popiner
Français
Étymologie
- Verbe 1 : Origine inconnue ; il semble déjà fréquent au XVIe siècle.
- Verbe 2 : De popine, la taverne ; il apparaît au début du XXe siècle.
Verbe 1
popiner \pɔ.pi.ne\ transitif ou pronominal 1er groupe (voir la conjugaison)
- […]: car pour le regard des maris ce leur est une grande espargne, il ne leur faut point tant d'agiots & beatilles pour les popiner, qu'à ces ieunes esventees,elles se passent peu à peu. — (Les Neuf Matinees du Seigneur de Cholieres, Paris : chez Iean Richer, 1585)
- Dessus ce poinct ne puis que ne me rie,
Qu'on le faict dieu de macquignonnerie,
On se popine, on se mire & regarde :
On se polit, on se frotte & se farde :
Comme un cheval, qui passe par les mains
Des macquignons, […]. — (Charles Fontaine, La Contr’amye de Court, Lyon, 1542) - Ie t'ay aprins tes beaulz cheveuz pigner,
Honnestement, sans les trop popiner,
Et les trousser en atour féminin :
Et tu as prins fars pires que venin,
Eaues, parfums, pour les refigurer,
Ou bien plustost pour les défigurer. — (Ferry Julyot, Les élégies de la belle fille lamentant sa virginité perdue, 1557, réimpression complète Paris : chez Léon Willem, 1883, p. 29)
Traductions
Verbe 2
popiner \pɔ.pi.ne\ intransitif 1er groupe (voir la conjugaison)
- (Vieilli) (Familier) Fréquenter les tavernes ; s'y arsouiller.
- Paul Verlaine eut bientôt fait de prendre ses habitudes chez Procope. Entouré de sa troupe de fidèles, clopin-clopant, le feutre sur l'oreille et le visage emmitoufflé d'un immuable cache-nez, il popinait avec l'entêtement d'un ivrogne professionnel. — (Laurent Tailhade, Xavier Privas, dans La chanson sentimentale, de Xavier Privas, précédée d'une étude par Laurent Tailhade, Librairie Léon Vanier/A. Messein, successeur, 1906, p. 2)
- Il n'a point songé à rimer quand le hasard d'une vadrouille au Quartier le conduisit à popiner au café Vachette avec des symbolos soiffards. — (Robert Randau, Le professeur Martin: petit bourgeois d'Alger, Éditions Baconnier frères, 1930, p. 69)
- Il devait y avoir beaucoup de tavernes dans la vieille cité. […].On y débitait toutes sortes de boissons, et non seulement du vin. On les appelait les thermôpolia ou les popinae et c'est un fait qu'on « popinait » ferme jusque tard dans la nuit. — (Lucien Lathion, Souvenirs d'Italie, dans Le Confédéré : organe du Parti radical-démocratique valaisan, n° 51 du vendredi 3 mai 1957, p. 1)
- Willy aujourd'hui est fort occupé à décanter à la suite de Pindare, Properce à Genève. D'autres popinent en toute sécurité. — (Maurice Chappaz & Leo Frobenius, Orphées noirs, Édition de l'Aire, 2006)
- (Par extension) — Et cette pucelle Catharina de répliquer : « Merci Dieu, bon Bachelier, vous plaît-il avec moi popiner de la meilleure cervoise ? » et de lui tendre un verre. Mais ce notre Maître fut bien courroucé. — (Épîtres des hommes obscurs du chevalier Ulric von Hutten, traduit de l'allemand par Laurent Tailhade, éd. La Connaissance, 1924)
Traductions
Prononciation
- France (Lyon) : écouter « popiner [Prononciation ?] »
Références
- Philibert-Joseph Le Roux, Dictionnaire comique, satyrique, critique, burlesque, libre et proverbial, tome 2 (H-Z), Pampelune, 1786, p. 335
- Antoine de Rivarol, Dictionnaire classique de la langue française, 1827, p. 755
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