carnassier

De l’occitan carnassièr.

carnassier \kaʁ.na.sje\ masculin

1. Qui se nourrit de chair crue et qui en est fort avide.
   • Comme il s’en revenait du champ le 13 septembre 1759, Joseph Nevoret est éventré et mangé par un loup carnassier à Viriat (Ain) : on était « environ le soleil couchant ». — (Jean-Marc Moriceau, Histoire du méchant loup: 3 000 attaques sur l’homme en France (XV^e-XX^e siècle), Fayard, 2007)
2. (Par extension) Qui a des manières bestiales, grossières.
   • Dites donc, domestique !... il me semble que vous pourriez m’annoncer... d’une façon... moins carnassière. — (Eugène Labiche et Marc- Michel, Un monsieur qui prend la mouche, 1852, scène 4)

• carnivore

carnassier \kaʁ.na.sje\ masculin

1. (Par ellipse) Animal qui se repaît de chair.
   • Au contraire, les ours devaient être assez nombreux […]. Sabine et Mac Nap avaient souvent relevé des traces fraîchement laissées par ces carnassiers. — (Jules Verne, Le Pays des fourrures, J. Hetzel et C^ie, Paris, 1873)
   • On l’accusait de dîmer les grivières d’autrui, en simulant un rapt de carnassier. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)

• Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (carnassier), mais l’article a pu être modifié depuis.

De carnassa avec le suffixe -ier.

Forme du dialecte provençal.

carnassier [kaʁnaˈsje] (graphie normalisée)

1. Carnassier, qui se nourrit de viande.
   • Pasca es una fèsta mai carnassiera que calenda.

     À Pâques, on mange plus de viande qu’à Noël

2. (Figuré) Cruel, sanguinaire, brutal.

• carnassèr (gascon)
• carnassièr (languedocien)

• carnivòr

• Frédéric Mistral, Lou Tresor dóu Félibrige ou Dictionnaire provençal-français embrassant les divers dialectes de la langue d’oc moderne, 1879
• Jòrge Fettuciari, Guiu Martin, Jaume Pietri, Dictionnaire provençal français, L'Escomessa, CREO Provença, Edisud, Aix-en-Provence, 2003