Zoulou

Le zoulou (isiZulu en zoulou) est une langue appartenant au groupe nguni (qui comprend également le xhosa et le ndébélé) des langues bantoues. C'est l'une des langues comptant le plus de locuteurs en Afrique australe.

Cet article concerne la langue zoulou. Pour le peuple zoulou, voir Zoulous.

Pour l’article ayant un titre homophone, voir Zulu.

Zoulou
isiZulu
Pays Afrique du Sud, Eswatini, Lesotho, Malawi, Mozambique
Région provinces de KwaZulu-Natal, Mpumalanga et Gauteng
Nombre de locuteurs 27 779 100[1]
Classification par famille
Statut officiel
Langue officielle Afrique du Sud
Régi par Comité linguistique pan-sud-africain
Codes de langue
IETF zu
ISO 639-1 zu
ISO 639-2 zul
ISO 639-3 zul
Étendue langue individuelle
Type langue vivante
Linguasphere 99-AUT-fg
Glottolog zulu1248
Échantillon
Article premier de la Déclaration universelle des droits de l'homme (voir le texte en français)

Isivumelwano: Bonke abantu bazalwa bekhululekile belingana ngesithunzi nangamalungelo. Bahlanganiswe wumcabango nangunembeza futhi kufanele baphathane ngomoya wobunye.
Carte

Proportion de locuteurs du zoulou en Afrique du Sud

Nombre de locuteurs [1]

Utilisation

Le zoulou est la langue dominante dans la province de KwaZulu-Natal et la langue la plus répandue dans les provinces de Mpumalanga et Gauteng. Le zoulou est de plus la langue la plus parlée d'Afrique du Sud. Il est devenu l'une des onze langues officielles de ce pays après la fin de l'apartheid.

Histoire

La patrie d'origine des Zoulous semble se situer dans la région de la Tanzanie moderne. Leur présence en Afrique du Sud remonte au XIVe siècle. Tout comme les Xhosas qui se sont installés en Afrique du Sud au cours des vagues migratoires bantoues antérieures, les Zoulous ont assimilé de nombreux sons des langues khoïsan, celles des premiers habitants de la contrée. De ce fait, le zoulou et le xhosa ont préservé de nombreuses consonnes à clics (sons qu'on ne rencontre qu'en Afrique australe), en dépit de l'extinction de nombreuses langues san et khoï.

Le zoulou, comme toutes les langues indigènes d'Afrique du Sud, était une langue orale jusqu'à l'arrivée de missionnaires européens, qui l'ont transcrit en utilisant l'alphabet latin. Le premier document rédigé en zoulou fut une traduction de la Bible, parue en 1883. En 1901, John Dube, un Zoulou du Natal, créa le Ohlange Institute (en), le premier établissement d'enseignement indigène d'Afrique du Sud.

Il existe depuis 2016 un syllabaire crée pour les langues siNtu, le Ditema tsa Dinoko ou Isibheqe.

Culture

John Dube est aussi l'auteur de Insila kaChaka (1933), le premier roman écrit en zoulou. Un autre écrivain pionnier du zoulou fut Reginald Dhlomo (en), auteur de plusieurs romans historiques sur les chefs de la nation zouloue au XIXe siècle : U-Dingane (1936), U-Shaka (1937), U-Mpande (1938), U-Cetshwayo (1952) and U-Dinizulu (1968). Benedict Wallet Vilakazi et, plus récemment, Oswald Mbuyiseni Mtshali, ont également apporté une contribution significative à la littérature zouloue.

Sur le plan musical Johnny Clegg et Sipho Mchunu, un travailleur blanc et un étudiant zoulou, ont changé la face de la musique sud-africaine à l'époque de l'apartheid, en enregistrant, de 1979 à 1985, une série d'albums où se mêlent musique occidentale et « musique zouloue ». En 1939, le morceau connu en France sous le titre de Le Lion est mort ce soir a comme titre d'origine Mbube, et est enregistré en zoulou par le chanteur sud-africain Solomon Linda.

Phonétique

L'une des particularités phonétiques du zoulou, du xhosa, et du sesotho (langue voisine) est l'utilisation de clics. Les trois clics de base en zoulou sont :

Chaque clic de base est susceptible d'être modifié, par exemple par l'aspiration ou la sonorisation ; ainsi, le nombre de clics distincts se multiplie.

La morphologie du zoulou est agglutinante.

Le Conseil linguistique du zoulou (Zulu Language Board) de KwaZulu-Natal était chargé de fixer le zoulou écrit, celui-ci a été remplacé par le Comité linguistique pan-sud-africain (Pan South African Language Board) en 1995.

Exemples

MotTraductionPrononciation standard
terreumhlaba
cielizulu
eauamanzi
feuumlilo
hommeumuntu
femmeumfazi
manger-dla
boirepaza
grand-khulu
petit-ncane
nuitubusuku
jourusuku
communautéubuntu

Expressions

Ce qui suit est une liste d'expressions qui peuvent être employées en visitant une région où la langue primaire est zoulou.

  • Sawubona : Bonjour (à une personne)
  • Sanibonani : Bonjour (à un groupe de personnes)
  • Unjani? : Comment allez-vous ?
  • Ngiyabonga : Merci
  • Ngubani igama lakho : Quel est votre nom ?
  • Igama lami ngu... : Mon nom est…
  • Isikhathi sithini? : Quel temps fait-il ?
  • Ngingakusiza? : Est-ce que je peux vous aider ?
  • Uhlala kuphi? : Où restez-vous ?
  • Uphumaphi? : D'où êtes-vous ?
  • Yebo : Oui
  • Cha : Non
  • Angazi : Je ne sais pas.
  • Ukhuluma isiNgisi na? : Parlez-vous anglais ?
  • Ngisaqala ukufunda isiZulu : Je viens de commencer à apprendre le zoulou.

Notes et références

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Zulu language » (voir la liste des auteurs).

Annexes

Bibliographie

  • (en) G.R. Dent et C.L.S. Nyembezi, Scholar’s Zulu dictionary : English-Zulu, Zulu-English, Pietermaritzburg, Shuter and Shooter, , 3e éd., 519 p.
  • (en) Derek F. Gowlett, Zulu newspaper reader, Springfield, VA, Dunwoody Press, , 513 p. (ISBN 978-1-931546-01-0)
  • (en) Audrey N. Mbeje, Zulu learners’ reference grammar, Madison, Wis., NALRC Press, , 313 p. (ISBN 1-59703-000-7)
  • (en) Pan South African Language Board, Spelling and orthography rules, Pan South African Language Board,
  • (zu) Pan South African Language Board, Imithetho Yokubhala Nobhalomagama LwesiZulu, Pan South African Language Board,
  • Irène Roussat, Le zoulou de poche, Chennevières-sur-Marne, Assimil, , 213 p. (ISBN 978-2-7005-0384-5)

Articles connexes

Liens externes

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