blason
Français
Nom commun
Singulier | Pluriel |
---|---|
blason | blasons |
\bla.zɔ̃\ |
blason \bla.zɔ̃\ masculin
- (Héraldique) Héraldique. Note : Il s’agit de l’ensemble des règles qui permettent l’élaboration et le blasonnement des armoiries. Souvent confondu à tort avec les armoiries qui sont un cas particulier appliquant les règles du blason mais aucunement le blason lui-même. C’est pourquoi on parle des règles du blason. Il existe plusieurs blasons suivant les régions linguistiques (blason français, allemand, anglais, italien, espagnol…).
- Entendre le blason.
- Savoir le blason.
- Enseigner le blason.
- Pour qui sait le déchiffrer, le blason est une algèbre, le blason est une langue. — (Victor Hugo, Notre-Dame de Paris, 1831)
- Les règles du blason.
- (Non standard) (Par extension) Armoiries.
- Elle ne signait pas en vain Nieuport-la-Noble ; elle ne portait pas pour rien sur son blason un lion lampassé issant d'une nef et brandissant une hallebarde. — (Charles Le Goffic, Bourguignottes et pompons rouges, 1916, page 103)
- (Littérature) Genre de poème à la mode au XVIe siècle, généralement versifié et à rimes plates, ayant généralement pour objet le corps féminin, ou une partie de celui-ci.
- Ayant avec lui toujours fait bon ménage
J’eusse aimé célébrer sans être inconvenant,
Tendre corps féminin, ton plus bel apanage,
Que tous ceux qui l’ont vu disent hallucinant. — (Georges Brassens, Le blason, sur l’album Fernande, 1972)
- Ayant avec lui toujours fait bon ménage
Vocabulaire apparenté par le sens
blason figure dans le recueil de vocabulaire en français ayant pour thème : art funéraire.
Traductions
Voir aussi
- blason sur l’encyclopédie Wikipédia
Anagrammes
Références
- « blason », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971-1994 → consulter cet ouvrage
- Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (blason), mais l’article a pu être modifié depuis.
Ancien français
Étymologie
- Origine obscure :
- L’hypothèse la plus plausible[1] est de le faire provenir de l’ancien bas vieux-francique *blãsjan (« éclairer, illuminer ») → voir blaze en anglais ; le sens de « image illustrant [un écu, des armoiries] » étant celle de enluminure ; par métonymie, « écu, bouclier ».
- D’après d’autres[2], apparenté à l’allemand blasen « souffler, sonner du cor » → voir blaser.
- Contre ces hypothèses, le fait que le sens de « écu, bouclier » est le sens premier[1][2]. Il est apparenté[2] à l’ancien provençal blezo (« bouclier »), à l’italien blasone (« noblesse, gloire, blason »), au portugais brasão (« blason »). De la même famille que blé en français (gaulois *blat-, *mlat- « frapper, moudre »), blecier (« frapper, blesser ») ou blandus (« flatteur ») en latin, avec deux évolutions sémantiques : le sens de « frappé, aplati, plat » représenté celui de « surface plate du bouclier et de l’écu » ou celui de « omoplate » et le sens de « flatterie, éloge, louange » de blandus ou négatif de « blâme, reproche » qui est dans blecier. En outre, il y a eu croisement avec les sens de blasmement (« blâme, reproche ») et blesmissement (« blessure, infraction »).
Nom commun
blason \Prononciation ?\ masculin
- (Héraldique) Écu, bouclier.
- De sous la boucle li perce le blazon
El cors li met le pan del confanon. — (Raoul de C. 98, XIIe s.) - Et se ferirent sous les blasons si roidement que il rompirent poitraus et chaingles [sangles] et se porterent à terre par dessus les crupes des chevaus — (Chron. de Rains, page 65, XIIIe s.)
- De sous la boucle li perce le blazon
- (Anatomie) Omoplate.
- la gorge, le col, le vendon, les espaules, le blason, les asselles. — (Maniere de langage)
- Blâme ou reproche ; louange ou éloge.
- Aussi n'est-il blason, tant soit infame,
Qui sceust changer le bruit d'honneste femme,
Et n'est blason, tant soit plein de louange,
Qui le renom de folle femme change. — (MAROT, II, 56, XVIe s.) - On treuve encore aujourd'huy un blason ou harengue funebre qu'il feit devant le peuple à la louange de son filz. — ()
- Il feit honorablement inhumer les os de ceulx qui estoient morts en ceste guerre, et luy mesme feit le blason funebre à leur louange selon la coustume. — (AMYOT, Fab. 3, XVIe s.)
- Aussi n'est-il blason, tant soit infame,
- Harangue, discours, petit poème à la gloire de quelqu'un ou quelque chose, flatterie, discours habile.
- Le Blason des fausses amours, titre d'un poëme satirique du XVe siècle.
- Que la rusée principalment
Se mesloit d'aimer par amours,
Et qu'elle sçavoit tant de tours,
Tant de ruses, tant de blason [langage habile],
Qu'elle entretenoit les plus gours, etc.— (COQUILLART, l'Enqueste, XVe s.)
Variantes
Dérivés
- blasonerie, métier de fabricant d'écus
- blasonier, fabricant d'écus
- blasonner, blâmer, couvrir l'écu
- blasonnement, blâme, action de blâmer
- blasonois, qui porte un blason
Références
- « blason », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971-1994 → consulter cet ouvrage
- « blason », dans Émile Littré, Dictionnaire de la langue française, 1872-1877 → consulter cet ouvrage
- Tout ou partie de cet article est extrait du Dictionnaire de la langue française, par Émile Littré (1872-1877), mais l’article a pu être modifié depuis. (blason)
- Frédéric Godefroy, Dictionnaire de l’ancienne langue française et de tous ses dialectes du IXe au XVe siècle, édition de F. Vieweg, Paris, 1881-1902 → consulter cet ouvrage
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