
Notes et références
Notes
- déclaration d'Yvette Roudy le 9 mars 1983
- Décret no 84-153 du 29 février 1984 CREATION AUPRES DU MINISTRE DELEGUE AUPRES DU PREMIER MINISTRE, CHARGE DES DROITS DE LA FEMME D'UNE COMMISSION DE TERMINOLOGIE CHARGEE D'ETUDIER LA FEMINISATION DES TITRES ET DES FONCTIONS, ET D'UNE MANIERE GENERALE, LE VOCABULAIRE CONCERNANT LES ACTIVITES DES FEMMES
- Création avec Denise Cacheux, Marie-France Casalis, Françoise Durand, Françoise Laurant, Josy Poueyto, Gisèle Stiévenard, Jeanne Vidal, Wassila Tamzali, Anne Zelensky
- groupe composé de : Simone Veil, puis Édith Cresson, Michèle Barzach, Catherine Tasca, Monique Pelletier, Véronique Neiertz, Catherine Lalumière, Frédérique Bredin, Hélène Gisserot.
- Inventaire d'archive 1 et Inventaire d'archive 2
Références
- BECU Elodie et PORTRAIT Karine, Yvette Roudy, madame la ministre, Paris, Danger public, 2006.
- Pascale Le Brouster, « Contribution à l’histoire du Planning familial : le partenariat CFDT-MFPF au cours des années soixante-dix », Genre & Histoire, no 2, printemps 2008, mis en ligne le 13 juillet 2008.
- Orain Bérénice, L’association des femmes journalistes : un réseau féminin professionnel (mémoire), 2014. Accessible sur HAL (Hal-01070772 ).
- « La liste des 343 Françaises qui ont le courage de signer le manifeste "Je me suis fait avorter" » Le Nouvel Observateur no 334, 5 avril 1971, couverture.
- GUBIN, Eliane (dir.), Le siècle des féminismes, Paris, les éditions de l'atelier, 2004.
- [PDF] La Loi Roudy, Loi no 83-635 du 13 juillet 1983.
- Christine Bard (dir.), Un siècle d'antiféminisme, Paris, Fayard, 1999.
- Muséa
- Entretien avec Gardey Delphine, et Laufer Jacqueline, « Yvette Roudy, les femmes sont une force », Travail, genre et sociétés 1/ 2002 (no 7), p. 5-38 URL : www.cairn.info/revue-travail-genre-et-societes-2002-1-page-5.htm. DOI : 10.3917/tgs.007.0005
- Anne Chemin, « Rétro controverse : 1992, la parité et l'égalité des sexes », Le Monde, 7 août 2007
- Eric Aeschimann, « Lisieux. Une dissidence fait perdre la main à Roudy », 19 mars 2001, Libération, [lire en ligne].
- L'ex-ministre des droits de la Femme Yvette Roudy soutient Hollande, Le point, 13 octobre 2011.
- « L'ancienne ministre des droits des femmes, Yvette Roudy, à Benoît Hamon: "Tu as perdu ma voix" », bfmtv.com, 27 janvier 2017.
- Sophie Coignard, Un État dans l'État : Le contre-pouvoir maçonnique, Albin Michel, , 336 p. (ISBN 978-2-226-19971-3, lire en ligne)
- Voir sur le site des éditions.
- « Complément d'archives d'Yvette Roudy », Archives du féminisme, bulletin n°27, 2019, p. 24.
- « Yvette Roudy, Prix de la Laïcité du GODF (RF) », "LA LUMIĒRE", le Blog franc et maçon de L’Express, (lire en ligne, consulté le )
- Décret du 13 juillet 1993 portant promotion et nomination
- Décret du 12 juillet 2013 portant promotion et nomination
- Décret du 15 novembre 2018 portant promotion et nomination
Voir aussi
Bibliographie
- Élodie Becu et Karine Portrait, Yvette Roudy, madame la ministre, Paris, Danger public, .
- Jane Jenson et Mariette Sineau, Mitterrand et les Françaises : un rendez-vous manqué, Paris, Presse de la Fondation nationale des sciences politiques, .
- Florence Montreynaud, Le XXe siècle des femmes, Paris, Nathan, .
- Les superfemmes : d'Yvette Roudy à Catherine Deneuve, Paris, Société d'éditions parisiennes associées, (numéro spécial du Crapouillot, no 52).
Articles connexes
Liens externes
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- Ressources relatives à la vie publique :
- Podcast vidéo d'Yvette Roudy ou quelle est la place de la femme en politique (à propos de l'appel des 143 Rebelles, de Ségolène Royal, du PS et de l'humanisme...) - 1er podcast d'une femme politique ; réalisé par Natacha Quester-Séméon sur Mémoire Vive.
- Le fonds Yvette Roudy du Centre des Archives du Féminisme (BU Angers)
- Hors Champs, Yvette Roudy, France Culture, 8 mars 2013
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