-euse
: euse
Français
Étymologie
- (Suffixe) Du latin -osa lorsque -eur s’est confondu phonétiquement avec -eux et a éliminé -eresse. Il s’est confondu phonétiquement avec -eux par suite de l'amuïssement du \r\ final du fait des pluriels où \r\ tombait devant \s\. La féminisation des métiers crée des mots avec ce suffixe mais pas dans tous les cas[1]. Voir aussi la note.
Suffixe
-euse \øz\
- Suffixe servant à former des noms féminins de personnes, d’objets. Il se construit à partir d’un verbe :
Ou à partir d’un nom :
- accordéon + -euse → accordéoneuse ;
- baquette + -euse → baqueteuse ;
- caprice + -euse → capricieuse.
Notes
- Une forme de féminin en -eure a été introduite au Québec en 1991 pour les noms de métiers → voir superviseure, professeure et ingénieure. Cette distinction pour le suffixe nominal au féminin permet d’éviter une homonymie au féminin avec les adjectifs en -eux/-euse qui sont bien distingués au masculin (par ex. ingénieux → ingénieuse). Bien qu’elle ait été retirée depuis, elle reste couramment usitée au Québec dans ce sens.
- La féminisation des noms de métiers et de fonctions est un sujet débattu dans la francophonie :
- l’Office québécois de la langue française fournit depuis 1979 des banques de dépannage linguistiques pour la rédaction féminisée et épicène ;
- la Suisse romande consigne ses recommandations dans Écrire les genres, guide romand d’aide à la rédaction administrative et législative épicène, Genève, 2001 ;
- le ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles édite le guide Mettre au féminin – Guide de féminisation des noms de métier, fonction, grade ou titre, 2014, 3e éd. (1re éd. 1994) ;
- En France, le gouvernement considère que la féminisation des noms de métiers doit être encouragée dans les administrations et établissements publics depuis la circulaire du 6 mars 1998 relative à la féminisation des noms de métier, fonction, grade ou titre. De son côté, si l’Académie française a condamné en 2002 la plupart de ces féminisations et ne recommandait pas leur utilisation, elle adopte en 2019 le rapport La féminisation des noms de métiers et de fonctions énonçant qu’il n’existe aucun obstacle de principe à la féminisation des noms de métiers et de professions.
L’avis des grammairiens est parfois différent. Grevisse consacre un chapitre à la féminisation dans Maurice Grevisse, Cédrick Fairon, Anne-Catherine Simon, Le Petit Bon usage de la langue française, De Boeck Supérieur, 2018, p. 513.
Traductions
Prononciation
- France (Toulouse) : écouter « -euse [Prononciation ?] »
Références
- Agnès de Féo, « Pourquoi on n’a aucun mal à dire coiffeuse et beaucoup plus à dire professeuse », dans Slate, 1er février 2018 [texte intégral].
Cet article est issu de Wiktionary. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.