enfiler
Français
Verbe
enfiler \ɑ̃.fi.le\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : s’enfiler)
- Traverser d’un fil par une ouverture pratiquée à cet effet.
- Enfiler une aiguille, un chapelet, un bracelet.
- Il avait besoin de vivre dans le sillage d’une femme, fallût-il pour cela enfiler les aiguilles et planter des clous dans les murs ! — (Georges Simenon, Le Blanc à lunettes, ch. VIII, Gallimard, 1937)
- M. Carrière souriait un peu de son assurance et comparait l’essai de son savant confrère aux efforts d’une vieille qui cherche à enfiler son aiguille en la tenant bien fixe ente la lampe et ses lunettes. Un moment, le fil passe si près du trou qu’elle s’écrie : « M’y voilà ! » Hélas ! non ; il s’en faut de la largeur d’un atome ; c’est à recommencer. — (Ernest Renan, Souvenirs d’enfance et de jeunesse, 1883, collection Folio, pages 134-135.)
- (Figuré) (Familier) Définition manquante ou à compléter. (Ajouter)
- Cela ne s’enfile pas comme des perles : Se dit de certaines choses qui sont plus difficiles à faire qu’il ne paraît.
- On dit aussi, au jeu de bague : Enfiler un anneau.
- (Familier) S’engager dans.
- Lucie Thirache enfila une petite rue, s’enfonça sous une grande porte. — (Paul Adam, Chair molle, 1885)
- La bise enfile l’étendue, houle dans les sapinières à longue et morne plainte. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Enfiler un chemin, une route, une allée.
- (Guerre) (Marine) Prendre en enfilade.
- Enfiler une tranchée, un bâtiment.
- Être enfilé par l’avant, par l’arrière, de l’avant à l’arrière, etc.
- (Par extension) Percer de la pointe d’une arme.
- Mon oncle avait une longue canne, terminée par une brochette de fer, au moyen de laquelle il enfilait les limaces et les escargots, mangeurs de salades. — (Octave Mirbeau, Contes cruels : Mon oncle)
- (Vieilli) (Familier) En parlant du Jeu, engager quelqu’un dans une partie désavantageuse, l’entraîner dans une grosse perte.
- Il s’est laissé enfiler et a fait une perte considérable.
- (Vulgaire) Pénétrer lors de rapports sexuels.
- Mme d'Hocquincourt se jette à sa tête, il l'enfile. — (Stendhal , Lucien Leuwen, 1835, Romans, tome I, Gallimard, « Bibliothèque de La Pléiade », 1977, p. 1273,note 2)
- À genoux dans la boue, le pantalon sur les chevilles, le vieux enfile le gamin qui arbore une expression satisfaite. — (Cizia Zykë, Oro, 1985, p. 47)
- Mettre, passer un membre allongé (ex: des bras, jambes, (doigts de) mains) dans un vêtement (ex: des bas, un pantalon, des gants).
- Lui-même chaussa en un tournemain ses vieux croquenots mal cirés, avachis et trop grands, puis enfila son pantalon qui lui pendait disgracieusement par derrière. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- Mettre, passer un vêtement rapidement (ex: un manteau, un pardessus, un pull).
- Préviens ta femme de ton arrivée. Ça me laissera le temps de passer tranquillement mon froc et de ne pas enfiler, dans la précipitation, mon slip à l'envers. — (Florentino Dos Santos, Les Cocus : Ces innocentes victimes des feux de l'amour… charnel, Éditions Le Manuscrit, 2003, p. 58)
- La nuit tombe, mets vite un pull - allez, enfile-moi ça !
- Je suis vite montée enfiler quelque chose de plus confortable.
- Soudain pressé, il enfila son pardessus et sortit.
Apparentés étymologiques
Prononciation
- France : écouter « enfiler [ɑ̃.fi.le] »
Références
- Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (enfiler), mais l’article a pu être modifié depuis.
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